FACULTÉ DES SCIENCES AGRONOMIQUES
* * *
7
* * *
DEPARTEMENT D'ECONOMIE, DE SOCIO-ANTHROPOLOGIE ET DE
COMMUNICATION POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL
des ménages riverains
|
de la Réserve de Biosphère de la Pendjari
(RBP)
|
Thèse pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome Option : Economie, Socio-Anthropologie et
Communication
Présentée et soutenue par :
Abdelaziz LAWANI
THEME : Contribution du Bois Energie aux moyens
d'existence durables
Le 19 Décembre 2007 =S
Superviseur: Dr. Ir. Rigobert C.
TOSSOU
Composition du Jury
Président: Dr. Ir. Roch L. MONGBO
Rapporteur : Dr. Ir. Rigobert C. TOSSOU
Examinateur : Dr. Ir. Anselme ADEGBIDI
Examinateur: Dr. Sylvain ZOHOUN
FACULTY OF AGRONOMICS SCIENCES
* * *
DEPARTMENT OF ECONOMY, SOCIO-ANTHROPOLOGY AND
COMMUNICATION FOR RURAL DEVELOPMENT
* * *
TOPIC: Contribution of Wood Energy to sustainable
Iivelihood of the riverside households of the Biosphere Reserve of Pendjari
(BRP)
Thesis submitted for the requirement of Ingenior Agronome
degree Option: Economy, socio-Anthropology and communication
Presented and defended by
Abdelaziz LAWANI
December, 19th 2007 SupetViSOn
Dr. Ir. Rigobert C. TOSSOU
Jury composition
Chairman: Dr. Ir. Roch L. MONGBO Reporter: Dr. Ir.
Rigobert C. TOSSOU Examinator: Dr. Ir. Anselme ADEGBIDI Examinator: Dr. Sylvain
ZOHOUN
* * *
Je soussigné Dr. Ir. Roch L. MONGBO,
Maître-Assistant des Universités du CAMES, Enseignant-chercheur au
Département d'Economie, de Socio-Anthropologie et de Communication pour
le développement rural à la Faculté des Sciences
Agronomiques de l'Université d'Abomey--Calavi (DESAC/FSA/UAC), atteste
que l'étudiant Abdelaziz LAWANI a effectivement tenu compte des
corrections qui lui ont été faites lors de sa soutenance de
thèse pour l'amélioration de la qualité du travail.
Pour cela, il est autorisé à déposer la
version finale de sa thèse en vue de l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome.
Le Président du Jury,
Dr. ir. Roch L. MONGBO
Agro- Socio-Anthropologue, Maître-Assistant des
Universités du CAMES Enseignant chercheur au DESAC /FSA/UAC
Je certifie que ce travail a été
réalisé par Abdelaziz LAWANI du Département d'Economie, de
Socio-Anthropologie et de Communication pour le développement rural
(DESAC) à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey --Calavi (UAC) sous ma supervision.
Le Superviseur,
Dr. ir. Rigobert C. TOSSOU
Agro- sociologue, Maître-Assistant des
Universités du CAMES Enseignant chercheur au DESAC /FSA/UAC
«Plus nous prenons conscience dé Ca
capacité dés forêts &atténuer Ces risques et
dé renforcer Ca sécurité, et dé Ceur rôle
complémentaire à une vaste gamme dé moyens
&existence ruraux, plus nous comprenons Ca nature fondamentale dé
Ca dépendance dés pauvres à Ceur égard
»
She_pherc4 g., .ArnoC cC J.1.34. et Bass, S. 1999.
Forests andsustainabCe livelihood..
Contribution au_processus d'examen de Ca foresterie.
Banque mcmcCia.
DEDICACT
* * *
Je dédie cette oeuvre
Mon père
.L.1.147.1...111 S. Josepfi, lui qui nous a élevés
dans
l'honneur et la dignité. Qu'il reçoive ce
travail en signe de mon amour, de ma plus profonde admiration et de la
fierté que j'éprouve d'être son fils.
yiMa mère
Marie-MadeCeine itIOUTIZOILNYI, elle qui a
sacrifié toute sa vie pour que nous soyons. Que ce
travail soit pour elle le gage de mon sincère amour et de ma
reconnaissance infinie pour ses nombreuses privations consenties.
Mes frères et soeurs :
yCCiass & Ismaï4 SouCiath &
Raïssath,
pour le soutien et l'indulgence dont ils ont toujours fait
preuve à mon égard. Qu'ils trouvent ici le signe d'un amour
fraternel.
La mémoire de notre cher et
regretté camarade Brice DANDREDJR03-101IN qui nous a
prématurément quittés au
cours de notre première année de formation. Que
Dieu lui accorde le repos éternel.
REW/ ERCIEW/ ETPTS
* * *
La présente étude n'aurait pas connu un
aboutissement heureux sans la contribution et le soutien de plusieurs
personnes.
Nous voudrions saisir cette occasion pour adresser nos
sincères remerciements :
Au Docteur Ingénieur Rigobert C. TOSSOU.
Vous avez accepté, malgré vos multiples charges et
occupations de nous orienter et de nous guider tout au long de la
réalisation de ce travail. Vos qualités professionnelles,
humaines et morales se passent aujourd'hui de commentaires. Vous demeurez pour
nous un exemple à suivre car, très tôt vous nous avez fait
aimer cette noble science qu'est l'agronomie. Votre amour du travail bien fait,
votre rigueur méthodologique et scientifique nous ont permis de conduire
avec détermination cette étude dont les résultats sont ici
présentés. A travers vous, nous nous sommes forgé une
devise : "Rigueur, Equité et Travail bien fait".
Au Professeur Docteur Ingénieur Brice SINSIN.
En dépit de vos lourdes tâches professionnelles et
administratives, vous avez accepté co-superviser ce travail. Vous nous
avez toujours étonné par votre inépuisable dynamisme,
votre constante amabilité, votre grande simplicité et votre souci
de rigueur scientifique. Vous nous avez fait grand honneur en nous confiant ce
travail qui semblait à priori simple. Nous l'avons accepté sans
coercition. Nous avons découvert la richesse du sujet. Permettez-nous de
vous présenter tous nos hommages et notre profonde gratitude.
Au Docteur Ingénieur Roch L. MONGBO.
Nous ne vous remercierons jamais assez pour l'enseignement si
éclairé que vous nous avez dispensé et pour les nombreuses
occasions que vous nous avez offertes à travers votre centre le CEBEDES
de parfaire notre formation. Votre savoir et savoir-faire forcent l'admiration.
C'est l'occasion pour nous de vous exprimer notre sincère reconnaissance
pour tout ce que nous vous devons : Hommage respectueux.
Au Docteur Ingénieur Houinsou DEDEHOUANOU.
Vous nous avez toujours marqué par votre simplicité et
votre constante disponibilité sans condition. Vous nous avez fourni de
la documentation et donné des conseils et suggestions qui nous ont
été d'un grand secours tant pour cette étude que durant
notre cursus à la FSA. Nombreuses sont vos qualités mais
connaissant votre profonde modestie, nous préférons nous en tenir
là. Soyez assuré toutefois de notre profond attachement à
vous et de nos remerciements.
Au Projet BIOTA pour avoir financé la
réalisation de cette recherche.
Au Docteur Ingénieur Afio ZANNOU. Vous
n'avez pas lésiné sur votre temps, combien précieux, pour
vous pencher sur ce travail. Votre contribution à la réalisation
de ce travail est inoubliable. Je vous dis infiniment merci et que Dieu vous
bénisse.
A tous nos Enseignants de la maternelle au
supérieur. Nous sommes fier d'avoir été
formé par vous. Aujourd'hui où la jeunesse est en quête de
modèles à suivre, vous avez constitué pour nous des
exemples de probité morale auxquels nous nous réfèrerons
à coup sûr dans l'exercice de notre métier. Nous tenons
particulièrement à remercier les professeurs AHO Nestor,
ATACHI S. Pierre, HOUNHOUIGAN D. Joseph, GANGLO C. Jean, BABADANKPODJI
Pascaline, BIAOU Gauthier, ADEGBIDI Anselme, le maître
DA- CRUZ Emmanuel, le directeur AFIOME Pierre
et la directrice GBANHOUN Josephine Nous ne saurions
vous dire ici toutes les qualités que notre coeur admire en vous.
Veuillez trouver en ces quelques mots l'expression de notre profonde
gratitude.
A tous les responsables du CENAGREF
particulièrement A Ingénieur Master of Science
TEHOU C. Aristide Chef service écologie de la RBP pour vos
précieux conseils qui nous ont permis d'orienter ce travail suivant les
objectifs du projet BIOTA et pour avoir facilité notre
intégration dans les terroirs riverains de la RBP.
Aux Ingénieurs Agronomes Souléïmane
ADEKAMBI et Djalalou-Dine ARINLOYE, Au Géographe Patrice C. ATTINGBE,
nous restons sensibles à votre disponibilité. Merci pour
tout.
Au personnel administratif de la FSA, nos
remerciements pour le dévouement avec lequel vous avez participé
à notre formation et à notre éducation.
A la famille AHOHUENDO, pour avoir lu la
version préliminaire de ce mémoire et pour nous avoir
apporté des commentaires fort pertinents. Nous vous en sommes infiniment
reconnaissant.
Aux populations des villages riverains de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari et à nos guides
pour leur disponibilité permanente et leur collaboration qui a
permis la faisabilité de cette étude. Vous nous avez accueilli,
nourri, hébergé et sacrifié de votre temps de jour comme
de nuit. Infiniment merci.
A tous les camarades de la 31ème promotion de
la FSA, particulièrement à Hubert DOSSOU-YOVO,
Johanes AGBAHEY, Maximilien WEKE, Judicaël AHOUEYA, Sauliou MAZU, Roland
ASSOGBA, Clément SEWADE, Joël DAYE-LOFFA, Norliette ZOSSOU,
Moussabihatou SALOUFOU pour les bons et difficiles moments
passés ensemble.
resumé
* * *
La forêt est un capital naturel important. Par le
passé, les efforts de développement ont été
essentiellement axés sur le renforcement du capital naturel, sans
veiller à son interaction avec d'autres biens dans les moyens
d'existence des populations, en particulier des pauvres. Aujourd'hui, il est
communément admis que les populations riveraines des forêts,
surtout les pauvres, en dépendent pour leur survie. Ces forêts
offrent non seulement une source directe d'aliments, mais aussi la
possibilité de créer des emplois et des revenus. On comprend donc
pourquoi de plus en plus de gens s'intéressent à la contribution
des Produits Forestiers Autres que le Bois (PFAB) à la réduction
de la pauvreté.
La présente étude intitulée «
Contribution du bois énergie aux moyens d'existence durables des
ménages Riverains de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari (RBP) » examine les différentes façons dont un
PFAB particulier, le bois énergie, aide à réduire la
vulnérabilité des ménages en contribuant à
créer des occasions de revenus. Premièrement, l'étude se
concentre sur l'importance du revenu issu de l'exploitation de ce produit dans
le revenu des ménages et l'impact de cette exploitation aussi bien sur
le bien-être des ménages que sur le capital naturel que constitue
la RBP. Elle teste un modèle théorique développé
par Carney (1998) : l'Approche par les Moyens d'Existence Durables (AMED).
Deuxièmement, les déterminants de la dépendance des
populations à l'égard du bois énergie ont
été analysés en utilisant une approche descriptive et en
ayant recours à un modèle économétrique : le
modèle Tobit. Enfin, elle s'est intéressée aux
déterminants de la gestion durable de la RBP.
Après avoir effectué une enquête
auprès de 120 ménages issus de huit villages, organisé 21
focus group, interrogé 30 consommateurs et 120 producteurs de bois
énergie et commerçants, on a pu démontrer qu'à
l'instar des Produits Forestiers Autres que le Bois, le bois énergie est
loin d'être un produit marginal dans le revenu des ménages. Avec
un revenu moyen annuel de 69.795,83 FCFA, il procure plus de revenus que le
sorgho, le mil, le manioc et l'arachide, et à lui seul, contribue plus
au revenu du ménage que le soja, le niébé et le voandzou
réunis. Aussi, le revenu issu de ce PFAB est-il souvent utilisé
pour obtenir des intrants pour d'autres activités qui contribuent aux
moyens d'existence : l'achat de semences, l'embauche de main-d'oeuvre pour
l'agriculture ou la création d'un fonds de roulement pour les
activités commerciales. Ce revenu contribue aussi aux dépenses de
santé, de scolarisation, d'habillement, de nutrition, de dons, de
cérémonies etc. Bref, sa contribution aux moyens d'existence est
importante, riche et diversifiée. Mais, compte tenu des pratiques
actuelles,
cette contribution n'est pas durable à long terme. En
effet, puisque le bois est considéré comme un
élément du capital, la limite de la zone de coupe est
repoussée au-delà de la Zone d'Occupation Contrôlée,
et dans certains cas, jusqu'au-delà de la Zone d'Exploitation des
Ressources, à la recherche d'essences plus résistantes, en vue
d'une plus longue conservation et des bois de bonne qualité pour la
commercialisation. Les quantités consommées deviennent de plus en
plus importantes du fait de l'augmentation de la population, et de
l'utilisation des foyers à trois pierres peu économique en
énergie. Si rien n'est entrepris, dans quinze ans, les populations
riveraines de la RBP commenceront à connaître des problèmes
de crise d'énergie.
Les facteurs tels que la taille du ménage, le niveau de
prospérité et le revenu du ménage hors bois énergie
expliquent la dépendance des ménages vis-à-vis de ce
produit. Aussi, la pauvreté empêche-t-elle les ménages
à participer aux actions de gestion de la RBP. Enfin, la prise en compte
des savoirs endogènes, des traditions et la participation effective des
populations locales contribueront à la conservation de cette ressource
pour les générations futures, car le choix des essences
combustibles est influencé par ces normes et traditions.
L'étude débouche sur une suggestion principale :
la création d'un marché de bois énergie, pour renforcer la
contribution de ce PFAB aux moyens d'existence durables des populations
riveraines de la RBP et renforcer leur participation à sa gestion.
Mots clés : Moyens d'existence durables, bois
énergie, Pauvreté, Participation, Ménages riverains,
Réserve de Biosphère de la Pendjari
abstract
* * *
Forest is an important natural asset. Formerly, development
efforts had, fundamentally, been focused on the strengthening of this natural
capital, without thinking about its interaction with others goods in
populations' livelihood peculiarly the poor one. Nowadays, it is commonly
recognized that riverside's populations, especially poor, depend on the forest
for their survival. These forests offer, not only a direct food access, but
also the possibility to create employments and incomes. We can understand why
more and more people are interested in the contribution of Non Timber Forest
Products (NTFP) to poverty reduction.
The actual study titled "Contribution of wood energy to
sustainable livelihood of the riverside households of the Biosphere Reserve of
Pendjari (BRP)" examined the different ways used by a specific NTFP, the
wood energy, help to reduce households' vulnerability by contributing to create
earning opportunities. Firstly, the study has emphasized on the importance of
the income generated by exploitation of such a product in the households'
income and the impact of that exploitation on the welfare of the households as
well as natural asset that the BRP represents. The study tests a theorical
framework developed by Carney (1998): The Sustainable Livelihood Analysis
(SLA). Secondly, the explanatory factors of populations' dependence on wood
energy has been analysed through a descriptive approach and by an econometric
model: Tobit model. Finally the research has interested in determinants of the
sustainable management of the BRP.
After carrying out a survey which take into account 120
households of 8 villages, organized 21 focus groups, interrogated 30 consumers
and 120 collectors and sellers, we have succeeded to show that like NWFP, wood
energy is far from being a marginal product in the households' incomes. With a
mean income of 69.795,83 FCFA per year, it generates more incomes than sorghum,
millet, cassava and peanut; and for it own, contributes more to the annual
household income than soya bean, cowpea and voandzou taken as a whole. Besides,
the income generated by this NTFP is used to get some inputs for others
activities which contribute to the livelihood such as seeds purchase,
agricultural wage cost support or the creation of funds for others trading
activities. This income help to support also the basic needs such as health
care, school fees, nutrition, dressing but also necessities such as ceremonies
and gifts etc. All in all, its contribution to livelihood is important rich and
diversified. But because of the current practices, that contribution is not
sustainable. As a malter of fact, as wood energy is taken as an element of the
natural asset like livestock, the
limit of the cutting off zone goes beyond the Control
Occupation Zone (ZOC) and in some cases, beyond the Resources' Exploitation
Zone (ZER) in search of resistant specimens on the purpose of a better and long
conservation and a good wood energy for commercialization. Quantities used
become more and more important due to the increase of the population, and if
nothing is done in fifteen years population will be facing real problems of
energy crisis.
Factors such as the size of the household, the level of
poverty, the income of household minus income derived from wood energy explain
the dependence of households regarding this product. Moreover, taking into
account of indigenous knowledge, tradition and the effective participation of
local communities would enforce the conservation of this resource for futures
generations because the choice of combustibles is influenced by certains norms
and traditions.
Lastly, the essential suggestion of our study is to create a
market of wood energy in order to increase its contribution to the sustainable
livelihood of the Biosphere Reserve of Pendjari residents' household and
enforce their participation to the management of this reserve.
Key words: Sustainable livelihood, Wood energy,
Poverty, Participation, Riverside household, Biosphere Reserve of Pendjari
LISTE DES l'ABLEAUX
* * *
Tableau I- Structure de l'échantillon
32
Tableau II : Noms, types, codes,
modalités et signes attendus des coefficients des
variables explicatives du modèle Tobit 42
Tableau III : Outils d'analyse en fonction des
hypothèses à tester 44
Tableau IV- Evolution de la population dans la
zone d'étude 52
Tableau V : Résultats du classement selon
le niveau de prospérité des ménages étudiés
55 Tableau VI: Résultats de la typologie des
ménages enquêtés selon les variables
discriminantes retenues par les personnes ressources 56
Tableau VII- Taille des ménages,
âge et sexe des chefs ménage selon leur niveau de
prospérité 59
Tableau VIII: Niveau d'instruction des chefs
ménage, selon leur niveau de
prospérité. 60
Tableau IX- Classement
préférentiel des espèces utilisées comme bois de
feu par village d'étude 69
Tableau X : Classement des espèces les
plus préférées comme combustible dans la zone
d'étude
selon leur rang moyen donné par le test de W Kendall
70 Tableau XI : Test de concordance W de Kendall entre les
rangs de classement des espèces les plus
préférées comme combustible ligneux dans la
zone d'étude 70 Tableau XII - Marges et Charges de
commercialisation des producteurs de BE et des collecteurs-
grossistes-détaillantes 81 Tableau XIII-
Part (en %) du prix au consommateur perçu par chaque acteur
selon le circuit
considéré 81 Tableau XIV-
Résultats du test t de Student pour la comparaison de moyenne
entre la part
du prix payé par le consommateur reçu par chaque
acteur du circuit court 82 Tableau XV : Composition du
revenu tiré de l'exploitation du bois énergie selon le
niveau de prospérité des ménages
enquêtés 85 Tableau XVI : Comparaison du
revenu issu du bois énergie entre les ménages riverains
de la RBP selon leur niveau de prospérité 86
Tableau XVII- Contribution du bois
énergie au bien-être des ménages enquêtés
88
Tableau XVIII : Déterminants de la
dépendance des ménages riverains de la RBP vis-à-vis
du bois énergie 104
Tableau XIX : Effectif des exploitants du bois
énergie selon leur niveau d'instruction 105
Tableau XX : Niveau de participation des chefs
ménage enquêtés en fonction de leur niveau de
prospérité 112 Tableau XXI :
Espèces interdites comme bois énergie et raison de leur
interdiction dans les
villages d'étude 117
LISE DES FIGURES
* * *
Figure 1 : Cadre théorique d'analyse :
les moyens d'existences durables. 20
Figure 2 : Localisation de la Réserve de
la Pendjari au Bénin 48
Figure 3: Carte de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari 49
Figure 4 : Structure du revenu des
ménages enquêtés 61
Figure 5 : Circuits de commercialisation du bois
énergie : Acteurs et fonctions 74
Figure 6 : Structure du revenu issu de
l'exploitation des ressources naturelles 85
Figure 7: Evolution du revenu moyen annuel
tiré de l'exploitation du BE selon le niveau de
prospérité des ménages
enquêtés. 86 Figure 8 : Evolution du revenu
agricole moyen annuel selon le niveau de prospérité des
ménages
enquêtés 87 Figure 9 : Evolution
des revenus issus du BE, l'élevage et les transformations
agroalimentaires du
ménage selon son niveau de prospérité
87 Figure 10 : Contribution du bois énergie aux
dépenses liées au bien-être humain des ménages
enquêtés 89 Figure 11 :
Contribution du bois énergie aux dépenses liées
au bien-être Matériel des ménages
Enquêtés 90 Figure 12 :
Contribution du bois énergie aux dépenses liées
au bien-être social des ménages
enquêtés. 92
Figure 13 : Zone d'exploitation du bois
énergie dans la RBP. 95
Figure 14: Quantité de bois
énergie exploitée par personne par an dans les villages
enquêtés. 97
Figure 15 : Quantité de bois
énergie exploitée par an par village de la zone d'étude
99
Figure 16 : Fréquence du niveau de
participation selon le niveau de prospérité 113
LISTE DES P3-101'0S
* * *
Photo 1 : Stock de bois de feu devant une
concession de Tanongou 53
Photo 2 : Empilement de bois de feu sur pilotis
à Bouniessou 53
Photo 3 : Tiges de sorgho prêtes à
être utilisées comme combustible 67
Photo 4: Utilisation des rafles de maïs
pour la cuisson des graines de karité dans un foyer
amélioré,
fruit d'une innovation locale 67
Photo 5 : Utilisation du feu pour abattre un
arbre mort 68
Photo 6 : Transport du bois de feu sur le
marché de Tanguiéta en pousse-pousse 75
Photo 7 : groupe de femmes acheminant le bois
sur le marché à pied 75
Photo 8 : Vente de bois de feu à un
collecteur-grossiste-détaillant au bord de la voie à
Tchanwassaga.
76 Photo 9 : Achat de charbon de bois sur le
marché de Tanongou par un collecteur-grossiste-détaillant.
77
Photo 10 : Camion chargé de bois de feu
après le ravitaillement sur l'axe Tanguiéta-Tanongou 77
Photo 11 : La collecte du bois, une autre
corvée pour les femmes 93
Photo 12 : Adaptation du foyer
amélioré et du foyer traditionnel à muret 102
Photo 13 : Foyer traditionnel spécifique
pour la torréfaction des noix de karité 102
Photo 14: Inscription du parc national de la
Pendjari comme Réserve de Biosphère 108
LTS1'E DES ANNEXES
* * *
Annexe 1 : Guides d'entretien et questionnaires
d'enquête
Annexe 2- Résultats de la typologie des ménages
étudiés selon le niveau de prospérité
Annexe 3 : Répertoire des espèces recensées
dans le milieu d'étude : espèces utilisées comme bois
énergie, et leurs autres utilisations
Annexe 4 : Prix du bois énergie dans le
milieu d'étude
Annexe 5 : Revenus moyen annuel issus des principales
spéculations par ménage enquêté Annexe 6 -
Test t de Student de comparaison de moyenne
Annexe 7 : Allocation du temps de travail aux diverses
tâches du ménage
Annexe 8 : Test t de Student pour la comparaison
de l'allocation du temps de travail entre aujourd'hui et 10 ans
LISTE DES A.BREVIATIONS
* * *
AVIGREF
B IDOC
CEBEDES
CENAGREF CeRPA CNUED
FAO FSA GPS IITA INRAB INSAE LARES MAEP
N TFP
N WFP
PFAB
PFNL
PNUD RANC
RBP REVICA UAC ZER ZOC
: Association Villageoise de Gestion des Réserves de
Faune
: Bibliothèque Centre de Documentation
Centre Béninois pour l'Environnement et le
Développement
Economique et social
: Centre National de Gestion des Réserves de Faune
: Centre Régional de Promotion Agricole
: Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement
: Food and Agriculture Organisation
Faculté des Sciences Agronomiques
: Global Positioning System
: International Institut for Tropical Agriculture
: Institut National des Recherches Agricoles du Bénin
Institut National de la Statistique Appliquée et de
l'Economie : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise
Sociale Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
: Non Timber Forest Product
: Non Wood Forests Products
: Produits Forestiers Autres que le Bois
: Produits Forestiers Non Ligneux
Programme des Nations Unies pour le Développement
Ressources Alimentaires Non Conventionnelles
: Réserve de Biosphère de la Pendjari
: Réserve villageoise de Chasse Autogérée
: Université d'Abomey-Calavi
: Zone d'Exploitation des Ressources
: Zone d'Occupation Contrôlée
lABLE DES itiAlIERES
AUTORISATION DE DEPOT DE THESE II
CERTIFICATION III
DEDICACE V
REMERCIEMENTS VI
RESUME DC
ABSTRACT XI
LISTE DES TABLEAUX XIII
LISTE DES FIGURES XIV
LISTE DES PHOTOS XV
LISTE DES ANNEXES XV
LISTE DES ABREVIATIONS XVI
TABLE DES MATIERES XVII
PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION GENERALE ET CADRES DE L'ETUDE 1
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 2
1-1- INTRODUCTION 2
1-2- PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION 3
1-2-1- Problématique 3
1-2-2- Justification 5
1-2-2-1- Pertinence théorique 5
1-2-2-2- Pertinence pratique 8
CHAPITRE 2 : CADRES DE L'ETUDE 10
2-1- CADRES CONCEPTUEL, THEORIQUE ET ANALYTIQUE 10
2-1-1- Cadre conceptuel 10
2-1-1-1- Bois énergie comme Produit Forestier Autre que le
Bois (PFAB) 10
2-1-1-2- Le ménage agricole 12
2-1-1-3- La participation 14
2-1-1-4- Le bien-être 15
2-1-2- Approche théorique d'analyse : The Sustainable
Livelihoods Analyse (SLA) ou l'Approche par
les Moyens d'Existence Durables (AMED) 17
2-1-2-1- Les débats récents sur le concept de la
pauvreté 17
2-1-2-2- De la pauvreté à l'approche par les moyens
d'existence durables 18
2-1-3- Cadre analytique 23
2-2- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE 27
2-2-1- Objectifs 27
2-2-2- Hypothèses de recherche 28
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE 29
3-1- LA PHASE PREPARATOIRE 29
3-1-1-La revue documentaire 29
3-1-2-Choix du milieu et des unités d'étude
30
3-2- LA PHASE EXPLORATOIRE 30
3-2-1- Choix des villages d'étude et de la population
opérationnelle 31
3-2-2- Choix et structure de l'échantillon 31
3-3- LA PHASE D'ETUDE APPROFONDIE 33
3-3-1- Données collectées 33
3-3-2- Outils de collecte 34
3-4- LA PHASE DE TRAITEMENT ET D'ANALYSE DES DONNEES 35
3-4-1- Test de l'hypothèse 1 35
3-4-1-1- Test de la première sous-hypothèse 35
3-4-1-2- Test de la seconde sous-hypothèse 36
3-4-1-3- Test de la troisième sous-hypothèse 37
3-4-2- Test de l'hypothèse 2 37
3-4-3- Test des hypothèses 3 37
3-4-4- Test des hypothèses 4 39
3-4-4-1-Test de l'hypothèse 4-1 39
3-4-4-2- Test de l'hypothèse 4-2 42
3-5- LES LIMITES DE LA RECHERCHE : PROBLEMES RENCONTRES ET
FIABILITE DES DONNEES COLLECTEES 45
DEUXIEME PARTIE :_RESULTATS, ANALYSES ET DISCUSSIONS 46
CHAPITRE 4 : GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET
CARACTERISTIQUES
DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES MENAGES ETUDIES 47
4-1- PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 47
4-1-1- Milieu naturel 47
4-1-1-1- Situation géographique 47
4-1-1-2- Relief et hydrographie 49
4-1-1-3- Climat et sol 50
4-1-1-4- Végétation et faune 50
4-1-2- Milieu humain 51
4-1-3- Infrastructures socio-communautaires 53
4-1-4- Organisation de la communauté 53
4-2- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIO-ECONOMIQUES DES
MENAGES ETUDIES 55
4-2-1- Typologie des ménages selon leur niveau de
prospérité 55
4-2-2- Caractéristiques démographiques :
taille, âge et sexe des ménages étudiés 57
4-2-3- Caractéristiques socio-économiques des
