CHAPITRE 2 :
DE LA MEDECINE TRADINATURELLE AFRICAINE A DOUALA :
CAS DE L'AFRICAN CLINIC
Introduction
La médecine naturelle peut être
considérée comme la fille de la tradipratique. Cette
médecine faite à base de plantes prend de l'ampleur dans la ville
de Douala. Quand on sillonne les rues de cette ville, l'on rencontre sinon une
clinique de la médecine traditionnelle, tout au moins une pharmacie qui
s'y rapporte. Elles foisonnent et c'est la raison pour laquelle elles sont en
contact avec une bonne partie de la population urbaine (HATTIER op. cit.).
L'AFRICAN CLINIC est une structure qui fait dans la médecine
traditionnelle et est située au quartier SIC CACAO juste en face de la
société de chocolaterie dont le quartier a emprunté le
nom. Née de l'action d'un groupe d'initiative commune à savoir
PROPLAMETRAC, qui ambitionne de restaurer et de revaloriser le patrimoine
thérapeutique naturel africain. L'AC est dirigée par le Docteur
LOUMPIT TAJOUDINE Mohammed, ce dernier est non seulement praticien mais aussi
chercheur dans la composition des produits médicamenteux faits à
base de plantes.
I- Présentation de l'AFRICAN CLINIC et de son
personnel.
1- Présentation physique
L'AC est une structure bien petite par rapport à l'HLD.
La comparaison de ces deux institutions médicales fait penser à
l'histoire biblique de David et Goliath. L'AC est composée de deux
salles. La première est la salle d'accueil et la seconde tient office
de pharmacie, de salle de consultation et de bureau dans lequel l'on retrouve
un ordinateur et des ouvrages de phytothérapie.
Dès son accueil, l'usager ou le patient peuvent lire la
liste des affections que le Docteur TAJOUDINE soigne. La modestie des lieux et
leur exiguïté font croire que l'AC est encore à ses
débuts. Néanmoins elle est fortement sollicitée. Il n'y a
qu'à voir l'affluence qui y régnait et le nombre de patients qui
voulaient rencontrer le praticien (DE ROSNY E. op. cit.)
Pendant que certains patients sont assis, d'autres par contre
sont debout du fait d'un manque de sièges. Par ailleurs, le personnel de
l'AC n'est pas aussi diversifié que celui des formations
médicales conventionnelles.
2- De la présentation du personnel de l'AC
L'African Clinic est constituée du personnel soignant
incarné en la personne du docteur TAJOUDINE. Ce dernier a fait ses
études primaire et secondaire à l'Ouest Cameroun. Initié
dès sa prime enfance à la médecine traditionnelle
africaine par des proches parents, il nous rapporte avoir
« aimé » cette forme de
médecine à laquelle il a consacré le plus clair de son
temps, une bonne partie de son intelligence et de sa dévouement. C'est
la raison pour laquelle il a fait ses études supérieures en
médecine naturelle au Togo, au Sénégal et au Mali. Pays
où cette médecine est légalisée. Ici à
Douala, il s'est entouré d'un certain nombre de chercheurs en
médecine traditionnelle regroupés en GIC. Ces GIC s'emploient
à développer la médecine naturelle au travers de
recherches en laboratoire, de la création de pharmacies et de cliniques
traditionnelles afin de résorber le problème de la
morbidité dans la ville de Douala.
De plus, le Docteur TAJOUDINE a à ses cotés 2
hôtesses qui sont chargées d'accueillir les malades qui veulent
bien le rencontrer. Ainsi, quand l'une d'elle est de service, l'autre est mise
au repos. Si l'une d'elle travaille dans la matinée (de 8H à
13H), l'autre prend le relais dans l'après midi (13H-20H). Ces
hôtesses s'apparentent à des aides- soignantes, à la seule
différence qu'elles ne peuvent pas prescrire des ordonnances (quelles
qu'elles soient), encore moins jouer le rôle que ceux-ci jouent dans les
hôpitaux. Elles ne se limitent qu'à accueillir de façon
digne, zélée et chaleureuse les malades de manière
à leur redonner du courage. C'est ce qu'affirment respectivement nos
deux hôtesses. Pour Estelle : « Quand le
malade arrive ici je le reçois bien en lui donnant une place pour
s'asseoir. Si le Docteur n'est pas occupé, je l'introduis
immédiatement dans son bureau. » (Entretien du
15-05-07 dans les locaux de l'AC). C'est sensiblement le même discours
que nous a tenu sa collègue Chimène :
« J'aime bien recevoir les gens chez moi. En plus, c'est
cela mon travail ici. Redonner l'espoir aux malades qui viennent voir le docta,
c'est ça mon travail. Je me dis parfois que si je ne les accueille pas
bien ils seront mal à l'aise et seront plus
malades » (Entretien du 15-05-07 à l'AC).
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