2.5. LES ACRONYMES, LES ABREVIATIONS ET LES SIGLES
2.5.1.) Le jargon médical et ses origines
Tout d?abord, qu?est-ce qu?un jargon ? Béatrice TURPIN,
de l?université de CERGY-PONTOISE, dans son livre 44 Le jargon,
figure du multiple 36», définit celui-ci comme un
langage qui vise à améliorer la communication entre les
différents interlocuteurs, et à renforcer son efficacité.
Elle va jusqu?à parler d?un « langage de connivence
», pour reprendre ses propres termes, qui peut exclure toute personne qui
ne saura pas le comprendre.
En ce qui concerne les origines du parler médical, le
docteur Catherine Di COSTANZO, dans un article intitulé «
Les secrets du vocabulaire médical37 »,
affirme que le langage médical international,
31 Olivier GUEGUAN -- Réflexions sur les
transmissions, in Revue 44 L?aide-soignante ».n°37, p.24.mai
2002.pp.24-25
32 Ibid p.25
33 Isabelle FLACHAIRE DE ROUSTAN - Les
transmissions orales, un enjeu pour des soins de qualité, in Revue
de l?infirmière. n°154.pp.32-34.Octobre 2009
34 Ibid p.32
35 Michèle GROSJEAN et Michèle LACOSTE -
L'oral et l'écrit dans les communications de travail, ou les
illusions du tout écrit, in Sociologie du travail. n°4.1998
36 Béatrice TURPIN - Le jargon, figure du
multiple. La linguistique 2002/1,38.pp.53-68
37 Catherine Di COSTANZO - Les secrets du
vocabulaire médical -- Article Formation santé droit. 12
janvier 2009.
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de par son étymologie, est issu de la langue grecque qui a
apporté les deux tiers de son vocabulaire. Le latin également y
tient une place très importante.
Elle ajoute que des formes gréco-latines sont ensuite
apparues; on pourrait citer, par exemple le mot « mammectomie » qui
provient du latin « mam » (qui signifie « mamelle
») et du grec « ektomê » (qui signifie «
ablation »).
Ou encore la « duodénographie » : du latin
« duodenum digitorum » (signifiant « douze doigts de
long » et relatif au duodénum, première portion de
l?intestin grêle, ainsi nommée, car sa longueur avait
été évaluée à douze travers de doigts) et du
grec « graphein » (qui signifie « écrire
»).
2.5.2.) Différentes définitions
2.5.2.1.) Les acronymes : quand on consulte les
dictionnaires Larousse et le Petit Robert, il s?agit de sigles qui peuvent etre
prononcés comme des mots.
Mais pour le docteur DI COSTANZO, il s?agit de «mots
très fluides, très agréables, très faciles à
retenir, mais que l'association de lettres n'oriente pas du tout
vers le sens du concept ». Elle ajoute :
«~l'avantage de la facilité l'emporte sur l'inconvénient
de la difficulté à comprendre~ces acronymes tendent à se
multiplier en continuant à dissimuler leur
signification38».
2.5.2.2.) Les sigles et les
abréviations : dans un autre article intitulé «
La siglophilie. L?utilisation extensive des sigles dans l?éducation
nationale et dans le champ médicosocial39», l?auteur
précise que les abréviations ont commencé à etre
utilisées comme un moyen de préserver le savoir par un
système codé.
Le dictionnaire Larousse parle du sigle comme une suite de
lettres initiales constituant l?abréviation d?un groupe de mots (exemple
dans le milieu hospitalier : B.P.C.O. (pour parler d?une bronchopneumopathie
chronique obstructive), et de l?abréviation comme la réduction
graphique d?un mot (exemple: « sat » pour désigner la
saturation du patient en oxygène).
Le Petit Robert, quant à lui, voit dans les
abréviations, le retranchement de lettres dans un mot, de mots dans une
phrase, mais précise également que cela permet d?écrire
plus vite, ou d?occuper moins de place.
Quant au Docteur DI COSTANZO, qui juge les sigles comme
innombrables, celle-ci les décrit bien comme un ensemble de lettres
formant une abréviation, mais elle y introduit en plus la notion de
concept, d?idée. Elle précise également que le sigle ne se
prononce pas comme un mot, mais qu?il s?épelle.
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