2.1.2. Son développement intellectuel
L'enfant fait chaque jour de nouvelles acquisitions à
travers son développement cognitif. Il évolue et se construit en
périodes successives afin de s'adapter à son milieu.
Le développement intellectuel de l'enfant est
décrit à travers différentes étapes par J. Piaget.
La première étape est le stade sensorimoteur (jusqu'à 2
ans), il aboutit à la construction de conduites de plus en plus
structurées et complexes à partir de réflexes simples et
d'habitudes acquises. Le corps revêt une extrême importance. Ce
stade se caractérise par la présence continue des personnes ou
des personnes de relation, par la création d'un environnement rassurant
et l'utilisation de l'objet transitionnel.
La période suivante est le stade
pré-opérationnel (2 à 7 ans). Cette étape se
caractérise par l'arrivée des notions de quantité,
d'espace, de temps, de la fonction symbolique, du langage, etc... La
pensée de l'enfant se constitue en tant qu'intelligence
représentative et n'englobe pas encore les opérations
réversibles. La vie imaginaire tient une grande place, les enfants
jouent
à des situations de la vie (jouer au docteur...). Par
ailleurs, ils ont une crainte de la séparation et de la mutilation
corporelle.
Les deux derniers cycles sont le stade opérationnel
concret (7 à 11 ans) et le stade opérationnel formel (12 à
15 ans). Ils correspondent au développement de la pensée logique
et à une moindre dépendance aux parents.
2.1.3. Son développement moteur
Il correspond à l'acquisition progressive des
mouvements, de la coordination et témoigne de la maturation progressive
du système nerveux central. La motricité évolue et se
complexifie au fil de la croissance de l'enfant, le développement n'est
pas continu ni uniforme.
Même si l'ordre d'apparition des comportements est
semblable pour tous les enfants, le rythme de développement
diffère d'un enfant à l'autre. Cette progression peut se traduire
par des évolutions rapides mais aussi par des stagnations ou même
un déclin puis le développement peut continuer.
À la naissance, le nouveau-né présente
des réflexes archaïques et donc involontaires. Hormis le
réflexe de succion, tous les réflexes vont disparaitre avec la
maturation du système nerveux central.
Les conduites motrices sont soumises aux lois de
différenciation, de variabilité et de succession. Au
départ, le bébé a une motricité globale dont les
actions sont généralisées à la totalité du
corps puis il passe par de nombreux enchainements pour parvenir à
élaborer des mouvements volontaires, précis, organisés et
efficaces.
L'action motrice se développe selon une succession de
redressements, de maintiens, d'enchaînements et de déplacements
qui sont régis par deux lois fondamentales.
Le développement céphalo-caudal s'effectue du
haut vers le bas du corps et permet à l'enfant de réaliser une
série d'étapes dans la coordination statique. La loi de
progression proximodistale traduit le développement des mouvements en
partant du centre du corps jusqu'aux extrémités des membres. De
ce fait, elle amène progressivement à une coordination fine.
Par ailleurs, différents facteurs extérieurs
tels que l'environnement familial et la vie relationnelle influencent
l'activité motrice. Les parents doivent donc offrir à leur enfant
un milieu adapté à ses besoins, lui assurer sa
sécurité affective et respecter son rythme.
Pour faciliter la compréhension, j'ai choisi de
réaliser un tableau récapitulatif du développement moteur
de l'enfant en fonction de l'âge, bien que le rythme dépende de
chacun.
De 0 à 1 mois
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- Réflexes archaïques
- Hypotonie axiale, hypertonie des membres en flexion
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De 1 à 5 mois
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- Tonicité musculaire
- Mouvements involontaires
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De 6 mois à 2 ans
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- Préhension volontaire
- Déplacements volontaires
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De 2 à 3 ans
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- Maîtrise encore mal ses mouvements.
- Commence à enchaîner et associer des gestes
différents.
- Manipule beaucoup de petits objets, il est capable d'utiliser
un crayon.
- Monte normalement les escaliers mais descend encore marche
par
marche.
- Difficulté à ralentir sa course, à changer
de direction, à accélérer, à
associer différentes vitesses (passe souvent par
l'arrêt).
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De 3 à 4 ans
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- Passe de la marche à la course en un mouvement plus ou
moins
enchaîné.
- Peut marcher sur la pointe des pieds.
- Apparition du sens de l'équilibre (mouvement
compensateur).
- Ses gestes et mouvements sont plus habiles et rapides.
- Acquisition en cours : boutonner, déboutonner, visser,
dévisser,
découper suivant un trait, marcher à reculons,
faire des sauts avec détente.
- Commence à être capable de gestes
dissociés.
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De 4 à 6 ans
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- Bondit, saute, se balance.
- Peut tenir sur un pied pendant une courte durée.
- Peut attraper un ballon.
- Descend un escalier normalement.
- Peut rester immobile.
- Devient capable de gestes précis et adaptés :
peut frapper sur un clou,
scier et couper.
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De 6 à 8 ans
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- Fait des gestes de plus en plus précis.
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De 8 à 12 ans
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- La coordination des mouvements est en fin d'acquisition.
- L'équilibre s'assure.
- L'attention peut être soutenue.
- L'immobilité voulue devient possible pendant un assez
long moment.
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Après 12 ans
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- Comportement moteur maladroit, allure gauche et
empruntée,
- Réapparition fréquente de mouvements parasites,
de petits signes
d'incoordination
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