WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rôle du ministère des Relations avec le Parlement dans la consolidation de la démocratie en RDC

( Télécharger le fichier original )
par Miffy GEKO NSAMBA
Université pédagogique nationale (U.P.N) de la RDC - Licence 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

C. Typologie des régimes politiques démocratiques

Si le terme régime politique est couramment utilisé dans les conversations, l'idée que l'on s'en fait n'est pas la même. On l'utilise tantôt comme synonyme de Gouvernement, tantôt comme l'incarnation d'une philosophie sociale.

Pour fixer les idées, MULUMBATI NGASHA se propose de définir avec Duverger un régime politique comme : « Un ensemble complet d'institutions, coordonnées et articulés qui se réfèrent à la fois au fondement du pouvoir, aux choix des gouvernants, à leur limitation » 23.

Le régime politique ainsi défini n'est pas à confondre avec le Gouvernement, forme sous laquelle il s'extériorise. Il constitue un cadre auquel le Gouvernement se réfère dans sa forme, son organisation et son fonctionnement. Le régime politique ne doit pas non plus être considéré comme l'incarnation d'une philosophie sociale. Tout régime politique repose sur la philosophie sociale qu'il s'emploie à réaliser ou dont il veut favoriser la réalisation. La philosophie sociale sert ici, de principe directeur à l'action des gouvernants de l'Etat auquel s'applique le régime politique24.

23 MULUMBATI Ngasha, Op. Cit., p. 91

24 Idem, p. 92

Les régimes politiques sont, dans leur réalité concrète, très nombreux et très divers. Par delà cette diversité, plusieurs tentatives, les unes plus heureuses que les autres, ont été faites pour classer les différents régimes politiques sous lesquels fonctionnent les Etats à travers le monde. Ces tentatives ont abouti à l'élaboration de plusieurs typologies de régimes politiques. Pour des raisons évidentes, nous nous bornons, ici, à la typologie fondée sur le principe de séparation des pouvoirs et/ou de collaboration des pouvoirs.

En règle générale, pour qualifier les régimes politiques, seules sont prises en compte les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Même Montesquieu écartait le pouvoir judiciaire de l'analyse, allant jusqu'à affirmer : « des trois puissances dont nous venons de parler, celle de juger est quasiment nulle » 25.

1. Régime Présidentiel

Les Etats- unis reste le modèle classique de ce régime politique lequel est caractérisé par les trais fondamentaux suivants : le Chef de l'Etat est élu au suffrage universel, il est en même temps Chef effectif du Gouvernement. Ni lui ni les Ministres qu'il a choisis ne peuvent être renversés par le Parlement au moyen d'un vote de défiance.

L'indépendance du Gouvernement vis-à-vis du Parlement conduit parfois à l'immobilisme politique, lorsque les deux organes de pouvoirs appartiennent à des tendances politiques opposées.

Dans ce cas, les Parlementaires peuvent systématiquement refuser d'approuver les lois proposées par le Gouvernement. De leur côté le Chef de l'Etat et ses Ministres, ne pouvant être renversés par le Parlement, peuvent ne

25 MONTESQUIEU, cité par TUMBA LUABA, Op. Cit., p. 179

pas tenir compte de voeux exprimés par les Parlementaires dans bien de domaines.

Il est à observer que dans le régime Présidentiel américain (U.S.A.), la séparation des pouvoirs n'est pas absolue, qu'il existe des moyens des pressions du Gouvernement sur le Parlement, et du Parlement sur le Gouvernement qui les oblige de collaborer, et cela quelles que soient leurs divergences politiques.

Le Parlement peut ainsi refuser de voter les crédits proposés par le Gouvernement. De son côté le Gouvernement, particulièrement le Président de la République dispose d'un droit de veto sur les lois votées par le Parlement (congrès). Il peut interdire ou retarder l'entrée en vigueur d'une loi jusqu'à ce que les deux chambres l'examinent et l'approuvent à nouveau à majorité de deux tiers.

Les régimes Présidentiels qui, à la suite du régime américain, existent dans le monde, qu'il s'agisse des pays d'Amérique Latine, d'Asie ou d'Afrique, ont subi une déformation par rapport au régime Présidentiel traditionnel.

En effet, si dans ces différents pays le Président de la République est élu au suffrage universel, la séparation des pouvoirs tend à s'effacer. Le Président de la République domine le Parlement dans ces pays. Il intervient non seulement dans le choix des membres du Parlement, mais aussi dans l'organisation et le fonctionnement du Parlement. Il arrive enfin que le Président de la République dissolve le Parlement dans ces pays. Il en résulte que ces régimes sont moins des régimes Présidentiels que des semis- dictatures26.

26 MULUMBATI Ngasha, Op. Cit., p. 98

2. Régime Parlementaire

Le régime Parlementaire tire ses origines en Grande Bretagne au 18ème Siècle. Sa naissance a toujours coïncidé avec une période de déclin du pouvoir royal dû à la noblesse et la grande bourgeoisie libérale27.

Ce régime revêt deux formes principales : régime Parlementaire classique et régime Parlementaire déséquilibré.

2.1. Régime Parlementaire classique

Ce régime est caractérisé par trois traits fondamentaux : le dualisme de l'exécutif, l'effacement du Chef de l'Etat, et l'équilibre entre le Gouvernement et le Parlement28.

Le dualisme de l'exécutif consiste dans le fait qu'au sein du Gouvernement ou en face du Chef de l'Etat élu par le Parlement, une équipe ministérielle ayant à sa tête un premier Ministre ou un Président du conseil issu de la majorité Parlementaire. A l'exception des monarchies Parlementaires où le Chef de l'Etat l'est par hérédité.

L'effacement du Chef de l'Etat signifie que le Chef de l'Etat ne joue pas le rôle politique de premier plan. Il incarne la nation, promulgue les lois, signe les décrets, ratifie les traités, nomme le Premier Ministre et Ministres. Eventuellement, il prononce la dissolution du Parlement. Tous ces pouvoirs demeurent toutefois symboliques. Toutes les grandes décisions politiques sont prises en son nom par le Gouvernement, dont il doit entériner les décisions, tous ses actes politiques sont contresignés par un Ministre qui en assume la responsabilité devant le Parlement.

27 MAKENGO (A), Droit Constitutionnel, syllabus de cours, G3 SPA, UPN, 2007-2008, p.20

28 MULUMBATI Ngasha, Op. Cit., p. 99

En ce qui concerne l'équilibre des pouvoirs du Gouvernement et du Parlement, chacun de ces deux organes de l'Etat dispose des moyens pour faire pression sur l'autre, pour contrebalancer l'action de l'autre. Le Gouvernement est investi par le Parlement. Le premier Ministre parle au nom de l'ensemble du Gouvernement ou cabinet devant le Parlement.

Le Gouvernement peut participer, interrompre ou mettre fin aux sessions Parlementaires. De son côté, le Parlement peut non seulement interpeller les membres du Gouvernement, mais aussi, à travers le vote de défiance ou la motion de censure, peut renverser tout le cabinet ou membre du cabinet ministériel.

Il est à noter que la forme classique du régime Parlementaire a connu une longue évolution et sa transformation à travers divers types :

2.1.1. Régime Parlementaire dualiste

L'exécutif bicéphale est composé d'un Chef de l'Etat, généralement un monarque, irresponsable politiquement d'une part, et d'autre part, d'un Gouvernement nommé par le Chef de l'Etat et responsable devant le Parlement. Autrement dit, le Gouvernement, pour exister, doit jouir de la double confiance du Chef de l'Etat et du Parlement.

2.1.2. Régime Parlementaire moniste

Le Chef de l'Etat est complètement effacé. Le Gouvernement ou cabinet ne dépend que d'une seule autorité. Il est responsable uniquement devant le Parlement ou, dans un cadre bicaméral, devant la chambre élue au suffrage universel.

2.1.3. Régime Parlementaire rationalisé

Face aux abus auxquels l'usage du pouvoir législatif a donné lieu au sein des Etats à Parlementarisme moniste (mise en jeu trop facile et trop fréquente de la responsabilité Gouvernementale, entraînant l'instabilité du Gouvernement, déformation des projets Gouvernementaux ou des budgets...), le principe de la souveraineté du Parlement a été revu et limité, en particulier dans la période consécutive à la seconde guerre mondiale.

On assiste alors à une codification des règles, dans le cadre d'une espèce de Parlementarisme finalisé, fondé sur un ensemble de règles techniques destinées à préserver la stabilité et l'autorité du Gouvernement, même en l'absence d'une majorité Parlementaire29.

La motion de censure par exemple, pour être recevable doit être déposée par un nombre minimum de députés. Il y a aussi la motion de défiance constructive. Cette dernière est dite constructive parce que tout en faisant partir le Chef du Gouvernement, le Parlement doit en même temps proposer le nom de son remplaçant.

Un autre moyen de rationalisation apparaît dans la gestion de la procédure législative. Dans le système français, le Gouvernement impose ses priorités dans la fixation de l'ordre du jour des assemblées (art.48 de l'actuelle Constitution française).

