Chapitre 3 : De l'amélioration des
compétences au changement organisationnel
Les établissements et services d'aide par le travail
ont été obligé d'élaborer et de mettre en place les
outils tel que le projet individualisé ou encore le modèle
d'accompagnement personnalisé. Se sont les lois qui se sont
imposées aux structures. L'ESAT-CAT du Val de Lorraine a
développé fortement son soutien 2ème type en
collaborant avec le centre de soutien de SAINT NICOLAS DE PORT. Des structures
bretonnes quant à elles ont totalement changé leurs modes
d'organisation du travail pour permettre aux personnes handicapées au
travail de développer totalement leurs compétences
professionnelles.
Les deux innovations sont opposées dans le sens
où l'une développe les compétences professionnelles et
l'autre surtout les capacités sociales, mais se rapprochent au final
puisqu'elles permettent toutes les deux de rendre la personne handicapée
au travail actrice de son développement quotidien.
Section 1 : L'amélioration des
compétences grâce au centre de soutien.
Les soutiens et activités de second type sont
définis par la circulaire du 8 décembre 1978, cela correspond aux
activités extra-professionnelles. Il peut s'agir d'organisation de
loisirs, d'activités sportives, d'ouverture sur l'extérieur,
d'initiation à la vie quotidienne. Ces activités peuvent
assurément avoir leur importance dans un projet global
d'épanouissement professionnel et social. Ainsi la loi 2005-12 dispose
« que les ESAT mettent en oeuvre ou favorisent l'accès
à des actions d'entretien des connaissances, de maintien des acquis
scolaires et de formations professionnelles, ainsi que des actions
éducatives d'accès à l'autonomie et d'implication dans la
vie sociale, au bénéfice des personnes handicapées qu'ils
accueillent. »
Au-delà du cadre législatif, le personnel
éducatif du centre de formation et de soutien considère que le
maintien et le développement de la vocation médico-sociale des
ESAT représentent un enjeu majeur.
Les ESAT feront difficilement front aux mutations
liées à la concurrence, à l'évolution
démographique s'ils n'anticipent pas sur une véritable politique
de ressource humaine.
L'AEIM dont dépend l'ESAT-CAT du Val de Lorraine, a
fait le choix d'externaliser le soutien deuxième type en dehors des ESAT
pour le confier à une équipe éducative
spécialisée. Le CFS de l'AEIM décline le soutien
deuxième type en deux modes de prise en charge différents. On
repère les sessions de soutien et les sessions à thème.
Les objectifs des sessions de soutiens sont principalement de
consolider les compétences, expérimenter différentes
situations d'apprentissage et faciliter l'accès à l'information
et à l'environnement. Quant aux sessions à thème elles ont
pour objectifs de contribuer à optimiser le projet individuel,
responsabiliser la personne dans ses choix et lui proposer des apprentissages
par des apports théoriques et des mises en situations.
Les sessions à thèmes permettent de couvrir
trois types de demandes. Des demandes individuelles, la personne peut
s'inscrire à seule fin d'enrichissement personnel, pour
développer des connaissances ou des compétences personnelles. On
observe des demandes liées au projet personnalisé, la personne
peut suivre une session à thème en cohérence avec un
projet plus global comme par exemple avoir des informations sur la vie en
appartement.
Les sessions de soutien sont choisies en fonction d'un
événement local, d'un sujet d'actualité ou encore d'un
besoin pressenti par rapport au groupe accueilli. Ces sessions sont notamment
l'occasion pour les stagiaires de confronter leurs point de vue. Ils sont
incités à s'exprimer mais aussi à respecter l'opinion des
autres. C'est également un moyen pour eux d'être confrontés
à de nouvelles expériences, à des situations et des
sollicitations inhabituelles.
Ces deux modes de prises en charges se révèlent
complémentaires dans le sens où les cessions de soutien servent
de laboratoire d'essai pour tester des supports et outils pédagogiques
qui seront développé et affinés en sessions à
thèmes. Elles correspondent à une réalité dans la
mesure où, pour certains travailleurs, la démarche volontaire
d'inscription est un gage de leurs implications. Pour d'autres, la forme du
soutien est plus rassurante car elle offre un cadre préétabli,
tout en laissant une marge d'initiative et de souplesse.
Le soutien deuxième type permet à la personne
d'être considérée dans sa globalité, avec ses
moyens, ses aspirations. L'ensemble de ses préoccupations est pris en
compte et pas seulement sa situation de travailleur.
Concernant le soutien deuxième type qui serait plus
accès sur l'autonomie sociale du travailleur handicapé une
remarque peut être abordée. La circulaire 60 AS de 1978 bien
qu'innovatrice et toujours actualisée, comprend des limites. Elle ne
fait que proposer des activités sans y adjoindre une exigence
d'objectif, de telle sorte que les ESAT peuvent parfaitement s'y conformer par
des activités purement occupationnelles. Ce manque d'exigence autorise
absolument tout. Aussi il est à supposer que, dans les meilleurs des cas
seulement, les actions de soutien deuxième type peuvent
assurément avoir leur importance dans un projet global
d'épanouissement professionnel et social.
Dans ce contexte, l'AEIM s'est montrée
particulièrement ambitieuse en créant dès 1984 le foyer
d'hébergement et de soutien, doté d'objectifs, de moyens et de
personnel spécialisé.
D'autres structures ont innovés pour la reconnaissance
des compétences des travailleurs handicapés mais cette fois ci
dans le domaine de l'organisation du travail au sein même du milieu
protégé.
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