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Une Algérie fracturée, un enfant en danger

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par Lounis Oukaci
Université Mentouri de Constantine - Doctorat d'état en sciences de l'éducation 2007
  

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5- Une société mise devant ses responsabilités.

Il faut absolument qu'une conscience collective suscite l'adoption d'un train de mesures susceptible de modifier fondamentalement le statut social de l'enfant. Toute société, qui se veut respectueuse des principes humanitaires auxquels elle se réfère, doit mettre tout en oeuvre pour assurer la préparation effective de l'enfant à son rôle de citoyen.

Comment former des citoyens futurs responsables et actifs ? Nous ne devons avoir d'autre ambition que rendre à l'enfant son indépendance en lui inculquant les valeurs et les normes humanitaires et universelles. Car il faut que tout enfant puisse devenir tout ce que sa nature lui permette d'être, c'est à dire être capable en fonction de ses capacités cognitives et conatives de trouver sa place, tout juste sa place, dans une société en pleine transition, désormais mondialisée.

L'école et l'un des 03 catalyseurs (famille, école, masse médias) qui nous permet d'arriver à cette finalité créer un ALGERIEN - CITOYEN.

5-1- L'éducation à la citoyenneté dans le milieu scolaire.

1- Introduction

Le souci de préparer, à l'école, les enfants à leur futur rôle de citoyen semble avoir été présent dans notre société. Evidement, selon l'évolution de la société algérienne, les orientations de l'éducation à la citoyenneté devront être posées en termes différents. Avant, l'objectif était de former un « citoyen socialiste ». Cet idée a persisté jusque dans les années 80, date à laquelle toute la société a basculé dans l'oubli total. Aujourd'hui, le pluralisme multiforme oblige à reconsidérer le concept traditionnel de la citoyenneté, largement fondé sur l'appartenance à une société « fermée » et homogène.

La conscience de l'importance de revoir l'éducation à la citoyenneté à la lumière des besoins nouveaux de la société s'exprime par des attentes elles-mêmes nouvelles. Comment ces nouvelles attentes s'incarneront dans les politiques, programmes et pratiques scolaires ?

2- Formation de l'élève citoyen.

L'école a un triple mandat, celui d'instruire, de socialiser, et d'éduquer les générations nouvelles afin qu'elles puissent acquérir d'une part, des compétences leur permettant d'agir sur le monde physique et sur la nature et, d'autre part, des normes et des règles de vie facilitant la vie en société, notamment le règlement des conflits. La formation civique, indépendamment des appellations qu'on a pu lui donner, est fondée sur la nécessité de transmettre des connaissances concernant les règles à la vie sociale et le fonctionnement des institutions, ainsi que les valeurs correspondants aux comportement attendus du citoyen dans la société et auxquelles renvoient ces règles et ces institutions. L'école algérienne répond-t-elle aux nouvelles attentes de l'élève ? Sans tomber dans l'erreur nous disons non cela est du à (04) quatre reproches qu'on pourrait faire à la « qualité » du système éducatif.

Premièrement : une concentration excessive des apprentissages sur la mémorisation des faits s'opère aux dépens de la capacité d'analyse, de réflexion et de résolution de problèmes.

Deuxièmement : Des lacunes existent dans les disciplines peu prisées par les responsables politiques (langues étrangères, sciences humaines, sociales et politiques). On reproche également à la «qualité» de l'enseignement un certain nombre de falsification dans les matières historiques, et une importance excessive donnée à l'idéologie.

Troisièmement : Au niveau de la pédagogie l'approche dominante est fondée sur le cours magistral. La certification des connaissances prend essentiellement la forme de questions de cours apprises par coeur. Il y a donc très peu d'attention à l'individualisation des apprentissages.