29 GICQUEL (J), Droit Constitutionnel et institutions politiques, Paris, Domat- Montchrestien, 19è éd., 1999, p. 128

2.2. Régime Parlementaire déséquilibré

Les régimes Parlementaires qui fonctionnent aujourd'hui dans les différents Etats sont presque tous déséquilibrés30. Selon que ce déséquilibre joue en faveur du Gouvernement ou du Parlement, on distingue deux types de régimes Parlementaires déséquilibrés ; le régime Parlementaire majoritaire, et le régime Parlementaire non majoritaire.

2.2.1. Le régime Parlementaire majoritaire

Ce régime est incarné dans le bipartisme, où la majorité Parlementaire est toujours formée par un seul parti. La discipline du parti empêche les membres de l'équipe ministérielle ou le premier Ministre, Chef du parti majoritaire, d'être renversé en cas de vote de défiance ou de motion de censure.

Grâce à la discipline interne du parti, le premier Ministre peut par ailleurs, obtenir n'importe quoi du Parlement, c'est-à-dire de la majorité Parlementaire constituée de son parti. La responsabilité politique ne joue pratiquement plus dans ce cas. Seule une scission au sein du parti peut obliger le Gouvernement à démissionner.

2.2.2. Le régime Parlementaire non majoritaire

Il est incarné dans les multipartismes, où aucun des partis ne peut à lui seul obtenir la majorité Parlementaire. Pour entrer en fonction et pour se maintenir au pouvoir le Gouvernement doit s'appuyer sur une coalition de plusieurs partis hétérogènes.

30 MULUMBATI Ngasha, Op. Cit., p. 99

Pour ne pas perdre la majorité Parlementaire, le Gouvernement doit donner un maximum de satisfactions aux Parlementaires, notamment en exécutant les différentes propositions qu'ils émettent sur la gestion de la chose publique.

3. Régime semi- Présidentiel

L'instabilité Gouvernementale, mise sur le compte de la prédominance Parlementaire, a conduit à l'établissement d'un régime mixte, à cheval entre les régimes Présidentiel et Parlementaire. C'est un régime intermédiaire s'efforçant de réunir les avantages de l'un ou l'autre système, tout en minimisant leurs inconvénients.

Ce régime bien exprimé dans certain pays d'Europe a comme marque déposée la France. Il est caractérisé par l'indépendance organique du Chef de l'Etat du fait qu'il soit élu au suffrage universel direct (France à partir de 1962, Constitution de Weimar), soit par un collège électoral distinct du Parlement (France de 1958 à 1962).

Le Chef de l'Etat détient des prérogatives importantes : nomination du premier Ministre, recours au référendum, droit de dissolution de l'Assemblée Nationale, droit de mettre en oeuvre les pouvoirs exceptionnels en cas de crises (art.16 de l'actuelle Constitution française). Des moyens d'actions réciproques entre les pouvoirs sont organisés, ainsi que quelques modalités de collaboration : responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, dissolution éventuelle du Parlement, association du Gouvernement au travail législatif (droit d'initiative législative et d'amendement, habilitation ou délégation législative), contrôle de l'activité Gouvernementale par le Parlement.

A vrai dire, le Fonctionnement effectif d'un tel régime mixte est fonction du système de partis. Il aura une allure tantôt Présidentielle, voire Présidentialiste, tantôt Parlementaire selon qu'il y a correspondance ou non entre les majorités Présidentielles et Parlementaires31.

L'exécutif dans ce régime est proche de l'exécutif moniste ou monocéphale du fait des prérogatives importantes reconnues au Chef de l'Etat : nomination du Premier Ministre, recours au référendum, droit de dissolution de l'Assemblée Nationale, droit de mettre en oeuvre les pouvoirs exceptionnels (art. 16 de l'actuelle Constitution française). Le régime instauré par la Constitution française de 1958 paraît cependant comme s'inscrivant dans le Parlementarisme dualiste. Tout en réaffirmant la responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, il consolide aussi l'autorité et le rôle du Chef de l'Etat à telle enseigne que le Gouvernement est aussi responsable en fait devant lui.

En cas de coïncidence entre les deux majorités Présidentielle et Parlementaire, la réalité du pouvoir sera entre les mains du Président de la République, le Gouvernement sera plus responsable devant le Président de la République que devant le Parlement. En cas de non- coïncidence, l'essentiel du pouvoir sera détenu par le Premier Ministre soutenu par sa majorité Parlementaire. C'est le régime de cohabitation, plus proche du Parlementarisme que du Présidentialisme à telle enseigne que l'on pourrait même parler du régime semi- Parlementaire.

Au terme des articles 90,91 alinéa 4, 100, 146 et 147 de la Constitution du 18 février 2006, l'organisation et l'exercice du pouvoir en République Démocratique du Congo en ce qui concerne les institutions de la République, présente en effet les caractéristiques d'un tel régime.

31 TUMBA LUABA, Op. Cit., p. 309

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille