4- Les enfants des bidonvilles.
Les jeux de ces enfants reflètent le paradoxe de
l'existence humaine. Survivre est leur préoccupation première,
mais, celle-ci s'intègre dans leurs habitudes de jeu, car malgré
la maladie, l'ignorance, la pauvreté, les enfants des bidonvilles
jouent, inventent une infinité de jeux. Les plus marquants sont, ces dix
dernières années, où les jeux violents sont très
fréquents dans les cités à grande densité de
concentration des populations.
Comme le fait remarque MICHEL DE MONTAIGNE, génial
précurseur de la psychopédagogie du 20eme
siècle, que « les jeux ne sont pas des jeux en eux mêmes,
mais il faut les considérer comme leurs occupations les plus
sérieuses ».
Que peut-on dire devant le jeu de ce groupe d'enfants qui
s'amusent à chasser les pigeons sur les toits des bâtiments, et
tire une satisfaction, en arrachant «les tètes des pigeons » ?
Que peut-on dire devant le jeu de ce groupe d'enfants qui s'amusent à
« harceler » chats et chiens à coup de pierres ? Que peut-on
dire devant le jeu de ce groupe d'enfants qui s'amusent à saccager
l'éclairage public et les cages d'escaliers à coup de pierres ?
Que peut-on dire devant le jeu de ce groupe d'enfants qui s'amusent à
jouer à l'intérieur des poubelles ? Où sont les parents ?
Où est l'école ? Où est la société civile ?
Où sont les pouvoirs publics ? Où sont les élus du peuple
? Quel est le devenir de ces milliers d'enfants qui sont livrés à
eux - mêmes ? La violence sous toutes ses formes est une
réalité. Pour l'enfant, les films violents permettent le
défoulement. Pourrait-on sublimer cette pulsion ?
Beaucoup ont songé aux sports de compétition, ou
d'amateurs, à l'art et la musique, qui la canaliserait dans une saine
émulation. Induire une politique artistique et sportive dans le milieu
scolaire sera l'un des moyens de diminuer l'agressivité des enfants
à l'intérieur et à l'extérieur de
l'établissement. Ce n'est pas à coup de cours magistraux et de
campagnes de sensibilisation qu'on arrivera à éradiquer la
violence. Mais ce qu'il faudra faire, c'est instaurer une stratégie
globale où le concept violence sera pris dans son sens le plus large,
car la violence existe à l'intérieur de la famille, dans les
institutions étatiques, etc.
4-1- Pour une prise en charge réelle de
l'enfant.
En reconnaissant à tous les enfants sans exception le
droit au bien-être physique, la déclaration des droits de l'enfant
voulait que soient satisfaits au maximum leurs besoins primordiaux. Elle veut
toutefois aller plus loin en ce qui concerne l'enfant en danger moral et
l'enfant mentalement et socialement désavantagé, en
prévoyant pour eux les soins spéciaux que nécessitent son
état ou sa situation.
Selon les sources de l'office national des statistiques (ONS),
les ministères de l'éducation, de la santé et du travail :
« le nombre d'enfant entre 0-15 ans est de 140.000 handicapés, soit
1,2 % du total de la population globale, répartie selon l'handicap : le
taux des non voyants 16,5% ; le taux des malentendants 41,71% ; le nombre
d'enfants danger moral est de 12.000, le nombre d'enfants illégitimes
est de 3000 enfants ».
Ajoutons à ces données « les 7000 enfants
orphelins, dont les parents ou le père, sont terroristes » (17) ,
et les quelques 40.000 enfants, dont les parents sont assassinés par les
terroristes. En plus les enfants issus du divorce, qui évolue en courbe
ascendante « 22.676 en 1994 contre 24.866 en 1998 » (18) . Et enfin
les 500.000 élèves, qui sont chassés, sans aucune
qualification, chaque année de l'école. Cette masse
représente « une masse de délinquant potentiel », donc
en danger moral avec son lot de problèmes (toxicomanie, banditisme,
prostitution, grossesses prématurées et dysfonctionnement
familial).
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