Section 1 : Analyse et interprétation
résultats empiriques
I. Analyse description de l'échantillon
Le tri à plat est une opération consistant
à déterminer comment les observations se répartissent sur
les différentes modalités que peut prendre une variable à
modalités discrètes. Le résultat de cette opération
est donc un simple tableau appelé tableau de fréquences. Ce
tableau peut faire apparaître simplement le nombre d'individus pour
chaque modalité, la fréquence d'individus par modalité, ou
le pourcentage. Ainsi, nous procédons à l'analyse descriptive de
l'échantillon.
1. Sexe et âge du
répondant
Notre échantillon est en majorité composé
de femmes. En effet, 57,3% des répondants sont des femmes et seulement
42,7% d'hommes. Cette importance des femmes dans notre échantillon se
justifie par le fait que ces dernières sont particulièrement
intéressées par les produits alimentaires.
Tableau4.1 : composition de l'échantiion en
fonction du sexe
Modalités
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Masculin
|
128
|
42,7
|
24,7
|
Féminin
|
172
|
57,3
|
100
|
Source : données de l'enquête
Concernant l'âge des répondants, 74,7% des
enquêtés ont entre 18 et 45 ans et 25,3% plus de 45 ans.
115
Tableau 4.2 : classe d'âge des
répondants
Ages
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
[18 à 35[
|
140
|
46,7
|
46,7
|
[35 à 45[
|
84
|
28
|
74,7
|
[45 et plus
|
76
|
25,3
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
2. Situation professionnelle du répondant et
niveau de revenu du chef de
ménage
Tableau 4.3 : situation professionnelle du
répondant
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Travailleur salarié
|
126
|
42,0
|
42,0
|
Travailleur non salarié
|
50
|
16,7
|
58,7
|
Non travailleur
|
109
|
36,3
|
95,0
|
Retraité
|
15
|
5
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
Sur un échantillon de 300 personnes, 58,7% sont des
travailleurs, avec 42% comme des travailleurs salariés et 16,7% comme
des travailleurs non salariées. Les non travailleurs représentent
36,3% et les retraités 5%.
Tableau 4.4 : niveau de revenu du chef de
ménage
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
[0 à 50 000[
|
40
|
13,3
|
13,3
|
[50 000 à 150 000[
|
106
|
35,3
|
48,7
|
[150 000 à 300 000[
|
111
|
37
|
85,7
|
[300 000 à 500 000[
|
23
|
7,7
|
93,3
|
[500 000 et plus
|
20
|
6,7
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
Dans 48,7% des ménages interrogés, le chef de
famille a un revenu inférieur à 150 000, avec 13,3% dont le
revenu ne dépasse pas 50 000. Et 37% des chefs de ménage ont
un revenu compris entre 150 000 et 300 000fcfa, tandis que pour
7,7% leur revenu est entre 300 000 et 500 000fcfa. Seulement 6,7% ont un revenu
qui dépasse 500 000 FCFA.
3. Situation matrimoniale et niveau d'instruction du
répondant
Tableau4.5 : situation patrimoniale du
répondant
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Célibataire
|
85
|
28,3
|
28,3
|
Marié
|
206
|
68,7
|
97
|
Divorcé
|
5
|
1,7
|
98,7
|
Veuf
|
4
|
1,3
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
La majorité des répondants sont des
mariés, ils représentent 68,7% de l'échantillon ; alors
que, les célibataires sont 28,3%. Les divorcés et les veuves sont
respectivement 1,7% et 1,3% des personnes interrogées.
Tableau4.6 : niveau d'instruction du
répondant
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Aucun
|
41
|
13,7
|
13,7
|
Primaire
|
63
|
21
|
34,7
|
Moyen
|
39
|
13
|
47,7
|
Secondaire
|
82
|
27,3
|
75
|
Supérieur
|
75
|
25
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
L'analyse descriptive montre que la base est
alphabétisé car 13,7% seulement non aucun niveau d'instruction,
avec 25% qui ont atteint le niveau supérieur. Ils sont 21% de niveau
primaire, 13% de niveau moyen et 27,3% de niveau secondaire.
