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Relations entre OPJ et APJ (Officier de Police judiciaire et Agent de Police Judiciaire ): analyse criminologique de la pratique de l' OPJ debout

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par Albert MUTOMBO NGOY BANZE
Université de Lubumbashi école de criminologie - Diplôme d'études approfondies en criminologie 0000
  

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2.4.» Police nayo inakataka mambo ya bantu «(7(*))

Là où il y a les hommes, les problèmes ne manquent jamais. L'harmonie sociétale n'est que précaire. La plupart des problèmes sont résolus amicalement et localement entre les parties. Le recours aux valeurs culturelles joue un rôle important dans la résolution des problèmes qui se posent au niveau de famille ou dans le groupe partageant ces mêmes valeurs.

Cependant, d'autres problèmes qui surgissent dans un groupe hétérogène aux valeurs culturelles différentes et diversifiées, trouvent parfois localement solution par l'arrangement à l'amiable, en cas de désaccord, les parties impliquées recourent à d'autres instances notamment la police et le Parquet par voie de plainte ou au tribunal par la citation directe ; la police est l'instance la plus sollicitée de toutes sortes de problèmes répressifs ou non.

Seront traités respectivement dans cette partie du travail, la gestion des plaintes, leurs traitements et leurs issues.

2.4.1. « Les plaintes »

Elles sont la voie par excellence de la reportabilité sociale. C'est la porte d'entrée dans la sphère répressive.

2.4.1.1. «  La recevabilité et l'enregistrement d'une  plainte »

Si ailleurs, la réception et l'enregistrement d'une plainte s'effectuent au niveau du secrétariat ou de l'OPJ, au sous-commissariat de Kafubu, cette opération est l'affaire du corps de Garde. Cette organisation interne a été conçue pour permettre au corps de garde de « treizer » la plainte. Cependant, la grande difficulté se situe au niveau intellectuel des acteurs dont la majorité ne savent pas écrire ni qualifier « l'infraction ». Cette rubrique reste vide pour être complétée par l'OPJ instructeur du dossier. C'est pourquoi la police est un métier difficile et noble. Etre policier n'est pas facile, il faut avoir l'intelligence et l'endurance.

Au regard de l'enregistrement des plaintes, il sied de relever avec Prince KAUMBA LUFUNDA ce qui suit : « Les OPJ eux-mêmes sont très peu portés à laisser des traces pour les dossiers qu'ils clôturent souvent par les amendes transactionnelles exorbitantes et sans aucun rapport avec la gravité des faits » (2004 : 47)

La plainte peut être à caractère répressif ou « un quatre » (civil). Les deux types de plainte sont recevables à la police. Celle-ci traite même les affaires « un quatre » qui relève de la compétence du tribunal. Nous en parlerons spécialement en profondeur dans les lignes qui suivent. L'OPJ est un acteur social puisqu'il va au-delà de sa compétence pour se substituer à celle du juge, voire même à celle du législateur. Nous aurons à le stigmatiser en abordant la pratique de l' « OPJ debout ».

La plainte est non recevable si elle n'est pas « visitée », « treizée » c'est-à-dire, si elle n'est pas motivée ou capitalisée. La plainte, pour être acceptable, elle est sujet de monnayage. Pour avoir accès à la justice policière, il faut avoir le »dix vingt-cinq » (l'argent). Dans le cas contraire, il faut aller ailleurs, or, le parquet et le tribunal sont les instances plus coûteuses que la police.

Sur terrain, nous avons assisté à plusieurs cas de non recevabilité de plainte par manque de « 10.25 » malgré l'exigence et les actions qui peuvent en découler pour la non assistance des personnes en danger. Le cas de la bagarre sanglante entre la famille DIBWE et MABIKA peut édifier le lecteur. Le conflit entre deux enfants a amené les deux familles à une bagarre spectaculaire. Etant agressée à son domicile, la famille DIBWE a dépêché un jeune homme pour l'intervention. Comme il n'avait pas le « Kingiya pori » (l'argent qu'on donne à un tradipraticien pour lui permettre d'aller cherche les racines dans la brousse en vue de commencer le traitement) . Ici, il s'agit de frais de plainte ou « 10.25 »

Toutefois, il y a aussi des cas où la police intervient sans « treizer ». Elle accomplit sa mission sans exiger les frais. Du reste, le commandant intervient lorsque les gardes se dérobent de leur mission s'ils ne trouvent pas leur part et ont la méfiance du plaignant et savent que c'est l'OPJ qui veut y trouver son compte par le « mulambu » (offrande), ici amende transactionnelle. La police est l'image de l'église où les fidèles offrent les aumônes qui ne vont pas chez « Dieu » mais chez le pasteur ou propriété, dans notre contexte, débouchent dans les poches de l'OPJ.

Selon les données du terrain et la pénalité, nous avons aussi trouvé la « plainte inutile » et « abandon de la plainte ». La première est celle où le plaignant paie le frais de plainte pour son enregistrement et le « ya makolo » frais de déplacement des pieds pour arrêter l'impliqué qui doit 4.000 FC et il en dépense l'équivalent et parfois plus et sans rien récupérer. La seconde est celle où le plaignant paie tous les frais dus pour que la police arrête l'impliqué et s'en va pour ne plus revenir. C'est l'aubaine pour la garde.

* 7 Police comme instance de régulation sociale

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