Section 3 Des parcours qualifiants et
professionnalisants : un long chemin à parcourir
En milieu ordinaire les moyens de reconnaissance des
compétences des travailleurs sont vastes et multiples. En ce qui
concerne le milieu protégé les choses s'avèrent
différentes et complexes. Ainsi la loi de modernisation sociale de 2002
introduit la validation des acquis de l'expérience :
« Toute personne engagée dans la vie active est en droit de
faire valider les acquis de son expérience, notamment professionnelle,
en vue de l'acquisition d'un diplôme, d'un titre, à
finalité professionnelle, ou d'un certificat de qualification figurant
sur une liste établie par la commission paritaire nationale de l'emploi,
d'une branche professionnelle, enregistrés dans le répertoire
national des certifications professionnelles »
La caractéristique des travailleurs handicapés
est d'exercer un métier depuis plusieurs années, mais de ne pas
disposer de titre reconnaissant leurs compétences, leurs
expériences, et les formations auxquelles ils ont participé.
C'est pourquoi la loi du 11 février 2005 à insérer la
validation des acquis de l'expérience pour les travailleurs
handicapés. Cela va leur permettre de se faire reconnaître au sein
de la société et d'affirmer leurs compétences au sein des
structures qui les accueillent. La loi fournie alors peut être un
soubassement de départ qui permettrait au travailleur handicapé
en milieu protéger d'obtenir un parcours qualifiants et
professionnalisant.
Il faut que les adultes handicapés puissent se
réaliser dans une démarche de positionnement.
Il faut qu'ils acquièrent de l'expérience en
entrant dans des situations ordinaires de travail, cela peut passer par des
stages en entreprises ordinaires ou bien comme on l'a vu, par la
mobilité entre les différentes structures, et par le
développement des formations professionnelles. Il faut bien entendu
rester dans un contexte de volontariat et proposer ces actions à des
personnes dont les capacités permettent de telles démarches.
D'après le témoignage d'adultes
handicapés ayant bénéficié de cette action, le
processus d'accompagnement dans la reconnaissance des acquis et la construction
des reconnaissances professionnelles leurs permets de faire des choix, de
prendre des décisions pour leur avenir et aussi de se trouver acteur de
leur parcours professionnel.
Hélas ce dispositif pour amener les adultes
handicapés à obtenir un parcours qualifiant ou du moins
professionnalisant, est loin d'être mis en place dans toutes les
structures de travail protégé. Certains auteurs comme A.BLANC
estiment, que cela peut être du au fait que mettre en place une telle
démarche, que se soit les parcours qualifiants ou encore la formation
professionnelle, suppose du temps, de l'argent, et l'improductivité des
personnes concernées, et ce pour des résultats probablement
aléatoires car les capacités d'apprentissage des personnes
handicapées sont bien souvent limitées.
Cette pensée évoque un sous entendu, le
problème principal des ESAT, qui est de trouver un équilibre
entre leurs fonctions de soutien et d'accompagnement de la personne
handicapée et le maintien économique de la structure au sein de
marché concurrentiel. Il faut prendre en compte également le
contexte économique de la structure. Ainsi le tissu social en Lorraine
force les structures de types ESAT comme les autres d'ailleurs, à
être de plus en plus performants pour acquérir des nouveaux
marchés et cela laisse peu de temps parfois pour mettre en place les
différents types d'actions développées ci-dessus.
Pour que l'adulte handicapé puisse accéder
à des parcours qualifiants, professionnalisant ou même certifiant
(pour ce qui est de l'ESAT de SENS), et par là même se rendre
acteur de sa vie professionnelle et même sociale, puisque les formations
ne sont pas que des actions professionnelles, elles possèdent aussi des
volets de développement de l'autonomie, il faut que les structures dans
lesquelles ils sont accueillis s'engagent dans ce type de démarche et
trouve de l'assurance dans l'accompagnement et le suivi de l'individu qu'ils
accueillent.
La mise en place de ces parcours permettraient aux structures
et donc aux travailleurs handicapés, de développer de nouvelles
possibilités pour faire évoluer ou maintenir les capacités
professionnelles et sociales des bénéficiaires.
Certaines structures de travail protégé sont
innovatrices dans ce domaine, que se soit les ESAT de Bretagne pour mettre en
place de nouveaux types d'organisations ou l'ESAT du Val de Lorraine qui permet
l'élaboration d'un soutien deuxième type.
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