117
4. Lieu d'achat et fréquences d'achat des
produits de petit déjeuner
Tableau 4.7 : Lieu d'achat des produits de petit
déjeuner
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Boutique
|
271
|
90,4
|
90,4
|
Marché permanent
|
18
|
6
|
96,4
|
Libres services
|
11
|
3,6
|
100
|
Source : données de l'enquête
La plupart des personnes interrogées font leur achat de
produit de petit déjeuner
dans les boutiques de quartier. En effet, elles
représentent 90,4% de l'échantillon. Le reste
prise les marchés permanents et les libres services, avec
respectivement 6% et 3,6%.
Tableau 4.8 : Fréquences d'achat des produits
de petit déjeuner
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Tous les jours
|
200
|
66,7
|
66,7
|
Par semaine
|
11
|
3,7
|
70,3
|
Par quinzaine
|
15
|
5
|
75,3
|
Par mois
|
73
|
24,3
|
99,7
|
Autres
|
1
|
0,3
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
66,7% de la base de sondage font leur achat de produit de
petit déjeuner tous les jours, alors que 3,7% et 5% le font
respectivement par semaine et par quinzaine. Les ménages
s'approvisionnant par mois sont relativement importants avec 24,3%.
5. Le moment d'achat et le moyen de déplacement
utilisé
La répartition de l'échantillon en fonction du
moment d'achat indique que 88,3% des ménages achètent les
produits de petit déjeuner le matin, 7% le soir et seulement 4,7%
l'après midi.
Tableau 4.9 : Le moment d'achat des produits de petit
déjeuner
Modalités
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Le matin
|
265
|
88,3
|
88,3
|
L'après midi
|
14
|
4,7
|
93
|
Le soir
|
21
|
7
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
Concernant le moyen de déplacement utilisé,
87,7% des ménages se rendent à leurs lieu d'achat des produits de
petit déjeuner à pied, 4% utilisent leur voiture personnelle et
2,3 prennent le taxi, il y'a également 2,3% qui usent des transports en
commun.
Tableau 4.10 : Le moyen utilisé pour se
rendre au lieu d'achat des produits de
petit déjeuner
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
A pied
|
263
|
87,7
|
87,7
|
Voiture personnelle
|
12
|
4
|
91,7
|
Taxi
|
7
|
2,3
|
94
|
Transport en commun
|
7
|
2,3
|
93,3
|
Autres à préciser
|
11
|
3,7
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
6. Le moyen de paiement utilisé et la personne
chargée de l'achat
Sur un échantillon de 300 ménages, 86,7% paient
au comptant lors de l'achat des produits de petit déjeuner, alors que 4%
achètent à crédit, 9,3% des ménages paient au
comptant une partie et prennent à crédit l'autre partie.
Modalités
|
Fréquences
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Comptant
|
260
|
86,7
|
86,7
|
Crédit
|
12
|
4
|
90,7
|
Les deux
|
28
|
9,3
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Tableau4.11 : Moyen de paiement utilisé pour
l'achat des produits de petit déjeuner
Source : données de l'enquête
119
Dans la majeure partie des ménages interrogés
c'est la maîtresse de maison qui effectue les achats de produits de petit
déjeuner pour 46,7%, vient ensuite le chef de ménage pour 30,7%,
les enfants pour 12,7%. Les domestiques n'effectuent les achats de produits de
petit déjeuner que dans 3,7% des ménages
enquêtés.
Tableau 4.12 : la personne chargée de
l'achat des produits de petit déjeuner dans la
amille
Modalités
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Pourcentage cumulé
|
Le chef de ménage
|
92
|
30,7
|
30,7
|
La maîtresse de maison
|
140
|
46,7
|
77,3
|
La domestique
|
11
|
3,7
|
81
|
Les enfants
|
38
|
12,7
|
93,7
|
Autres
|
19
|
6,3
|
100
|
Total
|
300
|
100
|
|
Source : données de l'enquête
7. Jugement porté sur les boutiques par les
ménages par rapport à un ensemble de
critères
Le travail consistait à demander à chaque
ménage interrogé de donner une note comprise entre 1 et 10 pour
l'ensemble des critères ci-dessous. Plus la note est bonne plus le
ménage est satisfait du critère considéré, plus la
note est mauvaise plus il est insatisfait. Par exemple, une note égale
à 10 pour la proximité permet de considérer que le
ménage est très satisfait de la proximité de la boutique ;
par contre une note égale à 1 toujours pour la proximité
signifie que le ménage n'est pas satisfait de la proximité de la
boutique.