Quatrièmement : Enfin, au niveau de la gestion administratif. Elle est qualifiée de bureaucratique. Elle l'est tout d'abord dans son aspect organisationnel, où la centralisation et l'impersonnalité sont poussées au maximum. Elle l'est en second lieu, dans sa pédagogie et dans l'acte même d'enseignement caractérisé par l'existence d'un fossé entre l'enseignant et l'enseigné, qui reproduit la séparation en strates du système Bureautique. Elle l'est, enfin, dans l'importance qu'elle donne au problèmes de la sélection d'une petite élite et de son assimilation aux couches sociales supérieures, au détriment de la formation même de l'ensemble des

étudiants... .l'importance de former des citoyens est directement évoquée dans les objectifs généraux de l'éducation et les programmes scolaires. Cependant, les degrés où de tels objectifs sont repris et concrétisés dans des contextes spécifiques totalement contradictoires aux attentes de l'enfant d'une manière particulière et la société d'une manière générale. Et c'est à travers les chartes de TRIPOLI et d'ALGER (1962-1964), que se sont codifiées les premières orientations officielles concernant le système éducatifs au sein de l'Etat indépendant. Ces premières orientations sont intégrées dans le système éducatif en fonction de la définition du concept « culture », celle-ci se résume dans l'option formulée : « la culture algérienne sera nationale, révolutionnaire et scientifique ».

Le rythme auquel se succèdent les programmes de l'éducation civique depuis 37 ans est édifiant. Réduite à une « instruction » civique dans les programmes scolaires et diluée dans les activités d'éveil au niveau du primaire durant la période 1963-1980, une éducation éminemment dogmatique avait été imposée à la rentrée scolaire 1980-1981, date qui coïncidait avec la généralisation de l'école fondamentale et l'arabisation de bas en haut et de haut (l'université) en bas. L'éducation civique représentait alors, une discipline très importante, avec horaires spécifiques et programmes spécifiques.

Le compte à rebours de l'explosion sociale était alors programmé et, peu de gens, malheureusement, le savaient. Cette poignée d'intellectuelles ne pouvait rien faire devant les mercenaires à la solde des pays, qui nous haïssaient (...) le constat est là pour confirmer l'alarme déclenchée antérieurement : l'école tenue en otage par « des individus », n'a fait que « cloîtrer » ces enfants et ces jeunes, ces derniers, sont conscients d'être écartés des responsabilités, sont conscients quant au bénéfice du profit social (le droit à la scolarisation), sans prendre leur part de production (le partage des bénéfices).

Automatiquement il y a rejet du système et rébellion qui trouvent explication dans trois facteurs :

Le premier : se trouve dans le conception idéologique de l'école même, le seconde : facteur réside dans l'enseignement aléatoire et non planifié des matières religieuse par un ensemble d'enseignants non qualifiés, pour ne pas dire incompétents, et la non compatibilité des programmes de cette matière avec l'aspect cognitif de l'élève.

Et enfin, le troisième facteur : est l'enseignement falsifié de l'histoire algérienne. Cette falsification a vidé ce grand patrimoine de sa substance, qui aurait pu être l'élément moteur de cette « énorme énergie » qu'est la jeunesse d'aujourd`hui.

Ce que nous devons faire pour une bonne éducation à la citoyenneté, sera de mettre en relief les deux dimensions de l'éducation civique en termes de savoir faire pratique, de pratique des valeurs. Les droits de l'homme, et les droits de l'enfant serviront de cadre de référence. Une refonte de l'éducation civique et sa mise en place devra être amorcée à tous les niveaux de l'enseignement fondamentale et secondaire. Jusqu'à un certain point, l'éducation à la citoyenneté fait bien ressortir l'un des principaux enjeux de sa redéfinition.

Comment prendre en compte la pluralité et la diversité idéologique tout en assurant la transmission d'un patrimoine et des repères identitaires communs permettant la communication et assurant la cohésion sociale ? Pour introduire ce concept dans notre « culture scolaire », il faudra assurer : Premièrement le débat pour les compétences civiques mises de l'avant dans les divers programmes et les présenter sous forme de connaissances à faire acquérir à l'enfant. Le second réside dans la prise en compte de la nécessité que l'enseignement formel soit associé à des méthodes pédagogiques et à des structures de participation permettant l'exercice actif de la citoyenneté par les élevés au sein de la classe, de l'institution scolaire et de la société.

Comme on le constate, l'éducation à la citoyenneté a une dimension très large qui doit prendre place dans tous les enseignements et qui est, par conséquent, l'affaire de tous. Il est donc parfois difficile de voir comment l'éducation à la citoyenneté prend forme à travers les contenus d'enseignement. Malgré les difficultés pratiques qu'on pourra rencontrer ceci ne devra pas nous empêcher d'aller de l'avant et faire acquérir à la jeunesse future le statut de citoyen et pour arriver à concrétiser cet objectif il faudra :

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille