III- Du social dans les relations entre malades et
traitants
1- Du social dans les relations entre patient et
traitant à l'HLD
Les analyses sociométriques de MORENO J. L. (op.
cit.) pour mathématiser les interactions entre les individus dans la
société nous ont permis de faire un rapprochement entre elles et
les relations thérapeutiques. Seulement, la relation sociale qui
s'établit entre le patient et le médecin et/ou l'infirmier
dépend du degré de confiance que l'un a envers l'autre et
inversement.
Dans une relation thérapeutique où règne
une confiance mutuelle, le patient et son traitant sont détendus. Les
douleurs qu'éprouve le patient sont atténuées par le
réconfort que lui apportent le médecin ou l'infirmier et les
soulagements subséquents à la prise des médicaments. Par
delà ces médicaments, le médecin ou l'infirmier qui se
montre accueillant, souriant et attentionné envers le malade, est
toujours aimé et apprécié. C'est le cas de ces
médecins des urgences de l'HLD dont on disait bien des choses
satisfaisantes. En effet, selon certains malades rencontrés dans ce
bâtiment :
Les deux médecins là sont
toujours là même les jours fériés dans la nuit. Ils
nous écoutent, ils nous comprennent et nous redonnent espoir. Quand on
m'a amené aux urgences, il s'est occupé de moi et des frais
à son propre comte en attendant que mes fils viennent régler la
note .C'est grâce à lui qu'on a pu m'opérer sans grande
difficulté. Avant cela, on ne se connaissait pas, mais maintenant, dans
cet hôpital, il est comme un ange gardien pour moi. Je le remercie
beaucoup et remercie aussi Dieu pour tout cela. (Entretien
réalisé avec Madame ZOUM Bernadette, patient au pavillon de la
chirurgie, le 03/02/07 à l'HLD). C'est dire que les actes de
socialité sont néanmoins enregistrés ça et
là dans cet hôpital.
2- De la socialité dans les rapports entre le
personnel traitant et les patients à l'hôpital Laquintinie de
Douala
L'hôpital Laquintinie n'est pas que fait d'un
« vide social ». Dans ce
labyrinthe, l'on remarque également des actes de
générosité, de
« solidarité » tant
« organique » que
« mécanique » pour parler
comme DURKHEIM E. (1986, op. cit.). Entre les patients hospitalisés dans
les salles communes, l'on assiste à une forte cohésion et
à une forte tendance à partager les repas, des outils de
ménage voire certains médicaments (gélules, alcool,
sparadrap, compresse, etc.)
En outre, bien des médecins et infirmiers sont
démotivés du fait de l'immensité du travail.
Néanmoins, ils s'efforcent de réconforter les patients, quelles
que soient leurs origines sociales, avec le peu de moyen dont ils disposent.
Ce qui signifie que dans cet océan de précarité, il est
des médecins et infirmiers qui sont encore mus par la conscience
professionnelle pure, l'humanisme et la vocation. Les contradictions que l'on
observe ça et là dans cet hôpital ne sont pas des
fatalités. Toutes traduisent une déficience tant structurelle
qu'humaine qu'on pourrait palier avec une ferme volonté du politique.
De plus, l'on peut dire que l'indifférence sur
laquelle butent nombre de patients est en quelque sorte une réponse des
praticiens de la santé au mutisme de l'Etat face à leurs
doléances. Entre autres doléances, nous avons
l'amélioration des conditions de travail (Infrastructure et
équipements), la revalorisation de leur salaire, la création
d'un comité d'éthique médicale, le recyclage du personnel
médical et paramédical, ...Mais en attendant, certains
prestataires de soins sont consciencieux et rompus à la tâche.
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