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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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4.2.3. Le « téléphone » ou « Kapraza »

Les policiers sont des « boulistes » (les stratèges). Ils utilisent leurs téléphones pour avoir des dossiers. Comme ils entrent en contact avec les justiciables ainsi que la population en général qui demande d'avoir leurs numéros téléphoniques, et les cas échéants, ils appellent l'OPJ ou l'APJ pour l'intervention. Le téléphone devient non pas seulement l'instrument mobilisant les dossiers, mais aussi sert à « treizer » dans ce sens que l'impliqué gardé à vue peut recourir au téléphone pour solliciter les siens à verser les amendes.

Il se passe que le téléphone est aussi utilisé comme instrument de pression par les supérieurs qui obligent l'OPJ à libérer immédiatement l'impliqué sans aucune forme de procès avec toutes les conséquences possibles. Parmi elles, celle-ci concorde avec les faits :

« Une autorité de la police est intervenue par téléphone pour que l'OPJ libère les siens. Obtempérant aux ordres hiérarchiques en vue de sauvegarder son poste, le requerrant de la justice a saisi l'Auditorat militaire où l' « OPJ » s'est défendu qu'il a libéré l'impliqué sous pression de son chef hiérarchique. Ce dernier ayant appris le fait qu'il considère comme mépris, a pesé de tout son poids pour que les services spéciaux de la police puissent arrêter l'OPJ concerné. Il n'a trouvé sa liberté que grâce au coup de téléphone adressé au Procureur qui verra en personne l'autorité de la police afin que l'OPJ soit relâché ».

Cette illustration montre bel et bien comment l' « OPJ » est entre le marteau et l'enclume comme nous l'avons stigmatisé dans le deuxième chapitre. A cet effet, lorsqu'il « treize », il n'est pas tranquille puisqu'il peut avoir un rebondissement du dossier pour être interpellé soit au Parquet, soit à l'Auditorat. C'est dans ce contexte qu'il est tenu d'entretenir de bonnes relations avec ses chefs hiérarchiques, les magistrats du Parquet ou de l'Auditorat pour qu'en cas de problème qu'il ne soit pas inquiété. Aussi, il est contraint de partager ou de redistribuer) avec les APJ pour éviter la « touche » ou le « kokunda » (être enterré) ici, se faire prendre la main dans le sac.

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