§.4. LA SOUFFRANCE
Le thème : « souffrance »
semble liée au destin « pasi ya mokili ». (La
souffrance d'ici-bas). L'attitude à adopter face à cette
souffrance est celle de la résignation. La seule dimension spirituelle
qui lui est liée et quelques fois le mauvais sort jeter aux hommes par
les esprits maléfiques contre lesquels on ne peut rien.
Voici l'extrait du policier « NGUMA » qui
traduit la souffrance policière : le salaire est insignifiant et
payé souvent avec retard. Moi qui vous parle, malgré mon grade et
ma fonction, je n'ai que 44.800 francs congolais avec 12 enfants et mes petits
fils.(...),pour résister, nous faisons la ristourne avec mes
collègues. Comme pour ce mois, c'était mon tour. Cela m'a permis
d'acheter ces quelques cassiers de bière que tu as vus dans la jeep de
la police. Après vente, je me sers de l'intérêt que je vais
gagner. A part ça, nous n'avons pas d'autres moyens pour nous
débrouiller. Certains font le prêt à intérêt
communément appelé banque Lambert, mais ça ne
résout pas le problème... »
De l'analyse de cet extrait, il se révèle
plusieurs réalités dans le vécu des policiers :
insuffisance de salaire et surtout les mauvaises conditions de travail .
Ce thème est éclaté en deux sous thèmes :
1. Souffrance comme un fait
surnaturel
La croyance en la sorcellerie est donc de mise dans la chanson
policière. Ces exemples constituent en soi un fait parlant :
« Baliya ngai kala »(on m'a
déjà ensorcelé) « nakufa na ngai kala, nazela se
kopola »(je suis déjà mort et je n'attend plus que
pourrir).
2. Souffrance comme un fait
religieux
- La notion d'un Dieu puissant et miséricordieux, un
Dieu qu'on adore et qu'on loue, un Dieu qui sauve et qui libère les
captifs, intervient toujours à la fin. Car les policiers savent qu'a
chaque jour finie sa peine.
Ce sous thème revient très souvent en force dans
la mesure où les policiers ont l'espoir de bénéficier de
quelque grâce de la part du Très haut devant des situations
difficiles comme le cas du Maintien et rétablissement de l'ordre
public...
§.5. LA CHANSON
DEDICACEE
La chanson policière dédicacée est une
forme de chanson dont le discours en un objectif précis,
dédié à la mémoire d'un officier, d'un agent ou
d'un personnage politique important dont les policiers déplorent soit la
mutation soit la mort.
Elle est différente de la chanson publicitaire en ce
que son objet est souvent une cause noble, une personne
décédée dont on voudrait perpétuer la
mémoire. Mais très souvent, les meilleures chansons
policières dédicacées sont celles que peut chanter un
élément à la mémoire de son commandant
décédé ou muté. Voyons comment
« MUTEKE » nous informe à ce
sujet : « (...) na jour wana ya remise et reprise, na
yembaka zembo moko pona commandant Charles Malolokwa, mokonzi nabiso ya solo
solo(...) »
...j'avais entonné une dédicace en l'honneur du
colonel Charles Malolokwa lors de la cérémonie des remise et
reprise entre le commandant entrant et celui sortant de notre bataillon...
Cet extrait illustre bien comment une chanson dont le discours
n'avait qu'un seul objectif précis, de dédier en la
mémoire d'un commandant qui a dirigé le bataillon avec bravoure,
dont les officiers ainsi que la troupe déplorent sa mutation tout en
restant dans l'incertitude de trouver un commandant pareil.
|