2.3.2. Le point de vue des professeurs principaux
La majorité des professeurs principaux soutiennent que
la gestion de l'absentéisme est essentiellement les sanctions,
c'est-à-dire les retraits de points. Partant de là, des
enseignants ont outrepassé le règlement intérieur de
l'institution, en créant leur propre mode de gestion du
phénomène. La réponse suivante de Pp.4 donne des
précisions :
« En ce qui nous concerne personnellement,
l'élève est expulsé, s'il ne présente pas une
justification valable de l'absence précédente. A
l'évaluation, les questions relatives au cours séché ne
sont pas prises en compte dans la correction. En série A comme en
série D, l'élève écope de la note zéro au
devoir prochain. Notre mode de gestion personnelle est efficace. Etant
donné qu'il est question de note (talon d'Achille des
élèves), ils font l'effort d'être en classe avant le
professeur. Et s'ils sont en retard ou absents, ils viennent avec des billets
d'entrée ou de justification certifiés ».
Des sanctions extrêmes et personnelles comme
celles-là ont des conséquences lourdes. En effet, la note
zéro réservée pour le devoir prochain pourrait amener
l'élève à ne plus se présenter aux cours, si
toutefois, il ne reste que cette seule évaluation. En plus, il n'a
aucune autre chance de se rattraper et ce qui pourrait lui être
préjudiciable pour son cursus scolaire.
2.3.3. Le point de vue des élèves
Hormis les élèves de l'établissement
où l'on n'effectue pas de rétention des points, tous les autres
élèves ont affirmé sans hésitation que le mode de
gestion des absences est le retrait des points. En témoignent ces propos
:
El.9 : « Au premier trimestre j'ai eu -5 points
"
Et.16 : « Je m'absente deux à trois fois dans la
semaine, le professeur principal m'a dit que j'ai -17 points "
Les quelques élèves qui affirment ne pas
connaître les retraits de points corroborent la déclaration de
leur surveillant. Chacun a son carnet de correspondance qu'il faut
présenter au surveillant afin d'avoir accès à la classe.
Il faut noter que ce mode de traitement comporte des exigences. Il faut non
seulement un effectif réduit, mais aussi assez de surveillants pour
mieux entretenir la correspondance. S'agissant des conséquences du
traitement actuel de l'absentéisme, les élèves disent que
la plupart des exclusions ou des redoublements sont causées par les
retraits de points. Selon eux, quel que soit le nombre de points retenus, il a
un impact considérable sur le travail scolaire.
En outre, ils signalent que l'attitude des professeurs
vis-à-vis d'eux n'est pas de nature à favoriser une bonne
fréquentation scolaire. Lorsqu'ils s'absentent, les professeurs les
frustrent et les honnissent devant leurs camarades. Certains les expulsent pour
le cours prochain et font en plus un retrait de points. Alors, la peur
d'être honnis devant leurs pairs conduit les élèves
à rester à la maison. Une attitude qui ne peut qu'empirer leur
situation, car les surveillants feront aussi des retraits de points. La
participante El.16 s'exprime ainsi : « il y a trop de
retraits de points. Ces retraits ne peuvent pas m'amener à aimer le
cours d'anglais, ni à le suivre. Le professeur fait les devoirs et ne
remet les copies que le jour de calcul des moyennes. "
Il ressort de ces propos que les retraits de points, en
même temps qu'ils pénalisent l'élève, ne parviennent
pas à le dissuader à s'absenter.
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