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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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1.1.7. Le « mawindo » ou « bokila »

C'est la patrouille. Elle est une occasion de la pratique de l' « OPJ debout ». Pendant la nuit, lors de la patrouille, les APJ, repartis dans les équipes et les secteurs, arrêtent les personnes qu'ils verbalisent sans les amener à l'office. Ils préfèrent terminer toutes les affaires judiciaires pendant la patrouille. « bya mu mawindo, bineshiyaka paka mu mawindo » (les butins de la patrouille se partagent toujours pendant la patrouille).

S'ils arrêtent une personne la nuit, ils préfèrent transiger son problème debout dans la rue ou soit ils font office de l' « OPJ » au domicile de la personne concernée. A son domicile, les membres de sa famille peuvent intervenir en suppliant les patrouilleurs d'accepter la somme d'argent en vue de libérer la personne en question. Parfois la famille n'a pas de liquidité et emprunte chez les voisins pour décanter la situation.

En cas d'insolvabilité, ils peuvent laisser l'impliqué dans un poste de police proche du secteur pour le récupérer le matin en vue de le « treizer ». En cas d'échec, ils l'acheminent auprès de leur chef hiérarchique pour qu'ils puissent aussi y trouver leur compte. Si celui-ci les « botche » (empoche sans distribuer), ils se méfient de lui et à l'occasion prochaine, ils le contourne en coopérant avec un autre plus confiant. Ils ont un principe : « Na patrouille soki olali, balali yo, mbwa ba bwakelakaye ata mukuwa » (Dans la patrouille, si vous dormez, on couche sur vous c'est-à-dire on vous prive le butin. Le chien, on lui jette même un os). Ceci traduit la justesse et la souplesse dans le partage. Il faut être « ekenge » (éveillé).

La pratique qui consiste à laisser un impliqué dans le cachot d'une police proche par les patrouilleurs pour le récupérer le matin a été aussi épinglée par Prince KAUMBA LUFUNDA dans sa recherche sur l'approche de la criminalité dans la ville de Lubumbashi. (2004 : 35)

Voilà au moins épinglées et illustrées les opportunités et l'essentiel de la pratique de l' « OPJ debout » comme un modèle policier non prescrit de régulation sociale. Comment les policiers justifient-ils eux-mêmes leur pratique selon leur expérience et leur point de vue ?

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