ménages Etudiés 60
4-2-4- Activités économiques 61
4-2-4-1- L'agriculture 61
4-2-4-2- L'exploitation des ressources naturelles 63
4-2-4-3. L'élevage 63
4-2-4-4- Les transformations agroalimentaires 63
4-2-4-5- Les autres activités 64
4-2-3- Des ménages qui évoluent dans des
contextes de Vulnérabilité différents 64
CHAPITRE 5 : ORGANISATION DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE 66
5-1- ORGANISATION DE LA COLLECTE DE BOIS DE FEU 66
5-1-1- Processus d'approvisionnement des ménages et du
marché 66
5-1-2- Facteurs déterminant le choix des
espèces 68
5-2- DU BOIS DE FEU A LA PRODUCTION DE CHARBON DE BOIS 72
5-3- ORGANISATION DE LA COMMERCIALISATION DU BOIS ENERGIE 73
5-3-1- Les flux physiques du bois énergie 73
5-3-1-1- Circuits de commercialisation, les acteurs et leurs
fonctions 73
5-3-1--2- Homogénéité des produits,
Caractéristiques, institution et réglementation des
marchés 77
5-3-2- Les flux économiques du bois énergie
78
5-4- CONCLUSION PARTIELLE 83
CHAPITRE 6 : CONTRIBUTION DU BOIS ENERGIE AUX MOYENS D'EXISTENCE
84
6-1- CONTRIBUTION DU BOIS ENERGIE AU REVENU DES MENAGES 84
6-2- Contribution de l'exploitation du bois énergie au
bien-être des ménages 88
6-2-1- Contribution du bois énergie au bien-être
humain 89
6-2-2- Contribution du bois énergie au bien-être
matériel 90
6-2-3- Contribution du bois énergie au bien-être
social 91
6-3- IMPACT DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE SUR L'ALLOCATION DU
TEMPS PRODUCTIF 92
6-4- IMPACT DE L'EXPLOITATION DU BOIS ENERGIE SUR LE CAPITAL
NATUREL 93
6-4-1- Menace sur la conservation de la biodiversité
de la RBP 94
6-4-2- Menace sur la disponibilité de la ressource
ligneuse 97
6-4-2-1- Consommation du bois énergie par village 97
6-4-2-2- Les terroirs riverains sont-ils loin de la
déforestation ? 99
6-5-CONCLUSION PARTIELLE 102
CHAPITRE 7 : DETERMINANTS DE L'EXPLOITATION DURABLE DU BOIS
ENERGIE 103
7-1- DETERMINANTS DE LA DEPENDANCE DES MENAGES PAR RAPPORT AU
BOIS ENERGIE 103
xix
7-1-1- Présentation des résultats de la
régression par le modèle Tobit 104
7-1-2- Analyse et discussion des résultats
105
7-2- ACCES DES POPULATIONS RIVERAINES AU BOIS ENERGIE ET
CONSERVATION DE LA
BIODIVERSITE : LES AVIGREF SONT-ELLES LA SOLUTION ? 107
7-2-1- Cadre légal et institutionnel 107
7-2-1-1- Evolution du cadre légal et institutionnel
107
7-2-1-2- Cadre légal et institutionnel actuel 109
7-2-2- Mode d'organisation des AVIGREF et politique de
gestion du Bois Energie 110
7-2-2-1- Mode d'organisation 110
7-2-2-2- Politique de gestion du bois énergie 111
7-2-3- Pauvreté et participation des ménages
aux actions de gestion de la RBP 112
7-3- CONTRIBUTION DES SAVOIRS ENDOGENES A L'EXPLOITATION DURABLE
DU BOIS ENERGIE 116
7-4- CONCLUSION PARTIELLE 118
TROISIEME PARTIE : CONCLUSION, SUGGESTIONS ET IMPLICATIONS DE
L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 119
CHAPITRE 8 : CONCLUSION, SUGGESTIONS ET IMPLICATIONS 120
DE L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 120
8-1- CONCLUSION 120
8-2- SUGGESTIONS 122
8-3- IMPLICATIONS DE L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES 124
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
ANNEXES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.
PREMTERT PARTIT :
ITPTIZODUCeON
GENERALE E7 CADRES CADRES DE
rEeIDE
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE 1-1- Introduction
« Comment répondre aux besoins actuels sans
limiter la capacité des générations futures à
satisfaire à leurs propres besoins ? », telle est toute la
problématique du concept de développement durable qui implique
une vision élargie du bien-être humain, une perspective à
long terme des conséquences des activités actuelles et une
coopération globale pour parvenir à des solutions viables (OECD,
2004).
Hissée au deuxième rang des
problématiques environnementales les plus préoccupantes,
après les changements climatiques et avant les processus de
désertification, la déforestation se pose avec acuité dans
les pays en développement (World Bank, 2003). L'une des principales
causes est la croissance démographique qui, d'une façon
générale, a conduit l'ensemble des utilisations traditionnelles
pour la satisfaction des besoins domestiques (alimentaires, pharmacologiques,
de service, etc.) à des niveaux élevés avec pour
conséquence, une réduction rapide des ressources
forestières. Au nombre de ces besoins, se trouve en bonne place
l'approvisionnement des ménages en combustibles ligneux qui se fait
principalement aux dépens du couvert forestier. En effet, le bois de feu
est la source première d'énergie surtout pour les pauvres qui
s'en servent d'abord et avant tout, parce qu'il coûte moins cher et qu'il
est facile à trouver mais aussi parce qu'il constitue une source de
revenu pour eux. Près de 90% des populations dans les pays en voie de
développement l'utilisent comme source d'énergie (FAO, 1994).
Mais la récolte excessive du bois énergie pour satisfaire une
demande sans cesse croissante des milieux ruraux et urbains, le fait
considérer par certains auteurs comme la plus importante et
préoccupante cause de la déforestation avec son cortège de
conséquences. Au nombre de ces conséquences, on peut citer la
disparition de certaines espèces, la perte de diversité
génétique, l'accroissement des émissions de carbone qui
contribuent au réchauffement de la planète, de même que la
perte des ressources forestières qui peut causer un affaiblissement de
la capacité des communautés tributaires de la forêt,
à en tirer des revenus et de la nourriture (Kaimovitz, Byron et
Sunderlin, 1998).
La présente étude, axée sur la
contribution du bois énergie aux moyens d'existence des ménages
riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari, examine
comment le bois énergie joue un rôle important comme
réserve ou filet de sécurité. Y sont réunies des
informations sur les quantités de bois prélevées de la
réserve et sur les revenus tirés d'activités liées
à l'exploitation du bois énergie. On y examine également
l'importance de
cette source d'énergie dans différentes
situations et pour différents groupes de population, et la façon
dont la dépendance de ces populations vis-à-vis de cette
ressource ainsi que l'utilisation qui en est faite évoluent. En se
préoccupant notamment des effets de ces phénomènes sur les
pauvres et les femmes, on y traite des conséquences de la
réduction des ressources forestières et des politiques et
institutions, en charge de la gestion de la Réserve de Biosphère
de la Pendjari, sur les populations riveraines.
1-2- Problématique et justification 1-2-1-
Problématique
Le problème de l'approvisionnement des ménages
en combustibles domestiques se pose avec acuité au Bénin. Presque
l'essentiel des besoins en énergie combustible des ménages, au
Bénin en général et dans les départements de
l'Atacora et de la Donga en particulier, sont couverts par la production
forestière, ce qui aboutit à une dégradation massive des
ressources forestières. Plus de 93% de la population utilisent le bois
énergie en milieu rural contre 80 % en milieu urbain et ce bois a
compté en 1995 pour 74% environ de la consommation finale
d'énergie (Direction de l'Environnement, 1997). La demande en bois
énergie est de plus en plus importante du fait de facteurs comme la
croissance démographique, la faiblesse des revenus et le coût
élevé des produits de substitut (gaz, électricité).
Mais l'utilisation intensive de ce produit que l'on prélève sur
les ressources forestières entraîne une diminution progressive de
l'offre, suite à la dégradation des formations
végétales naturelles qui se poursuit de façon inexorable,
cédant par endroits la place soit à des formations secondaires,
soit à des sols nus ou alors à des infrastructures. La FAO a
estimé la régression du couvert végétal au
Bénin à 1% par an entre 1980 et 1991 (FAO, 1997) tandis que pour
la même période, le World Resources Institute (1998) a noté
un taux de diminution de 1,4% par an. Pour la période de 1990 à
1995, les deux travaux avancent un taux de diminution de 1,2% en moyenne par
an. La quasi-totalité de la superficie classée dans le Nord du
pays comme savane boisée n'échappe pas non plus à cette
réalité. Elle a pratiquement disparu et, dans le même
temps, la superficie de la savane arborée a diminué de 80%
environ (Sinsin et Heymans, 1988 cités par Djodjouwin, 2001).
La conséquence a été que, cherchant
à réduire les pertes à leur simple expression, les actions
de conservation ont consisté pendant longtemps à créer des
zones protégées auxquelles les populations avaient un
accès limité car elles étaient considérées
comme un risque pour le maintien de la biodiversité : telle était
aussi le cas de la Réserve de Biosphère de la Pendjari. Pendant
plusieurs années, cette logique a été de rigueur. Elle a
justifié la conception et la mise en oeuvre de nombreux projets et
programmes ayant pour ambition de
freiner le processus de détérioration de
l'environnement. Cependant, un grand nombre d'approches ont été
mal comprises et conséquemment mal exécutées. Et le
contexte d'interdictions et de répression a renforcé les
pratiques clandestines, ici comme ailleurs. D'après le directeur du
Centre de Recherche Forestière Internationale (CIFOR), "les petits
agriculteurs et les populations locales sont aujourd'hui propriétaires
ou disposent de droits d'usage à long terme sur environ un
cinquième des forêts dans les pays en développement, mais
en contrôlent bien plus de manière informelle" (Spore N°126),
de sorte que la situation des ressources naturelles est restée
préoccupante. Depuis, il est devenu peu à peu évident pour
les bailleurs et les décideurs politiques qu'on ne peut protéger
la forêt et ses ressources aux dépens de ses habitants.
La contribution du bois énergie aux moyens d'existence
des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari se justifie à plusieurs niveaux. D'abord à l'instar des
autres Produits Forestiers Autres que le Bois (PFAB), les ruraux pauvres le
récoltent, le transforment, et le vendent généralement
comme gain d'appoint en l'absence d'autres possibilités d'emploi. C'est
la principale source d'énergie pour faire la cuisine, se chauffer et
s'éclairer. Son coût modique (ramassage gratuit), et les
goûts et préférences des consommateurs en ont fait un
produit de grande consommation. Le commerce du bois de feu et de son
dérivé le charbon de bois représente un secteur en pleine
évolution. Le réseau rural- urbain où interviennent de
nombreux intermédiaires à divers niveaux, assure des revenus,
emplois et moyens d'existence à de nombreux ménages. C'est une
source de revenu particulièrement importante aux pauvres tout au long de
l'année. Ce sont eux qui s'investissent dans la collecte et la
transformation du bois de feu en charbon. Rares sont les études qui
quantifient la part des intrants du ménage, l'affectation de la
main-d'oeuvre, les revenus et les coûts attribuables aux activités
concernant les produits forestiers en général et le bois
énergie en particulier. Lorsque le bois de feu est la seule source de
combustible pour cuisiner, il est vital pour la nutrition et la
prévention des maladies, car la cuisson est indispensable pour rendre de
nombreux aliments digestibles, pour tuer des micro-organismes pathogènes
et pour éliminer les parasites. Que deviennent toutes ces contributions
si la ressource venait à disparaître ? Ou si les politiques et
institutions empêchaient ces populations d'avoir accès à
cette ressource ?
Ainsi vu son importance, l'approvisionnement en bois des
grandes villes ainsi que des ménages ruraux constitue un triple enjeu
pour les populations riveraines de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari qui en dépendent directement ou indirectement comme source
principale voire exclusive d'énergie ou comme source importante de
revenu :
ü un enjeu environnemental, par l'importance des
prélèvements sur les massifs forestiers qui sont de ce fait
dégradés ;
ü un enjeu social, puisque c'est pratiquement toute la
population rurale qui est directement concernée soit en tant que
consommateur, soit en tant que producteur, et enfin ;
ü un enjeu économique, en raison des revenus
générés directement ou indirectement par cette
filière.
La présente étude se propose d'étudier
la contribution de ce bois énergie aux moyens d'existence des
populations riveraines de la Réserve de la Biosphère de la
Pendjari. Elle ambitionne contribuer à l'avancement de la
réflexion sur la problématique de la dépendance des
populations rurales vis-à-vis du bois énergie. Elle vise à
aider à réduire leur vulnérabilité en mettant
à la disposition de la communauté scientifique et des
décideurs, des statistiques et des informations sur l'importance de ce
produit et les conséquences de son prélèvement sur
l'environnement et les populations riveraines de la RBP.
1-2-2- Justification
1-2-2-1- Pertinence
théorique
La problématique environnementale constitue un
défi planétaire auquel l'humanité est confrontée
à plusieurs niveaux et dans des domaines divers (de Haan et Ton, 1994).
Enjeu de grande importance, elle fait l'objet de préoccupations qui ne
cessent de croître sur deux fronts : le mouvement environnemental sur le
plan mondial et l'intérêt croissant exprimé en faveur de la
conservation de la biodiversité. L'opinion est partagée, quant
aux causes et au degré de responsabilité attribuable à
chaque cause pour les grandes superficies de terres détruites dans le
monde et dans les régions tropicales en particulier. Au nombre de ces
causes, l'exploitation du bois à des fins énergétiques se
situe en bonne place. Bien que certains estiment que cette exploitation est une
cause majeure du déboisement des forêts tropicales, la
réalité est souvent plus complexe, notamment pour les populations
en situation de crise conjoncturelle environnementale et
socio-économique pour qui le bois énergie a toujours
constitué la principale source d'énergie domestique en milieu
rural et urbain et une source de revenu non moins importante. Il convient alors
de s'interroger sur les conséquences potentielles de la diminution de la
ressource ligneuse sur la pauvreté rurale.
Au Bénin, comme dans les pays en développement,
la conjugaison de la pauvreté et de la croissance démographique
dans les milieux fragiles aboutit à une dégradation des
ressources, notamment les forêts, les sols et les eaux.
Ces ressources assurent la survie de plus d'un tiers de la population mondiale.
Ainsi, la dégradation des terres fragiles affecte environ 25 % de la
superficie terrestre et menace les moyens d'existence de plus de 900 millions
de personnes dans une centaine de pays (ONU, 1992). Ici aussi, le bois
énergie joue un rôle prépondérant dans la vie de la
population. Mais aussi, comme partout ailleurs, malgré son importance,
sa contribution aux moyens de subsistance des ruraux et urbains et, par
conséquent, au développement économique national, est
souvent ignorée. Il s'avère alors indispensable de produire des
connaissances sur la dépendance de ces populations vis-à-vis du
bois énergie, de mieux cerner qui sont les groupes dépendants,
quel est le degré de leur dépendance et comment celle-ci
évolue en fonction des possibilités d'accès à la
forêt. Enfin, il est incontournable de voir comment rendre cette
information directement utilisable par les responsables de la planification
forestière, afin de pouvoir apporter un soutien plus efficace à
ces groupes dépendants.
Ainsi, du fait de son ampleur de plus en plus importante, le
phénomène de la déforestation consécutive à
l'exploitation du bois énergie a suscité beaucoup de
réactions de la part des scientifiques et des chercheurs. Un nombre
important d'études ont été menées principalement
par les agronomes et les géographes. Ces études ont permis
d'avoir une idée des quantités qui sont prélevées,
consommées, et de les comparer au potentiel existant. Mais on dispose
seulement d'informations limitées sur son importance
socio-économique ainsi que l'impact de son exploitation sur les moyens
d'existence des populations rurales.
Bien que peu de travaux aient été
expressément consacrés aux effets éventuels des
pénuries de bois de feu sur les moyens d'existence, certaines
corrélations importantes se dessinent. Outre la perte des services de la
forêt, nous pouvons noter d'autres conséquences majeures. Nombre
d'auteurs signalent une réduction du nombre de repas cuisinés
(Alcantara et al., 1985, cité par ILO, 1992 ; Cecelski, 1984). Au
Soudan, Hammer (1982) rapporte que l'on ne prépare plus qu'un seul repas
par jour, au lieu des trois repas traditionnels, en raison du manque de bois de
feu. Au Rwanda, 62% des familles ne cuisinent qu'une fois par jour et dans 33%
des ménages, on cuisine moins souvent encore (Lidju et Bamuhiga, 1982).
Cette réduction du nombre de repas cuisinés est nocive pour
l'état nutritionnel des jeunes enfants, car l'aliment de base
étant riche en amidon, l'organisme jeune ne peut assimiler une ration
calorique suffisante en un seul repas (Cecelski, op. cit.). Les pénuries
en bois de feu peuvent avoir des conséquences sur le prix du combustible
et par conséquent, conduire à l'amenuisement du revenu disponible
pour les autres usages du ménage. Ardayfio (1986) constate au Ghana
qu'au cours de l'année qu'a durée son enquête, la fraction
du budget absorbée par l'achat du bois de feu est passée dans un
village de 1 à 16,3%. Ainsi, une partie
de l'argent qui servait normalement à acheter des
vivres a dû être consacrée à l'achat du bois de feu.
Cecelski (op. cit) signale qu'en Somalie, on a vu des réfugiés
donner leurs rations de haricot à leur bétail, ou les abandonner,
faute de pouvoir acheter le bois de feu nécessaire pour les cuire. Aussi
plus la corvée de bois est longue, moins il reste de temps pour
cuisiner. Au Pérou, le ramassage du bois et la cuisine prenaient en
moyenne cinq heures par jour. A mesure qu'il fallait plus de temps pour trouver
le bois (de 1 à 33%), le temps consacré à la
préparation des repas diminuait (de 90 à 67%) (Alcantra et al.,
op. cit.). S'il est vrai que ces travaux sont pour la plus-part vieux, et que
leur actualisation s'impose, ce qu'ambitionne d'ailleurs cette étude,
leurs résultats ne sont pas pour autant désuets car il n'est pas
rare de nos jours d'observer les mêmes phénomènes. Au total
on retient que le manque de bois de feu peut mettre indirectement en
péril la sécurité alimentaire des ménages, car plus
les femmes consacrent de temps à son ramassage, moins il leur en reste
pour s'occuper des cultures et exercer des activités
rémunératrices.
Aussi, limités dans la surveillance efficace des zones
forestières, de nombreux gouvernements ont institué des
politiques et des réglementations forestières et
environnementales visant à limiter plutôt qu'à encourager
la production et la vente de produits forestiers. Or, ces politiques (traduites
par la fermeture des forêts dans bon nombre de cas) ont, bien souvent, un
impact négatif sur les pauvres. En Thaïlande par exemple, le
gouvernement a tenté de conserver une forêt en la fermant au
public en 1990. Cela s'est traduit par d'importants changements dans
l'accès des villageois à la nourriture, car ils avaient
l'habitude d'utiliser la forêt aussi bien directement pour en tirer leur
nourriture qu'indirectement comme source de revenu. Les plus exposés
à l'accroissement de l'insécurité alimentaire dû
à la fermeture de la forêt étaient les ménages
démunis (Kunarattanapruk, Chokkianapitak et Saowakontha, 1995). Si ces
obstacles ne sont pas éliminés, les gens ne sont guère
encouragés à se lancer dans l'aménagement durable des
forêts (Dewees et Scherr, 1996, cités dans Arnold, 1998) et les
pauvres qui dépendent de cette forêt pour leur survie verront leur
situation se dégrader.
Sous l'angle du bois énergie, la situation est aussi
préoccupante. Les ménages riverains de la réserve
l'utilisent pour leurs besoins domestiques et/ou le vendent pour avoir des
revenus. Mais cette exploitation affecte le capital existant car avec
l'augmentation de la population et la recherche de plus de revenus, les
quantités exploitées sont de plus en plus importantes et ne
tiennent pas toujours compte du capital existant. Visant la préservation
de la ressource forestière, les politiques et programmes de gestion en
limitent l'exploitation pour assurer sa « durabilité ». La
conséquence est que les populations qui sont tributaires de cette
réserve n'arrivent plus à tirer les nombreux avantages et
services qu'elles leur offraient du
fait de sa dégradation, et, mieux encore, en ont
désormais un accès limité Une telle situation pourrait
affecter les moyens d'existence de ces populations et surtout des pauvres qui
ont plus de mal que d'autres à exploiter ces forêts pour leur
subsistance et à tirer parti des occasions pouvant naître de la
commercialisation croissante des produits forestiers.
La présente étude examine d'abord les
différentes façons dont les forêts aident à
réduire la pauvreté en contribuant à créer des
occasions de revenus durables, en s'articulant autour d'un seul produit
forestier : le bois énergie, avant d'étudier la dépendance
des populations à l'égard de ce bois énergie, et comment
cette dépendance devrait évoluer avec le temps. Elle
s'insère dans le projet de recherche intitulé BIOTA qui est un
projet partiel du groupement de recherche BIOTA (Biodiversity Monitoring
Transect Analysis in Africa) qui lui-même entre dans le cadre d'un vaste
programme de recherche : le Biodiversity and Global Change Programm.
1-2-2-2- Pertinence pratique
L'adoption des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) consistant à réduire de moitié,
d'ici à l'an 2015, la pauvreté dans le monde a permis à
tous de s'accorder à reconnaître que cela se doit d'être le
but premier de développement, et il est certes difficile de
prétendre à une cause plus noble ou plus ambitieuse. Mais la
question de la pauvreté est un problème qui a de multiples
facettes qui interpellent plusieurs disciplines et domaines d'activités
humaines car chacune a un rôle à jouer. Aujourd'hui, en ce qui
concerne la forêt, on reconnaît de plus en plus qu'elle contribue
à la réduction de la pauvreté par les multiples services
et biens qu'elle offre. Mais il apparaît qu'il faut envisager les
forêts et leur utilisation sous une nouvelle perspective, dans laquelle
on mesure le succès non seulement à la quantité de
produits forestiers récoltés, aux chiffres d'exportation ou aux
recettes générées, mais aussi à la contribution des
forêts à l'atténuation de la pauvreté. Il faut pour
cela se pencher davantage sur la contribution totale des forêts, et des
biens et services qu'elles offrent, aux moyens d'existence des pauvres, et
élaborer ensuite des stratégies de maintien ou de renforcement de
cette contribution. Parmi ces biens et services, nous avons le bois
énergie. La question devient importante, notamment à cause :
ü du grand nombre de personnes qui dépendent
totalement ou en partie des combustibles ligneux comme source d'énergie
;
ü de la grande variété d'utilisations
énergétiques finales : outre son utilisation pour la cuisson des
aliments et le chauffage domestique, le bois joue un rôle essentiel dans
un grand nombre d'activités de production artisanale ;
ü de l'importance économique et sociale que
revêt son utilisation : en cas d'utilisation commerciale du bois, il y a
création d'emploi et de revenus substantiels pour des populations ayant
des revenus modestes ; quand c'est une utilisation non commerciale qui
prédomine, elle satisfait les besoins essentiels des populations les
plus démunies ;
ü de sa qualité d'énergie renouvelable
écologiquement viable : gérées correctement, les
ressources de biomasse sont entièrement renouvelables et elles
réduisent au minimum les émissions de gaz à effet de serre
;
ü de leur impact sur la préservation des
ressources ;
ü de sa qualité de source d'énergie
disponible.
L'identification des groupes dépendants, des
stratégies adoptées par chaque groupe pour exploiter le bois
énergie ainsi que les conséquences de cette exploitation sur les
hommes et sur leur environnement, permettra de comprendre ce qui pousse chaque
catégorie à exploiter cette ressource et de trouver les
alternatives possibles pour ces catégories en vue de la sauvegarde de la
RBP et son utilisation efficiente. La mise en exergue des
effets de la législation forestière en matière de
conservation et des normes et traditions endogènes qui régulent
l'exploitation des ressources naturelles en général et du bois
énergie en particulier permettra d'identifier les facteurs
sociologiques, culturels et institutionnels qui concourent à la gestion
durable de cette ressource et leurs conséquences sur la contribution de
cette ressource aux moyens d'existence durables. Enfin, l'identification des
différents acteurs du circuit de commercialisation, des
stratégies développées par ces acteurs pour maximiser leur
profit, améliorera la connaissance de la filière en vue de sa
dynamisation.
CHAPITRE 2 : CADRES DE L'ETUDE
2-1- Cadres conceptuel, théorique et
analytique
Cette étude se base sur un cadre théorique :
l'approche par les moyens d'existence durables, qui s'est
révélée, ses dernières années, être un
cadre pratique et pertinent pour l'analyse de la pauvreté et permet,
dans notre cas, d'ouvrir plusieurs perspectives de recherche. Cette approche
est centrée sur les individus. Elle les place au coeur du
développement. Son cadre théorique nous montre comment les
ménages pauvres, en exploitant le bois énergie dans un
contexte de vulnérabilité, arrivent à produire,
par une série de permutations, des résultats de moyens
d'existence que sont : plus de revenus, un bien-être accru, une
meilleure sécurité alimentaire, une vulnérabilité
réduite et une utilisation plus durable des ressources naturelles. Le
contexte de vulnérabilité peut être
appréhendé à travers l'environnement
socio-économique (contexte de pauvreté), physique
(dégradation des ressources naturelles dans la RBP consécutive
à l'utilisation du bois énergie et aux autres facteurs
anthropiques), et institutionnel (législation forestière,
règles traditionnelles endogènes)
2-1-1- Cadre conceptuel
Dans le cadre de cette étude, divers concepts sont
utilisés. L'usage de ces concepts est souvent sujet à confusion,
d'où la nécessité de les définir en vue d'en
préciser la signification indispensable à la
compréhension, et de montrer comment ils pourront aider à
augmenter ou à améliorer la connaissance des
phénomènes que se propose d'expliquer notre étude.
L'objectif ici est de définir ces concepts plus
spécifiquement de monter d'une part pourquoi le bois énergie est
classé parmi les Produits Forestiers Autres que le Bois (PFAB), de
préciser notre entendement des concepts de ménage agricole, de
participation, de bien-être et de moyens d'existence, et d'autre part de
mettre en exergue les aspects ou dimensions importantes pour cette étude
ainsi que les implications pour la recherche.
2-1-1-1- Bois énergie comme Produit Forestier Autre
que le Bois (PFAB)
En Afrique, le bois énergie (BE) est resté
longtemps en marge des considérations scientifiques, si bien que les
chercheurs ne s'accordent que progressivement sur des définitions en vue
de l'adoption d'une terminologie propre au bois énergie. Mais on peut
retenir qu'il désigne tous les types de
biocombustibles dérivés directement ou indirectement des arbres
et des arbustes (FAO, 2001 b). Dans le cadre de notre étude, par le
terme bois énergie, nous entendons le bois de feu et le charbon de bois.
Mais pourquoi qualifie-t-on le bois énergie de Produits Forestier Autre
que le Bois ?
Les termes utilisés pour désigner les
ressources forestières autres que le bois d'oeuvre ont subi de profondes
modifications au fil du temps avec l'amélioration de la connaissance des
produits que les populations tirent des forêts. Appelés autrefois
« produits forestiers mineurs », ces ressources étaient
désignées par les termes « produits accessoires » ou
encore « produits secondaires ». Ces termes, pour le moins
péjoratifs, supposaient qu'une autre catégorie, en l'occurrence
le bois d'oeuvre était un produit « majeur ». Aux yeux des
populations riveraines et d'un grand nombre de populations urbaines, les
ressources forestières autres que le bois d'oeuvre sont très
importantes et, de plus accessibles à tous au contraire des bois
d'oeuvre réservés le plus souvent à une catégorie
de personnes étrangères à la forêt (Colchester et
al, 1998 ; Plouvier, 1998). Par suite, il y a eu un abandon de ces termes au
profit de Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) en anglais « Non Wood
Forest Products » (NWFP) et de Produits Forestiers Autres que le Bois
(PFAB) en anglais « Non Timber Forest Products » (NTFP).
D'une façon classique, les PFNL (espèces
animales, végétales et fongiques) qu'on trouve à
l'état naturel et qui entrent dans l'alimentation des êtres
humains et des animaux sont des ressources forestières alimentaires
encore appelées Ressources Alimentaires Non Conventionnelles (RANC). Les
concepts de PFNL et RANC semblent superposables. Mais au regard de leurs
contenus le concept de RANC paraît plus approprié à
l'alimentation des êtres humains alors que celui des PFNL ou des PFAB
désigne en plus des RANC, tout matériel qui n'est pas comestible
dont l'homme tire usage à des fins médico-magiques, artisanales
etc. FAO (1991) cité par Codjia et al. (2001). Les PFNL sont des
ressources et produits (autres que le bois d'oeuvre et d'industrie ainsi que
leurs dérivés) qui sont extraits d'écosystèmes
forestiers et qui sont utilisés à des fins alimentaires,
domestiques, de commercialisation ou dotés d'une signification sociale,
culturelle ou religieuse (ibid). Les PFNL regroupent les fruits, feuilles,
écorces, bois de feu, viande de brousse et plantes médicinales
(Spore N°126).
A l'instar de la terminologie, le sens donné aux PFAB
a beaucoup évolué dans le temps. Ce terme désignait toutes
ressources biologiques, tout service marchand excepté toutes les formes
de bois d'oeuvre de la forêt ou de tout autre écosystème
ayant des fonctions similaires. Ce terme était consacré aux
ressources forestières végétales spontanées
à usage alimentaire et médicinal. Avec la prise en compte des
bois non recherchés sur le marché
international, le champ de cette définition va
s'élargir d'avantage (Robbins et Matthews, 1974 cités par Ndjebet
Ntamag, 1997). Ce terme désigne toute ressource forestière,
à l'exception du bois d'oeuvre, dont l'exploitation ne nécessite
pas d'investissement particulier et dont l'usage ou la commercialisation
profitent directement aux riverains (Aubé, 1996, Peters, 1997).
Nous retiendrons la définition de la FAO qui
résume toute les définitions de ces auteurs. Elle
considère les PFAB comme l'ensemble des biens et services pouvant
être vendus, autoconsommés ou être utilisés par
l'industrie comme matières premières et qui proviennent des
ressources renouvelables et de biomasse forestière. L'une des
caractéristiques propres à ces PFAB est leur
accessibilité, même aux personnes ne disposant pas de terre
cultivable et ou de revenu suffisants (Falconer, 1990).
De tout ce qui précède il apparaît que
les termes PFNL et PFAB sont synonymes mais dans le cadre de cette
étude, le terme PFAB sera préféré au PFNL pour
caractériser le bois énergie. Cette préférence se
justifie par le fait que le terme Produit Forestier Autre que le Bois
paraît plus complet et plus proche de son équivalent anglais Non
Timber Forest Product. En effet « Timber » désigne en anglais
bois d'oeuvre et, de plus, nombreux sont les produits forestiers ligneux, en
l'occurrence le bois de feu, les écorces, les rotins, etc. qui sont
« improprement » classés dans les Produits Forestiers Non
Ligneux.
2-1-1-2- Le ménage agricole
S'agissant de la définition conceptuelle du
ménage, Lagrave et Payet (1966) le réduisent à l'ensemble
des personnes vivant ensemble dans un même foyer et formant une
même famille. Pennartz et Niehof (1999) définissent le
ménage comme la plus petite unité sociale qui comprend les
individus d'âges variables, des deux sexes, qui, pour une longue
période, s'accordent à mettre ensemble leurs revenus issus de
multiples sources dans le but d'assurer leur reproduction individuelle et
collective et leur bien-être. Le ménage est l'unité sociale
qui combine la production, la distribution, la transmission et la reproduction
(Clay et Swarzeller, 1991 ; Netting 1993). Il est courant que les membres du
ménage soient biologiquement reliés et partagent une
résidence commune A ce titre, les concepts de ménage et de
famille sont souvent considérés comme synonymes mais ils ne le
sont pas (Jelin, 1991 ; Marsh et Arber 1992). La famille regroupe les individus
reliés par les liens de sang, ou par le mariage alors que le
ménage va au-delà des liens familiaux et est essentiellement
basé sur les liens de parenté. Sont parents, les individus qui se
reconnaissent tels. Il faut donc noter donc que les limites et la composition
du ménage sont sujettes à des
changements continus, résultats des altérations
dans le système économique de base, des contraintes dans le
logement, ou de la redéfinition des obligations de parenté
(Wallerstein et Smith, 1992).
Pour les besoins de la recherche, nous assimilerons le
ménage à l'Unité Domestique de Production (UDP)
c'est-à-dire l'ensemble des personnes qui partagent :
ü la même unité de résidence qui
regroupe les personnes vivant dans un quartier délimité
(concession, habitation, ...) (Gastellu 1978) ;
ü la même unité de consommation
composée de personnes qui consomment ensemble les produits issus de leur
activité agricole et ;
ü la même unité d'accumulation
représentée par des personnes qui constituent une provision
commune et la gèrent ensemble.
Le ménage s'organise autour d'un chef ménage
(homme ou femme) socialement reconnu et englobe tous ses dépendants
permanents et temporaires. Certains dépendants, outre les
activités de production communes à tout le ménage et qui
se déroulent sous la responsabilité du chef ménage, ont
leurs propres activités productives (générant un revenu
monétaire ou un bien ou service destiné à
l'autoconsommation) qui se déroulent sous leur responsabilité.
Ils seront appelés Responsables d'Unité de Production (RUP).
L'étude de la contribution du bois énergie aux
moyens d'existence durables suggère que l'on se réfère au
bien-être des individus, ou des ménages, afin de déterminer
comment le bois énergie arrive à améliorer ce
bien-être. L'identification du bien-être des ménages
implique que l'on ait recours à des outils d'analyse permettant
d'effectuer des ajustements liés à leur taille et à leur
composition.
Au niveau de la théorie économique, la question de
la modélisation du ménage a été traitée de
deux façons : le modèle unitaire et le modèle
alternatif.
Sogbossi (2004) souligne que le modèle traditionnel,
repose sur l'hypothèse de préférence commune unique
(conception unitaire) et considère le ménage comme un
décideur unique, avec une contrainte de budget commun unique tandis que
le modèle alternatif, plus récent accepte l'hypothèse de
multiplicité des décideurs et de préférences
distinctes parmi les membres du ménage.
La séparation des unités d'entreprise au sein
de l'Unité Domestique de Production n'est pas nette à cause des
multiples imbrications qui s'observent au niveau des processus et au niveau des
dépenses pour les besoins des membres du ménage, ce qui ne rend
pas le modèle alternatif approprié pour notre étude. Le
modèle unitaire quant à lui semble plus approprié car il
suggère que les caractéristiques du ménage soient
rapportées à celles du chef
ménage. En effet malgré la multiplicité
des centre de décisions (chaque RUP prenant ses décisions en ce
qui concerne son unité de production), c'est le chef du ménage
qui constitue le centre de décision au niveau du ménage ou tout
au plus il existe un consensus entre les individus d'un même
ménage quant au meilleur moyen de combiner leur temps, leur production
et leur consommation, afin de maximiser leur bien-être commun (Samuelson,
1956 ; Becker, 1974 ; Becker, 1981).
2-1-1-3- La participation
Il est de plus en plus reconnu parmi les défenseurs de
l'environnement, et ailleurs, que les zones protégées en
général ne peuvent être gérées de
manière pratique ou déontologique si l'on ne prend en compte les
populations qui vivent dans les environs (Fisher, 1999).
Désormais, la nécessité de la
participation des communautés à la gestion forestière, au
niveau local, est généralement reconnue. Une coopération
étroite entre agriculteurs, organisations d'auto-assistance, groupes
d'usagers des forêts et comités de village est perçue comme
un facteur qui contribue puissamment au succès d'un projet de gestion
forestière durable en Afrique et ailleurs. L'idée de
participation se retrouve donc dans la documentation de la plupart des projets.
Toutefois, dans la pratique, de nombreuses questions sur la meilleure
façon de faire participer la communauté, restent en suspens. Il
n'est pas facile de concevoir une stratégie qui, non seulement associe
les intérêts divergents de tous les acteurs concernés
(population locale, service de foresterie, etc.) mais qui prend
également en compte les différents aspects de la gestion
forestière communautaire (sur le plan économique, juridique,
social, matériel). Il apparaît donc que la gestion des ressources
naturelles se doit d'être une gestion adaptative et collective. Cela
suppose qu'elle doit être un processus d'apprentissage mutuel basé
sur le principe selon lequel on tire des leçons des erreurs et des
succès. Mais l'identification de groupes compétents et
préparés à coopérer est une chose plus facile
à dire qu'à faire.
Si la "participation" est un concept largement
employé, il n'en est pas moins très vague. Il est
intéressant de se pencher un instant sur la définition et le sens
du verbe « participer » afin de saisir toute la complexité
inhérente à la notion même de participation. La FAO a
développé la notion de « participation populaire ».
Pour elle, la participation des populations consiste à restituer
à celles-ci un pouvoir d'initiative et de décision dans la
définition et la mise en oeuvre des actions et programmes qui concernent
leur propre avenir (FAO, 1995 cité par Sogbossi, 2004). Les paysans,
éleveurs, artisans, etc., doivent être reconnus comme des acteurs
de développement, des partenaires à part entière, et non
comme
des cibles d'un projet extérieur. La participation des
groupes cibles est l'un des principaux objectifs de la foresterie
communautaire. On peut trouver différentes manières de
l'appliquer dans le domaine du développement. Pretty (2001) identifie
sept niveaux (analytiques) de participation, allant de la participation passive
(typiquement du haut en bas) à la mobilisation volontaire lorsque les
agences extérieures ne sont plus indispensables pour agir. Il n'existe
donc pas d'acceptation universelle ni de définition unique de la notion
de participation. Toutefois nous pouvons retenir deux définitions
possibles du verbe participer. Le Petit Larousse précise qu'il
peut s'agir soit d'avoir part à quelque chose, soit de
prendre part à quelque chose. Ces deux définitions se
distinguent l'une de l'autre de par le degré d'activité ou de
passivité qu'elles confèrent au sujet. En effet, le fait
d'avoir part à quelque chose suppose que l'on « subisse un
processus dans lequel on est impliqué », ce qui implique une
certaine passivité dans l'action. En revanche, le fait de prendre
part à quelque chose signifie que l'on « exerce sa part de
responsabilité dans la réalisation d'un processus », ce qui
suppose au contraire une véritable action positive. La nuance
intrinsèque du verbe tient donc au fait que ce dernier peut se
définir de deux manières sensiblement différentes l'une de
l'autre. Ses deux définitions se distinguent par le degré
d'activité ou de passivité qu'elles supposent dans le fait
même de participer.
Mise à part la question de savoir combien de
participation est permise, le type de participation doit être
défini et la forme à laquelle participe chaque individu au niveau
des organisations de gestion doit être spécifiée.
2-1-1-4- Le bien-être
La définition du bien-être ou du mal-être
est un exercice peut commode car ce concept varie d'un individu à un
autre, d'une communauté à une autre. Malgré les
spécificités régionales dans les composantes du
mal-être définies par les individus pauvres, beaucoup se
recoupent, ce qui peut donner lieu à une catégorisation. On
pourrait s'inspirer des travaux pionniers de Chambers qui retient quant
à lui huit dimensions fondamentales de privations nuisant au
bien-être des individus. Par ailleurs, l'ensemble des études
participatives menées par la Banque Mondiale a donné naissance
à un article de synthèse : Voices of the poor (Narayan, 2000).
Les composantes du bien-être et du mal-être exprimées par
les individus y sont regroupées en 5 dimensions : le bien-être
matériel, le bien-être physique, la sécurité, la
liberté de choix et d'action, et les bonnes relations sociales.
Dans les zones rurales le bien-être matériel
se traduit par la possibilité d'avoir une terre et d'avoir les
ressources nécessaires pour cultiver et avoir une bonne récolte.
En milieu
urbain, les individus insistent sur l'accès au
crédit, la possession d'un capital suffisant pour monter une petite
entreprise, la stabilité de l'emploi. Chambers (1995) inclut dans cette
dimension les biens, les ressources matérielles et les revenus.
La bonne santé physique est
présentée comme primordiale par les pauvres. Non seulement pour
des raisons sociales et de bien-être personnel, mais aussi parce que pour
beaucoup, le corps est la seule ressource dont ils disposent. Or, les mauvaises
conditions de vie et de travail, combinées avec la pauvreté
matérielle, rendent les individus hautement vulnérables à
la maladie, à la mort et plus fréquemment sujet à des
incapacités physiques permanentes.
Une troisième dimension du bien-être est
caractérisée par l'insécurité
décrite par les individus comme synonyme de tranquillité
d'esprit ou de confiance dans leur survie. Le problème de la survie se
pose non seulement en référence aux moyens de subsistance mais
aussi face à la violence et la corruption croissantes, la guerre, les
désastres naturels et l'incertitude des climats qui mettent en jeu la
survie purement physique.
Le quatrième volet recouvre la liberté de
choix et d'action. Cela inclut le pouvoir d'éviter l'exploitation
et les traitements humiliants que les riches ou les personnes de plus de
pouvoir imposent aux pauvres. Cela fait aussi référence à
la capacité de s'instruire, de s'informer, d'avoir accès aux
services de crédit, de vivre dans des endroits décents, de ne
plus vivre à la merci des mauvaises saisons, de pouvoir aider ceux qui
sont plus dans le besoin. L'incapacité d'action, l'impuissance
confrontent les pauvres à des choix contraints. Ils décrivent
l'impuissance ("powerlessness") comme l'incapacité à
contrôler leur environnement à cause de la pauvreté. Ils
insistent sur le sentiment d'angoisse face à l'accès difficiles
aux divers actifs, à un revenu, à un emploi. Subissant le pouvoir
des autres, ils sont faciles à exploiter ou à ignorer. Notamment,
la difficulté à se faire entendre des autorités est
renforcée par le lieu d'habitat souvent éloigné et
isolé. L'isolement constitue une des huit catégories de Chambers.
