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Chanson comme mode d'expression policier

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par Charles NGOY LWAMBA BIN
Université de Lubumbashi école de criminologie - Licence en criminologie Option Etudes Policière 0000
  

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2. Conflit commandant - troupe

L'un des conflits qui nous a le plus marqué est celui qui oppose le commandant et certains policiers. De nos entretiens et de nos observations, il se révèle que le conflit dont ces deux couches font l'objet, aurait comme pomme de discorde une opposition dans la vision du monde et la perception que les uns et les autres se font du métier policier. Ce problème de perception touche à la question de représentation qui sera développée dans les lignes qui suivent.

En effet, le commandant se considère comme protecteur du bien et de la discipline du corps. Les policiers considèrent le commandement comme une source de malheurs et chaque fois, ils sont toujours arrêtés. D'où paradoxe. Suivons comment les uns et les autres se considèrent à travers les extraits des entretiens réalisés auprès d'eux quand ils réagissent à notre question de savoir comment étaient leurs rapports réciproques :

« ...vous voyez, cette unité est constituée des ex Faz, des intellectuels, des Kadogo, des jeunes...mais je vous assure que nos relations ne sont pas bonnes dans la mesure ou ce qu'ils font, c'est ce que nous interdisons.(...)ils font la tracasserie, l'indiscipline lors des patrouilles. Toutes ces activités sont prohibées par la loi, mais eux ne comprennent pas (...) ils disent que la population c'est leur «  champ. »

Le contenu de cet extrait d'entretiens réalisés avec `'COBRA'' et `'PITON'' deux cadres du bataillon Police Groupe Mobile d'Intervention Est nous éclaire sur les causes qui paralysent les relations entre le chef et certains policiers de cette unité. Le commandant, quelque soient les conditions de travail, cherche à sauvegarder la discipline et surtout l'image de la police en général.

Voyons comment l'extrait de l'entretien réalisé avec `'KIBAKURI'' élément du même bataillon qui réagit en ces termes :

« Ici chez nous, il n'ya pas d'autres moyens de survie en dehors de travailler la nuit comme patrouilleur. Nous faisons la patrouille sans manger ni être payé et attendre seulement le peu de la fin du mois ».

En effet, le contenu de cet extrait renforce l'idée selon laquelle l'opposition entre ces deux groupes repose sur la divergence des objectifs. Pour les uns il s'agit de protéger et pour les autres il faut coûte que coûte s'en servir pour répondre aux besoins de survie.

Apres avoir discouru sur le conflit entre commandant et certains policiers, parlons de conflit inter troupe.

3. Conflit inter- troupe

La pression démographique dans le camp ne peut être sans avoir des effets pervers dans la vie des policiers. Parmi ces effets, soulignons le tiraillement entre les familles policières. En effet, dans le Camp préfabriqué il n'y a pas seulement les policiers du bataillon Groupe Mobile d'Intervention Est qui y habitent ; mais aussi ceux d'autres unités de la garnison de Lubumbashi. Certains bâtiments y logent trois a quatre familles. Il arrive que la collaboration entre ces familles pose problème.

Nous renseigne `'MPITA'' en ces termes : les policiers ont exprimé la crainte de voir leurs maisons être spoliées par les « nomades », terme qui désigne les « suiveurs des chefs » ou les « malanda ngulu » Voici ce que disent les policiers ayant fait longtemps dans ce camp de la police : « les nomades » cherchent à nous spolier nos maisons. Nous leur donnons ce qu'il faut ; ils désirent de grandes maisons et nous , irons-nous ou ?

Les nomades rétorquent à ce propos ce qui suit : les « BAKOLO »,terme qui désigne les policiers ayant fait longtemps dans le camp, nous privent des maisons sous prétexte qu'il y en a plus. Ils ne veulent pas que nos enfants restent dans de bonnes conditions ... »

Ces propos traduisent la misère dans laquelle le policier vit. La maison en tant qu'une condition nécessaire et utile pour l'homme de faire face à des intempéries, elle devient alors un objet qui nous fait penser à la souffrance.

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