Diversification du portefeuille de crédits et rentabilité bancaire( Télécharger le fichier original )par André KADANDJI Université de Douala - diplôme d'études approfondies 2008 |
II - les facteurs explicatifs de la rentabilité des banquesLa banque considérée comme une entreprise est soumise à l'impératif de rentabilité qui conditionne la pérennité de toute entreprise. L'existence d'une rentabilité suffisante est le garant de la pérennité des établissements de crédit et surtout un instrument de la stabilité de l'ensemble du système financier. Cet objectif constitue d'ailleurs le principal critère de l'évaluation des performances des entreprises. Les déterminants organisationnels ou déterminants managériaux de la rentabilité bancaire comportent les charges d'exploitation bancaire, les capitaux propres, les crédits bancaires et la taille de la banque. L'activité d'octroi des crédits par une banque est étroitement liée à la maîtrise du risque. II 1 - la gestion prudentielle et la taille de la banque comme stimulant de la rentabilité bancaireLes autorités monétaires, pour préserver l'équilibre financier du secteur bancaire et s'assurer que les banques ont un minimum de capacités à faire face aux différents risques ont mis en place une réglementation prudentielle, essentiellement constituée aujourd'hui de ratios que les établissements de crédit doivent respecter : ratios de liquidité, de solvabilité, de division des risques, de ressources permanentes. Dans le contexte camerounais, il y a par exemple le ratio de solvabilité qui par prudence cherche à proportionner la distribution des crédits par les banques à leurs fonds propres. D'où l'obligation de l'apport personnel dans la distribution du crédit et implicitement la protection du déposant. En ce qui concerne le ratio de division des risques son objectif est de mettre en place une règle fondamentale de prudence dans la distribution des crédits par les établissements de crédit. C'est une règle qui consiste « à ne pas mettre tous ses oeufs dans un même panier » (Winton, 1999). Cette règle encourage la diversification du portefeuille des banques, mais d'une manière proportionnelle. D'autres études empiriques ont révélé que les capitaux propres exercent un effet stimulant sur la profitabilité des banques (Mansouri et Afroukh, 2008), mais l'excès du ratio de capital est considéré comme nuisible à la rentabilité des actifs puisque, en élevant ce ratio, les banques tendent à réaliser une fructification minime des capitaux disponibles. Ainsi, il est donc prouvé que les capitaux propres influencent le résultat de la banque. L'indicateur des capitaux propres souvent retenu (Demirguç-Kunt et Huizinga 1999, Acharya et al 2006, Mansouri et Afroukh 2008 et Hayden et al 2006) est égal au rapport des capitaux propres sur l'actif total. Soit : Les capitaux propres (kxactf) = capitaux propres/total actifs Selon Mansouri et Afroukh (2008), on constate une quasi-unanimité des économistes sur l'impact positif des crédits bancaires et de la taille de la banque sur la rentabilité des actifs, corroborant ainsi les prédictions de la théorie économique. En ce qui concerne la taille de la banque, en effectuant des régressions sur des données de panel et en exprimant les profits en fonction d'un ensemble de facteurs internes et externes, certains auteurs (Sayilgan et Yildirim 2009, Mansouri et Afroukh 2008) ont obtenu une relation positive et statistiquement significative entre la taille et la rentabilité des actifs. D'autres auteurs (Rouabah, 2006)4(*) estiment cependant que la taille n'est pas une source d'économie des coûts, soutenant ainsi que les grandes banques sont sujettes à des inefficacités d'échelle. La taille de la banque est mesurée par le logarithme du total des actifs de la banque : La taille de la banque (logactf) = log (total actifs) A la lecture de Mansouri et Afroukh (2008), il en va de soi que l'explication de la rentabilité bancaire par les éléments organisationnels ne se limite pas à la taille de la banque et ses capitaux propres. Ainsi, il est indispensable de faire allusion aux éléments déterminant la marge d'intermédiation qui impacte le résultat bancaire. * 4 Confère Mansouri et Afroukh (2008) |
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