Ensuite nous avons calculé la moyenne des notés
attribuées à chaque critère et l'écart type
présentés sur le tableau 4.13. Nous constatons que la
proximité a une note moyenne de 8,41qui est largement supérieure
à 5, considéré comme indifférent ; un écart
type de 1,688 et une note modale de 10. Ainsi, la majorité des
ménages sont très satisfait de la proximité de leur
boutique de quartier. Les critères comme la relation avec le personnel,
la qualité des produits, l'ambiance ont obtenues également des
notes
relativement bonnes. Par contre, le niveau des prix n'est pas
bien apprécié, la note moyenne de 4,63 est inférieure
à 5, avec une note modale de 5.
des produits de petit déjeuner par rapport
à un ensemble de critères.
Tableau4.13 : jugement porté par les
ménages sur les boutiques de quartier pour l'achat
Critères
|
Note Moyenne
|
L'écart type
|
Mode
|
Proximité
|
8,41
|
1,688
|
10
|
Qualité des produits
|
7,21
|
2,168
|
8
|
Hygiène et propreté
|
6,8
|
2,388
|
7
|
Niveau des prix
|
4,63
|
2,426
|
5
|
Relation avec le personnel
|
7,54
|
2,207
|
10
|
L'assortiment
|
6,69
|
2,138
|
7
|
L'ambiance
|
7,16
|
2,182
|
7
|
La sécurité
|
6,82
|
2,849
|
8
|
Source : données de l'enquête
8. Achat en micro détail des produits de petit
déjeuner
A la question vous arrive t-il d'achetez ces produits en micro
détail ? Une grande partie des enquêtés a répondu
par oui. En effet, les ménages estiment qu'il leur arrive d'acheter en
micro détail le pain pour 89,7% des répondants, le café
pour 76%, le lait pour 73%, le beurre pour 76,3% et le sucre pour 61,7%.
Tableau 4.14 : fréquence d'achat des
produits de petit déjeuner en micro détail
sur l'échantillon de 300
Produits en micro détail
|
Oui
|
Non
|
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Pain
|
269
|
89,7
|
31
|
10,3
|
Café
|
228
|
76
|
72
|
24
|
Lait
|
219
|
73
|
81
|
27
|
Beurre
|
229
|
76,3
|
71
|
23,7
|
Sucre
|
185
|
61,7
|
114
|
38,1
|
Source : données de l'enquête
9. Tri à plat des échelles
psychométriques
Le tri à plat des échelles de mesure nous
permettra de procéder à une première
analyse de nos variables qualité de service perçue
et engagement. Nous regroupons les
121
réponses : « 1=pas du tout d'accord »
et « 2=plutôt pas d'accord » dans la
catégorie « pas d'accord » et les
réponses « 4= plutôt d'accord » et « 5
= tout à fait d'accord » dans la catégorie
« d'accord ».
a. Tri à plat de la qualité de service
perçue
La qualité de service perçue de la boutique a
été mesurée à travers la qualité du
personnel et de l'achalandage. Pour chaque dimension de la qualité nous
avons deux items. Concernant la première dimension, 75,3% des
répondants estiment que leur vendeur est aimable, 13,7% affirment le
contraire. Cette tendance se confirme avec le deuxième item pour lequel
80% considèrent que le vendeur de leur boutique est compréhensif
alors que 14,7% ne partagent pas cet avis. Pour ce qui est de la
deuxième dimension relative à l'achalandage, 54% des
enquêtés assurent que le produit qu'ils veulent est toujours
disponible dans leur boutique, 36% estiment le contraire. Concernant toujours
l'achalandage, 56,6% constatent qu'ils ont tout ce qu'il faut dans leur
boutique, par contre 34,7% sont en désaccord avec cette affirmation.
Tableau 4 15 : tri à plat qualité de
service perçue
Dimensions
|
Items
|
Pas d'accord
|
Indifférent
|
D'accord
|
Qualité du personnel
|
Le vendeur de mon point de vente est aimable
|
13,7%
|
11%
|
75,3%
|
Le vendeur de mon point de vente est compréhensif
|
14,7%
|
5,3%
|
80%
|
Achalandage
|
Le produit que je veux est toujours disponible dans mon point de
vente
|
36%
|
10%
|
54%
|
J'ai tout ce qu'il me faut dans mon point de vente
|
34,7%
|
8,7%
|
56,6%
|
Source : données de l'enquête
b. Tri à plat de l'engagement
L'engagement au point de vente est mesuré par deux
dimensions : l'engagement calculé et l'engagement affectif. Chacune de
ces deux dimensions comporte trois items. Les enquêtés sont en
majorité d'accord pour la première dimension ils estiment, pour
65% être tellement habitués à leur point de vente qu'il
leur sera très difficile de ne pas y aller, pour 67% être
attachés à leur boutique et pour 61% avoir le sentiment
d'être particulièrement attaché à leur boutique de
quartier. Contrairement à la première dimension les sondés
sont pour la plupart en désaccord avec les affirmations de la
deuxième dimension. En effet, ils considèrent pour 54,7% contre
l'item J'achèterai dans ce point de vente, même si les prix de
ses produits deviennent plus élevés que ceux des concurrents,
pour toujours 54,7% contre quel que soit le niveau de service
proposé, je ne changerai pas de point de vente et pour 61,7% contre
si les prix de mon point de vente augmentent fortement, je ne changerai pas
mes habitudes de fréquentations
123
Tableau 4.16 : tri à plat
engagement
Dimensions
|
Items
|
Pas d'accord
|
Indifférent
|
D'accord
|
Engagement affectif
|
Je suis tellement habitué(e) à ce point de vente
qu'il me sera très difficile de ne pas y aller
|
28%
|
7%
|
65%
|
Je suis attaché(e) à ce point de vente
|
25,3%
|
7,7%
|
67%
|
J'ai le sentiment d'être particulièrement
attaché à ce point de vente
|
31,7%
|
7,3%
|
61%
|
Engagement calculé
|
J'achèterai dans ce point de vente, même si les prix
de ses produits deviennent plus élevés
que ceux des concurrents
|
54,7%
|
7%
|
48,3%
|
Quel que soit le niveau de service proposé, je ne
changerai pas de point de vente
|
54,7%
|
8,3%
|
37%%
|
Si les prix de mon point de vente augmentent fortement, je ne
changerai pas mes habitudes de fréquentations
|
61,7%
|
5%
|
33,3%
|
Source : données de l'enquête
Les caractéristiques de notre base étant
décrits, nous procéderons aux tests des
hypothèses dans la section qui suit.
125
Section 2 : Tests du modèle et des
hypothèses théoriques
Le test des hypothèses de recherche est le processus par
lequel sont confirmées ou infirmées les hypothèses
préalablement formulées au niveau du cadre théorique de
l'étude. I. Les Tests et interprétation des
résultats
1. Test du modèle
Le test du modèle conceptuel permet de vérifier si
celui-ci présente une qualitéd'ajustement
satisfaisante. Le tableau 4.16 présente les indices d'ajustement.
Tableau 4.17 : indices d'ajustement du
modèle
Chi deux/ ddl = 5
|
RMSEA
|
NFI
|
RFI
|
CFI
|
2,426
|
0,069
|
0,943
|
0,929
|
0,966
|
Source : données de l'enquête
Les paramètres d'ajustement du modèle
présentent des valeurs satisfaisantes. Le Chi deux/ddl a une valeur
inférieure à la valeur usuelle préconisée (< 3).
Le RMSEA également est inférieur à sa valeur de
comparaison (0,08) et puis les NFI, RFI et CFI sont tous supérieur
à 0,9.
Ces critères indiquent donc que le modèle
conceptuel a une bonne qualitéd'ajustement.
Nous allons ainsi passer aux des hypothèses
théorique.
2. Test des hypothèses théorique
Nous présentons dans ce point les résultats de
l'ensemble de nos tests d'hypothèses.
a. Test de l'hypothèse H1 :
multidimensionnelle de la qualité de service Nous rappelons
l'hypothèse H1
H1 : la qualité de
service perçue est un concept multidimensionnel
Les résultats indiquent que la qualité de
service perçue de la boutique est un concept à deux dimensions.
Toutes les conditions nécessaires pour la validation d'une telle
hypothèse sont vérifiées. D'abord, les á de
Cronbach et les Rhôs de Jöreskog qui renseignent sur la
fiabilité des mesures sont bons pour les deux dimensions. En effet, les
alphas sont supérieurs à la norme de 0.6 (0,7697et 0,6520) et les
Rhôs supérieur à 0,8 (0,8987 et 0,858). Ensuite, la
démarche proposer par Fornell et Lacker (1981) nous permet
d'établir la validité convergente et divergente avec des valeurs
supérieures à 0,5 pour chaque dimension. Enfin, les indices
d'ajustement (Chi deux/ddl, RMSEA, GFI, CFI) du modèle de la
qualité de service sont tous bons, donc le modèle présente
une bonne qualité d'ajustement.
Tous les résultats permettant la vérification de
l'hypothèse H1 sont présentés sur le tableau 3.8 (cf.
chapitre 3).
b. Test de l'hypothèse sur la
dimensionnalité de l'engagement :
Nous rappelons l'hypothèse H2 :
H2 : L'engagement à la boutique de quartier est
multidimensionnel
Les résultats issus de l'analyses factorielles
exploratoires indiquent que l'engagement est bidimensionnel avec : l'engagement
affectif et l'engagement calculé. Pour validé cette
hypothèse plusieurs conditions doivent être remplies. Il s'agit
des
127
conditions évoquées ci-dessus avec la
qualité. Nous avons respectivement pour les á de Cronbach 0,8133
et 0,8327 pour l'engagement affectif et l'engagement calculé. Et
concernant les Rhô de Joreskog 0,8334 et 0,83685. Toutes
ces valeurs sont supérieures aux seuils d'acceptabilité (0,6 et
0,8), nous pouvons ainsi affirmer que l'engagement à la boutique de
quartier au Sénégal est bidimensionnel composé de
l'engagement affectif et de l'engagement calculé.
c. Test de l'hypothèse sur le lien entre
qualité de service perçue et engagement
Nous rappelons de l'hypothèse H3:
H3 : La qualité de service perçue
détermine l'engagement à la boutique
Afin de tester cette deuxième hypothèse portant
sur la relation entre la qualité de service et l'engagement, plusieurs
analyses successives seront entreprises. Tout d'aborde, une analyse de la
corrélation entre chaque variable indépendante et la variable
à expliquée sera réalisée. Afin de mesurer le sens
et la force de relation, le coefficient de corrélation de Pearson (r)
sera utilisé. La significativité de la relation sera
vérifiée par le test de t Student, avec une probabilité p
inférieure ou égale à 5%. Ensuite la qualité de
prédiction du modèle sera mesurée par le coefficient de
détermination R2.
Figure 4.1 Modèle structurel de lien entre
qualité de service perçue et engagement
0,30
0,49
Error8
ENGCAL
ACHAL
0,43
0,52
QUAPER ENGAF
0,41
Engaf1
error1
Engaf2
Engaf3
Error2
Error3
Engcal1
Engcal2
Engcal2
Dispo Achal2
Quaer1 Empa1
Error9
Error7
Error4
Error5
Error6
Error11
Dispo Achal1
Quaer2 Empa2
Error10
Error12
Tableau 4.18 : Estimation des paramètres du
modèle
Relation
|
Estimate
|
S.E
|
CR
|
P
|
Qualité du personnel
|
Engagement calculé
|
0,304
|
0,097
|
3,121
|
0,002
|
Achalandage
|
Engagement Calculé
|
0,43
|
0,101
|
4,272
|
****
|
Qualité du personnel
|
Engagement affectif
|
0,519
|
0,076
|
6,789
|
****
|
Engagement calculé
|
Engagement effectif
|
0,407
|
0,059
|
6,948
|
****
|
Source : données de l'enquête
> L'analyse de la corrélation entre les deux
facteurs de la qualité et l'engagement. Les résultats montrent
qu'il existe une relation positive entre chacun des facteurs de la
qualité de service perçue et de l'engagement. Les coefficients de
corrélation sont moindres de 0,519 entre la qualité du personnel
et l'engagement affectif et de 0,304 entre la qualité du personnel
toujours et l'engagement calculé. Concernant les relations entre
l'achalandage et engagement calculé, engagement calculé et
engagement affectif ; les coefficients sont respectivement 0,43 et 0,407. Ces
résultats attestent que la qualité du personnel est plus
corrélée à l'engagement affectif qu'à l'engagement
calculé. Ce dernier étant un peu plus corrélé
à l'achalandage qu'à l'engagement affectif.
