6.2.7. « Le taux du
jour »
Il est lié au problème du vécu quotidien.
Les policiers, les marchands pirates comme la majorité de la population
vivant au jour le jour. Ils sont obligés par les conditions de vie de
sortir chaque joue pour « Kobeta libanga » se tailler la
pierre. Le taux du jour traduit l'idée que voici :
« à chaque jour suffit sa peine ». tout
dépend de ce qu'engendre le jour. Le gain peut être
élevé, moins élevé ou parfois absent. C'est le taux
du jour qui pousse le policier à être régulier sur la lieu
de travail même s'il est en repos puisqu'il doit chercher ou
« treizer » pour la survie. Il vise la treizalisation pour
compléter sa prime de 30 $ U.S. qui ne lui permet pas de nouer les deux
bouts du mois. C'est pourquoi l'on parle « Kula karibu na
kesho » (manger à l'approche du lendemain). Ceci traduit la
précarité qui fait que les gens mangent à des heures
tardives soit entre 22 heures et minuit. « Paka nitoke djo batoto
bakule » (il faut que je sorte pour que les enfants mangent). Si le
policier a de la chance de treizer, il se crie : « Napika
libaku, batoto batayamba djuma mujima » (J'ai eu la chance, avec
l'argent obtenu, les enfants vont chier pendant une semaine. Chier est synonyme
de manger parce que pour chier, il faut manger. C'est un discours de crise.
6.2.8. « Le civil ou le
un-quatre »
Le « un-quatre » signifie
« musenji » c'est-à-dire le non civilisé. Il
représente toute personne qui n'est pas militaire ou policière.
C'est la police qui civilise la population appelée
« musenji ». Le civil prend aussi le sens des personnes qui
transgressent la loi. L anotion de civil traduit aussi l'idée
d'infériorité. La policier est supérieur par rapport au
civil, or, il vit grâce au civil appelé
« musenji », non civilisé.
6.2.9. « L' amende
transactionnelle »
Elle a le sens de « mulambu » lorsqu'elle
est donnée par les deux parties en guise de reconnaissance pour le
service rendu : la conciliation ou l'arrangement à l'amiable du
conflit. Elle a aussi le sens de frais d' « hôtel »
que le concerné paie en vue de sortir de « mabuso »
ou amigo. « Unalala mu hôtel, autatoka bure kwasipo
kulipa » (Vous avez passé nuit à l'hôtel et
vous n'en sortirez pas sans avoir payer le frais).
Certains concepts sont développés dans le cadre
de fixation d'amende transactionnelle :
- Umupike marteau » (il faut le marteler), il s'agit
d'une forte amende.
- Uniache miye nimuuwe » (laissez-moi la tâche
de le tuer) C'est une amende exorbitante. La peine n'est pas individuelle, mais
collective. L'argent qui devrait servir à la famille est versé
à la police pour fin de justice.
- « OPJ frappeur » c'est un OPJ
marteau qui a l'habitude de demande des fortes amendes.
- « Umunyonge » (il faut
l'étrangler).
- « Umunyonye » (il faut le sucer). Ici,
il s'agit de sucer l'argent du client avec la particularité de tout
dépouiller.
- « Umukamune » (il faut le lessiver) dans
le sens de sucer, mais avec une particularité de tout
dépouiller.
- « Kifunga mulango » la prédot. La
prédot traduit la somme insuffisante que possède le
« client » par rapport à l'amende exigée qui
constitue la dot. Le dossier peut être clôturé par la dot ou
la prédot. Ainsi, l'OPJ peut recevoir la prédot et la partie
concernée laisse la prédot un bien en gage pour compléter
la dot et clôturer le problème.
- « Kingiya pori » (motivation). Ici
« kingiya pori a le sens d'une somme moyenne qui peut permettre
l'issue de la clôture du dossier. D'où le sens de
prédot.
Nous mettons en jachères tous ces thèmes qui
pourront être analysés ultérieurement selon les
opportunités pour l'approfondissement de cette recherche.
Elle a également le sens d'une punition qui
répond à la transgression. Elle est perçue sous forme
financière, matérielle et quelquefois et occasionnellement
sexuelle.
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