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Le rôle du ministère des Relations avec le Parlement dans la consolidation de la démocratie en RDC

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par Miffy GEKO NSAMBA
Université pédagogique nationale (U.P.N) de la RDC - Licence 2011
  

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B. Formes de la démocratie

1. Démocratie directe

La démocratie directe est le régime politique dans lequel le peuple se gouverne directement lui-même. Elle assure la participation de tous les citoyens, sans intermédiaire, à la gestion des affaires de la cité ou de l'Etat. Le peuple délibère lui-même sur ses propres affaires.

Les démocraties antiques (cités grecques et romaines) étaient des démocraties directes où les décisions étaient prises par des assemblées générales des citoyens. A Athènes, l'ecclésia ou assemblée des citoyens se réunissait

17 MUNZELE (J.M.), « Plaidoyer pour un Etat démocratique en RD Congo »in l'Afrique des Grands Lacs et des guerres gigognes : vers des nouvelles perspectives de paix ?, actes du colloque organisé à Bruxelles le 3 novembre 2001, p. 117

18 LEFORT (C), L'invention démocratique, Paris, Fayard, 1981, p.45

chaque jour sur la colline du Pnyx. Il s'agissait d'une sorte de Parlement ouvert à tous les citoyens et qui prenait des décisions essentielles.

Toutefois, la démocratie antique ne concernait que les citoyens, lesquels constituaient une minorité, par rapport aux esclaves qui s'occupaient des tâches productives. Dans l'Athènes du 5ème siècle, les citoyens ne dépassaient pas 40.OOO personnes sur un total de 400.000 habitants.

Mise à part trois cantons suisses (Glaris, Appenzell et Unterwold), représentant moins de 3% de la population totale suisse, la démocratie directe n'existe plus. Une fois par an, un dimanche d'avril ou de mai, les Landsgemeinde ou assemblée populaires, des citoyens se réunissent sur une prairie ou une place publique pour voter les lois, le budget et les révisions Constitutionnelles. Cependant leur travail est préparé par une assemblée politique restreinte, notamment un conseil cantonal élu. A vrai dire, leur rôle consiste plutôt à limiter les gouvernants qu'à gouverner réellement. Comme l'observe M. Duverger, « il s'agit d'une curiosité historique inapplicable à peu près partout »19.

Un tel système de démocratie directe ne peut fonctionner que dans de très petits Etats, à l'instar des cantons suisses susmentionnés. Dans les nations modernes, l'exercice d'une telle démocratie directe est empêché par l'impossibilité matérielle de réunir tous les citoyens au même endroit et au même moment20.

2. Démocratie représentative

La démocratie représentative ou régime représentatif se situe à l'opposé du Gouvernement direct par le peuple ou démocratie directe. La nation n'exerce pas directement le pouvoir. Tout en restant le titulaire, il en délègue l'exercice à des représentants élus.

19 DUVERGER (M), Institutions politiques et droit Constitutionnel, Paris, PUF, tome 1, 18è éd., 1990, p. 94

20 TUMBA LUABA, Op. Cit., p. 106

Le souverain ou la nation exerce sa souveraineté par l'entremise de ses représentants. Les gouvernants ou pouvoirs publics agissent au nom de la nation.

En réalité, le pouvoir dont dispose les citoyens se limite à la désignation des représentants. Le rôle des électeurs ou du peuple s'achève avec la désignation des députés.

Le représentant est indépendant de ses électeurs. Aucun lien contractuel ne les relie. Le représentant est libre dans ses décisions. Aucun programme ne lui est tracé par les électeurs qui doivent lui faire confiance pour exprimer la volonté générale. Le représentant ou mandataire exerce un mandat de droit public, général, libre et irrévocable. Il est sensé exercer son mandat toujours en conformité avec les volontés du mandatant (peuple ou corps

électoral). De toute façon, le peuple ne peut pas écarter le représentant au cas il s'éloignerait de ses volontés. Il ne peut qu'attendre les prochaines échéances

électorales pour lui retirer la confiance. La seule sanction politique est donc la non réélection au mandat suivant.

En vertu du principe de la souveraineté nationale, l'élu ou le député représente la nation en son entier et non ses électeurs. Il dispose d'un mandat national.