129
> La significativité des relations : elle est
étudiée par les statistiques t et p, respectivement la
statistique de Student et la probabilité critique. La probabilité
critique est une mesure de la crédibilité de l'hypothèse
nulle. Elle résume le degré de concordance entre les
données et l'hypothèse nulle. Si la probabilité critique
est inférieure à 5% l'hypothèse alternative (ici H3) est
acceptée. Concernant le ratio de Student, si sa valeur dépasse
1,96, nous concluons que la relation existant est significative. Les
données présentées sur le tableau 4.17 montrent que toutes
les probabilités sont très inférieures à 5%,
également l'ensemble des t de Student sont largement supérieur
à 1,96. Ces résultats permettent d'affirmer que toutes les
relations sont significatives.
D'après l'analyse des coefficients de
corrélation, du t de Student et de la probabilité nous pouvons
affirmer que la qualité de service perçue détermine
l'engagement. Ainsi l'hypothèse H3 est validée.
En somme l'analyse descriptive des données a permis une
première lecture des résultats, avec notamment les
échelles psychométriques pour lesquelles la majorité des
répondants estiment être d'accord sur les items concernant
l'achalandage, la qualité du personnel et l'engagement affectif. Par
contre une part importante des sondés ne sont pas d'accord avec les
items de l'engagement calculé. Ces résultats se sont
confirmés avec le test des hypothèses et du modèle. Tous
les indicateurs sont bons avec des relations significatives, cela nous a permis
de valider l'ensemble de nos hypothèses de recherche.
Ce travail terminé, nous procéderons à
l'interprétation des résultats pour ensuite dégager les
limites de cette recherche.
II. Interprétation des résultats,
contributions et limites
Le point précédent a permis de présenter
les résultats de l'enquêté. Ce présent point propose
l'interprétation de ces résultats afin d'en déduire les
principaux enseignements, limites et voies de recherche.
1. Interprétation des résultats
Dans ce paragraphe, nous nous attèlerons aux
commentaires des résultats empiriques. Rappelons que l'objectif
principal de notre problématique est d'analyser les concepts de
qualité de service perçue et d'engagement à la boutique de
quartier. Notre objet d'étude est appliqué à un cas
particulier de produits : les produits de petit déjeuner. Et c'est dans
cette perspective que nous avons formulé des hypothèses
testés et validés que nous proposons d'interpréter.
a. La qualité de service perçue : un
concept multidimensionnel
La qualité de service est un concept multidimensionnel
avec deux dimensions : la qualité du personnel et l'achalandage. On
constate une forte corrélation entre la qualité du personnel et
la perception de la qualité de service par les clients. Cela entre dans
le cadre de l'interaction du personnel en contact avec le client qui constitue
un élément essentiel pour l'évaluation du service. En
effet, le service étant par nature intangible le client cherche de le
rendre tangible pour pouvoir l'évaluer. Dans cette quête il peut
se fier aux aspects visibles, c'est-à-dire les locaux, l'organisation du
point de vente, le port vestimentaire du vendeur, son physique etc... Comme il
peut se fier à sa courtoisie à sa capacité à
être empathique. L'étude montre que l'évaluation de la
qualité de service perçue de la boutique par les clients se fait
essentiellement sur la qualité du personnel du point de vente (son
amabilité, sa courtoisie...) . Cela se comprend aisément dans la
mesure où on est en Afrique, particulièrement au
Sénégal, où les gens vivent en société avec
beaucoup de chaleur humaine.
Hormis la qualité du personnel qui a une forte
influence sur la qualité de service perçue, la l'achalandage
participe également à l'évaluation de la qualité.
