4.8. Test des hypothèses
La présente étude était basée sur
quatre hypothèses de recherches :
- HR1 : les activités de conseil sont
complémentaires des activités et programmes de l'ADEAC - HR2 : Le
profil du conseiller est déterminant dans la maîtrise de la
démarche conseil
- HR3 : Les outils du CEF sont facilement assimilés par
les acteurs
- HR4 : La perception du CEF varie selon les objectifs des
acteurs concernés
4.8.1. Vérification de HR1
Avant l'arrivé du CEF à Akonolinga, ADEAC
assurait le suivi des activités des paysans par le biais des animateurs
qui étaient chargés d'évaluer les besoins en intrants des
paysans. La centrale ADEAC se chargeait d'octroyer les crédits intrant
à ces paysans. Les activités des programmes agricoles et surtout
de microfinance cherchaient à renforcer les capacités techniques
des paysans et améliorer leur niveau de vie mais il leur manquait juste
une méthodologie appropriée. Selon les responsables de
l'ADEAC, le CEF leur a servi de guide pour la
réalisation de leurs objectifs et n'a influencé en aucun cas ses
activités tout au contraire est complémentaire de ses programmes.
De même, les animateurs avaient déjà pour rôle
d'informer les paysans sur l'évolution des systèmes agricoles, le
CEF a plutôt approfondi leurs connaissances et renforcé leurs
capacités de diagnostic. Wambo (2000) avait déjà
mentionné que les activités de conseil sont sensées
épouser les objectifs globaux des structures d'encadrement. Ceci nous
amène à accepter HR1 qui stipulait que les activités de
conseil sont complémentaires des programmes de l'ADEAC.
4.8.2. Vérification de HR2
Les animateurs paysans d'Akonolinga sont tous des responsables
de famille ayant le CEPE. La moitié a pensé que le conseiller
doit avoir au minimum le BEPC et les autres estiment qu'il doit avoir au
minimum le CEPE. D'après eux, la maîtrise de la démarche
CEF requiert un bon niveau d'éducation et une expérience dans le
domaine agricole et l'encadrement des paysans. Même si les animateurs
paysans se débrouillent à comprendre le CEF, plusieurs d'entre
eux ont du mal à maîtriser parfaitement les calculs. Cette
façon de penser rejoint l'hypothèse selon laquelle le profil du
conseiller, son expériences en animation de groupe, sont
déterminants pour une bonne maîtrise de la démarche. Ce qui
va dans le sens de Legile (2006), qui stipule que la spécialisation du
conseiller ou son niveau d'étude n'aurait pas une influence majeure sur
la maîtrise de la démarche ; certains techniciens d'agriculture
maîtrisent mieux le CEF que certains ingénieurs. De plus, pour
Havard (2002) le profil des conseillers varie en fonction des tâches qui
leur sont assignées. Pour le même auteur, en années 1 et 2,
le CEF basé sur le travail de groupe, l'estimation des besoins en
intrants, et le suivi technique, le conseiller doit avoir au minimum le BEPC et
de bonnes connaissances en animation de groupe et en agriculture. Mais en
année trois le CEF étant basé sur l'analyse, la gestion de
la trésorerie, l'analyse économique, requiert un conseiller de
niveau baccalauréat au minimum et de bonnes connaissances en
agriculture. A Akonolinga, les animateurs de niveau CEPE ont été
soumis au thème de l'année 1 et 2 du CEF nécessitant selon
Havard (2002) le niveau du BEPC au minimum.
L'étude a montré que bien que les animateurs
estiment avoir maîtrisé certains modules, ils rencontrent encore
des difficultés dans la maîtrise des outils et de la
démarche. Donc HR2 est acceptée.
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