Dans le souci de permettre aux populations riveraines d'avoir
accès au bois énergie et aux autres ressources naturelles de la
RBP, il a été prévu deux zones : la Zone d'Exploitation
des Ressources (ZER) et la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC).
Dans la ZER les activités de pêche
traditionnelle, d'apiculture, de cueillette (Bois de feu, néré,
karité, plantes médicinales, légumes sauvages) sont
autorisées. L'accès à ces ressources par les riverains est
subordonné à l'obtention d'une autorisation de l'AVIGREF
après que ce dernier a soumis la demande au CENAGREF et a eu son accord.
Le CENAGREF après avoir jugé de la pertinence de la demande et
s'être convaincu de son impact non négatif sur la réserve
autorise l'activité. Au jour de collecte, le demandeur suivi d'un membre
de l'AVIGREF et d'un agent du CENAGREF, va effectuer son activité. La
présence de l'agent permet d'éviter que le demandeur profitant de
l'autorisation n'exploite d'autres ressources. Vu la lourdeur du processus et
connaissant la lenteur qui caractérise nos administrations, il est
prévu que si au bout d'une semaine le demandeur n'avait pas
l'autorisation ou l'interdiction du CENAGREF, il pourrait
pénétrer dans la ZER pour exploiter la ressource qu'il visait.
S'il était surpris par les actions de surveillance, la date de la
demande lui servirait de justification.
Les exploitants du bois énergie ne sont toujours pas
informés du processus (37% des chefs cuisine des ménages
enquêtés) et lorsqu'ils le sont, ils le trouvent trop
contraignant. Encadré 4 : Plaintes d'une collectrice de
Séponga
Pour aller chercher du bois à vendre le lendemain au
marché, devrait-on faire une demande une semaine à l'avance et
attendre la disponibilité des agents du CENAGREF ? et pourquoi ? pour
seulement 250FCFA. Y a-t-il suffisamment d'agents pour nous suivre toutes ?
Source : Enquêtes terrains
juillet-octobre 2007
Dans la ZOC, les activités de collecte sont libres,
gratuites et illimitées. Bien que plusieurs ménages exploitent le
bois énergie dans la RBP, aucune demande jusqu'à ce jour n'a
été faite. Les AVIGREF se disent ne pas être
disposées non plus à le leur donner. Pour elles, il y aurait
suffisamment de bois dans la ZOC pour satisfaire les besoins en combustible des
ménages.
La seconde raison qu'elles évoquent est le genre des
exploitants. Ce sont essentiellement des femmes et des enfants et pour eux
l'activité de collecte n'est pas préjudiciable à la RBP. A
la question « quel est le sort réservé aux femmes
lorsqu'elles sont surprises dans la ZER sans permission ? », elles
répondent qu'il serait inutile d'emprisonner une femme pour du bois.
Elles ne cherchent pas autre chose. Mais s'il s'était agi d'un homme, un
autre sort lui serait réservé.
Pour elles enfm, les femmes participent peu aux actions des
AVIGREF. Elles ne sont donc pas informées de tout ce qui s'y passe et ne
devraient pas être blâmées à cause de leur ignorance.
La gestion des AVIGREF se doit d'être une gestion plus humaine à
l'opposé de ce que faisaient les agents forestiers. Elle doit être
plus tolérante.
Plus tolérante oui mais combien de tolérance est
permise ? La non participation aux actions des AVIGREF peut-elle être une
raison pour violer les règles de gestion ?