V. RETOUR SUR HYPOTHESES
Arrivé à cette étape de mon travail de fin
d?études, il devient nécessaire de revenir sur mes deux
hypothèses de départ, et de définir si ces
dernières doivent être confirmées ou infirmées.
Commençons par citer, à nouveau, la première :
Les infirmier(e)s continuent d'utiliser cette
façon de s'exprimer car ils/elles pensent que le risque est moindre,
dans la mesure où chaque membre de l'équipe est censé
connaître, voire « maîtriser ce langage a» qui
les distingue d'une personne étrangère au service.
Après l?étude du cadre conceptuel et l?analyse
de mes entretiens, j?ai décidé de confirmer cette première
hypothèse. En effet, à travers les différentes
données que j?ai pu recueillir, j?ai pu constater que chaque profession
possède un vocabulaire qui lui est propre, à l?instar du
métier d?infirmier.
C?est la force de l?habitude et l?exigence de rapidité qui
fait que les soignants finissent par utiliser cette terminologie, et ce mode
d?expression qui semble les rapprocher.
C?est ainsi que, convaincus du caractère inoffensif de
cette forme de langage, ils continuent d?employer sigles, acronymes et autres
abréviations.
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Rappelons ensuite quelle était ma deuxième
hypothèse :
Certains infirmier(e)s, dans le but de
s'intégrer dans une équipe, s'approprient le langage qui y est
employé. Cela constitue une sorte de « mimétisme » qui
permet à ces soignants une adaptation plus rapide, tout en gardant le
souci de ne pas perturber les habitudes de l'équipe.
Je pense que cette seconde hypothèse mérite
également d?être validée, dans la mesure où,
aujourd?hui, que ce soit dans les services de soins ou dans d?autres secteurs
professionnels, le rythme imposé par le monde du travail fait que toute
personne novice va devoir s?adapter rapidement aux règles et aux
contraintes inhérentes à sa nouvelle fonction.
C?est d?ailleurs en vertu de ce désir d?adaptation que
les nouveaux arrivants décident d?adopter le langage reconnu comme
nécessaire à la pratique, quitte à faire fi des
problèmes de compréhension que cela pourrait engendrer.
VI.DIFFICULTES RENCONTREES
Malgré le plaisir que j?ai eu à traiter mon sujet,
il me paraît important de parler des problèmes que j?ai pu
rencontrer lors de sa réalisation. Des difficultés dont je vais
parler ci-dessous :
- d?abord, citons les contraintes de rédaction
imposées, et notamment le fait que le mémoire doit
obligatoirement comporter entre quinze et vingt pages. Il m?a donc
été nécessaire de faire un choix entre les
différentes parties à aborder, au détriment d?autres qui
auraient pu présenter également un intérêt par
rapport au thème.
- ensuite, mon sujet traite d?un fait bien précis.
Lorsque j?ai voulu effectuer des recherches sur les acronymes, les sigles ou
les abréviations, j?ai dü, bien souvent, faire face à de
longues listes d?acronymes, utilisées en pharmacologie, en
médecine, ou même dans la vie courante. Mon problème a donc
été de trouver des écrits concernant les risques et les
difficultés que ce langage pouvait occasionner.
- l?aménagement du temps, également, est un
élément que j?ai du apprendre à gérer, au cours de
cette année. En effet, le travail de fin d?études est une
tâche qui m?a demandé plusieurs centaines d?heures. En outre, en
tant qu?élève rémunéré pendant la formation,
j?ai eu pour obligation d?assister à tous les cours dispensés au
sein de l?établissement.
C?est pour ces raisons que, comme de nombreux étudiants
dans mon cas, il a fallu, en fin de journée, que je partage mes
activités entre les études consacrées aux modules et
celles consacrées à ce travail de fin d?études, tout en
gardant à l?esprit le souci de ne pas léser ma vie privée,
et plus particulièrement mes proches.
- je dois dire, enfin, que le fait de devoir envoyer, chaque
fois, une demande d?autorisation, dans le but d?obtenir un entretien, a
constitué un obstacle majeur, dans la mesure où les
réponses ont été parfois très tardives. Cela a eu
pour conséquence de bloquer l?avancée du travail, et plus
précisément l?analyse globale des rencontres effectuées
sur le terrain.
D?ailleurs en ce qui concerne les entretiens, une
difficulté qui n?est pas des moindres, elle non plus, est celle d?avoir
dü apprendre à poser des questions de la façon la plus
diplomate possible, afin de ne pas donner aux interlocuteurs le sentiment de
focaliser trop négativement sur leurs pratiques professionnelles.
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