Il fait référence à l'isolement géographique,
l'isolement en termes de communication (incluant le manque de contacts, les
difficultés d'accès à l'information et
l'analphabétisme), l'isolement vis à vis des supports
économiques et sociaux.
L'isolement social est une cinquième
caractéristique retenue dans le rapport de la Banque Mondiale. Le
bien-être, dans cette dimension, correspond à la qualité
des relations sociales, familiales, communautaires. Il est fonction du respect
dans lequel la société tient les individus, de la place que les
individus peuvent prendre dans la vie sociale. En ce sens, la
possibilité de suivre les traditions et les coutumes de leur culture est
déterminante du bien- être social des individus. Les pauvres
soulignent l'humiliation ressentie à ne pas pouvoir participer aux
rituels et aux fêtes, à ne pas pouvoir échanger des
présents. Chambers parle
d'infériorité sociale, lorsque la
société perçoit un individu comme
génétiquement inférieur, désavantagé (en
fonction de son sexe, de sa caste, de sa race, de son groupe ethnique) ou
inférieur en termes de classe, de groupe social ou d'emploi.
L'infériorité sociale peut être acquise, liée
à l'âge ou encore liée à la naissance.
2-1-2- Approche théorique d'analyse : The
Sustainable Livelihoods Analyse (SLA) ou l'Approche par les Moyens d'Existence
Durables (AMED) 2-1-2-1- Les débats récents sur le concept de
la pauvreté
Le concept de la pauvreté a subi ces dernières
décennies de profondes réexaminations, avec l'effondrement du
mythe de la croissance bénéfique pour tous. Le constat de
paupérisation et de diversification des formes de pauvreté dans
les pays en développement pose avec une acuité nouvelle la
question de la pauvreté.
En effet, la pauvreté est communément
définie en fonction des seuils de revenus ou de consommation. Selon
cette approche, une personne est pauvre lorsque ses revenus sont faibles et
insuffisants pour lui permettre d'accéder aux ressources
économiques (terre, main d'oeuvre etc.). Cette personne devient
vulnérable et s'expose aux catastrophes naturelles et économiques
(insécurité alimentaire). Cette méthode pose
problème parce que premièrement, elle assimile pouvoir d'achat et
satisfaction des besoins et, deuxièmement, elle présuppose que
tous les besoins peuvent être satisfaits par des moyens monétaires
(Kabeer, 1994).
Un autre paramètre couramment employé pour
mesurer la pauvreté est la sécurité alimentaire, ou
plutôt son absence. On parle d'insécurité alimentaire
lorsque les êtres humains n'ont pas un accès suffisant à
des quantités de nourriture adéquates et ne consomment donc pas
les aliments nécessaires à une croissance et un
développement normaux. Ce manque d'accès à la nourriture
peut être dû à sa non disponibilité, à un
pouvoir d'achat insuffisant, à la distribution ou l'utilisation
inadéquate des aliments au niveau des ménages. On peut
procéder à d'autres analyses pour établir quels facteurs
sont à l'origine de l'insécurité alimentaire et quels
facteurs influent sur la capacité des ménages d'y faire face. La
définition des seuils de pauvreté repose de ce fait sur une
décision plus ou moins arbitraire concernant qui est pauvre et qui ne
l'est pas, prise sur la base d'une définition des besoins physiologiques
en énergie alimentaire.
Aussi, la pauvreté n'est-elle pas seulement une
question de disponibilités de revenus et/ou de nourriture. En effet,
Jodha (1988), après son étude dans les ménages de deux
villages du Rajastan, a montré que bien que ces ménages aient vu
leur revenu réel par tête baisser de
plus de 5%, ils ont vu leur situation évoluer
positivement. Leur situation, bien que plus critique en termes de
bien-être économique, s'est améliorée selon les
critères que les villageois ont eux-mêmes définis. Le
paradoxe de Jodha souligne donc l'intérêt de mesurer la
pauvreté en ne considérant pas seulement les revenus, l'analyse
en termes de revenu ne saisissant pas toutes les dimensions du
bien-être.
L'approche basée sur le concept « des besoins de
base » quant à elle suppose que la pauvreté s'exprime par
une incapacité des individus à satisfaire les « besoins de
base » physiques (nourriture, soins de santé, éducation,
habillement etc.) et non physiques (participation, identité etc.)
(Streetent 1977). Le problème majeur posé par cette approche est
la détermination complète des besoins de base et la
spécification objective des niveaux auxquels on peut considérer
que le besoin est satisfait.
2-1-2-2- De la pauvreté à l'approche par les
moyens d'existence durables
La pauvreté se révèle être une
réalité complexe, s'exprimant dans de multiples dimensions,
économiques et sociales, relevant d'un processus au sein duquel les
individus sont influencés par leur environnement naturel et
institutionnel. Les aspects sociaux doivent être pris en compte
conjointement aux aspects économiques.
Ces aspects débordent largement le cadre de l'approche
monétaire de la pauvreté. Par conséquent, s'engage une
réflexion de fond sur des méthodes plus aptes à traiter
des aspects qui ne se prêtent pas aux analyses conventionnelles. Ainsi,
au renouvellement des problématiques de la pauvreté correspond un
renouvellement des méthodologies qui se traduit par la mise sur pied de
systèmes alternatifs d'investigation, s'efforçant de
répondre à la nouvelle donne scientifique. D'une part, le
modèle standard est enrichi par les travaux de Sen (1999). Le niveau de
bien-être de l'individu est alors déterminé par ses
fonctionnements réalisés (ou son niveau de consommation comme
dans l'approche standard) mais aussi par ses possibilités de choix
(capacités). D'autre part, avec l'affinement de la réflexion sur
la nature et les causes de la pauvreté et sur les
caractéristiques et le comportement des pauvres, ces dernières
années, on comprend la nécessité d'établir une
distinction entre l'ampleur, la gravité et la répartition de la
pauvreté (dans le temps et dans l'espace) (Lipton et al, 1992). On
s'oriente désormais vers une intégration des
caractéristiques et des causes multidimensionnelles qui concerne les
moyens d'existence durables (the sustainable livelihood).
L'approche basée sur les moyens d'existence durables a
émergé ces dernières années, comme une alternative
en réponse aux nouveaux questionnements relatifs à l'analyse de
la
pauvreté. Alors que la pauvreté
monétaire décrit un état de privation vis-à-vis de
certaines variables, cette approche s'attache aux perceptions des individus et
à la description du processus de la pauvreté en analysant les
choix comportementaux. On reconnaît de plus en plus l'importance de la
possession de biens pour les pauvres, ceux-ci sacrifiant souvent la
consommation courante pour protéger leurs avoirs. Les fluctuations de la
pauvreté (selon les saisons, dans les différentes étapes
de l'existence) sont mieux connues. La vulnérabilité face aux
chocs (maladie, aléas climatiques, etc.) est désormais
considérée comme un facteur essentiel d'appauvrissement. On
souligne la nécessité d'appuyer des stratégies de survie
diverses et créatives ainsi que la nécessité de promouvoir
des sources de revenus durables ou la sécurité des moyens de
subsistance. L'existence de mécanismes d'équilibrage (entre
vulnérabilité et augmentation du revenu, par exemple) est
reconnue (Lipton et Maxwell, 1992 ; Dasgupta, 1993 ; Chambers, 1994).
Les moyens d'existence regroupent les capacités, les
biens et les activités nécessaires aux individus pour assurer
leurs besoins de base et pour atteindre leur bien-être. Carney (1998)
mentionne que les moyens d'existence sont durables, lorsqu'ils permettent de
s'adapter aux difficultés, de faire face à l'adversité, et
de conserver ou améliorer les capacités et biens, tant dans
l'immédiat qu'à l'avenir, sans pour autant compromettre la base
de ressources naturelles. Bien que la durabilité des moyens d'existence
nécessite qu'on s'intéresse à leur tendance actuelle et
à leur évolution future, une bonne compréhension du
passé, des conditions et tendances qui prévalaient doit
être prise en compte.
L'approche par les moyens d'existence durables requiert un
cadre théorique qui prenne en compte les relations complexes et
multidimensionnelles entre l'environnement physique et social,
c'est-à-dire qui permette d'intégrer dans une même analyse
les multiples dimensions (économiques, sociales, culturelles et
institutionnelles) du bien-être. Ce cadre théorique est un
ensemble d'éléments permettant d'améliorer la
compréhension des moyens d'existence, en particulier les moyens
d'existence des pauvres. Mis au point par le Department For International
Development (DFID), le cadre théorique de l'approche par les moyens
d'existence durables présente les principaux facteurs qui affectent le
bien-être et les relations entre ces facteurs. La figure qui suit est une
forme simplifiée de cette approche. Elle présente les
éléments à prendre en compte pour cette analyse.
Figure 1. Cadre des moyens d'existence
durables
Légende
H = capital Humain N = capital Naturel F =
capital Financier
S = capital Social
P = capital Physique
N [Influence 8,1
accès
RESULTATS DE MOYENS D'EXISTENCE
· Plus de revenus
· Bien être accru
· vulnérabilité réduite
· Plus grande sécurité alimentaire
· Utilisation plus durable des ressources naturelles
o
AVOIRS DE MOYENS D'EXISTENCE
STRATEGI ES DE MOYENS D'EXISTENCE
CONTEXTE DE VULNERABILITE
· CHOCS
· TENDANCES
· SAISONNALFTE
STRUCTURES ET PROCESSUS DE TRANSFORMATION
STRUCTURES
· Niveaux de gouvemment
· Secteur Lois privé
· Politiques
· Culture
· Institutions
PROCESSUS
Source : DFID (1999)
Figure 1 : Cadre théorique d'analyse :
les moyens d'existences durables.
Le contexte de vulnérabilité sous
entend l'environnement des ménages. Leurs stratégies de survie
ainsi que leurs biens sont fondamentalement affectés par les chocs
(catastrophes naturels, conflits, problèmes de santé,
désastres agricoles ...etc.), par les tendances critiques (tendance
d'évolution des ressources, de la population, des politiques de
développement, de la technologie, du marché national et
international ...etc.) et par la saisonnalité (variation des prix, des
opportunités d'emploi, de la disponibilité des aliments ...etc.).
Ces éléments peuvent avoir des impacts directs sur les moyens
d'existence des ménages et sur les opportunités qui s'offrent
à eux dans la poursuite d'un mieux être. En effet,
confrontés à l'instabilité de leurs moyens de subsistance,
les ménages vulnérables peuvent réagir de façons
différentes. Face à des chocs, par exemple des inondations ou des
guerres civiles, ils peuvent être obligés d'immigrer abandonnant
leurs habitats et leurs ressources productives. Aussi, suite à des
fluctuations dramatiques du revenu, ou de leurs biens, les individus
vulnérables peuvent rechercher avant tout, la stabilisation du revenu et
des moyens de subsistance plutôt que la maximisation du revenu. Ces
stratégies réduisent leur exposition au risque tout en diminuant
sérieusement leur revenu moyen et les moyens de subsistance.
Parallèlement, ils peuvent essayer de lisser leur consommation en
réalisant des stocks, en retirant les enfants de l'école et en
recourant au crédit informel, autant d'efforts qui se
révèlent souvent inadéquats ou plutôt aggravent leur
vulnérabilité. Devant les fluctuations du revenu d'un
ménage, ils doivent ajuster leurs dépenses de consommation en
fonction des nouvelles disponibilités. Les plus marqués sont les
ajustements effectués par les ménages les plus
vulnérables, qui subissent de rudes chocs et des variations
considérables de leur pouvoir
d'achat. Partout, les fluctuations de prix et de revenu
provoquent des réactions et des changements du niveau de consommation
des ménages vulnérables.
Mais ces facteurs listés plus hauts ne sont pas
toujours défavorables aux pauvres. Par exemple, les indicateurs
économiques peuvent être bons (hausse régulière des
prix par exemple), ou des services sanitaires efficaces ou encore la
vulgarisation de nouvelles technologies de production performantes. Mais, quand
bien même les tendances se révèlent favorables aux pauvres,
ils en bénéficient rarement à cause du manque de
ressources ou ne disposant pas de structures qui travaillent en leur faveur. La
faiblesse des opportunités sociales et des potentialités des
individus constitue donc un moteur du processus de pauvreté. Ceci est
d'autant plus vrai en présence d'un cumul des désavantages.
Les cinq formes de capital nécessaires aux moyens
d'existence durables sont :
ü Le capital naturel : ressources naturelles comme
la terre, les forêts, l'eau et les pâturages,
ü Le capital physique : biens privés
pouvant servir à accroître la productivité de la
main-d'oeuvre et de la terre (animaux de ferme, outils et machines) et
infrastructures économiques publiques (par exemple routes et
électricité) et infrastructures sociales (par exemple
écoles et hôpitaux),
ü Le capital financier : liquidités
(revenus et épargne) et biens de trésorerie aisément
convertibles,
ü Le capital humain : santé, nutrition,
niveaux d'instruction et savoir-faire,
ü Le capital social : le réseau de
relations sur lesquelles les gens peuvent compter pour élargir leurs
possibilités de revenus. Celles-ci comprennent les liens de
parenté, d'amitié, les relations patron-client, les arrangements
de réciprocité, l'appartenance à des groupes formels et
à des organisations qui accordent des prêts, des dons et d'autres
formes d'assurance.
Il faut toute une série de biens, pour obtenir des
effets positifs sur les moyens d'existence : aucune catégorie
individuelle ne suffit pour obtenir les nombreux résultats
recherchés. L'accès des pauvres à chacune de ces
catégories de biens est plutôt limité Ceux qui disposent
davantage de biens ont un plus grand choix, et une plus grande capacité
de gagner leur vie en réorientant leurs stratégies. La
capacité de sortir de la pauvreté est fortement liée
à l'accès à ces biens.
