1.3. Le choix des techniques de
récolte des données
La méthode qualitative de type ethnographique a ses
techniques spécifiques et appropriées à savoir :
l'observation participante, l'entretien semi-directif et l'observation
indirecte du type documentaire. Telles sont les techniques ciblées et
mobilisées pour cette recherche. Elles indiquent trois manières
de recueillir les données et que nous avons eu l'opportunité de
manipuler pour les rendre opérationnelles.
1.3.1. La participation
observation
Rien n'est dans l'intelligence qui ne soit entré par le
sens. La vue est un instrument qui nous permet d'acquérir les
connaissances. C'est par l'observation qui consiste à regarder
attentivement et d'une manière raisonnée pour fin de recherche.
Il s'agit de l'observation comme porte d'entrée de la connaissance.
Elle est directe, lorsque le recueil des données
accède à l'objet de connaissance directement sans biais. Elle est
dite indirecte lorsqu'elle accède à la connaissance par
l'instrument (informateur, enquêté ou acteurs participants, les
documents). C'est l'observation directe qui intéresse cette recherche
comme mode de la cueillette de données dans le contexte qualitatif. Elle
vise la compilation de l'information la plus complète possible sur une
situation particulière de la police comme organisation dans le champ non
réglementaire. Ce type d'observation est complété par les
démarches documentaires, ou les entrevues dans les recherches où
on l'utilise par un questionnement des acteurs de telles situations sociales,
afin de pouvoir déterminer le sens de leur action. (LAPERRIERE A.,
2003 : 229) Ceci montre la relation logique entre la grille de lecture
mobilisée, le modèle d'analyse, la méthodologie et les
techniques de recherche.
La motion d'observation directe étant fixée, il
convient d'examiner l'observation participante et par l'entremise de celle-ci,
par inverse appelée « participation observation »
comme technique qui convient pour cette recherche qui analyse l'organisation
policière de l'intérieur. Ces deux techniques relevant du type
ethnographique qualitatif « observation participante » et
« participation observation » utilisent l'observation
directe de façon plus large. Elles vont au-delà de l'observation
directe appelée aussi « observation pure » pour
qu'elles impliquent une série d'approches complémentaires comme
la cueillette documentaire ou les entrevues avec les policiers qui sont les
acteurs participants. L'observation doublée de ces approches permet de
nous révéler le sens des pratiques observées. Les
significations que les policiers attribuent à leurs pratiques sont
essentielles pour l'analyse criminologique.
L'observation participante consiste à participer
réellement à la vie et aux activités des sujets
observés, selon la catégorie d'âge, de sexe ou de statut
dans laquelle le chercheur parvient à se situer par négociation
avec ses hôtes en fonction de ses propres considérations ou de la
place que ceux-ci consentent à lui faire. (MUCCHIELLI A.,
2004 :197)
L'observation participante convient au chercheur qui analyse
adéquatement une situation de l'extérieur. Le chercheur est un
« outsider » puisqu'il est étranger à la
communauté. Il est obligé de s'investir en participant aux
activités communautaires. La finalité du chercheur n'est pas
« la participation » mais plutôt l'
« observation » dictée ou déclenchée
par l'intérêt de la recherche. Dans ce contexte, la participation
devient un moyen d'accéder à l'observation et par
conséquent à l'information. La participation se veut ici une
stratégie d'intégration du chercheur dans la communauté en
vue de camoufler sa visée réelle. Le chercheur est un
« observant participant ». C'est la technique censée
être utilisées par KIENGEKIENGE R., (2005) et TSHINYAMA I., (2006)
dans leur recherche portant sur le contrôle policier sur la
délinquance juvénile, dans une posture menée de
l'extérieur.
Pour le chercheur dont l'objet de recherche porte sur sa
communauté, est censé d'exploiter non pas l'observation
participante, mais plutôt la « participation
observation ». il est avant tout membre de la communauté en
question. Il est « insider » puisqu'il est dans le jeu et
analyse sa communauté de l'intérieur. Il est permanent et
participe à toutes les activités communautaires. Il est avant
tout acteur avant d'être chercheur puisqu'il est participant permanent.
Il ne devient chercheur observant que lorsqu'il s'insère dans la
recherche par le recueil des données.
C'est cette posture qui a été mise en oeuvre
dans la perspective de cette recherche. Elle est la mieux indiquée pour
le chercheur acteur professionnel qui analyse sa communauté. La
communauté est considérée ici comme monde de travail,
à l'instar la police. Cette technique sera mieux
développée dans la phase d'insertion personnelle sur le
terrain.
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