2.3.4. Le point de vue des personnes ressources
La quasi-totalité des chefs d'établissements et
les encadreurs pédagogiques expliquent que la gestion actuelle de
l'absentéisme est opérée par les surveillants
conformément au règlement intérieur de
l'établissement. Pour ce faire, les retraits de points constituent la
stratégie de traitement actuel. L'un d'entre eux contredit l'avis de son
surveillant en soutenant que les retraits de points ne sont pas d'abord
à l'ordre du jour dans son établissement. Cette contradiction
interne témoigne, soit d'un manque de partage des décisions
appliquées au sein de l'établissement, soit de la volonté
manifeste du chef d'établissement à nous dissimiler la
stratégie de traitement des absences. Ce qui est certain,
les autres acteurs de l'établissement affirment que les absences sont
gérées par des retraits de points.
Dans notre pays, l'obligation scolaire va de 06 à 16
ans. L'administration scolaire est souvent embarrassée lorsque
l'exclusion d'un élève de moins de 16 ans est consécutive
à un retrait de points. La gratuité et le passage automatique ne
sont pas effectifs et appliqués dans tous les établissements.
Les personnes ressources ne se sont pas étalées
sur ce thème, car ils estiment ne pas être trop impliqués
dans la gestion des absences. C'est ce qui pourrait expliquer certaines
contradictions. Les surveillants leur rendent compte ; autrement, ils doivent
l'exiger. Cela fait partie de leur travail de superviseurs et
d'éducateurs.
2.3.5. Le point de vue des parents
d'élèves
Auprès des parents d'élèves, nous avons
cherché à vérifier s'ils étaient informés ou
non de la manière dont les absences sont gérées dans les
établissements et comment ils peuvent participer à la
réduction du phénomène.
En dehors de quelques parents instruits qui
s'intéressent à la vie de l'institution scolaire, nombreux sont
ceux qui affirment ignorer le mode de traitement de l'absentéisme. Sur
dix (10) parents consultés, sept (07) n'ont aucune information sur la
gestion de l'absentéisme, et trois (03) affirment être
informés. Le nombre réduit des parents informés du mode de
gestion témoigne d'un manque de suivi des enfants et d'un manque de
mécanisme d'information efficace et préventif entre
l'établissement scolaire et les parents. Ce propos Pe.1 dit :
« Nous sommes informés quelques fois et surtout quand on va
chercher les bulletins de nos enfants. »
C'est dire donc que la plupart des parents ne se rendent
compte que leurs enfants ont séché des cours qu'en fin de
trimestre ou de semestre, après la sanction. Quelques parents affirment
avoir reçu une convocation de la surveillance. Lorsqu'ils se sont
présentés, le surveillant général s'est plaint de
les avoir convoqués plusieurs fois pour leur signifier
l'irrégularité de leur enfant. Pourtant, ils n'ont jamais
reçu ces convocations. Les quelques parents informés sont
étonnés et mécontents de la conduite de leurs enfants
qu'ils jugent inconscients et paresseux.
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