II- A la base des rapports entre le naturopathe et ses
patients
L'interaction entre le patient et son soignant dans la
médecine naturelle est fondée sur un certain nombre de principes
immuables qui dérivent des conditionnalités de la tradipratique.
En effet, la médecine traditionnelle africaine comporte bien des
exigences de la part du praticien. Ce dernier doit être
compréhensif, patient et prompt à écouter les attentes et
sollicitations de son patient (DE ROSNY E., op. cit.). Il est admis de presque
tous les naturopathes que la relation médicale doit être
bâtie sur le respect mutuel, la franchise, l écoute du patient
et le respect du « code médical ».
1- Du respect mutuel
La relation médicale qui s'établit entre le
traitant et son patient est basée sur plus d'un principe qui la facilite
en vue de favoriser le prompt rétablissement du patient. Aussi
avons-nous constaté que le patient et le traitant, quoique
impliqués dans une situation de « face à
face », notion chère à GOFFMAN E. (1974),
obéissent à des règles respectivement explicite pour le
premier et implicite pour le second. Le patient semble se dire que comme je
suis malade et que j'ai besoin de l'aide du phytothérapeute, alors je
lui dois du respect, je dois l'écouter et suivre ses conseils. A
contrario, le naturopathe quant à lui a intériorisé la
conduite normale à tenir devant ses patients. C'est ainsi qu'il dit
devoir toujours écouter ce que le patient a à lui dire sur sa vie
en général et sur les symptômes de sa maladie en
particulier. C est ce que nous révèle le docteur LOUMPIT ;
responsable de l'African Clinic. Il dit en effet :
Ma profession voudrait que je sache beaucoup
écouter mes patients. Pour cela, je dois toujours avoir de l'estime pour
tous ceux-là qui se présentent devant moi. Les
déclarations des patients sont secrètes et je les
considère comme étant même sacrées. Je ne dois pas
m'amuser avec les problèmes des autres. En retour, j'attends de mes
patients qu'ils me fassent confiance. Chacun doit respecter l'autre.
(Entretien réalisé le 15 mai 2007 à
l'African Clinic).
Les observations faites plus tard nous ont permis de
confirmer ses dires. Les manières avenantes avec lesquelles les patients
sont accueillis séduiraient même le plus imperturbable des hommes
et redonneraient courage au malade le plus épuisé ou le plus
affecté.
De plus, cette atmosphère qui règne dans
l'African Clinic, peut être due à la bonne réputation dont
jouit la médecine tradinaturelle parmi les habitants de la ville de
Douala. En effet, des personnes interviewées nous ont
révélés : « quand on va
à l'hôpital, on a la peur qui nous étreint les intestins
alors que quand on va chez les médecins de la médecine naturelle,
on est sûre qu'on sera satisfait » (Vox populi
réalisé les 17, 18 et 19 mai 2007dans les rues du quartier
BEPANDA). L'accès aux naturopathes n'est pas difficile comme l'est
l'accès auprès des médecins des hôpitaux de
référence. C'est sans compter les brimades, le manque
d'égards auxquels les malades sont bien souvent soumis, selon leurs
dires, dans ces hôpitaux et notamment à l'hôpital
Laquintinie de Douala (JAFFRE Y. op. cit.).
Bien plus, le respect dû au patient et que le praticien
lui témoigne vise à réconforter le patient, à le
revigorer et à le mettre en confiance (BENSING J., op. cit.) et BERTAKIS
J. M. 1992).
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