1.1.5. Le
« Kibeta »ou « Kiwanja »
C'est le stade. Les policiers ont dans leur tâche, la
mission d'assurer le maintien de la discipline populaire. C'est dans ce
contexte que nos éléments sont appelés d'assurer la
sécurité au stade pour éviter la fraude. Le
« tshitshani » et le « tshambuluka »
s'appliquent aussi au stade.
Au lieu d'assurer la discipline populaire, les policiers nous
ont informé qu'ils créent sciemment l'embouteillage aux portes
d'entrées en vue de faciliter l'entrée de leurs
« candidats » qui leur ont donné l'équivalent
de la moitié du prix de ticket. Certains policiers sont
« botchés » c'est-à-dire, ils
perçoivent parfois des billets collés dont une partie de 100 FC
et l'autre de 50 FC sans au préalable opérer leur
vérification puisqu'ils agissent dans la précipitation de peur
d'être arrêtés.
« Le policier KABONGO se fait attrapé la
main dans le sac et il a subi la punition du corps. Il a fait 6 jours de cachot
ferme, nous a-t-il précisé. Et il a été
libéré pour faire la patrouille »
Le cas du Policier KABONGO nous renvoie à la recherche
de JOBARD FABIEN lorsqu'il parle de bavures policières. Les policiers se
couvrent ou se protègent en subissant la punition du corps en cas de
bévue ou de violence. (2002 : 7-11) C'est l'esprit d'équipe
qui est déterminant et qui fait qu'un tel cas soit traité sur
place plutôt que de le transférer à l'Auditorat
militaire.
Ainsi, l'effectif réduit des policiers affaiblit le
mécanisme de contrôle et donne l'occasion aux policiers à
la pratique de l' « OPJ debout » puisque les sanctions
deviennent faibles et inefficaces. Pendant le match, il y a beaucoup de
fraudeur. Certains escaladent la clôture murale au stade à leur
risque et péril. A l'intérieur, certains sont
appréhendés et libérés soit gratuitement, soit en
donnant l'argent aux policiers qui ferment les yeux au lieu de les conduire
auprès de leurs supérieurs pour l'instruction du dossier. Ils
s'instituent en « OPJ debout ». Ainsi, le
« Kibeta » ou « Kiwanja » c'est le
terrain non pas seulement de football pour le joueurs, il est aussi un champs
de récolte pour les policiers.
1.1.6. Le
« mabuso »
Les APJ sont aussi des gardiens de
« détenus ». Selon les données de
l'entretien, certains APJ chargés de garder les personnes au cachot, se
transforment en OPJ pour libérer le détenu après avoir
perçu de lui une somme d'argent. En cas d'interpellation, l'agent se
défend que c'est en acheminant l'implique à la toilette pour se
soulager qu'il s'est évadé. L'APJ a la manoeuvre
d'apprécier le cas avant de passer à l'action. Il jauge la
gravité et les conséquences de l'acte.
« Un certain soir vers 18 : 00, la police
avait été débordée par plusieurs interventions
à exécuter. Une policière était restée au
corps de garde avec une impliquée qui devait payer l'amende pour
être libérée. Au retour du commandant et d'autres
policiers, l'impliquée avait disparue. La policière fut
interpellée et se justifiant qu'elle était restée seule.
Il fallait allumer le brasero pour préparer, c'est pourquoi, elle
s'était déplacée et à son retour, elle n'avait plus
trouvée l'impliquée. Le commandant sut sur le champ que la
policière a pratiqué l' « OPJ debout ».
C'est ainsi qu'il écroua la policière pour 48 heures de cachot
ferme. »
Selon l'organisation réglementaire, c'est l'OPJ qui
arrête et qui libère la personne impliquée. En pratique,
l'OPJ est aussi une instance de pouvoir qui selon son point de vue, peut
libérer un impliqué gardé à vue en acceptant
d'assumer toutes les conséquences.
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