CHAPITRE IV
AVANTAGES DE LA CULTURE DE LA
CANNE A SUCRE A SEME-PODJI
CHAPITRE 4 : Avantages socio-économiques et
environnementaux
L'économie rurale de la localité est
dominée par l'agriculture. Toutefois, il semble opportun
d'apprécier ici le choix fait par les populations rurales pour la
culture de la canne qui a un impact socio-économique dans la gestion de
leur quotidien.
4.1- Avantages sociaux
4.1.1-Les privileges des producteurs
La possession d'un champ de canne a sucre représente
un investissement et entralne des dépenses auxquels seuls peuvent faire
face les paysans les plus nantis. La production d'autres cultures comme la
tomate, le piment, le gombo permet aux paysans de faire des recettes
complémentaires qui participent a l'amélioration du revenu et par
consequent a une augmentation du pouvoir d'achat, voire rendre meilleur le
cadre de vie et l'état de sante des paysans.
4.1.2- La creation d'emplois
Les difficultés des travaux amènent les paysans
a embaucher des ouvriers agricoles, facilement recrutables dans les
communautés villageoises. D'après le RGPH (2002), les jeunes
représentent environ 63 % da la population locale. Ils constituent un
important facteur de production et une source de main-d'oeuvre dynamique et
vitale, souvent payee a la tâche. Plus de 80 % des actifs agricoles de la
commune s'adonnent a la culture de la canne a sucre (CARDER, 1999). Un
producteur de canne a sucre emploie en moyenne sur une exploitation d'un
hectare, sept (7) personnes pendant une durée de trois
semaines pour le défrichement ou le sarclage. uls gagnent un salaire
moyen de 1.700FCFA par jour. La confection des planches revient plus
chère au propriétaire. Travail pénible, le coüt de
ses géants billons varie selon leurs tailles : entre 25.000F et
40.000F/planche de 30m de long, 2m de large et 1.5m de hauteur. Les producteurs
(73 %) se plaignent de plus en plus de leur cherté. Comme ce travail est
saisonnier et disperse, il se crée des équipes mobiles,
formées par affinité dont les services sont sollicités de
village en village. Le chargement des sabliers constitue pour eux, un manne a
nulle autre pareille. Les revenus moyens journaliers varient entre 8.000F et
27.000FCFA (Noudaikpon, 2001) et permettent a cers derniers
(élèves, étudiants, paysans) de satisfaire leurs besoins
fondamentaux ou de payer les intrants et la main-d'oeuvre pour les
exploitations agricoles.
4.1.3- La collaboration entre producteurs
Face a l'inexistence de l'encadrement de la part du Cerpa et
pour des raisons économiques, les producteurs ont
développé une forme d'entraide appelée
"gbésso" dans le cadre des activités
agricoles. Environ 45 % des paysans de Kraké, soit 11 producteurs sur
les 25 enquêtés ont recours a cette forme de travail. C'est une
organisation collective qui par son importance numérique, permet
d'éviter des dépenses numéraires en payant une main
d'oeuvre salariée et crée une solidarité et une ambiance
d'enthousiasme entre paysans. Elle est très
appréciée a travers son efficacité car
les producteurs concernés admettent que son rendement est
supérieur a celui du travail individuel.
Les difficultés multiples auxquelles sont
quotidiennement confrontés les producteurs et qui ont pour noms :
absence de credits pour le financement des activités, l'insuffisance des
marches d'écoulement, la non-reconnaissance des acteurs de ce
sous-secteur agricole, ont incite les producteurs a s'organiser et a mettre sur
les fonds baptismaux, le 13 septembre 2006, l'Union des Groupements des
Producteurs de Canne a Sucre de Sèmè-Podji (UGPCS/S-P).
Cette forme d'association vise prioritairement les objectifs
suivants :
· Solliciter l'aide de l'Etat en vue de
bénéficier de credits ruraux a taux faibles pouvant leur
permettre de produire en quantité et en qualité;
· Trouver de nouveaux marches d'écoulement pour
le produit. Ils ont initié a cet effet, l'idée de produire en
complement de la canne de bouche, la canne industrielle a livrer a l'usine de
Save (SUCOBE). Cette alternative est en cours d'étude par les
autorités compétentes du MAEP ;
· Reconnaissance des membres de l'union en tant que
producteurs ;
· Bénéficier des seances de formations, de
recyclage et d'alphabétisation ;
· Défendre les intérêts de la
corporation;
· Uniformiser les prix de cession des fagots de canne a
sucre.
De fait, il se dégage chez les producteurs, une prise
de conscience et un désir d'agir pour leur promotion. Toutefois, l'UGPCS
n'a jusqu'a present connu
un reel debut d'activités. Elle n'est pas encore reconnue
par les autorités administratives.
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