5- Une société mise devant ses
responsabilités.
Il faut absolument qu'une conscience collective suscite
l'adoption d'un train de mesures susceptible de modifier fondamentalement le
statut social de l'enfant. Toute société, qui se veut
respectueuse des principes humanitaires auxquels elle se réfère,
doit mettre tout en oeuvre pour assurer la préparation effective de
l'enfant à son rôle de citoyen.
Comment former des citoyens futurs responsables et actifs ?
Nous ne devons avoir d'autre ambition que rendre à l'enfant son
indépendance en lui inculquant les valeurs et les normes humanitaires et
universelles. Car il faut que tout enfant puisse devenir tout ce que sa nature
lui permette d'être, c'est à dire être capable en fonction
de ses capacités cognitives et conatives de trouver sa place, tout juste
sa place, dans une société en pleine transition, désormais
mondialisée.
L'école et l'un des 03 catalyseurs (famille,
école, masse médias) qui nous permet d'arriver à cette
finalité créer un ALGERIEN - CITOYEN.
5-1- L'éducation à la citoyenneté
dans le milieu scolaire.
1- Introduction
Le souci de préparer, à l'école, les
enfants à leur futur rôle de citoyen semble avoir
été présent dans notre société. Evidement,
selon l'évolution de la société algérienne, les
orientations de l'éducation à la citoyenneté devront
être posées en termes différents. Avant, l'objectif
était de former un « citoyen socialiste ». Cet idée a
persisté jusque dans les années 80, date à laquelle toute
la société a basculé dans l'oubli total. Aujourd'hui, le
pluralisme multiforme oblige à reconsidérer le concept
traditionnel de la citoyenneté, largement fondé sur
l'appartenance à une société « fermée »
et homogène.
La conscience de l'importance de revoir l'éducation
à la citoyenneté à la lumière des besoins nouveaux
de la société s'exprime par des attentes elles-mêmes
nouvelles. Comment ces nouvelles attentes s'incarneront dans les politiques,
programmes et pratiques scolaires ?
2- Formation de l'élève citoyen.
L'école a un triple mandat, celui d'instruire, de
socialiser, et d'éduquer les générations nouvelles afin
qu'elles puissent acquérir d'une part, des compétences leur
permettant d'agir sur le monde physique et sur la nature et, d'autre part, des
normes et des règles de vie facilitant la vie en société,
notamment le règlement des conflits. La formation civique,
indépendamment des appellations qu'on a pu lui donner, est fondée
sur la nécessité de transmettre des connaissances concernant les
règles à la vie sociale et le fonctionnement des institutions,
ainsi que les valeurs correspondants aux comportement attendus du citoyen dans
la société et auxquelles renvoient ces règles et ces
institutions. L'école algérienne répond-t-elle aux
nouvelles attentes de l'élève ? Sans tomber dans l'erreur nous
disons non cela est du à (04) quatre reproches qu'on pourrait faire
à la « qualité » du système éducatif.
Premièrement : une concentration excessive des
apprentissages sur la mémorisation des faits s'opère aux
dépens de la capacité d'analyse, de réflexion et de
résolution de problèmes.
Deuxièmement : Des lacunes existent dans les
disciplines peu prisées par les responsables politiques (langues
étrangères, sciences humaines, sociales et politiques). On
reproche également à la «qualité» de
l'enseignement un certain nombre de falsification dans les matières
historiques, et une importance excessive donnée à
l'idéologie.
Troisièmement : Au niveau de la pédagogie
l'approche dominante est fondée sur le cours magistral. La certification
des connaissances prend essentiellement la forme de questions de cours apprises
par coeur. Il y a donc très peu d'attention à l'individualisation
des apprentissages.
Quatrièmement : Enfin, au niveau de la gestion
administratif. Elle est qualifiée de bureaucratique. Elle l'est tout
d'abord dans son aspect organisationnel, où la centralisation et
l'impersonnalité sont poussées au maximum. Elle l'est en second
lieu, dans sa pédagogie et dans l'acte même d'enseignement
caractérisé par l'existence d'un fossé entre l'enseignant
et l'enseigné, qui reproduit la séparation en strates du
système Bureautique. Elle l'est, enfin, dans l'importance qu'elle donne
au problèmes de la sélection d'une petite élite et de son
assimilation aux couches sociales supérieures, au détriment de la
formation même de l'ensemble des
étudiants... .l'importance de former des citoyens est
directement évoquée dans les objectifs généraux de
l'éducation et les programmes scolaires. Cependant, les degrés
où de tels objectifs sont repris et concrétisés dans des
contextes spécifiques totalement contradictoires aux attentes de
l'enfant d'une manière particulière et la société
d'une manière générale. Et c'est à travers les
chartes de TRIPOLI et d'ALGER (1962-1964), que se sont codifiées les
premières orientations officielles concernant le système
éducatifs au sein de l'Etat indépendant. Ces premières
orientations sont intégrées dans le système
éducatif en fonction de la définition du concept « culture
», celle-ci se résume dans l'option formulée : « la
culture algérienne sera nationale, révolutionnaire et
scientifique ».