Les politiques, institutions et processus sont
représentés par les structures d'intervention, les organisations
tant privées que publiques, la législation, les politiques de
développement, les institutions, la culture, le genre...etc, qui
à travers les structures et processus de transformation ont une
profonde influence sur l'accès aux capitaux. Elles les
créent (infrastructures, nouvelles technologies,
existence d'institutions locales qui renforcent le capital social),
déterminent l'accès à ces capitaux (les institutions qui
régulent par exemple l'accès aux ressources naturelles) ou
influencent le taux d'accumulation de ces capitaux (la taxation, ou les
politiques qui affectent le recours à certaines stratégies de
subsistance). Le rôle des institutions formelles ou tacites (normes et
valeurs) prend une place de choix dans l'analyse des comportements individuels.
L'introduction des normes et des valeurs, fondatrices des droits et obligations
des individus, permet de considérer les contraintes institutionnelles
qui pèsent sur eux et conditionnent leurs choix. La pauvreté tend
alors à être analysée comme le résultat d'un
processus d'exclusion socio-économique. Elle est vécue
différemment par les hommes et les femmes et les mécanismes
d'appauvrissement ne sont pas les mêmes. La pauvreté est un
phénomène complexe à dimensions multiples qui est
perçu différemment, en fonction de l'implantation
géographique, du type de communauté, de l'âge, du sexe et
des niveaux existants de services et d'infrastructures. En faisant appel aux
notions de fluctuations et de vulnérabilité, on a pu constater
que chez les populations démunies, les périodes de
pauvreté alternaient avec des périodes d'amélioration et
que ces notions variaient en fonction du sexe. Il a ainsi été
démontré que les contraintes saisonnières, notamment dues
à l'accroissement de la morbidité, étaient plus lourdes
pour les femmes puisque celles-ci devaient consacrer davantage de temps
à la famille, alors qu'elles en avaient déjà moins que les
hommes (IDS, 1994). L'étude des fluctuations aux différentes
étapes de l'existence révèle elle aussi, que les
différences d'âge entre le genre, et d'autres différences
sociales influencent significativement les moyens d'existence au sein des
ménages et des communautés. Aussi, le contrôle de ces
moyens est-il dynamique. Leur stock également fluctue en fonction de la
saisonnalité et des contingences de la vie. Il a été
montré que les femmes enceintes, allaitantes ou âgées, par
exemple, sont plus particulièrement exposées à la
pauvreté. Les femmes sont aussi plus vulnérables en raison de
leur exclusion du droit à la propriété et de leur
dépendance à l'égard des hommes Ainsi, le divorce ou
l'abandon peut les plonger dans le dénuement. En outre, elles ont une
moindre capacité de gain et moins de débouchés
professionnels.
Les stratégies de survie sont
représentées par la manière dont les individus combinent
et utilisent leurs capitaux pour atteindre leurs objectifs ou arriver au
résultat escompté. Les stratégies de survie sont
généralement présentées comme de " bonnes choses "
alors qu'elles consistent parfois à choisir le moindre mal entre des
priorités relatives, par exemple, entre un bienfait pour l'environnement
et un bienfait pour l'être humain, entre la subsistance immédiate
et l'adaptation durable à un changement irréversible (Davies,
1994). Ces objectifs ou résultats sont : une amélioration du
bien-être, une réduction de la vulnérabilité, une
amélioration de la sécurité alimentaire,
un accroissement du revenu, une utilisation durable des ressources
naturelles.
2-1-3- Cadre analytique
En Afrique de l'Ouest, la pauvreté est connue pour son
impact dans la dégradation de l'environnement dans la mesure où,
une portion importante des populations, surtout en milieu rural dépend
presque exclusivement des ressources naturelles pour leur survie et
essentiellement du bois énergie pour leur besoin en combustible ligneux.
Il avait été reproché aux populations locales de miner
leurs propres conditions d'existence en utilisant abusivement leurs terres et
en coupant les arbres. On se rend à l'évidence aujourd'hui, qu'il
y a habituellement des causes sous-jacentes à cette situation telles que
la pauvreté qui n'offre que peu ou pas du tout d'alternatives à
ces populations. Permettre aux populations de tirer profit des forêts,
tout en garantissant la durabilité de celles-ci dans l'avenir, est une
question qui demeure encore entière. La présente étude,
portant sur « la contribution du bois énergie aux moyens
d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari », examine les possibilités
que peuvent offrir le bois énergie pour relever ce défi.
L'impact du bois énergie sur les moyens d'existence
peut être analysé à travers les stratégies
développées par les ménages pour avoir un impact positif
de l'exploitation de cette ressource sur leurs capitaux (naturel, physique,
financier, humain et social). Cet impact positif se traduira par une
amélioration de leur bien-être, de leur revenu et la
durabilité des ressources naturelles.
Les dimensions du bien-être, telles
qu'identifiées par la Banque Mondiale (Narayan, 2000), qui feront objet
de notre analyse sont le bien-être matériel, le bien-être
physique, et le bien-être social, la sécurité et la
liberté de choix étant des indicateurs difficiles à
mesurer. Ces dimensions du bien-être correspondent aux capitaux dans
l'AMED Le bien-être matériel est relatif au capital physique, le
bien-être physique au capital humain, et le bien-être social au
capital social. Le revenu correspondant au capital financier.
Le bien-être matériel sera évalué
en tenant compte des considérations de Chambers (1995). Ce dernier y
regroupe l'infrastructure de base et les biens de production nécessaires
pour soutenir les moyens d'existence. L'infrastructure est constituée
des changements apportés à l'environnement physique pour aider
les gens à satisfaire leurs besoins élémentaires et
à être plus productifs. Les éléments suivants de
l'infrastructure sont en général essentiels aux moyens
d'existence durables : transports abordables ; habitations et bâtiments
sûrs ; alimentation en eau et services d'assainissement convenables ;
énergie
propre abordable ; accès aux informations
(communications). Les biens de production sont les outils et le matériel
utilisés par les gens. Ils regroupent les équipements de
production et de transformation qui permettent aux ménages d'être
plus productifs. L'infrastructure étant généralement un
bien public utilisé sans paiement direct et bénéficiant
à toute la communauté, l'évaluation de l'utilité
que chacun en tire est peu aisée et souvent sujet à
polémique. C'est pour cette raison que le bien-être
matériel concernera seulement les biens et matériels de
production. L'infrastructure sera décrite dans les
caractéristiques générales du milieu d'étude.
Le bien-être physique désigné dans le
cadre de cette étude par la terminologie « bien- être humain
»comprend la santé, les compétences, les connaissances et la
capacité à travailler qui permettent, ensemble, de suivre
différentes stratégies de moyens d'existence et d'atteindre leurs
objectifs. Au niveau des ménages, le bien-être humain sera
évalué par la contribution du bois énergie aux
dépenses de scolarisation, de santé, d'habillements, de nutrition
et en combustibles.
Quant au bien-être social, sa mesure, aussi, fait
l'objet de plusieurs discussions. Il désigne les ressources sociales (ou
relations) sur lesquelles les personnes s'appuient dans leur quête de
moyens d'existence et qui englobent les réseaux et les inter-relations,
l'adhésion à des groupes plus officiels, les rapports de
confiance, la réciprocité, les échanges et les
réseaux informels de sécurité. Toute la polémique
réside en la mesure des « relations ». Partant du fait que le
bien-être, dans cette dimension, fait référence à la
qualité des relations sociales, familiales, communautaires et qu'il
implique la participation aux rites et coutumes, nous mesurerons cette
dimension par la contribution du bois énergie à réduire
l'humiliation ressentie par les individus à ne pas pouvoir participer
aux cérémonies et fêtes de leur culture et à ne pas
pouvoir échanger des présents. Ainsi donc la contribution du bois
énergie aux dépenses de cérémonies et dots, aux
dons faits à des parents amis et proches sera utilisée à
ce niveau.
Toutefois, du fait de l'existence de plusieurs acteurs dans le
circuit de commercialisation du bois énergie, certains acteurs peuvent
exploiter d'autres. Josserand et Sullivan (1980) postulent par exemple qu'au
Bénin, les éleveurs sont exploités par les
intermédiaires. Les ménages riverains de la RBP étant pour
la plupart pauvres, ils peuvent être défavorisés dans la
fixation des prix et dans la répartition du revenu payé par le
consommateur final. Les intermédiaires profitant de leur position de
faiblesse pour les exploiter, les ménages exploitants le bois
énergie peuvent voir leur marge considérablement réduite
et peuvent même essuyer des pertes. Aussi, l'existence de
barrières à l'entrée ou à la sortie des
marchés de bois énergie pourrait empêcher certains
ménages pauvres d'y avoir
accès. De telles situations ne sont pas de nature
à renforcer la contribution du bois énergie aux moyens
d'existence durables des ménages. L'analyse du système de
commercialisation permettra de se rendre compte des relations entre les
différents acteurs. Une telle analyse se rapporte au quatrième
volet du bien-être qui concerne la liberté de choix et
d'action.
Dans notre étude le ménage a été
choisi comme unité d'analyse. Le concept de ménage a
été discuté précédemment. La
définition du ménage qui sort de cette discussion et qui sera
utilisée dans le cadre de cette étude, est qu'il s'agit d'un
« groupe de personnes avec ou sans lien de parenté, vivant sous le
même toit ou dans la même concession, prenant leur repas ensemble
ou en petits groupes, mettant une partie ou la totalité de leurs revenus
en commun pour la bonne marche du groupe, et dépendant du point de vue
des dépenses d'une même autorité appelée chef
ménage ». Un tel choix est discutable puisqu'on ne tient alors pas
compte des rapports de pouvoir et des spécificités d'allocation
des ressources au sein du ménage. C'est pour répondre à
cette problématique que le modèle unitaire du consensus familial
de Samuelson a été choisi. Il permet aussi d'analyser le
bien-être au sein du ménage. La portée d'un tel
modèle est intéressante à double titre. Outre le fait
qu'il dépasse le problème de l'identité du consommateur et
l'impossibilité de ventilation des consommations entre les
différents membres du ménage, il stipule que si les membres de la
famille mettent leurs revenus en commun et consacrent le total à
maximiser une fonction « objectif » unique, alors, seul le revenu
affecte la demande Cet « objectif » est d'avoir des moyens
d'existence durables (bien-être accru, amélioration du revenu,
meilleure sécurité alimentaire, utilisation durable des
ressources naturelles etc.). Le revenu du ménage en
général et celui issu du bois énergie, en particulier,
pourrait permettre à ce ménage d'améliorer ses moyens
d'existence et les rendre durables.
Au nombre de ces moyens d'existences durables, il y a bien
sûr les ressources naturelles. L'exploitation du bois énergie se
fait aux dépens du capital naturel. Or les ménages
évoluent dans un contexte où le capital naturel, pour sa «
durabilité », est géré par le Centre National de
Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF), en collaboration avec les
communautés locales via leurs représentations que sont les
Associations Villageoises de Gestion des Réserves de Faune (AVIGREF).
Mais, pour la gestion durable de la ressource, la participation effective des
populations à la base est nécessaire, car ce sont elles qui sont
supposées dégrader l'environnement. Leur appropriation des
idéaux du CENAGREF est souhaitée pour la durabilité de la
ressource forestière en général, et la gestion durable de
la ressource ligneuse utilisée comme bois énergie en particulier.
Mais qu'est-ce qui pousse ces populations à participer ou non ? Et
comment participent-elles ? Fort des discussions
conceptuelles sur la notion de la participation, nous pouvons
retenir trois niveaux opérationnels de participation
ü Forte participation : quand l'individu est
membre de l'AVIGREF et est prêt à participer aux actions de
gestion telles que faites par le CENAGREF ;
ü Participation moyenne : quand l'individu est
soit membre de l'AVIGREF, soit prêt à participer aux actions de
gestion telles que faites par le CENAGREF ;
ü Faible participation : quand l'individu n'est ni
membre de l'AVIGREF ni prêt à participer aux actions de gestion
telles que faites par le CENAGREF.
La détermination des facteurs qui influencent le
comportement de participation des ménages va permettre dans le cadre de
la gestion de la RBP de repérer les variables sur lesquelles les
autorités peuvent agir en vue de réduire la dégradation de
la ressource forestière et d'assurer la gestion durable du parc.
Or, cette ressource forestière que constitue le bois
énergie est en nette régression. Les politiques et institutions
pour limiter cette régression ont mis en place plusieurs formes de
stratégies de conservation. La conservation dans le milieu
d'étude a pris aujourd'hui la forme de réserve de
biosphère. Cette réserve se propose d'être bien plus qu'une
aire protégée. Elle se veut être un moyen pour permettre
aux populations riveraines de s'épanouir en équilibre avec leur
milieu naturel. Pour remplir sa fonction complémentaire de conservation
et d'utilisation durable des ressources naturelles, la réserve de
biosphère est structurée en trois zones interdépendantes
:
ü une aire centrale à laquelle les populations n'ont
pas accès ;
ü une zone tampon dont certaines sous-zones seulement sont
accessibles aux populations riveraines et ;
ü une aire de transition ou de coopération où
les populations sont autorisées à s'établir et à
exploiter durablement les ressources naturelles.
Or les femmes, les enfants voire les populations rurales
concernées sont en général, traditionalistes, et ne
reconnaissent pas les limites du terroir quand il s'agit du ramassage du bois
de chauffage. Aussi sommes-nous en droit de nous demander si ces limites sont
respectées dans l'exploitation du bois énergie (ce qui pourrait
affecter la durabilité de la ressource) ? Quelles sont les conditions de
la durabilité de cette exploitation ? Les facteurs
socio-économiques, culturels et institutionnels n'expliquent-elles pas
la dépendance des ménages vis-à-vis du bois énergie
? Est-ce-que la pauvreté empêche les ménages de participer
aux actions de gestion de la RBP ? La législation en vigueur
n'affecte-t-elle pas la contribution de cette ressource aux moyens d'existence
de ces populations riveraines ? Autant de questions auxquelles que se propose
de répondre cette étude.
Le cadre théorique de l'AMED nous offre un champ
d'analyse idoine, pour arriver à cette fin. Il nous permettra de voir
comment le bois énergie permet aux ménages riverains de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari d'améliorer leurs
moyens d'existence. Il permettra aussi de comprendre comment les processus,
institutions et politiques influent sur la contribution de cette ressource aux
moyens d'existence, en vue d'éclairer les programmes de
développement désireux de réduire la pression des
populations sur cette ressource, sans pour autant augmenter leur
vulnérabilité. Du fait que l'AMED est par nature holistique,
dynamique et participative, les résultats qui en découleront
seront d'autant plus pertinents, pratiques et conformes aux aspirations de la
population cible.
