II. Partenariats privés et médias :
1. Partenariats privés : sponsoring et parrainage
:
Le sponsoring est un nouveau mode de financement auquel ont
recours les associations sportives afin d'en tirer le maximum d'avantages
financiers ou en nature.
En effet, le contrat de sponsoring peut comporter des aides
financières comme il peut contenir des prises en charge totales ou
partielles de quelques dépenses, telles que :
y' Les stages en Tunisie ou à l'étranger ;
y' La fourniture de matériel et équipement sportif
(bus, terrain, local, mobiliers).
En contrepartie de ces aides, l'entreprise privée
insère le plus souvent son nom, logo ou affiche dans :
y' Le stade, sur une banderole ou une affiche ;
y' Les tenues des athlètes ;
y' Les billets d'accès au stade.
La société peut également parrainer
l'association au cours d'une période déterminée, dans une
compétition sportive locale ou internationale, un stage de
préparation ou bien lors de l'organisation d'un gala.
Cependant, ce moyen de financement est surtout tributaire de
l'importance du club sportif et de sa notoriété, ainsi que des
résultats sportifs réalisés. La présence des
médias et notamment la télévision stimule l'intervention
des sponsors dans la vie sportive.
Espérant réaliser un contrat de sponsoring
important et, répondant aux objectifs du comité directeur,
l'association doit pouvoir s'entretenir avec une société qui va
financer une partie de son activité en contre partie de la satisfaction
d'un élément essentiel : le résultat.
En effet, plus l'association sportive réussit dans les
manifestations locales et internationales, plus elle attire de spectateurs et
par conséquent les médias.
2. Les médias :
La télévision est devenue depuis quelques
années un organisme qui finance le sport grâce aux droits de
retransmission qu'elle verse annuellement contre la programmation des matchs de
football.
A titre d'exemple, En France, la chaîne cryptée
Canal + a proposé à la ligue de football professionnel une somme
annuelle de 480 millions d'euros pour bénéficier de
l'exclusivité des droits de retransmission des matchs du championnat de
football de ligue 1 pour les saisons 2004 à 2007.
En Tunisie c'est la fédération tunisienne du
football qui négocie avec les médias le montant des droits de
retransmission annuel.
L'accord établi entre l'Etablissement de la Radio et de
la Télévision Tunisienne (E.R.T.T.) et l'Agence Nationale de la
Production Audiovisuelle (A.N.P.A.) d'une part, et la Fédération
Tunisienne de Football d'autre part fait état d'une somme forfaitaire de
2 Millions de Dinars octroyée annuellement par l'E.R.T.T. en contre
partie des retransmissions télévisées des rencontres
relevant de la fédération tunisienne du football (Equipes
nationales à domicile, championnat et coupe de Tunisie).
Parallèlement à cette somme, l'E.R.T.T. verse
une partie des recettes publicitaires et de parrainage provenant de la
diffusion des spots publicitaires lors des retransmissions des rencontres.
Or, d'après ladite convention, seule l'A.N.P.A. est
habilitée à négocier toute convention de spots
publicitaires avant, pendant et après toutes les rencontres. Cette
situation monopolistique implique que l'A.N.P.A. ne démarche pas les
annonceurs mais attend leurs demandes, ce qui pourrait entraîner un
manque à gagner important pour la télévision, et par
conséquent pour les clubs sportifs.
De ce qui précède, nous pourrons affirmer qu'en
dépit de la progression des recettes (vente de billets, sponsors
privés et publics), le sport professionnel serait, sans les droits
versés par les télévisions, condamné au
déficit.
III. Recettes propres à l'association sportive
:
Outre les subventions et les produits du sponsoring, les
revenus dont bénéficie l'association renferment les cotisations,
les ventes de billets et les recettes diverses réalisées lors
d'une manifestation spéciale.
De même que le sponsoring, ces recettes
obéissent aux performances du club et du niveau de sa réussite
dans les diverses compétitions. Elles proviennent directement des
spectateurs qui conditionnent tout ce commerce avec les résultats
réalisés par le club. Pour garantir un niveau de recettes
satisfaisant, l'association doit réaliser de bons résultats,
atteindre des classements honorables et surtout veiller à multiplier les
réussites.
En Tunisie, on a préconisé une nouvelle source
de revenu pour nos clubs sportifs : c'est le merchandising. Il s'agit au fait
de la vente de divers produits dérivés tels que les teeshirts et
les gadgets.
IV. Les difficultés rencontrées lors de
l'estimation des budgets :
Le budget est un outil primordial dans la gestion des
associations. Il sert au pilotage, à la gestion et au contrôle du
fonctionnement.
1. Budget d'investissement :
Le budget d'investissement renferme les projections
établies par l'association sportive pour l'acquisition de valeurs
immobilisées enrichissant son patrimoine.
"Il s'appuie notamment sur :
y' Les décisions d'investissement engageant le futur d'une
manière durable au delà
de la seule dépense d'investissement ponctuelle.
y' Les conditions de financement (fonds propres, subventions,
emprunts..) ainsi
que les coûts de fonctionnement induits (entretien, besoin
en personnel...) qui doivent être intégrés dans le budget
de dépenses."5
Le budget d'investissement fait apparaître en ressources
:
y' Les subventions d'investissement ;
y' La capacité d'auto- financement et les fonds propres
;
y' Les emprunts contractés ;
y' Les dons affectés aux investissements ;
y' Les cessions d'immobilisations.
Dans les emplois figurent :
y' Les acquisitions d'immobilisations ;
y' Les remboursements d'emprunts.
Pour financer les éventuels investissements, le club
sportif se trouve souvent contraint de recourir aux collectivités
locales et aux sociétés privées qui ne peuvent pas
à elles seules, supporter tous les frais. Dans ce cas, une autre source
de financement pourrait être envisagée, ce sont les crédits
bancaires à moyen et à long terme. Cependant, les banques sont
réticentes d'octroyer un crédit en l'absence d'une garantie
réelle en contre partie, et se contentent d'accorder des
facilités de caisse.
Dans ce cas, les clubs sportifs se voient contraints soit
à abandonner le projet, soit à le financer par des crédits
à court terme matérialisés par des découverts, ce
qui contribue à détériorer leur trésorerie.
2. Budget de trésorerie :
Le budget de trésorerie a pour objet de prévoir les
dates et montants des engagements à honorer, ainsi que les fonds
à recevoir afin que l'association ne soit pas à court de
liquidités.
Pour établir un budget de trésorerie, il
faudrait réunir toutes les informations relatives aux recettes et aux
dépenses. L'établissement du budget de trésorerie se base
sur la transformation des charges et des produits en flux monétaires,
compte tenu évidemment des
5 Ordre des Experts Comptables Français :
Associations : les missions de l'expert comptable. Editions Experts Comptables
Média ECM 1997
décalages de règlements et en s'assurant du
rattachement à l'exploitation et au budget de l'exercice
précédent.
Les prévisions devraient être mensuelles afin de
pouvoir cerner les écarts dégagés et d'apporter les
solutions nécessaires.
Il est à noter cependant que la prévision des
recettes au sein d'un club sportif est tributaire de plusieurs facteurs :
y' Les recettes sont parfois constituées de subventions de
l'Etat qui sont difficiles à
prévoir aussi bien au niveau du montant qu'au niveau de la
date de versement ;
y' La collecte et la reprise des dons et des cotisations ne sont
pas toujours
garanties ;
y' Les recettes des manifestations sportives dépendent des
résultats qui peuvent
affecter les prévisions soit en hausse ou en baisse.
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