2.4. LES TRANSMISSIONS DANS LES SERVICES DE SOINS
2.4.1.) Le langage
Comme nous l?avons vu dans les chapitres 2.2.3. et
2.2.4.26, la communication et le langage restent des
éléments primordiaux, au sein d?un groupe de travail, quelle que
soit son importance. Aussi, il me semble nécessaire de définir ce
qu?est plus précisément le langage de communication.
23 Cf. Bibliographie. Circulaire DHOS/P 2
n°2005-258 du 30 mai 2005.
24 Op.Cit. p.6
25 Pascal SCHINDELHOLZ -- L'identité
infirmière existe-t-elle ?, in Revue trimestrielle 44 Soins cadres
». n°57. Février 2006.pp.58-60
26 Chapitres de mon travail de fin d?études
traitant de la communication au sein du groupe de travail.
Pour le Larousse27, « le langage est la
faculté que les hommes ont de communiquer entre eux et d'exprimer leur
pensée au moyen de signes vocaux (la langue) qui peuvent
éventuellement être transcrits ».
Alex MUCCHIELLI et Claire NOY28, quant à
eux, précisent que le langage varie en fonction du vocabulaire, de la
syntaxe, ou encore de l'accentuation. Que cela soit à l?oral ou à
l?écrit, on distinguera, par exemple, le langage populaire, le langage
familier, le langage châtié, ou même le langage
professionnel.
Selon eux, le niveau de langue doit être choisi en
fonction de la situation dans laquelle se produit la communication
(personnalité des interlocuteurs, histoire de leurs rapports, position
sociale réciproque, objet de la communication, nature du canal...).
Pour ce qui est de Roman JAKOBSON29, le langage
comprend plusieurs éléments (voir schéma
cidessous30) :
- Le message, qui comporte la nécessité d?un
contexte, d?un code et d?un contact. - L?émetteur, qui envoie le
message
- Le destinataire, qui le reçoit
Bien évidemment, le code doit être commun
à l?émetteur et au destinataire, pour que le message soit
efficace. De même, on parlera de contact à partir du moment
où il va se créer une proximité physique et/ou
psychologique entre les deux interlocuteurs.
27 Le Larousse - Dictionnaire de français
« COMPACT ». Editions 2005.p.790
28 Alex MUCCHIELLI et Claire NOY - Etudes des
communications: approches constructivistes. Editions Armand COLIN. 2005.
Paris.240 pages.
29 Roman JAKOBSON - Closing statements :
Linguistics and Poetics, Style in langage, T.A. Sebeok, New-York,
1960. Pour la traduction de Nicolas RUWET : « Linguistique et
poétique », Essais de linguistique générale,
Éditions de Minuit, Paris, 1963.
30 Schéma de la communication
générale de JAKOBSON. Disponible sur internet. Cf
bibliographie.
9
2.4.2.) Les transmissions dans les services de
soins
Olivier GUEGUAN, dans un article intitulé 44
Réflexions sur les transmissions », définit les
transmissions de la façon suivante : 44 .des informations
nécessaires orales et/ou écrites, permettant, à chaque
membre de l'équipe soignante, de connaître les
éléments nécessaires et indispensables à la
dispensation de soins adaptés à l'évolution de
l'état de santé de la personne soignée
31».
Il souligne également un aspect particulier des
transmissions orales. Concernant le temps dont disposent les infirmier(e)s pour
s?y consacrer, ce dernier pense qu?il n?est pas utilisé de
manière optimale : 44 Le moment où ces transmissions sont
effectuées, en pic d'activités par exemple, nécessite de
la part de celui ou celle qui reçoit l'information de la
mémoriser dans des conditions qui ne sont pas toujours favorables
à cette mémorisation. Les transmissions, lors du chevauchement
inter-équipes, ne sont pas toujours d'égale qualité. La
principale raison est à mettre au compte du peu de temps dévolu
à cette activité 32».
En ce qui concerne Isabelle FLACHAIRE DE ROUSTAN, cadre
supérieur de santé et cadre coordonnateur de
fédérations médico-chirurgicales, à la Direction
des soins, à l?Hôpital d?instruction des armées BEGIN,
semble d?accord sur le fait que la communication à l?hôpital
repose aussi bien sur l?écrit que sur l?oral33.
D?ailleurs, dans son article intitulé « Les
transmissions orales, un enjeu pour des soins de qualité »,
celle-ci fait référence aux consignes énoncées
durant les différentes prises de poste, et écrit :
44 ~ L'infirmière doit mobiliser un panel de
compétences indispensables à sa fonction, et faire appel à
des outils spécifiques comme les connaissances professionnelles,
l'analyse, la synthèse, l'écriture~ sans omettre la communication
verbale 34».
Au fil de son article, celle-ci va meme jusqu?à
préciser certaines conditions, nécessaires à la
maîtrise d?une communication verbale, et parmi lesquelles elle cite celle
de pouvoir comprendre ce qui est dit, afin de pouvoir l?exploiter le mieux
possible, et ensuite celle d?utiliser un langage professionnel.
Michèle GROSJEAN et Michèle LACOSTE, quant
à elles, sociologues et auteurs du livre 44 L?oral et l?écrit
dans les communications de travail, ou les illusions du tout
écrit35 », laissent penser qu?il existe une
complémentarité entre l?écrit et l?oral. Elles poursuivent
en écrivant que, lors des relèves à l?hôpital, les
infirmièr(e)s doivent parfois repréciser certains messages
écrits, tout cela dans le but de pouvoir utiliser ces informations
à bon escient.
|