2.1.3. Epoque post
coloniale
2.1.3.1. Les corps de
police provinciale
A l'accession de notre pays à l'indépendance, il
hérita d'un système comprenant aussi bien les unités de la
Force publique que celles des polices territoriales et de la gendarmerie.
Les membres de ces corps avaient pratiquement suivi la
même filière : jeunes éléments de la Force
publique, ils étaient passés aux unités en service
territorial avant d'être convertis en gendarmes. C'est en ce moment
précis que les premiers policiers congolais accèdent aux
fonctions de sous-commissaires de police, réservées autrefois aux
seuls cadres européens, à l'instar des grades d'officiers au sein
de la Force publique.
Quant à leur organisation, les unités de police
provinciale se différencient nettement de la Force publique qui est
devenue Armée Nationale congolaise (ANC) si celle-ci est unitaire et
fortement centralisée, les forces de police par contre échappent
au pouvoir central et relèvent des autorités
politico-administratives provinciales. Ceci va favoriser leur profession
à l'autonomisation et à leur transformation en milices au profit
des détenteurs des pouvoirs provinciaux.
A partir du 5 juillet 1960, l'armée se mutinera et la
police contribua à sa façon à la destruction de
l'unité nationale. La fonction militaire l'emportera sur celle de la
police pour l'intégrité nationale. C'est ainsi que les polices
sécessionnistes deviendront des armées rebelles. La pacification
du pouvoir territoire correspondra avec la restauration du pouvoir et de
l'autorité de l'Etat et nécessitera, comme au lendemain de deux
guerres planétaires et des troubles de 1959, la restructuration des
forces de police ainsi que la réorganisation de l'armée.
Suite à ces incidents, il sera créé par
décret-loi du 13 octobre 1964, une force de police du gouvernement
central, selon l'esprit de la Constitution de Luluabourg, qui viendra en
renfort aux forces de police provinciale et qui, le cas échéant
les matera en cas de leur compromission.
2.1.3.2. Police nationale
congolaise : première formule
Pour mettre fin à la disparité des forces de
police et éviter ainsi les empiètements entre la force du
gouvernement central et celles des provinces, il sera procédé,
après le coup d'Etat du 24 juin 1965 par Joseph Désiré
Mobutu, à la fusion de toutes les forces de police existantes. C'est
ainsi que la première Police Nationale de République
Démocratique du Congo fut créé par l'Ordonnance-loi
n°66-423 du 20 juillet 1966. Elle était forte de 20.000 hommes,
dont plus ou moins 2.000 officiers.
Cette unification obligera l'harmonisation de la
hiérarchie des grades et la standardisation de la formation dans les
différents centres d'instruction disséminés à
travers les provinces. Les officiers devant passer par l'Ecole
Supérieure de Police de Matete à Kinshasa et d'autres suivirent
des spécialisations à l'étranger. Et les cadres
universitaires furent recrutés à partir de 1967, licenciés
en droit, sciences administratives, sciences sociales, ingénieurs en
télécommunication et médecins).
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