2.1.3. Le point de vue des élèves
Les élèves qui constituent les principaux
concernés de notre sujet de recherche ont conscience que s'absenter au
cours est un manquement à la discipline scolaire. La
quasi-totalité des interrogés affirment qu'ils se sont
déjà absentés ou qu'ils ont des camarades qui s'absentent
aux cours. Les absentéistes se retrouvent dans tous les cycles, mais les
plus incorrigibles, c'està-dire ceux qui s'absentent le plus, sont les
élèves du second cycle. El.2 soutient que « les
élèves du premier cycle ont peur contrairement à ceux du
second cycle qui sont orgueilleux et se croient connaisseurs ». Le
répondant El.1 ajoute un justificatif en ces termes :
« Les élèves du second cycle s'absentent plus
parce qu'ils apprennent les leçons jusqu'à tard
dans la nuit. Au réveil le matin, ils se sentent
fatigués. Il y a aussi la compagnie des amis autour du thé
nocturne, surtout en póiode électorale où nous, les
jeunes, sommes financés par les politiciens pour animer les
sièges des partis ».
Ces propos soulèvent la délicate question de la
responsabilité des acteurs politiques dans l'absentéisme des
collégiens. Les élèves sont non seulement
sollicités pour les bureaux de vote, mais aussi et surtout, ils sont
utilisés pour battre la campagne. Presque tous les candidats politiques
disent qu'ils comptent sur la jeunesse pour gagner. Cette jeunesse est
constituée en grande partie des lycéens et collégiens qui
doivent sécher les cours afin de se rendre sur le terrain de campagne.
El.3 apporte plus de précision en ces termes : «
Durant la campagne électorale passée plusieurs
élèves de notre classe s'absentaient les jours de meetings
». Sans incriminer qui que ce soit, une majorité
d'élèves interrogés a signalé la complicité
de l'administration qui observe un silence face à de tels
absentéistes. Nous pensons que les élèves sont aussi
responsables, car ils sont au second cycle et doivent être en mesure de
faire le bon choix entre les activités politiques et les cours.
A la suite de l'opinion des élèves, nous avons
recueilli celle des personnes ressources de notre recherche.
2.1.4. Le point de vue des personnes ressources
Nous avons retenu tous les chefs d'établissements, deux
encadreurs pédagogiques et un responsable d'éducation qui est le
chef de service de la scolarité et de la planification de la
DR/MESS/B-MHN.
Dans l'ensemble, la perception de la situation de
l'absentéisme est empreinte d'inquiétudes. Les participants
affirment que la fréquentation scolaire n'est pas très
satisfaisante. Car, il n'y a pas une présence de 100% des
élèves. Le nombre des élèves absentéistes
pourrait influencer celui des élèves réguliers. C'est
pourquoi, il faut redoubler de vigilance, et selon Pr.2 « les absences
de la matinée concernent plus les élèves du premier cycle,
et celles après la récréation et dans les
après-midi concernent ceux du second cycle qui choisissent de
façon délibérée de sécher les cours
».
De ce fait, les absences qui varient d'un cycle à un
autre nécessitent que les responsables en charge de la vie scolaire
aient une vision différenciée du phénomène.
L'élève de 6ème ou 5ème qui a
eu de la peine pour être en classe le jeudi matin à 7h00, par
manque d'habitude, ne doit pas être considéré au
méme degré que celui du second cycle qui a volontairement
déserté la classe après la récréation.
L'obligation scolaire de 6 à 16 ans, selon la loi d'orientation de
l'éducation du 30 juillet 2007, concerne plus les élèves
du premier cycle. Partant de là, la quasi-totalité des encadreurs
proposent de trouver une méthode ou un dispositif permettant de
réduire au maximum l'absentéisme des plus jeunes.
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