L'Opus Déi et l'éducation au Chili( Télécharger le fichier original )par Mathilde Nicolai Institut d'études politiques Aix en Provence - Diplôme de sciences politiques 2010 |
Annexe n°3 Carte des communes de SantiagoAnnexe n°4 Entretien Damian Bettancourt Avila, fils de parents surnuméraires 21 avril 2010. 18h Etudiant, 24 ans. -Quelle école as-tu fréquenté ? -J'étais à Tabancura, pendant toute ma scolarité. C'et un e école qui donne un enseignement de très bonne qualité. Les professeurs sont sérieux, exigeants, et le cadre est idéal. -Est-ce que cÕest difficile dÕobtenir une place à Tabancura ? -Je ne crois pas. Mes parents, au moins, n'ont pas eu besoin de lette de recommandation, alors que j'étais l'a»né de 8 enfants, et nous avons tous fréquenté le même établissement. Mais je crois que tous les enfants des familles de surnuméraires obtiennent d'office une place, en fait. -Sais-tu sÕil existe un système de bours e ? -Oui, il y en a un. Mais personne n'en parle, car la SEDUC ne veut pas susciter une demande exagérée. -Tes frères et sÏurs sont-ils entrés dans lÕÎuvre ? -Cecilia et Fernando sont numéraires, depuis quelques années, et Camila est surnuméraire. Les autres sont comme moi, catholiques, mais n'appartiennent pas à l'OEuvre. Annexe n°5 Entretien avec Consuelo L--pez, 23 ans, étudiante en pédagogie à l'Université Los Andes. 12 avril 2010, 19h -Que penses-tu de lÕenseignement à lÕuniversité Los An des ? -Je ne suis absolument pas croyante, je viens d'une famille de tradition vaguement catholique, mais ce n'est pas très important pour nous. Alors je savais que j'allais avoir un peu de mal à m'habituer à cette université. Cette année je suis donc dans une classe de 22 personnes, et il y a je pense une majorité de membres de l'OEuvre. Il y a au moins quatre filles numéraires dans ma classe. Je l'ai appris à force de les entendre parler entre elles de leurs maisons, et de leurs directeurs de conscience, une personne qu'elles choisissent comme guide moral, avec qui elle s'entretiennent tous les jours, ne serait-ce que dix minutes, et à qui elles disent tout ce qu'elles pensent, et font. -Et donc, tu penses quÕil y a une certaine modification des cours qui en découle ? -Oui bien sir. Mon professeur de philosophie est surnuméraire. IL a passé deux séances à nous expliquer les théories de Saint Thomas d'Aquin, mais par contre, il ne s'est intéressé qu'à la théorie de l'analyse psychanalytique de Freud, sans exposer la moindre de ses théories sur la sexualité infantile, l'importance des rêves et du subconscient, en conseillant aux élèves qui souhaiteraient développer le sujet d'aller faire des recherches à la bibliothèque. Et il n'a même pas évoqué NietzscheÉ -Pourquoi as-tu intégré cette université si tu nÕes pas croyante ? -J'ai étudié les beaux arts à l'université Andrès Bello, une très bonne université privée et ai candidaté à l'université Catholique de Santiago, la meilleure du pays, pour y faire la fin de mon cursus, de pédagogie, obligatoire pour être professeur. J'ai été refusée, et suis donc entrée à Los Andes, parce que c'est la deuxième meilleure du pays pour ce cursus. -Y a-t-il des normes de comportement propres à lÕuniversité ? -Oh oui. Même si e lles ne sont pas très explicites parfois. Une fois, notre professeure nous a dit de ne pas porter de décolletés, ni de hauts trop transparents, alors que nous étions en plein été, car nous avions cours de théologie juste après, avec le prêtre. Et puis il y a notre tutrice. Elle est très gentille, elle nous parle tout le temps des valeurs chrétiennes, de la pédagogie, etc. et elle nous appelle même à la maison quand on est absents, ou pour nous dire quelque chose dÕimportant. Mais honnetement, ce sont des conversations qui nÕont rien dÕargumentatives. On ne peut rien dire qui va à lÕencontre de ses arguments. Personne ne veut se la mettre à dos, donc on se tait et on acquiesce à toutes les citations du Chemin quÕelle nous recite par cÏur. -Globalement, que penses-tu de l'ambiance de l'université ? -LÕuniversité en elle-même est géniale. Les b%otiments sont impressionnants, il y a tout ce quÕon veut. Mais il y a une sorte dÕambiance genérale que je nÕaime pas du tout. CÕest comme si la religion envahissait tout, et les valeurs quÕon ne