3-Les catégories sociales et l'accès à
la santé à l'hôpital Laquintinie
L'accès à la santé exige à tous
les malades d'entrer en contact avec les prestataires de soins pour
bénéficier d'un diagnostic approprié et efficient. Ce
faisant, les acteurs sociaux n'ont pas les mêmes atouts pour pouvoir
entrer en contact avec les soignants. L'accès à la santé
est dès lors fonction de la hiérarchisation sociale, des
attributs ontologiques du patient, de son origine sociale et de son statut
social (FAINZANG S., op. cit.)
*Le personnel soignant et
les patients enfants
La relation entre le traitant et le patient enfant repose en
grande partie sur le rôle le charisme de la mère ou du
père dudit enfant dans la mesure où c'est à eux de
faciliter ces rapports afin que l'enfant en question puisse se rétablir.
La remarque que nous avons faite est que certains pédiatres font preuve
de délicatesse quand ils auscultent les enfants. Ils sont attentifs,
attentionnés envers ceux-ci et font des reproches non pas aux enfants
mais bien plutôt à leurs parents quand il le faut. Ils leur disent
également comment donner les médicaments à l'enfant. C'est
de relever l'immensité du travail qui est le leur en ceci qu'il faut
beaucoup de patience et de maîtrise pour pouvoir établir un
rapport entre ce que lui ont dit les parents de l'enfant et les symptômes
de la maladie afin de poser le diagnostic efficient. Certes c'est leur
métier, mais il faut avouer que ce n'est pas une tâche
aisée que de s'occuper de la santé des tous petits. Cependant, il
faut dire que le personnel soignant ici au niveau de la pédiatrie peut
être divisée en deux catégories. La première est
celle qui s'efforce encore à humaniser les prestations sanitaires-
pour combien de temps encore pourrait-on se demander-, la seconde quant
à elle brille par son inconscience professionnelle en rendant
difficile l'accès aux soins. De toute façon, nous dirons que les
pesanteurs humaines à l'accès à la santé
s'observent également dans les autres pavillons de cet
hôpital.
CONCLUSION
Au sortir de ce chapitre qui tournait autour du social, de
l'économique et de la relation thérapeutique entre soignants et
malades de l'HLD, force est de constater que l'économique l'emporte sur
la relation médicale. Cette dernière est fortement minorée
et dévalorisée dans cet hôpital. Les prestataires de soins
ne lui accordent de l'importance que dans la mesure où le patient
« paie » bien et achète
tous les médicaments qui lui sont demandés avant le traitement.
L'on doit aussi retenir que le capital social (BOURDIEU P., op. cit.) est
indispensable pour qui veut se faire soigner dans cet hôpital. Le patient
qui connaît au moins un infirmier, se verra facilement pris en charge par
rapport à celui- là qui ne connaît personne. En clair, les
normes officielles d'accès à la santé dans cet
hôpital perdent du terrain et sont supplantées par les normes
« officieuses » qui, elles, ont tendances à devenir
officielles et « légales » du fait des patients, du
personnel soignant et du contexte socio-économique qui s'y prête.
De toute évidence, il apparaît que dans cet hôpital
l'économique, les médicaments sont sublimés,
déifiés au détriment de la relation thérapeutique,
qui elle, est minorée. Les raisons de cet état de chose sont
diverses et les responsabilités sont partagées. L'occasion nous
sera donnée de le prouver dans une partie ultérieure.
Déjà , appesantissons- nous sur le social, l'économique et
la relation thérapeutique dans la médecine tradinaturelle
à l'AC.
|