5°
« Kosumba nyei na secteur »
Dans la patrouille, les policiers sont repartis selon les
équipes et les secteurs respectifs. « Kosumba na
secteur » (Faire excrément dans le secteur). L'expression
traduit le « disappro » où le
« millième » que les policiers font dans le secteur
d'autres coéquipiers. L'acte posé, ils regagnent leur secteur
pour que ces retombées pèsent sur les autres. C'est dans ce
contexte que les policiers parlent de la violation du secteur. Celle-ci est une
stratégie utilisée par les policiers qui abandonnent leur secteur
lorsqu'ils le trouvent non rentable par l'absence des
« gibiers » (populaiton) puisqu'il s'agit de la chasse, pas
d'animaux, mais de « un-quatre » populaiton civile. Ils
transgressent les consignes et pénètrent dans d'autres secteurs
pour y opérer et passer inaperçus.
« C'est le cas de l'équipe de
« LONGO » qui avait abandonné son secteur au profit
d'un autre secteur. LONGO et son équipe interceptèrent un papa
qui venait tardivement de son travail. Après la fouille de Mr.
« YOLAMA », 100 $ U.S. et 18.000 FC que contenaient ses
poches, se retrouvèrent dans celles des policiers qui lui
braquèrent les armes en l'intimant de disparaître. Nuitamment, il
contacta par téléphone le commandant ville et le matin, on
arrêta d'abord les policiers du secteur où se passa l'acte.
« YOLAMA » n'en reconnaît aucun. En lui
présentant toutes les équipes, il reconnu
« LONGO » et l'équipe fut sanctionné et la
somme restituée à la victime ».
6° L'
« infracata provoquée ou similée »
L' « infracata » est la déformation
du concept « infraction ». L' « infracata
provoquée » désigne l'infraction forcée. Selon
les données du terrain, lorsque les policiers sont dans le
« mawindo », le « bokila » (la chasse)
ici la patrouille, ils provoquent parfois les infractions pour incriminer la
personne cible. L' « infracata » consiste à placer
subtilement une cartouche ou douille ou encore « une boule du
chanvre » dans l'une des poches ou le sac à main de la
personne ciblée en vue de l'incriminer comme détenteur des effets
militaires (douille ou du chanvre). Ils en profitent pour les
« treizer ».
Ces actes paraissent anormaux pour ceux qui oublient de les
placer dans leur contexte. En les y contextualisant, ils sont censés et
normaux. A cet effet, lors de nos différentes entrevues avec les
policiers, nous avons aussi voulu savoir comment ils perçoivent ces
actes.
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