cesse de nous répéter sont tellement conservatricesÉ En plus, Il y a tout le temps des invitations à aller à tel club, tel retrait spirituel ou telle conference, mais à cTMte, des que lÕon prend le risque, car cÕen est un, de porter une jupe plus courte ou un short, on ne peut éviter le regard réprobateur des professeurs. On ne se sent pas très libres. Et on en pale beaucoup avec mes trois amies, qui sont comme moi agnostiques et se sentent mal ici. Annexe n°6 Interview Maria José Traboldt, directrice de l'Almendral 23 mai 2010 -Que pouvez-vous me dire sur votre établissement en particulier, par rapport aux autres écoles de La Pintana? -Selon moi, il y a d'autres bons établissements à La Pintana, je ne peux pas le nier. Ils ont eux aussi des professeurs de qualité, mais n'ont pas le côté humain, chaleureux que les écoles de Nocedal ont, et qui fait leur réputation. -Comment êtes-vous arrivée à la direction de l'Almendral ? -Je suis sortie de l'Université en 1999, j'ai fait un stage de spécialisation dans l'éducation des enfants handicapés, et un ami de la fondation Nocedal m'a offert ce poste. Je n'ai jamais été ennuyée par la présence de l'Opus Dei, au contraire, je trouve que les valeurs qu'il transmet sont trés bonnes. L'Opus Dei se préoccupe beaucoup des gens, l'organisation est chaleureuse, l'ambiance est familiale, et on s'intéresse vraiment aux enfants. -Dans quelle mesure le personnel de l'école appartient-il à l'oeuvre? -Sur environ 80 salariés, seuls 10 ou 11 appartiennent à l'OD. -Quelle est votre opinion sur la séparation des sexes à l'école ? -Dans cette école, on recherche une formation intégrale dela personne, pas seulement dans l'éducation, donc n veut aussi donner aux filles la part de féminité qui leur correspond. Nous avons une matiére qui s'appelle «éducation de caractère et de l'affectivité». C'est une sorte de classe d'éducation sexuelle, qui est beaucoup plus facile à faire en présence d'un seul sexe. On leur enseigne comment être un bonne personne , comment le corps change, els drogues, les tribus urbainesÉ bien sür, nous promouvons la chasteté, et nous décourageons le préservatif. Ca fait partie des valeurs promues par l'oeuvre. Apparamment d'ailleurs, ca porteses fruits, puique nous n'avons qu'un taux de 2% de grossesses dans l'école, par an, alors qu'à San Bernardo, il y en a 25%. Il est d'ailleurs plus facile pour les enfants de se concentrer sur leurs études quand il sont séparés. Cela dit, jÕai été dans une école mixte et je nÕai eu aucun problème, on apprend mieux à partager avec lÕautre sexe. Cependant, les parents qui postulent disent souvent quÕils préfèrent la separation car il veulent éviter le bullying à leurs enfants. -Quel est le contexte social des familles de lÕAlmendral ? -La plupart des parents ont vécu une vie totalement différente, et leurs enfants, à 8 ans, sont souvent beaucoup plus cultivés quÕeux. A majorité des mères sont célibataires, les enfants élevés par les grand-parents, le spères en prison.. Peu de familles sont bien constituées, mais on insiste beaucoup sur le respect di) aux parents. Annexe n°7 Entretien Elena Mu-oz, numeraire auxiliaire de 25 ans Entretien le 18 mars 2010 -Qu'est ce que tu étudies à Fontanar ? -Je suis technicienne en gastronomie, je suis venue étudier la première fois durant deux semaines à Portezuelo, un lycée technique de l'Opus Dei à Valdivia, dans le Sud du Chili, qui était venu faire sa promotion dans mon école. Ensuite, j'ai continué ses études à Fontanar, et un an et demi après le début de mon cursus, j'ai demandé l'admission comme numéraire auxiliaire, à 19ans. -Qu'en a pensé ton entourage ? Mes parents sont des gens catholiques et très respectueux. Parfois ils ont du mal à comprendre le don total qu'implique ce chemin, mais ils savent que je suis heureuse dans mon travail d'auxiliaire. Tout se résume en une phrase : c'est servir par amour pour les gens. Ma récompense est que les personnes que je sers soient heureuses, qu'elles mangent bien, que le ménage soit bien fait. C'est ga qui me rend heureuse. -Et comment trouves-tu l'ambiance en cours ? -Dans tous ces cours, l'accueil est très sympathique, les professeurs aimables, et les cours sont intéressants. |
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