2.1.2.3. La Gendarmerie
Si la police des chemins de fer était tournée
vers la défense de l'économie et que la police territoriale
cernait la protection des personnes et des biens, c'est parce que le pays et le
pouvoir qui s'y exerçait étaient à l'abri des tribulations
majeures. C'est pourquoi l'accent a été focalisé davantage
sur la population et son bien-être.
Cependant, la situation allait changer à la veille de
l'indépendance. Le 04 janvier 1959, il eut des émeutes dans la
capitale. Les forces de l'Ordre intervinrent dans des manifestations à
caractère politique et il eut des morts. Le pouvoir colonial se sentant
menacé, il fallut réorganiser les forces surtout dans les milieux
urbains où les tensions étaient plus perceptibles.
Le pouvoir colonial décida alors la création
d'une gendarmerie calquée sur le type belge. Elle ne fut pas
exécutée suite à des contraintes budgétaires. C'est
donc toute la Force Publique qui fut responsabilisée pour le maintien et
rétablissement de l'ordre public (MROP) après les
événements du 4 janvier 1959.
Cette force de l'ordre fut alors organisée en troupe de
première intervention pour le service territorial et en troupe
campée comme unité de réserve.
Il eut des émeutes en octobre 1959, à
Stanleyville (aujourd'hui Kisangani, 3ème ville de notre
pays), suivies d'une nouvelle intervention musclée de la Force
publique.
Il a fallu attendre le 11 mai 1960, presqu'à la veille
de l'indépendance, pour voir naître « la
gendarmerie », par l'ordonnance législative n°081/188.
Cette base légale fut le premier texte de service du
maintien et de rétablissement de l'ordre. C'est ainsi que les troupes de
la Force publique en service territorial furent consacrées
« GENDARMERIE » qui signifie étymologiquement, les
gens d'armes. D'où gendarmer a comme acception, se mettre en
colère, s'emporter, réagir vivement, protester (REY A. et al.,
2002 : 504).
La gendarmerie désigne la force militaire
chargée d'assurer le maintien de l'ordre public, l'exécution des
lois ainsi que la sécurité aux armées sur tout le
territoire national. Elle désigne également les bureaux où
les gens d'armes assurent leurs fonctions administratives.
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