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L'acquisition du genre et du code switching chez l'enfant bilingue précoce

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par Sophie Rimbaud
Université Montpellier III - Master 2 2009
  

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2. 3. 2. L'impact de la seconde langue sur le système cognitif

L'âge auquel un enfant est confronté à la seconde langue a une importance non négligeable dans la latéralisation des hémisphères et va jouer un rôle important dans le rôle de chaque hémisphère dans le traitement linguistique (Chevrie/Narbonna, 2007). Il existe alors diverses stratégies cérébrales et divers mécanismes neuropsychologiques impliqués dans le traitement du bilinguisme et des deux langues, sans pour autant avoir un quelconque rapport, comme cela a été expliqué avant, avec la compétence de communication dans chacune des langues : bien que les facteurs dont dépend l'acquisition liée à des prédispositions génétiques, c'est l'exposition au contexte qui va être déterminant dans le bilinguisme de l'enfant.

Mais pour Caroll (1978), l'âge de la confrontation à la seconde langue aurait une importance majeure dans le rôle joué par chaque hémisphère dans le traitement linguistique comme, par exemple, le degré d'implication de l'hémisphère droit. Il est apparu que le bilinguisme équilibré impliquait une plus grande dominance de l'hémisphère gauche (donc un traitement analytique et linguistique des deux langues, ainsi qu'un code switching parfait, sans erreur ni interlangue), alors que le bilinguisme dominant impliquerait une plus grande dominance de l'hémisphère droit, sans pour autant, nous le rappelons, avoir une incidence sur le degré de compétence linguistique. A ce stade, seul le fait d'une mobilisation de stratégies cognitives différentes peut être avancé.

Les différences hémisphériques seraient alors provoquées par la perception du contexte et l'âge auquel l'enfant est confronté à ce contexte, nécessitant un traitement catégoriel et organisationnel du monde différent de celui d'un enfant monolingue et dépendrait du degré d'implication des deux langues en contexte, ainsi que la fréquence de sollicitation de chacune. Cela serait alors les variations de la fréquence d'usage qui influeraient sur la compétence de communication. Ainsi, les considérations neurologiques du bilinguisme tendent à souligner une cause diglossique aux variations des compétences de communication, à la domination d'une langue sur l'autre. Cependant, si la confrontation aux contextes et l'âge d'exposition à la seconde langue influenceraient la dominance d'un hémisphère sur l'autre, une fois le processus de latéralisation établi, chaque langue semble neurologiquement mobilisée de la même manière et selon les mêmes processus neuropsychologiques établis (cf. supra : « la théorie unitaire »).

Ces deux stades sont à mettre en relation avec le fait que l'enfant développe, dans un premier temps, des règles qui sont communes aux deux langues, puis, dans un second temps, des règles de différenciation des deux langues (Hamers et Blanc, 1986). Ces règles de différenciation relèvent d'une plus grande influence de l'hémisphère droit, ce qui justifierait que l'enfant bilingue possède une plus forte implication de cet hémisphère dans la pratique langagière.

Pour conclure sur cette partie, je dirais que les implications du cerveau dans le bilinguisme semblent être de première importance. En effet, le cerveau est apparu comme étant à la fois à la base et au centre du développement du langage, celui-ci étant totalement dépendant d'abord au niveau des procédures de myélinisation puis de latéralisation des hémisphères, ce qui a conduit à considérer que le fonctionnement neurocognitif d'un enfant bilingue est légèrement différent de celui d'un enfant monolingue au niveau de la mobilisation des hémisphères dans le sens où ce ne sont non pas une langue mais deux qui

doivent être différenciées et traitées. Par conséquent un enfant bilingue possède un hémisphère droit beaucoup plus impliqué dans les processus linguistiques qu'un enfant monolingue. Avant tout, il va créer des règles cognitives communes aux deux langues, puis développer des stratégies de différenciation. Cependant, il faut souligner qu'aucune de ces particularités de l'enfant bilingue n'a d'incidence sur la compétence de communication qui, elle, semble être contextuellement déterminée.

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