CONCLUSION
Finalement, il semble qu?aujourd?hui, la communication ne
puisse plus se passer de sigles, d?acronymes, ou d?abréviations. Nous en
utilisons même dès nôtre plus jeune âge. N?avons-nous
pas commencé notre scolarité par le CP, le CE1, le CE2, et plus
tard, continué par le CM1 et le CM2 ?
Et quel enfant n?a pas tremblé devant les COD, COI, et
autres COS51 au cours de l?enseignement primaire ?
Il semble, également, qu?avec les progrès
techniques dont nous pouvons jouir aujourd?hui, les adolescents
maîtrisent davantage le langage dit « SMS », au
détriment parfois de leur langue maternelle.
De même, il n?est plus surprenant, de retrouver ce type
de communication dans le milieu professionnel. D?ailleurs, à travers ce
mémoire, nous avons pu constater à quel point ceux-ci
étaient présents dans le domaine qui nous intéresse, celui
du milieu paramédical.
Je reconnais, bien évidemment, la possibilité
d?une interprétation erronée, liée à
l?ambiguïté d?un bon nombre d?entre eux. Cependant, il
apparaît, suite à mes recherches, que les soignants ne sont
dépourvus ni de rigueur, ni de conscience professionnelle, dans la
mesure où ils considèrent ces traits de caractères comme
primordiaux, dans le domaine de la santé.
Une fois encore, ce sont les habitudes, l?exigence de
rapidité, associée à un manque de temps, et l?influence de
l?environnement sur les individus qui semblent présider, parmi les
principales causes d?utilisation.
Alors, quelle attitude adopter face à cette forme de
langage ? Faut-il la proscrire définitivement ?
Je ne pense pas qu?il faille en arriver à cela.
D?ailleurs, au moment où je conclue mon travail, ne suisje pas,
moi-même, un ESI qui vient de réaliser un TFE et qui, plus tard,
devra passer une MSP pour obtenir son DE52 ?
Je dirais plutôt que tout est question de mesure, et qu?il
faut bien prendre garde à ce que l?on dit ou ce que l?on écrit.
Alors, tirons la sonnette d?alarme.
Car si un jour nous perdons le contrôle de notre propre
langue, nos comptes-rendus pourraient bientôt ressembler à peu
près à cela : « AVP, VL-PL / TC-PC / ATCD = 0 / TTT : 2 VVP
14 + 18 G (abg et abd) / 2 RL, 2 GFM, 2 HEA (total 3 L) / IOT + VC / ACR, puis
RACS, puis ACR, puis DCD53 ».
Peut-être devons-nous également nous poser d?autres
questions. Faut-il continuer de servir cette exigence de rapidité dont
nous faisons preuve au quotidien ?
Et justifier l?usage d?un tel langage, au nom de l?habitude,
n?est-il pas un comportement inapproprié, au sein d?une profession qui,
au-delà de son caractère humaniste, en appelle à des
valeurs comme le professionnalisme ou le devoir de remise en question ?
51 Notions de grammaire de base enseignées au
cours primaire que sont le complément d?objet direct, le
complément d?objet indirect, et le complément d?objet second.
52 Traduction : « .. .ne suis-je pas un
élève, en soins infirmiers, qui vient de réaliser un
travail de fin d?études et qui, plus tard, devra passer une mise en
situation professionnelle pour obtenir son diplôme d?état?
»
53 Traduction : « Accident de la voie
publique, véhicule léger contre poids lourd / Trauma
crânien avec perte de connaissance / Pas d'antécédent /
traitement : 02 voies veineuses périphériques : une (avec
cathéter de calibre 14 gauge) au niveau de l?avant-bras gauche + une
seconde (avec cathéter de calibre 18 gauge) au niveau de l?avant-bras
droit / Solutés de perfusion utilisés : 02 Ringer Lactate, 02
Gélatines Fluides Modifiées, 2 Hydroxy-Ethyl-Amidon ( au total 03
litres) / Intubation oro-trachéale + Ventilation contrôlée
/ Arrêt cardio-respiratoire, puis récupération de
l'activité cardiaque spontanée, puis à nouveau arrêt
cardio-respiratoire, puis patient décédé ».
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