2.2- Interprétations des résultats du
modèle
Les auteurs tirent les observations suivantes à partir de
l?équation (V) :
(a) La volatilité a un effet de premier ordre,
proportionnel à l?écart-type des chocs, aussi longtemps que
l?agent est averse à la déception.
(b) L?accroissement de la volatilité a un effet
négatif sur l?investissement aussi longtemps que Z/[f(K+I)] + 1 > R,
et également aussi longtemps que la part du revenu extérieur dans
le revenu aléatoire excède le coefficient relatif d?aversion au
risque.
(c) Même quand l?utilité u(c) a une faible
concavité (comme c?est le cas pour R=0), la volatilité induit des
effets fortement négatifs sur l?investissement aussi longtemps que
l?agent est averse à la déception. Un grand coefficient
d?aversion au risque et une faible part du revenu extérieur aident
à modérer cet impact.
(d) Si â=0, les agents maximisent une fonction
d?utilité conventionnelle. Dans ce cas, la volatilité a un effet
de second ordre sur l?investissement égal à la variance des
chocs.
(e) l?agrégation des individus peut se traduire par un
effet modéré de la volatilité sur l?investissement si les
chocs sont idiosyncratiques et un marché des capitaux dynamique permet
également de réduire ces effets.
(f) Le modèle précédent se base sur des
chocs aléatoires de productivité comme sources de la
volatilité. Des résultats semblables de l?effet de la
volatilité peuvent être obtenus à partir d?autres sources
de chocs qui entrainent des profits volatiles, comme la discrétion de la
politique fiscale ou des politiques entrainant des coûts volatiles des
inputs. Par exemple, la volatilité de l?inflation entraine des profits
volatiles lorsqu?il y a une indexation incomplète du système
d?impôts, des salaires ou des prix à la production. De
manière similaire, la volatilité de la politique fiscale qui
crée des conditions favorables pour une demande volatile entraine une
plus grande volatilité des salaires, des profits et des prix dans
l?économie.
Ainsi, utilisant La théorie de « l?aversion
à la déception », Aizenman et Marion (1995) arrivent
à la conclusion déjà obtenue précédemment :
la volatilité affecte négativement l?accumulation du capital
physique. Cependant, eût égard à la
généralité du cadre employé, le résultat
semble ici bien plus robuste. Suivant les recommandations de l?auteur, il
existe plusieurs mesures de volatilité qui peuvent être
considérées (f) et il est par conséquent nécessaire
de vérifier si elles aboutissent aux mêmes conclusions. Par
ailleurs, il existe peutêtre un effet de seuil concernant l?influence de
la volatilité (b) ; la condition exposer ici (b) semble appuyer le fait
qu?elle est encore plus néfaste dans les pays d?Afrique subsaharienne
où en outre le secteur financier est embryonnaire et les chocs non
idiosyncratiques parce que la presque totalité de ces économies
dépendent du commerce de matières premières (e). Notons
enfin que le cadre de l?aversion à la déception bien
qu?adéquat n?est pas le seul avec lequel il est capable d?obtenir une
influence fortement négative de la volatilité sur
l?investissement28.
28 Les travaux de Segal et Spivak (1990) y entaient
déjà parvenus avec des approches différentes.
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