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Le droit de l'homme à  l'alimentation en République du Bénin

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par Innocentia Gertruide APOVO
Université d'Abomey- Calavi (Bénin) - DEA 2009
  

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II- L'accessibilité et l'acceptabilité

Tout être humain doit avoir accès à une nourriture adéquate qui doit répondre à ses besoins vitaux.

A- L'accessibilité

L'accessibilité peut être entendue comme la possibilité pour chaque individu d'obtenir de la nourriture. Elle revêt un double aspect : physique et économique.

L'accessibilité physique est relative au problème de la prévalence matérielle des aliments à proximité des personnes qui en ont besoin, de telle sorte qu'elles puissent en jouir concrètement par un approvisionnement régulier. L'effectivité de cette accessibilité est parfois entravée par le problème d'accès des paysans au sol164(*), la perturbation des cycles de production par divers phénomènes naturels165(*) ou humains166(*) ayant des conséquences drastiques167(*). La solution peut consister à prendre des mesures sérieuses pour prévenir ou lutter contre ces facteurs.

Quant à l'accessibilité économique, elle soulève l'épineuse question de la solvabilité des personnes. Au Bénin, en 2003, l'ONASA affirmait qu'il subsiste encore des disparités régionales du niveau de production alimentaire que les problèmes de déserte rurale (mauvais état des routes) et ceux à caractère technique et saisonnier (faible performance des système de stockage, de transformation et de conservation) contribuent à accentuer. De plus, il est enregistré la persistance de poches d'insécurité alimentaire résultant des difficultés d'accès à l'alimentation pour une frange non négligeable de la population dont près de 29,9 % en milieu urbain et 16,3 % en milieu rural vivent en dessous du seuil de pauvreté alimentaire168(*). Les Etats doivent donc instaurer un système d'aide alimentaire nationale en nature et un subventionnement des coûts des denrées de base; mais il faut effectuer un contrôle efficace de leur circuit de commercialisation169(*).

Au moment où plus de 24% de la population des P.V.D subsistent avec moins d'un dollar par jour, on constate avec amertume qu'une vache européenne bénéficie d'une aide de 2 Euro par jour170(*), ce qui dépasse le revenu moyen quotidien de la majorité des habitants des P.V.D, soit 1,2 milliards d'êtres humains vivant avec moins d'1 dollar par jour171(*). Il y a donc vraiment une nécessité impérieuse à se pencher sur le redressement de la situation financière des individus souffrant de faim pour leur permettre d'obtenir régulièrement leur ration journalière, par la mise en place de programmes spéciaux d'aide, étant entendu que «les dépenses d'une personne ou d'un ménage consacrées à l'acquisition des denrées pour assurer un régime alimentaire adéquat soient telles qu'elles n'entravent pas la satisfaction des autres besoins élémentaires»172(*). A l'accessibilité vient s'ajouter l'acceptabilité.

* 164- Comme c'est le cas au Zimbabwe. Cf. Amnesty International, « Zimbabwe pouvoir et famine, les violations du droit à l'alimentation », Rapport, 2005, p. 12 et ss, cité dans Amnesty International, Dignité et droits humains, Op. Cit.

* 165- Nous faisons références aux sécheresses, inondations, invasions des criquets et à l'attaque des parasites des cultures diminuant ou annihilant les récoltes.

* 166- Nous pensons aux crises, guerres, et même à la discrimination dans la fourniture des aliments à la population.

* 167- Il y est indiqué que les cas de l'Ethiopie, du Rwanda, de la Somalie, de la République Démocratique du Congo (R.D.C), et du Libéria nous illustrent des situations où les populations souvent autosuffisantes basculent vers la pénurie car obligées de quitter leurs terres et d'abandonner leurs récoltes pour devenir des réfugiés.

* 168- Document de l'ONASA, Op. Cit. p. 2

* 169- Faisons remarquer que surtout dans les P.V.D, certains commerçants font de la spéculation céréalière. Ils procèdent à un important stockage de denrées dès le lendemain des récoltes où les prix sont bas et attendent de ne les sortir qu'en cas de grave pénurie permettant de renchérir les prix. Ceux qui sont nantis payent cher leur nourriture, les plus démunis ne peuvent qu'espérer une aide providentielle ou attendre les prochaines pluies sous la souffrance de l'estomac vide.

* 170- www.FAO.org

* 171- PNUD, «Rapport mondial sur le développement humain de l'an 2000 »

* 172- N.U, Comité DESC, « Le droit à une nourriture suffisante (art.11) », Obs. géné. n° 12, Op. Cit., para. 13.

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