2. Le concept de communication
La communication peut se définir comme << le fait de
transmettre quelque chose >>35 et comme << l'action de
communiquer avec quelqu'un, d'être en rapport avec autrui
>>.36
Les notions de relation et d'échanges apparaissent dans
cette définition. La communication a donc pour objectif principal de
faire passer un message (une connaissance, une émotion, son
identité, sa personnalité) et de tisser des liens relationnels
avec les autres.
La communication implique donc qu'il y ait au moins deux
personnes dont un émetteur, qui produit une information et un
récepteur qui reçoit cette information via des voies de
communication les reliant. Ils entrent en relation et interagissent avec leur
singularité, leur sensibilité, leurs attentes, leurs
émotions.
Carl Rogers évoque trois dimensions pour
caractériser la communication et le langage. Ces dimensions sont de
véritables savoir-être et savoir-faire nécessaires au
soignant pour établir une communication adaptée.
Il décrit d'abord la notion de << congruence
>> comme une cohérence et une authenticité entre les
paroles (langage verbal) et la pensée (langage non verbal).
Ensuite, il aborde la dimension << d'empathie >>
comme la capacité de ressentir les émotions d'autrui. L'empathie
s'exprime par une communication verbale ou non.
Enfin, C. Rogers évoque le concept de <<
considération positive >>. C'est le fait d'être capable de
percevoir le vécu d'une personne selon son cadre de
référence à elle et de faire abstraction de nos propres
conceptions. Il ne faut pas juger la personne.
Outre, ces aspects << Rogeriens >> qu'il est
important de connaitre, la communication implique de se connaitre et de
connaitre ses limites afin de mieux communiquer avec les autres. De plus, la
communication répond aux besoins fondamentaux de l'enfant, elle est donc
indispensable.
La communication revêt essentiellement deux formes :
verbale et non verbale. Ces deux modes d'expression sont complémentaires
et rarement dissociables.
La communication verbale s'exprime par le biais de la parole,
à travers des mots. Elle représente le moyen d'expression le
plus spontané et constitue la méthode volontaire de
35 VINCIGUERRA, M., op.cit., p.273
36 Ibid., p.273
communication avec les autres la plus employée. Le
langage a une portée symbolique qui évoque des images mentales
dans l'esprit de celui qui l'entend. Il est important que le soignant tende au
discernement et qu'il n'émette pas de jugement de valeur.
Dans le contexte hospitalier, la parole est essentielle aux
soignants pour l'explication des soins effectués aux patients. Elle
permet de mettre en mot les gestes qui vont être effectués.
Le professionnel doit fournir au patient des renseignements
à sa portée qu'il soit en mesure de comprendre et d'accepter.
Ainsi, en pédiatrie, la puéricultrice va adapter son langage au
développement de l'enfant et à son niveau de
compréhension.
La communication ne se limite pas uniquement à
l'expression verbale, elle est aussi non verbale. La communication non verbale
correspond à l'élaboration et au partage d'éléments
signifiants, sans usage de la parole et est le support privilégié
de l'émotion.
Elle se révèle au travers de la gestuelle, des
aspects extérieurs. Ce langage non verbale témoigne la
transmission des impressions et des réactions, souvent de façon
inconsciente et à notre insu, dévoilant nos sentiments profonds.
Au cours d'interactions, le soignant doit être attentif à ces
expressions qui sont susceptibles de donner de précieuses
informations.
De nombreux éléments appartiennent à la
communication non verbale : le comportement spatial et cinétique, les
expressions du visage, le langage paraverbal et le toucher.
Le comportement spatial est en lien avec la distance entre les
personnes. Il peut indiquer un désir de proximité et
d'échanges ou au contraire une volonté de mise à
distance.
Le comportement cinétique rassemble les postures et la
gestuelle. Il est souvent révélateur de l'état
intérieur de la personne et permet de noter une évolution ou non
de l'état émotionnel au cours de l'interaction. Par ailleurs, il
donne des indications sur le type de relation que la personne cherche à
établir.
Les expressions du visage englobent les mimiques et le regard.
Elles traduisent les émotions (joie, douleur, colère, tristesse)
et ont souvent un impact important sur la relation. Le regard est essentiel
dans la relation. Il permet de transmettre une qualité de
présence relationnelle, c'est une manière de s'impliquer dans la
relation. Le sourire constitue un appel au lien mais d'autres mimiques peuvent
au contraire provoquer un état émotionnel négatif. Dans le
cadre des soins, il est donc important d'apprendre à modérer ses
mimiques.
Le langage paraverbal correspond à la qualité de
la voix (intonation, articulation, vitesse d'élocution) et aux
vocalisations (pleurs, rire, soupirs, intensité, silence...). Ces
différents paramètres ont un impact sur l'auditeur, provoquant de
l'intérêt ou au contraire de l'ennui. Ils permettent aussi
d'appréhender l'état d'esprit de celui qui parle.
Enfin, le toucher est un sens important car il contribue
à la communication à travers les soins quotidiens. De nombreux
soins font inévitablement intervenir le toucher du patient par le
soignant. Le toucher n'est pas anodin puisqu'il permet d'entrer dans
l'intimité de l'autre. Il peut être utilisé à
visée diagnostique ou à visée relationnelle.
En pédiatrie, la communication non verbale a une grande
place, il est donc important que le soignant temporise ses expressions. Le
soignant devra ajuster ses propos et son langage non verbal en fonction des
réactions de la personne soignée.
La communication est donc un ensemble de moyens d'expression
en lien permanent. La communication non verbale peut accentuer ou
complémenter la communication verbale, voire même se substituer
totalement au verbal.
Une communication adaptée lors d'un soin consiste en la
mise en place d'une relation de confiance entre le soignant et le
soigné, grâce à la capacité d'ajustement du soignant
à son interlocuteur.
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