2.3. Les instructions et textes officiels
Cette sous section sera consacrée aux différents
textes notamment une loi, des décrets et des arrêtés
relatifs à notre sujet de recherche.
En 1996, l'Assemblée Nationale sur proposition du
gouvernement adoptait la première loi d'orientation de
l'éducation. Elle fut prorogée par celle de 2007,
c'est-à-dire la loi No 013- 2007/AN du 30 juillet 2007
portant loi d'orientation de l'éducation au Burkina Faso qui
édicte des principes généraux importants concernant
l'éducation:
· le droit à l'éducation équitable et
de qualité pour tous les citoyens burkinabè ;
· le principe de l'obligation scolaire pour les
burkinabè de 6 à 16 ans ;
· la gratuité de l»enseignement de base public
tout au long de la scolarité obligatoire ;
· la laïcité de l'enseignement public
;
· les programmes sont impératifs et l'enseignement
privé est reconnu ;
Si l'enseignement est obligatoire et gratuit, nous estimons
que les élèves devraient mettre tout en oeuvre pour être
présents aux cours. L'absentéisme est évidemment un
manquement à l'obligation scolaire méme si aujourd'hui cette
gratuité prônée n'est pas une réalité
totale.
Mais soucieux de l'encadrement des élèves et
dans l'optique d'avoir du personnel qualifié en charge de la vie
scolaire dans les établissements secondaires, le Président du
FASO signa le décret No 2006-423/PRES/PM/MFPRE/MESSRS/MFB
portant organisation des emplois spécifiques du MESSRS. Dans ce
décret, les attributions des Conseillers, des Attachés, des
Assistants d'Education sont définies :
· « Le Conseiller d'Education coordonne les
activités de surveillance, participe à la confection des emplois
de temps, apprécie la justification des absences des
élèves, participe à l'organisation des examens scolaires,
veille au traitement et à la conservation des dossiers, livrets,
registres de notes, etc. »
· « L'Attaché d'éducation applique
les décisions au niveau des élèves, mènent les
activités de surveillance, reçoit les parents
d'élèves, enregistre la justification des absences au cours,
participe à la gestion de la bibliothèque scolaire, etc.
»
· « L'Assistant d'éducation veille au
respect du règlement intérieur, contrôle les effectifs dans
les classes, contrôle les absences (billet d'entrée et billet de
sortie), surveille les devoirs sur tables dans les classes, encadre les
élèves dans la cour et lors des sorties, suit les
évacuations sanitaires des élèves tombés malades
pendant les cours, etc. »
Nous voyons ici un personnel de type nouveau qui constitue le
lien privilégié entre les élèves et leurs parents.
Du contrôle des absences jusqu'à l'appréciation de la
justification, chacun à son niveau doit travailler à
réduire le phénomène de l'absentéisme. Ce personnel
doit encadrer les élèves et chercher à lutter contre
l'absentéisme en plaçant les adolescents dans les meilleures
conditions de vie. Dans ce sens, le décret No 94-07/MESSRS/SG
du 16 Août 1994 portant fixation des effectifs dans les classes stipule
que dans l'enseignement secondaire général, les effectifs
à ne pas dépasser par classe sont de 70 élèves au
premier cycle et de 60 élèves au second cycle. Dans
l'enseignement technique ces effectifs sont de 60 au premier cycle et de 50
élèves au second cycle. Le respect de ce décret nous
permet d'éviter les pléthores dans les classes. Lorsque les
effectifs sont réduits, cela crée les conditions favorables
d'apprentissage, toute chose qui stimule la fréquentation scolaire des
élèves. Pendant l'étude exploratoire, nous avons
rencontré une classe de 3ème avec un effectif de cent
trente-quatre (134) élèves et une classe de 2nde C
avec un effectif de cent vingt-deux (122) élèves. Les
premières tables sont collées à l'estrade et l'enseignant
ne possède aucun espace pour circuler dans les rangées. Dans ces
conditions, les cours deviennent pénibles à suivre. Aujourd'hui,
force est de constater que ce décret n'est pas respecté. Les
recrutements ne sont pas faits en fonction des capacités réelles
d'accueil. Pourtant l'arrêté 94-81/MESSRS/SG/DESG/DEST du 28
Juillet 1994 portant réglementation du recrutement en complément
d'effectif institue en son article premier une commission qui examine l'offre
et les demandes de places. Le sens de cet arrêté nous semble
caduc. Cette commission existe dans peu d'établissements. Au cas
où elle existerait, elle n'exerce pas ses attributions.
Pour ce qui concerne l'horaire et les autorisations
d'absences, nous avons l'arrété 2010- 224/MESSRS/SG du 05 juillet
2010 portant règlement intérieur des établissements
d'enseignement secondaires au Burkina Faso qui abroge celui de 2003.
L'article 10 dispose que l'horaire quotidien affiché
dans chaque classe doit être impérativement respecté par
les élèves. A cet effet, l'obligation d'assiduité et de
ponctualité s'impose pour tous les enseignements (obligatoire et
facultatif). Les élèves s'installent en classe au premier son de
cloche et ne doivent y sortir que sur autorisation du professeur.
L'article 11 fixe les conditions d'octroi des autorisations
d'absence. Une autorisation d'absence peut être accordée pendant
les heures de présence obligatoire. Dans ce cas, sur instruction du chef
d'établissement le surveillant général délivre un
billet de sortie avec l'indication du jour et de l'heure de départ, du
motif, et de la durée de l'absence autorisée. A son retour
l'élève doit rapporter le billet à l'autorité qui
le lui a délivré.
L'article 12 précise les conditions des absences sans
autorisation. A ce propos, tout élève absent de
l'établissement sans autorisation ne peut le réintégrer
que sur justification des parents ou tuteurs. Les justifications doivent se
faire dans un délai de soixante (72) heures à la direction de
l'établissement. Mieux, cette disposition insiste qu'en cas d'absence
notoire non motivée, les parents ou le tuteur sont convoqués pour
information et l'administration se réserve le droit de traduire
l'élève devant le conseil de discipline.
L'arrêté 2004-66/MESSR/SG/DGESG/DGESTP du 9 Avril
2004 portant fonctionnement des établissements secondaires
précise les instances au sein desquelles les acteurs et partenaires de
l'établissement peuvent se rencontrer et prendre ensemble des
décisions. On distingue le conseil d'établissement, le conseil
d'enseignement, le conseil des classes, le conseil de discipline qui a
compétences sur toutes les questions relatives à la discipline.
Il est mis en place en début de chaque année scolaire.
Ce conseil peut faire comparaître un bon
élève pour le féliciter, mais se réunit surtout
pour délibérer sur les actes d'indiscipline
d'élèves. Un dysfonctionnement de ces différentes
instances pourrait entraver la bonne marche de l'institution. Un
élève félicité avec inscription au dossier
constitue un modèle et un véritable tremplin de réussite
pour ses camarades absentéistes.
Au regard de la revue de littérature, le sujet a fait
l'objet de plusieurs investigations. Les documents consultés ont tous
souligné que l'absentéisme est un véritable handicap
à la réussite scolaire. Si HUERRE et LEROY (2006) mettent
l'accent sur des causes pathologiques, KORBEOGO (2004) évoque les
difficultés économiques des parents et les pesanteurs
socioculturels. BOURDIEU et PASSERON (1999) et CAOUETTE (1992) accusent
l'institution scolaire qui favorise les plus riches. TOULEMONDE (1998) nous a
bien présenté les différents visages de
l'absentéisme et les facteurs y relatifs. Les textes officiels
examinés constituent un grand apport pour la gestion des absences, car
ils nous éclairent sur la situation nationale. Ces études nous
éclairent aussi sur la gestion de l'absentéisme et nous
permettent de développer des stratégies pour mieux le contenir.
C'est pourquoi, il est nécessaire que nous voyions les théories
susceptibles de nous guider dans la compréhension et dans le traitement
de notre problème de recherche.
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