Les clients ont 131
tendance à percevoir les services offerts dans la
boutique comme étant de qualité lorsque les produits dont ils ont
besoin sont toujours disponibles. Ceci peut se justifier par le fait qu'un
produit non disponible dans la boutique pousse le client dans une recherche du
produit en question, une telle recherche engendre des coûts
monétaires ou non monétaires qui vont se déteindre sur
l'évaluation de la qualité de service.
b. L'engagement à la boutique est
multidimensionnel
Nous étions partis avec trois dimensions de
l'engagement : engagement affectif, engagement calculé et engagement
normatif. Le premier considéré comme la volonté
d'entretenir une relation dans le temps avec sa boutique de quartier
basé sur le plaisir issu des liens émotionnels. Le second
consiste en un calcul économique, conçoit donc la relation avec
la boutique comme une nécessité guidée par
l'intérêt. Le troisième est basé sur l'obligation,
il met en jeu des motivations internes sens du devoir et des motivations
externes, les pressions sociales, les normes, les conventions et lois.
Cette dernière dimension de l'engagement n'est pas
vérifiée. En effet, les clients des boutiques de quartier ne se
sentent pas engager de manière normative. Par contre, l'engagement
affectif est très important. Il se traduit par le lien émotionnel
entre le client et sa boutique. Souvent cette dernière est
symbolisée par vendeur, ce qui explique la qualité de la relation
entre l'engagement affectif et la qualité du personnel. L'engagement
affectif est l'aboutissement de l'engagement, celui ci commence par
l'engagement calculé qui n'est rien d'autre qu'un simple calcul
économique. Il est basé sur le fait que la relation avec la
boutique se justifie par les avantages que le client ne peut retrouver
ailleurs. Ou bien par le fait que la rupture avec la boutique engendre des
coûts.
Il est donc établi que l'engagement est d'abord
calculé avant d'être affectif.
c. La qualité de service perçue
détermine l'engagement
Les résultats de la modélisation par les
équations structurelles indiquent une relation causale entre la
qualité de service perçue et l'engagement à la boutique de
quartier. La qualité est formée de deux dimensions : la
qualité du personnel et l'achalandage. Si la première dimension
est à la fois reliée à l'engagement affectif et à
l'engagement calculé. La seconde dimension est par contre reliée
uniquement à l'engagement calculé.
Cette situation montre la réalité du
comportement des consommateurs sénégalais à l'égard
des boutiques de quartier. En effet, un client de la boutique de quartier se
sent, d'abord engagé sur la base de calcul (prix bas, bon niveau de
service proposé) lorsque les produits sont disponibles ou lorsque qu'il
une bonne qualité de personnel, avant d'etre engagé
affectivement. Comme nous l'avons noté plus haut la relation engagement
affectif/qualité du personnel est très significative. Elle se
justifie par le fait que le vendeur étant au front office, il a certes
un rôle opérationnel consistant à vendre, mais il a
également un rôle relationnel nécessaire pour une bonne
qualité de service. Sa capacité à être empathique,
très déterminant pour un engagement affectif du client à
la boutique de quartier à Sénégal, entre dans ce
rôle relationnel.
2. Apports et limites de la recherche
Dans ce paragraphe, nous exposons d'abord des apports tant au
niveau théorique que managérial avant d'aborder les limites et
les voies de recherche futures.
133
a. Apports
Dans ce point nous allons dégager les contributions
théoriques et managériales. i. Sur le plan
théorique
D'un point de vue théorique, cette recherche
présente trois apports. L'application aux boutiques de quartiers au
Sénégal d'une théorie élaborée ailleurs
constitue le premier apport. La mise au point des échelles de mesures de
la qualité de service perçue et de l'engagement en est le
deuxième. Enfin, l'étude des interactions entre les variables de
qualité et d'engagement avec la modélisation par les
équations structurelles contribue à accroître les
connaissances autour de ces concepts.
> Concernant le premier apport, le travail consistait en
partie à appliquer dans la distribution au Sénégal une
théorie élaborée ailleurs. Au vu de l'importance des
boutiques de quartier dans la distribution et la quasi absence de la recherche
dans ce domaine, nous pouvons estimer que l'une des contributions majeure de ce
travail est d'avoir donné des éléments explicatifs du
comportement du consommateur sénégalais envers ces boutiques.
> Pour ce qui est du deuxième apport,
l'élaboration et la validation des échelles de mesures de la
qualité de service et de l'engagement à la boutique de quartier
constituent également une grande contribution sur le plan
théorique. Les résultats issus de la validation des
échelles de la qualité de service perçue des boutiques
permettent de mieux comprendre l'évaluation de la qualité par les
consommateurs aux Sénégal.