Le rythme auquel se succèdent les programmes de
l'éducation civique depuis 37 ans est édifiant. Réduite
à une « instruction » civique dans les programmes scolaires et
diluée dans les activités d'éveil au niveau du primaire
durant la période 1963-1980, une éducation éminemment
dogmatique avait été imposée à la rentrée
scolaire 1980-1981, date qui coïncidait avec la
généralisation de l'école fondamentale et l'arabisation de
bas en haut et de haut (l'université) en bas. L'éducation civique
représentait alors, une discipline très importante, avec horaires
spécifiques et programmes spécifiques.
Le compte à rebours de l'explosion sociale était
alors programmé et, peu de gens, malheureusement, le savaient. Cette
poignée d'intellectuelles ne pouvait rien faire devant les mercenaires
à la solde des pays, qui nous haïssaient (...) le constat est
là pour confirmer l'alarme déclenchée
antérieurement : l'école tenue en otage par « des individus
», n'a fait que « cloîtrer » ces enfants et ces jeunes,
ces derniers, sont conscients d'être écartés des
responsabilités, sont conscients quant au bénéfice du
profit social (le droit à la scolarisation), sans prendre leur part de
production (le partage des bénéfices).
Automatiquement il y a rejet du système et
rébellion qui trouvent explication dans trois facteurs :
Le premier : se trouve dans le conception idéologique
de l'école même, le seconde : facteur réside dans
l'enseignement aléatoire et non planifié des matières
religieuse par un ensemble d'enseignants non qualifiés, pour ne pas dire
incompétents, et la non compatibilité des programmes de cette
matière avec l'aspect cognitif de l'élève.
Et enfin, le troisième facteur : est l'enseignement
falsifié de l'histoire algérienne. Cette falsification a
vidé ce grand patrimoine de sa substance, qui aurait pu être
l'élément moteur de cette « énorme énergie
» qu'est la jeunesse d'aujourd`hui.
Ce que nous devons faire pour une bonne éducation
à la citoyenneté, sera de mettre en relief les deux dimensions de
l'éducation civique en termes de savoir faire pratique, de pratique des
valeurs. Les droits de l'homme, et les droits de l'enfant serviront de cadre de
référence. Une refonte de l'éducation civique et sa mise
en place devra être amorcée à tous les niveaux de
l'enseignement fondamentale et secondaire. Jusqu'à un certain point,
l'éducation à la citoyenneté fait bien ressortir l'un des
principaux enjeux de sa redéfinition.
Comment prendre en compte la pluralité et la
diversité idéologique tout en assurant la transmission d'un
patrimoine et des repères identitaires communs permettant la
communication et assurant la cohésion sociale ? Pour introduire ce
concept dans notre « culture scolaire », il faudra assurer :
Premièrement le débat pour les compétences civiques mises
de l'avant dans les divers programmes et les présenter sous forme de
connaissances à faire acquérir à l'enfant. Le second
réside dans la prise en compte de la nécessité que
l'enseignement formel soit associé à des méthodes
pédagogiques et à des structures de participation permettant
l'exercice actif de la citoyenneté par les élevés au sein
de la classe, de l'institution scolaire et de la société.
Comme on le constate, l'éducation à la
citoyenneté a une dimension très large qui doit prendre place
dans tous les enseignements et qui est, par conséquent, l'affaire de
tous. Il est donc parfois difficile de voir comment l'éducation à
la citoyenneté prend forme à travers les contenus d'enseignement.
Malgré les difficultés pratiques qu'on pourra rencontrer ceci ne
devra pas nous empêcher d'aller de l'avant et faire acquérir
à la jeunesse future le statut de citoyen et pour arriver à
concrétiser cet objectif il faudra :
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