2- Les conditions de vie et l'épanouissement des
enfants.
Un nombre relativement élevé d'enfants vivent
dans des conditions particulièrement difficiles : la faim, la
malnutrition, l'inégalité des chances devant l'éducation
et la santé dues aux déséquilibres régionaux
provoqués par les pouvoirs successifs, autant de démentis
catégoriques à nos déclarations humanitaires :
l'analphabétisme juridique par excellence touche tous les enfants
algériens, des centaines et des centaines de milliers d'enfants sont
analphabètes, des centaines et des centaines de milliers d'enfants se
prostituent. Les moeurs ont atteint un seuil intolérable, et nous ne
devons pas nous étonner, si un jour la prostitution sera
institutionnalisée. Des centaines et des centaines de milliers d'enfants
souffrent de malnutrition. Des centaines et des centaines de milliers d'enfants
handicapés échappent aux statistiques, d'où l'absence
d'une prise en charge. Enfin, des centaines et des centaines de milliers
d'enfants traumatisés à jamais par les effets de la nouvelle
guerre d'Algérie 1990 (...). Nous en accueillons la nouvelle comme un
fait divers, pire un fait semblable aux prévisions
météorologiques ! ... .
Avons-nous le droit de tolérer cette catastrophe alors
que nous sommes au troisième millénaire ? L'opinion publique,
est-elle prête à lui sacrifier les subventions allouées aux
festivités, célébrées ici et là ? N'est-il
pas navrant de constater la légèreté, le
désintéressement et le peu d'intérêt que nous tirons
de notre situation privilégiée ?
Nous disons avoir le souci de l'intérêt de
l'enfant, de sa promotion sociale, de son épanouissement, de son
éducation, de ses besoins essentiels, à un bon départ dans
la vie, et nous révélons un tel mépris de la vie des
enfants que nous compromettons l'avenir de la nation.
De toute évidence, ces enfants sont entrain de perdre
leur santé, leur énergie, leur ressort moral. « La
pauvreté ainsi répandue se traduit pas uniquement par des
insuffisances de nourritures, de santé de logement, de
développement mental. La pauvreté sociale entraîne les
handicaps d'éducation, de formation, de promotion. Elle interdit les
loisir et le plaisir, sauf « celui du pauvre » qu'est l'acte sexuel,
« créateur » à son tour de pauvreté. « Le
fait de pauvreté piétine les vies » (9).
Rappelons, en effet, qu'en « 1987, le nombre de familles
est à 3.931.386. La taille moyenne ayant évoluée de 4.66
à 5.87 personnes par famille (5.68 en 1977). A
la fin de l'année 1995 on estime le nombre de familles
à 4.920.000, par contre, la taille moyenne des ménages passe
respectivement de 5.1 en 1966 à 7.1 personnes en 1987 et 6.9 en fin 1995
»(10).
Actuellement, il y aurait 03 millions de familles, qui vivent
au dessous du seuil de pauvreté. Terrible constat d'un pays dont le
dynamisme et la prospérité passaient pour des exemples à
suivre. Cela nous incitera à prendre plus profondément conscience
du drame vécu par les populations du fin fond de l'Algérie.
Dans les ménages les plus pauvres, des enfants de moins
de 15 ans cessent souvent d'aller à l'école pour accomplir des
taches contribuant au budget familial. En ville, les jeunes trouvent à
s'employer dans presque tous les métiers pour lesquels ils
possèdent la force requise. Ces jeunes, comptent parmi les
habitués de la main d'oeuvre du secteur non structuré, leur
degré d'exploitation économique varie selon la branche et
l'employeur.
2.1. Le travail des enfants et des adolescents.
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