2.1.2- volatilité des recettes
d'exportations
L?effet de la volatilité des prix des matières
premières sur les recettes d?exportation dépend de trois
mécanismes analytiques microéconomiques. Selon Ehrhart et
Guerineau (2011) on a :
39 Voir Frankel, 2011 ; Kaminsky, Reinhart et
Végh, 2005.
(I) l?effet direct des prix (effet d?incidence), (II) l?effet du
taux d?impôt et (III) l?effet de volume.
Une caractéristique commune des impôts et des
recettes non fiscales est d'être des Impositions à la marge. Par
conséquent, le revenu de ce type d'imposition sera fortement
nonlinéaire en fonction des prix des produits de base, à savoir
qu?il sera très faible - voire nulle - quand le prix des matières
premières est faible, mais va croître plus vite que le prix au fur
et à mesure que celui-ci est élevé. Les impôts sur
le pétrole, soit par le biais d'un impôt sur les
bénéfices conventionnelle ou par le biais d'un contrat de partage
de production (PCS), généralement augmente plus que
proportionnellement lorsque le prix augmente (Leenhardt, 2005). Par
conséquent, nous pouvons attendre l'effet de la volatilité des
prix comme nulle (sur les exportations avec les taxes ad valorem) ou positif
(pétrole et minéraux). La volatilité devrait
également avoir un impact positif à travers l?effet du taux
d'imposition ; en effet, l'augmentation des taux d'imposition en réponse
à la hausse des prix à l?exportation accorde un gain net lorsque
le prix est volatile. La volatilité peut toutefois avoir un effet volume
négatif, car une forte volatilité des prix donne une incitation
à substituer les marchandises exportées par moins de d?autres
dont le prix est moins volatile pour amortir l'incertitude sur les
bénéfices.
Ainsi, l?effet de la volatilité des prix des
matières premières affecte la soutenabilité des projets
publics sociaux en créant une incertitude chronique sur les recettes
d?exportation.
2.1.3- la volatilité des politiques fiscales
discrétionnaires
Les gouvernements ont eu recours à la discrétion
de la politique fiscale pour des motifs non inhérents à la
situation actuelle de l'économie, ce qui pourrait accroître la
volatilité de cette politique. En fait, la politique fiscale n'est pas
toujours menée par les gouvernements bienveillants, mais plutôt
par des dirigeants politiquement motivées qui ne partagent pas
nécessairement les mêmes préférences que celles de
la majorité de la société. Par exemple, les politiques
peuvent être menées pour des raisons politiques douteuses, qui ne
bénéficient en générale qu?à une
minorité de la population (Albuquerque, 2010). C?est cette composante de
la politique fiscale que nous appelons la politique fiscale
discrétionnaire à la suite de Fatas et Mihov (2003) ; elle est le
résultat de l'incompétence, la cupidité et l?opportunisme
des politiciens. Suivant cette ligne de pensée, la volatilité des
dépenses publiques serait certainement augmenter avec des
conséquences négatives sur l?accumulation de capital humain. En
effet, la soutenabilité des projets sociaux est également
menacée ici ; en outre,
cette volatilité entraînerait une forte
incertitude entourant l'évolution future des politiques fiscales, ce qui
va entraver la perception par le public de son effet réel, causant alors
l?'éviction de la consommation privée et l'investissement
(Albuquerque, 2010) ; la baisse de la quantité de facteur travail qui en
résulte freine le processus de learning by doing. Ce résultat est
confirmé par Lane (2003), Kaminsky et al. (2004). Si la composante
discrétionnaire des depenses est procyclique, alors le signe de la
corrélation entre les dépenses et la volatilité devient
ambigu.
|