LA PROBLÉMATIQUE
ET LES HYPOTHÈSES
L'utilisation des méthodes distractives au cours des
soins apparait au cours de mon enquête exploratoire comme faisant partie
des pratiques soignantes. La distraction est un outil de soin pour
l'infirmière tant informatif que distractif qui diminue
l'appréhension du soin chez l'enfant et donc le facilite. Il permet
d'établir une relation de confiance au sein de la triade enfant - parent
- soignant.
Toutefois, certains professionnels évoquent des limites
dans son usage au quotidien.
En effet, la distraction n'est pas utilisée
systématiquement comme médiateur du soin. Le manque de temps et
de disponibilité sont évoqués à différentes
reprises. De plus, certains se heurtent à la réceptivité
de l'enfant vis-à-vis des méthodes distractives et abandonne
ainsi ce soin relationnel pour se consacrer uniquement à la technique.
Enfin, un autre obstacle rencontré par les soignants est le manque de
moyens.
De fait, la problématique se situe ici dans les
difficultés éprouvées par les professionnels à
utiliser la distraction comme outil de soins. L'enjeu est de comprendre
pourquoi l'usage de méthodes distractives n'est pas
systématique.
Même si l'utilisation de techniques de distraction fait
partie du rôle propre de l'infirmier ou du puériculteur, elle
reste à l'initiative du soignant. Ainsi, chacun intègre
différemment cette pratique à son quotidien. Le plus souvent, les
professionnels utilisent généralement les mêmes
méthodes, celles qu'ils maîtrisent. Il est nécessaire
qu'ils développent les possibilités d'utilisation de plusieurs
méthodes afin de répondre au mieux aux envies et aux besoins de
tous les enfants. Je pense qu'il est utile de renforcer des stratégies
de distraction à l'aide d'une formation spécifique.
Au regard de mon travail, l'hypothèse de recherche est la
suivante :
L'utilisation de la distraction lors des soins
à l'enfant doit être intégrée au sein du cursus de
formation menant au Diplôme d'Etat de Puéricultrice afin qu'elle
s'intègre à la pratique soignante quotidienne, permettant une
prise en soin humanisante et de qualité.
CONCLUSION
La distraction au cours des soins permet une prise en charge de
qualité et individualisée de l'enfant soigné.
En effet, distraire un enfant pendant un soin douloureux ou
inquiétant permet de diminuer efficacement la douleur et agit
également sur l'anxiété lié au soin. La distraction
n'empêche pas la douleur mais elle agit sur sa composante
émotionnelle et cognitive. Il faut l'associer aux médicaments
antalgiques qui agissent sur la composante sensorielle, pour potentialiser son
action.
En outre, dès le plus jeune âge les
expériences sont mémorisées, une hospitalisation constitue
donc une expérience capitale. Selon qu'elle aura été
positive ou négative, heureuse ou traumatisante, cette expérience
va influencer significativement la suite de la vie de l'enfant et son attitude
face aux problèmes qu'il rencontrera ultérieurement. Elle est une
manière ludique de diminuer le stress et de dédramatiser le soin,
donnant ainsi des conditions de travail optimales pour le soignant.
Il est nécessaire de choisir la technique de
distraction utilisée en fonction du développement individuel de
l'enfant, de son environnement, de sa situation pathologique et de ses centres
d'intérêt.
L'utilisation de la distraction a également des
bienfaits sur de la relation triangulaire enfant - parent - soignant. Elle
offre des pistes pour mieux communiquer avec l'enfant et elle permet de faire
entrer humour, rêve et fantaisie à l'Hôpital et a un impact
à long terme sur le souvenir et l'acceptation des soins
ultérieurs.
Ce travail de fin d'étude en lien avec ma future
fonction de Puéricultrice a été très enrichissant.
Il m'a beaucoup apporté, que ce soit sur le plan des connaissances ou,
sur le plan de la pratique professionnelle. J'ai pu constater qu'il est
indispensable d'allier les compétences infirmières que sont le
savoir, le savoir-être et le savoir-faire pour avoir une prise en charge
personnalisée et de qualité.
D'autre part, l'élaboration de cet écrit est un
travail d'une grande densité, demandant un grand investissement
personnel. Il m'a fallu de nombreuses recherches pour mener à bien ce
projet.
Enfin, j'aimerais ouvrir ce travail sur les autres approches
psychocorporelles du soin, telles que la sophrologie ou l'hypnose. Il serait
aussi important de faire découvrir aux enfants le milieu hospitalier en
amont, notamment au cours d'information faites dans les écoles, afin de
lever les premières appréhensions.
|