La théorie de la représentation a été développée par Sieyes lors de la révolution française de 1789, dans le cadre de la doctrine de la souveraineté nationale. Elle est justifiée pour des raisons pratiques et politiques. Au plan politique, on considère que le bon sens impose la représentation. Du fait de l'impossibilité matérielle de réaliser la démocratie directe, il faut bien accepter que certains parlent et agissent au nom du peuple, quitte à organiser les modalités de désignation et de contrôle.

Au plan politique, on estime qu'il n'est ni bon ni souhaitable que le peuple se gouverne lui- même, étant donné qu'il ne possède pas les qualités requises notamment la compétence, la technicité et la prudence. Cette conception aristocratique de la gestion de l'Etat, défendue entre autres par Montesquieu, ne reconnaît qu'un seul mérite au peuple : l'aptitude à choisir des hommes pour les représenter. Outre la méfiance ou suspicion à l'endroit du peuple, il existe des craintes que le Gouvernement direct confère une force irrésistible à la majorité qui serait tentée d'exercer sa dictature sur la minorité21.

A juste titre, on s'interroge sur le caractère démocratique du régime représentatif. Comme le constatent M. Prélot et J. Boulouis, « rigoureusement suivie, la théorie représentative exclut l'existence d'une opinion extérieure aux assemblées » 22. Dans la mesure où la volonté de la nation s'exprime par la bouche des seuls représentants et que sur ceux- ci ne s'exerce aucun contrôle, la souveraineté de la nation tourne en réalité, à la souveraineté des représentants. A la souveraineté nationale se substitue la souveraineté Parlementaire, une sorte de dictature des élus.

Suite aux contraintes inhérentes à l'exercice de la démocratie directe, le régime représentatif s'est tout de même universalisé et transplanté un peu partout. Cependant, il connu des évolutions qui ont quelque peu atténuer son aspect anti- démocratique. Parmi les facteurs majeurs qui ont contribué à l'évolution du régime représentatif figurent en particulier l'universalisation du suffrage, le rôle des partis politiques dans la vie politique et l'encadrement des élus, la transformation du peuple en acteur permanent du système politique.

21 ARDANT (P) Institutions politiques et droit Constitutionnel, Paris, Economica, 2005, p. 172

22 PRELOT (M), BOULUIS (J), Institutions politiques, cité par TUMBA LUABA, Op. Cit., p. 108

En principe, dans la démocratie représentative, le représentant demeure indépendant du fait du caractère non impératif et non révocable de son mandat. Cependant, les nécessités de la réélection font que l'élu doit demeurer à l'écoute de ses électeurs, défendre les intérêts de sa circonscription, veiller à la promotion du bien- être de ses électeurs. Par ailleurs, il doit compter sur l'appui d'un parti politique pour être sur d'être élu et de conserver son mandat.

En définitive, l'élu apparaît dépendant de ses électeurs et des partis politiques. De plus en plus, le peuple intervient dans la vie politique. L'introduction de certains éléments de démocratie directe dans le régime représentatif l'a fait évoluer vers le régime semi- représentatif et l'a transformé en démocratie semi- directe.

3. Démocratie semi- directe

La démocratie semi directe met en oeuvre un certain nombre de techniques qui permettent au peuple d'intervenir directement et périodiquement dans la vie politique. Les mécanismes aux procédures généralement utilisés sont :

> Le contrôle populaire de l'élu : à la demande d'un certain nombre d'électeurs peut être organisée une nouvelle élection afin de confirmer ou d'infirmer le mandat d'un élu. Il s'agit d'une sorte de mise en oeuvre du mandat impératif.

> L'initiative populaire : elle donne la possibilité aux citoyens, par une pétition ayant recueilli un nombre prévu des signatures, d'obliger les gouvernants à se saisir d'une question ou de provoquer un vote sur un problème : vote ou abrogation d'une loi, révision de la Constitution, dissolution du Parlement, destitution des gouvernants.

> La consultation des citoyens par référendum : ce sont les gouvernants (Parlement ou Gouvernement) qui prennent l'initiative et consulte les citoyens au suffrage universel, sur un projet qu'ils ont élaboré. Les citoyens ont alors le choix entre l'approbation dudit projet ou son rejet. Si les citoyens consultés l'acceptent, le texte devient loi, s'ils le rejettent, le texte n'est pas appliqué.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo