2.4.2. Le soin technique
Il désigne un savoir-faire, une compétence
technique ou une connaissance acquise par l'infirmier au cours de ses
études.
Il peut faire référence au rôle propre de
l'infirmier régit par le Code de Santé Publique à travers
la réalisation des soins fondamentaux, permettant de répondre
à une perturbation des besoins primaires de la personne soignée.
Il peut s'agir de soins d'hygiène, de bien-être, visant à
maintenir l'hygiène de vie d'une personne.
Le soin technique renvoie aussi à la réalisation
d'un acte en collaboration. Par exemple, il peut s'agir d'une prise de sang,
d'une pose de voie veineuse périphérique, de la réfection
d'un pansement, ...
2.4.3. Le soin éducatif
Les soins éducatifs « sont des interventions qui
consistent à offrir à une personne ou un groupe de personnes des
informations, conseils ou assistance pour leur permettre de comprendre ce qui
peut maintenir, restaurer, promouvoir sa santé et modifier ses
comportements. »21
Ces soins se pratiquent dans un but préventif mais aussi
curatif.
L'éducation des patients leur permet de devenir
autonomes en prenant conscience de leur capacité. Ainsi, une
réduction des facteurs de risque en découle et les patients ont
une meilleure chance de maintenir plus longtemps leur état de
santé.
Par ailleurs, la relation soignant / soigné est
renforcée autour de cette activité enrichissante.
2.4.4. La douleur
Les soins que nous pratiquons aux enfants peuvent provoquer une
douleur.
21 DIRECTION DE L'HOSPITALISATION ET DE L'ORGANISATION
DES SOINS, Terminologie des soins infirmiers, Guide du service
infirmier, Série soins infirmiers, France, 1986, 67 pages
La douleur est une expérience subjective propre
à chaque individu, dépendant de variations multidimensionnelles
telles que la culture, les origines, la signification de la douleur, les
expériences antérieures...
L'International Association for the Study of Pain
définit la douleur comme « une sensation désagréable
et une expérience émotionnelle en réponse à une
atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans des
termes impliquant une telle lésion ».
Cette définition explique donc que l'élément
physiologique seul est insuffisant, il faut prendre en compte la dimension
psychique, affective et émotionnelle de cette douleur.
Au vu de ce phénomène multifactoriel si personnel
et subjectif, il est important de l'évaluer pour la prendre en charge
efficacement.
Le soignant dispose de différents outils
d'évaluation22 à adapter en fonction de l'âge du
patient, du type de douleur (aigüe ou chronique) et du mécanisme
générateur de la douleur. Pour les enfants en âge de parler
et de s'évaluer, il existe des méthodes d'auto-évaluation.
Par
exemple, l'échelle visuelle analogique (EVA) permet
à l'enfant d'indiquer avec un curseur oüil situe sa
douleur sur une ligne droite. L'échelle des visages est aussi beaucoup
utilisée pour
l'auto-évaluation des enfants de 4 à 6 ans,
l'enfant doit identifier le visage qui correspond le plus à ce qu'il
éprouve.
Lorsque les enfants sont dans l'incapacité de
s'auto-évaluer du fait de leur jeune âge, d'un handicap, d'une
barrière linguistique..., le soignant doit alors avoir recours à
une hétéroévaluation. Différentes échelles
comportementales existent en fonction du type de douleur. Cette
évaluation se base sur deux catégories de comportements : les
signes émotionnels (détresse comportementale : agitation, pleurs,
cris ; expression spécifique du visage ; stress physiologique et
biologique) et l'inertie psychomotrice (réduction de l'activité
motrice ; réduction des autres activités de base : jouer, dormir,
parler, manger).
Comme le souligne l'article L1110-5 du Code de Santé
Publique en référence aux droits des malades et à la
qualité du système de santé, « toute personne a le
droit de recevoir des soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit
être en toute circonstance prévenue, prise en compte et
traitée ».
22 Cf. Annexe C : Échelles d'évaluation
de l'intensité douloureuse chez l'enfant
L'administration d'antalgiques ne répond pas
entièrement à la prise en charge de la douleur. En effet, de
nombreux moyens existent pour soulager l'enfant, qu'ils soient
médicamenteux (Emla®, MEOPA, antalgiques palier I, II ou III) ou
non (saccharose, allaitement, matériel adapté, distraction...)
D'ailleurs, l'ANAES rappelle que « la prise en charge de la
douleur peut comporter, en plus des antalgiques, des moyens non
pharmacologiques (distraction, relaxation, hypnose) »23.
La mémorisation des expériences se fait
dès le plus jeune âge et la douleur éprouvée lors
d'un soin à un impact sur la douleur éprouvée lors de
soins ultérieurs. Il est donc important de tout mettre en oeuvre pour
prévenir la douleur afin que l'enfant garde des souvenirs les plus
agréables possible.
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