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La publicité à l'ère du numérique

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par Grégory Jeandot
IICP - Master 2 Publicité & Marketing 2007
  

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B) Une réglementation qui se durcit

Alors qu'à ses prémices, les médias numériques semblaient être espace de non droit où chacun pouvait dire ce qu'il voulait (y compris les annonceurs), aujourd'hui tout le monde est rentré dans le rang et les organes juridiques surveillent de plus en plus efficacement les espaces publicitaires.

La législation française s'est vite adaptée à ces supports de communication de manière à les réguler comme n'importe quel média.

Dès lors que la publicité est reçue en France, la législation française sur la publicité lui est applicable. Cependant pour suivre l'évolution des NTIC et le particularisme d'Internet, il sera nécessaire, loi après loi, d'envisager certaines exceptions à ce principe (ces exceptions paraissant néanmoins assez limitées).

Par conséquent, aujourd'hui, peu de différences sont à distinguer entre la réglementation de la publicité sur la toile et les messages publicitaires dans les médias classiques. Contrairement aux a priori, la liberté d'expression publicitaire n'est pas supérieure dans les TICN que dans les autres supports.

Citons quelques points juridiques illustrant cette homogénéisation juridique imposée par le législateur :

ü L'identification du message : la publicité sur les TICN, surtout quand elle est présentée sous forme d'article rédigé ou de sms est parfois difficile à distinguer d'un simple texte informatif ou amical. C'est pour cette raison que les annonceurs doivent préciser la nature du document « Publicité » (comme c'est le cas dans les médias classiques).

ü Le langage utilisé : lorsque la France est le pays cible du site, le consommateur devra avoir la possibilité de lire le message publicitaire en français.

ü Le secteur de l'annonceur : les secteurs interdits de publicité ou extrêmement réglementés comme le tabac ou l'alcool par exemple (Article L 3323 du code de la santé publique) sont soumis aux même règles que dans les médias traditionnels, pas de passe droit pour les annonceurs, même les plus puissants.

Internet est même en passe de devenir le média le mieux surveillé tant son influence et son audience sont grandissantes. La Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes n'hésite plus à sanctionner les annonceurs qui profitent de la crédulité des Internautes (les agences de voyages en ligne devront par exemple afficher des tarifs TTC) et les tribunaux interdisent également la diffusion de certains spots (le dispositif viral de Choc mettant en scène les délires aériens de Jean-Luc Delarue). Ces décisions récentes entravent la liberté créative des annonceurs et de leurs agences qui prennent enfin conscience qu'on ne peut pas tout diffuser sur les médias numériques.

L'autre point juridique très contraignant pour les annonceurs est qu'ils ne peuvent plus envoyer des messages publicitaires à tous les utilisateurs de TICN.

La France a opté pour une approche « opt-in », plutôt favorable à la protection des données personnelles. Elle prévoit que pour recevoir des messages publicitaires (sur téléphone mobile ou Internet), le destinataire doit préalablement donner son accord.

Concrètement, l'annonceur doit lui proposer de cocher une case du type « je souhaite recevoir par courrier électronique des informations sur votre société ». Une fois cette case cochée (elle ne peut l'être par défaut), l'annonceur pourra envoyer au destinataire tous les messages qu'il souhaite, tout en lui donnant l'opportunité d'interrompre ces envois.

Le moins qu'on puisse dire est qu'avec la réglementation « opt-in » le nombre de destinataires potentiels est nettement moins impressionnant que le nombre d'utilisateurs de TICN. Sur les 50 millions d'utilisateurs de mobiles en France, seuls 6 millions ont manifesté leur volonté de recevoir des messages publicitaires leur étant personnellement adressés.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery