B. L'emplacement des bureaux de vote.
L'emplacement des bureaux de vote doit être
précisé dans chaque circonscription. Ils doivent surtout
être situés à l'intérieur des édifices
publics selon des critères géographiques de répartition
qui évitent à l'électeur de longs déplacements. Par
ailleurs ils doivent occuper des endroits qui, en plus d'être
accessibles, favorisent la liberté de choix dans un contexte
idéologiquement neutre. Malheureusement, l'Administration ne respecte
pas toujours ces principes. Il s'ensuit de nombreuses dérives :
celles concernant le délai de publication des lieux de vote, celles
concernant la localisation même de ces lieux, enfin celles de leur
imputation aux électeurs.
S'agissant du premier point, la loi prévoit que la
liste des bureaux de vote doit être affichée aux chefs-lieu des
circonscriptions administratives au moins cinq jours avant le scrutin. Ce
délai est rarement respecté et encourage la prolifération
des bureaux fictifs.
Le second point soulève la question des distances.
Il sera en tout cas impossible pour un citoyen de parcourir plus de cinquante
kilomètres pour aller vérifier au chef- lieu de son
arrondissement ou de son district si le bureau de vote qui lui a
été affecté est bien le même qui est porté
sur sa carte électorale. L'expérience de ces dernières
élections a montré que le bureau de vote mentionné sur la
carte électorale n'était pas toujours celui dans lequel
étaient inscrits certains électeurs. On rencontre alors le jour
du scrutin de nombreux citoyens à la recherche d'un éventuel
bureau de vote sur la liste duquel figureraient leurs noms.
Enfin, le troisième point pose la difficulté
liée au lieu du vote. L'Administration ne respecte pas, en effet, la loi
qui affirme que les bureaux de vote doivent êtres choisis au sein des
édifices publics. Ceux-ci se retrouvent couramment dans les maisons
d'habitation appartenant tantôt aux chefs traditionnels, tantôt
à certains responsables de parti, tantôt à certaines
élites, militantes des divers partis politiques. De tels emplacements ne
favorisent pas la liberté de choix de l'électeur et porte un coup
à l'exercice du droit de vote. Mais faut-il rappeler que les atteintes
à ce droit n'est pas l'exclusivité de l'Administration ? Les
comportements des citoyens eux-mêmes et de la société
constituent autant d'obstacles à ce droit qu'il convient d'analyser.
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