> Nos analyses démontrent que plus la qualité
de service de la boutique est perçue positivement plus l'engagement du
client est grand. Nous avons donc montré une relation positive entre la
qualité et l'engagement, laquelle relation présentée par
le modèle montre l'importance de la qualité du personnel.
ii. Au plan managérial
D'un point de vue managérial, deux apports peuvent
également être identifiés. Le premier donne la
possibilité aux vendeurs d'anticiper les priorités à
accorder à leurs boutiques. Le second traite de l'emplacement de la
boutique.
> Cette recherche souligne les conclusions selon lesquelles
les perceptions de la qualité de service augmentent l'engagement des
clients. Nous recommandons donc aux boutiquiers de développer une
qualité service perçue élevée chez leurs clients,
axée essentiellement sur les facteurs « qualité du personnel
» et « achalandage» qui contribuent fortement à
construire un engagement surtout affectif.
> Toutefois, ce travail sur la qualité de service
perçue ne suppose pas de renoncer à d'autres critères.
L'analyse descriptive du questionnaire montre que la proximité de la
boutique est importante pour le choix du client. En effet, la plupart des
clients estime être content de la proximité de leurs boutiques.
Sur une note entre 1 et 10 en fonction de la proximité de la boutique on
a une moyenne de 0.841 et une valeur modale de 10. Donc le décideur a
intérêt à ce que sa boutique soit proche de ses clients. Ce
résultat est parfaitement compréhensible du fait que les
boutiques vendent des produits de consommation courante pour lesquels la
fréquence d'achat est grande et les quantités achetées
faibles souvent.
b. Limites de la recherche
Tout travail de rechercher comporte toujours des limites.
Néanmoins, ces limites n'altèrent en rien la qualité de la
recherche si l'on tient compte des bénéfices acquis et des
ouvertures. Les limites de notre travail consistent à une remise en
cause des méthodes d'analyse et de recueil de données mise en
mises en oeuvre.
135
> L'utilisation des modèles d'équations
structurelles implique que les relations entres les variables du modèle
sont de forme linéaire. Cela veut dire qu'une augmentation de la
qualité de service perçue entraîne automatiquement une
augmentation de l'engagement. Cette situation peut ne pas toujours être
vérifiée. Il peut exister des niveaux pour les quels même
si la qualité augmente, l'engagement reste invariable ou évolue
de façon différente.
> Il se peut qu'il existe un biais dans les
résultats du au recueil de données sur questionnaire. En effet,
comme nous évoluons dans un contexte marqué par un fort taux
d'analphabétisme nous étions obligés de traduire souvent
les questions en wolof. La compréhension du questionnaire dépend
donc de la traduction faite par l'enquêteur et de la capacité de
compréhension et de la volonté du répondant. Ce qui peut
biaiser les réponses.
> La taille du questionnaire constitue également une
limite. Hormis nos variables le questionnaire englobe d'autres concepts de
camarades travaillant comme nous sur la distribution. Mais pour certains sur
des points de vente différents, les libres services pour d'aucuns et les
marchés permanents pour d'autres. Les produits sur lesquels est
appliquée l'étude diffèrent également certains sur
les produits de petit déjeuner et d'autres sur les produits de cuisine.
Tout ceci a rendu le questionnaire excessivement long et fastidieux à
répondre et a probable une influence sur la qualité des
réponses.
> Pour ce qui est des limites liées à
l'analyse, nous n'avons pas inclus les variables sociodémographiques
dans notre modèle. Parmi les raisons qui ont conduit à
l'exclusion volontaire de ces variables nous pouvons retenir :
v' Le fait que la qualité de service comme l'engagement
sont des concepts clés de la chaîne relationnelle. L'engagement
est influencé directement ou indirectement dans la littérature
par la qualité de service, la satisfaction, la confiance et
fidélité. Ces variables renvoyant toutes à la psychologie
du consommateur, nous avons exclus celles
externes à la chaîne relationnelle et
mesuré uniquement l'impact de la qualité de service perçue
sur l'engagement.
v' Le souci de simplification et d'allégement de la
méthode d'analyse en est la seconde raison. Ce choix nous a contraint
à ne pas utiliser l'analyse multi variée qui aurait pu être
pris en compte si nous avions considérer les variables
sociodémographiques.
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