2-2- objectifs et hypothèses de recherche
2-2-1- Objectifs
L'objectif global de cette étude est d'analyser
l'importance du bois de feu et de son dérivé le charbon de bois,
dans la vie des ménages riverains de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari afin d'anticiper sur les alternatives possibles
pour diminuer la pression sur ce produit forestier tout en renforçant sa
contribution aux moyens d'existence.
Pour atteindre cet objectif et à la lumière des
implications du cadre analytique, cette étude entreprend, plus
spécifiquement de :
01 : Evaluer et analyser
l'importance de l'exploitation du bois énergie sur les
moyens d'existence des ménages, en l'occurrence sur le
capital naturel, physique, financier, humain et social ;
02 : Comprendre et analyser les effets des changements induits
par la législation Forestière, sur l'accès des populations
riveraines de la RBP au bois énergie.
03 : Comprendre l'organisation et le fonctionnement de la
commercialisation du Bois Energie ;
04 : Identifier les
déterminants de la gestion durable du bois énergie, en vue de
proposer des modes de gestion alternatifs.
2-2-2- Hypothèses de recherche
Les objectifs poursuivis par cette étude sont atteints
à travers le test des hypothèses suivantes :
Objectifs Hypothèses
01 H1 : L'exploitation du bois
énergie améliore de façon substantielle
les moyens d'existence des ménages ;
H1_1_ : L'exploitation du bois énergie améliore le
revenu des ménages ;
H1_2_ : L'exploitation du bois énergie
améliore le bien-être des Ménages ;
H1_3- : L'exploitation du bois n'affecte pas le
capital naturel de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.
02 H2_ : Les populations riveraines de la RBP
exploitent le bois énergie
au delà de la Zone d'Exploitation des Ressources.
03 H3_1_ : La commercialisation du bois
énergie est rentable ;
H3_2_ : Le prix payé par le consommateur
final du bois énergie est équitablement réparti entre les
différents acteurs.
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
La démarche méthodologique adoptée dans
le cadre de cette étude est une combinaison des approches de recherche
qualitative et quantitative car les phénomènes en cause sont des
phénomènes sociaux et la mesure de certains aspects concrets de
ces phénomènes, leurs causes et effets ont été
nécessaires pour une compréhension approfondie de leurs
manifestations, d'où l'utilisation combinée de ces deux approches
pour la collecte, le traitement et l'analyse des données. Ce chapitre
présente les différentes phases de l'étude, les techniques
d'échantillonnage et les méthodes et outils de collecte et
d'analyse de données. Il finit par la présentation des limites de
l'étude.
Le processus de recherche suivi dans le cadre de
l'étude se résume en quatre étapes : la phase
préparatoire, la phase exploratoire, la phase d'étude approfondie
et la phase de traitement et d'analyse des données.
3-1- La phase préparatoire
C'est une étape qui a consisté à faire une
revue documentaire pour identifier les aspects, non encore ou pas suffisamment
explorés, et à définir le milieu et les unités
d'étude.
3-1-1-La revue documentaire
Cette phase a couvert toutes les étapes de notre
recherche et visait dans un premier temps l'accumulation et la capitalisation
de connaissances théoriques précises pour l'orientation
théorique, l'élaboration et l'exécution des
différentes phases de la recherche, puis dans un second temps, à
faire le traitement théorique des informations collectées. A cet
effet, des centres de documentation ont été
fréquentés au fur et à mesure que se déroulait la
recherche. Au nombre de ces centres nous avons : la BIDOC-FSA, les centres de
documentation de l'IITA, de la FLASH, de l'INRAB, du MAEP, du MEPN, du PROCGRN,
du CENAGREF, de l'ONAB, de l'INSAE, du PNUD, de la FAO et des ONG OBEPAB,
CEBEDES, LARES etc. Par ailleurs, la documentation privée de certaines
personnes ressources et des sites Internet ont été
exploités. Ces différentes fréquentations nous ont ainsi
permis dans un premier temps de faire une synthèse des résultats
des recherches antérieures sur le sujet d'étude et
d'élaborer le protocole théorique de recherche, présentant
le problème, les objectifs et les hypothèses de recherche ainsi
qu'une méthodologie théorique de conduite
de la recherche et les résultats attendus et dans une
seconde phase de consulter des ouvrages généraux et
spécialisés pour le traitement théorique des informations
collectées.
3-1-2-Choix du milieu et des unités
d'étude
Le milieu d'étude regroupe les terroirs riverains de
la RBP. Ce choix se justifie pour plusieurs raisons : d'une part, le travail
s'inscrit dans le cadre du projet de recherche BIOTA qui travaille sur cette
réserve et dont l'objectif est d'une part de saisir et d'évaluer
le long d'un gradient climatique la diversité actuelle des
espèces et sa dynamique sous l'influence de différents types
d'utilisation, et d'autre part d'analyser l'importance des changements de la
diversité et leurs conséquences pour la population locale. Par
ailleurs, les terroirs riverains de la RBP offrent, par la proximité des
marchés de Tanongou, de Dassari et de Tanguiéta et la
présence du parc un cadre d'analyse intéressant, mettant en
évidence l'importance de l'interface entre l'économie et
l'environnement pour une gestion durable de la ressource ligneuse.
Les unités de recherche concernées par cette
étude sont principalement les ménages riverains de la RBP qui
sont à même de fournir des informations sur la contribution du
bois énergie à leurs moyens d'existence : les quantités
prélevées, sa contribution à leur revenu et à
améliorer leur bien-être etc. Par ailleurs les AVIGREF et les
responsables du CENAGREF ont été enquêtés pour
analyser le mode de gestion de la réserve en ce qui concerne la
ressource ligneuse utilisée comme bois énergie. Enfm quelques
commerçants de bois de feu et de charbon de bois ainsi que des
consommateurs ont été enquêtés pour recueillir des
données non seulement sur le prix du bois énergie, son origine,
mais aussi sur les critères de choix de la clientèle, les
espèces de bois énergie les plus demandées et leurs
caractéristiques.
3-2- La phase exploratoire
Cette phase qui s'est déroulée du 16 au 23
juillet 2007 nous a permis d'avoir une meilleure connaissance du milieu
d'étude. C'est au cours de cette phase que des contacts ont
été pris avec les autorités administratives du milieu
(Maire, Chef d'Arrondissement, Chef de Village), les autorités des
organismes de développement et d'encadrement (CeRPA, CENAGREF, Projet de
développement, ONG, Organisations Paysannes, etc.) mais aussi avec les
autres pouvoirs locaux (AVIGREF, chef religieux, chef de terre, etc.) et les
personnes ressources. Ainsi les entretiens individuels et de groupes avec ces
différents acteurs nous ont permis non seulement de mieux
appréhender le sujet de recherche dans son milieu d'étude, mais
aussi de mieux réorienter les objectifs de recherche, d'affiner les
hypothèses et de
retenir les villages d'étude ainsi que les
ménages à enquêter en fonction de l'importance de
l'exploitation du bois énergie. Cette phase nous a aussi permis de
tester les pré- questionnaires.
3-2-1- Choix des villages d'étude et de la
population opérationnelle
L'étude s'est déroulée dans les villages
riverains de la RBP sur les axes TanguiétaBatia et
Tanguiéta-Porga. Les deux axes ont été choisis pour des
raisons de comparaison. Le choix des villages a été
réalisé en tenant compte des critères suivants :
ü La riveraineté avec la réserve de
biosphère : elle se traduit par la proximité des champs par
rapport à la réserve. Seuls les villages adjacents à la
Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC) ont été retenus
;
ü Le groupe sociolinguistique dominant : deux villages de
chaque groupe ont été retenus pour des raisons de comparaison
;
ü L'importance de l'exploitation du bois énergie
: elle se traduit par la diversité des usages faits de cette ressource
forestière, l'importance des utilisateurs de la ressource ligneuse dans
le village notamment pour sa commercialisation ;
ü La proximité d'un marché : elle se
traduit par l'éloignement du village par rapport à un
marché d'écoulement (village éloigné, moyennement
éloigné ou proche des marchés de Tanongou, Dassari et
Tanguiéta).
Les villages ont été choisis après
discussions avec le personnel du CENAGREF et les membres des AVIGREF et
après un parcours des deux axes qui nous a permis de toucher du doigt
l'ampleur du phénomène en étude. Ainsi, les villages pris
en compte dans l'étude sont au nombre de huit (08) qui répondent
tous aux critères mentionnés plus haut. Il s'agit de Batia,
Tanongou, Pessagou, Tchanwassaga, Nanebou, Bouniessou, Porga et Dassari.
3-2-2- Choix et structure de l'échantillon
Pour les exigences des analyses statistiques et la
signification des modèles économétriques, un total de 120
ménages a été choisi. Les ménages ont
été retenus après un échantillonnage
aléatoire stratifié pondéré en vue de satisfaire
aux exigences des extrapolations qui seront faites avec ces données et
pour ce, l'effectif d'une catégorie d'échantillon doit être
proportionnel à l'effectif de la strate correspondante de la population
(dans le cas d'espèce, la population totale des ménages par
village étudié) ; Soit : Ni/N = Vi/V avec
- Ni : l'effectif de ménages à
enquêter par village ;
- Vi : l'effectif des ménages par village ;
- N : l'effectif total de l'échantillon
(nombre de ménages) ;
- V : l'effectif total des ménages dans
tous les villages considérés.
Ainsi, à l'intérieur de chaque strate (village),
les Ni éléments (ménages) sont sélectionnés
au hasard (Louïs, 2000). La sélection des ménages à
l'intérieur de ces villages s'est faite selon la méthode des
itinéraires. La principale qualité de cette approche est que sa
mise en oeuvre est plus rapide (GROBRAS, 1987). Elle repose, comme son nom
l'indique, sur un itinéraire à suivre par l'enquêteur. De
façon pratique, elle a consisté à retenir les
ménages en utilisant comme itinéraire la route principale de
chaque village et un ménage sur quatre était
enquêté. En cas d'absence ou de refus à un point, nous
passions au point suivant. Cette procédure nous a permis
d'enquêter les 120 ménages. Par ailleurs des choix
systématiques ont été effectués en fonction de la
disponibilité des agents à enquêter. Ceci a concerné
les 13 AVIGREF des villages d'étude, les responsables du CENAGREF et des
personnes ressources. En ce qui concerne l'étude de la commercialisation
du bois énergie, les Responsables d'Unité de Production
collecteurs ont été systématiquement
enquêtés. L'enquête a pris en compte 4 grossistes ainsi que
30 consommateurs. La structure détaillée de l'échantillon
est résumée dans le Tableau I :
Tableau I- Structure de l'échantillon
Villages
|
Effectif de l'échantillon
|
Ménages
|
Instituti- ons
|
AVIGR EF
|
Producteurs de BE
|
Collecteurs- grossistes- détaillants
|
Ménages Consom- mateurs
|
Personnes ressources
|
Effectif des ménages (Vi)
|
Echantil- Ion (Ni)
|
Nanébou
|
152
|
11
|
-
|
1
|
7
|
-
|
-
|
2
|
Tchanwassaga
|
157
|
11
|
-
|
1
|
10
|
-
|
-
|
2
|
Pessagou
|
52
|
04
|
-
|
1
|
3
|
-
|
-
|
2
|
Tanongou
|
155
|
11
|
-
|
2
|
6
|
-
|
-
|
2
|
Batia
|
151
|
11
|
-
|
2
|
6
|
-
|
-
|
2
|
Porga
|
167
|
12
|
-
|
2
|
12
|
-
|
-
|
2
|
Dassari
|
664
|
47
|
-
|
2
|
30
|
-
|
-
|
2
|
Bouniessou
|
188
|
13
|
-
|
2
|
16
|
-
|
-
|
2
|
Marché de Tanongou
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10 (10%)
|
-
|
-
|
-
|
Dassari
|
Marché de -
|
-
|
-
|
-
|
5 (10%)
|
-
|
-
|
-
|
Marché de Tanguiéta
|
-
|
-
|
-
|
-
|
15 (7%)
|
-
|
-
|
-
|
Tanguiéta
|
-
|
-
|
3
|
-
|
|
4 (50%)
|
30
|
-
|
Total
|
1686(V)
|
120 (N)
|
3
|
13
|
120
|
4
|
30
|
16
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
( )= Taux d'échantillonnage = Effectif de
l'échantillon*100/Effectif total ;
3-3- La phase d'étude approfondie
Elle a consisté en la collecte des données :
c'est la phase d'enquête proprement dite. Elle s'est
déroulée de juillet à octobre 2007 auprès de
l'échantillon ci-dessus défini (Tableau-I).
Cette phase nous a permis de collecter des informations relatives aux
différents objectifs de la recherche et nécessaires à une
bonne appréciation des différents aspects de la
problématique. Cette phase s'est terminée par la restitution sur
le terrain. Cette restitution nous a permis de contrôler la
fiabilité et la conformité des données recueillies avec la
perception qu'en ont les acteurs impliqués.
3-3-1- Données collectées
Les données collectées concernent d'une part les
monographies villageoises et d'autre part les enquêtes des
ménages.
Au niveau des monographies, les caractéristiques
générales du village sont connues. Les données sur les
variations saisonnières des prix des produits agricoles et du bois
énergie sont collectées. Ceci a permis d'avoir des ordres de
grandeur sur leur prix et leur coût. Aussi, les interdits en ce qui
concerne le bois énergie ont été décrits. Le
géo-référencement des lieux de collecte de bois
énergie, les espèces préférées, celles
utilisées ainsi que celles qui sont devenues rares avec les raisons de
leur raréfaction sont connus. Enfin les critères de
différentiation des ménages à travers leur niveau de
prospérité ont été établis.
Au niveau des enquêtes des ménages, chaque
Responsable d'Unité de Production ou RUP, c'est-à-dire tout
membre du ménage conduisant une activité productive de
façon autonome a été enquêté. Les
données collectées peuvent être regroupées en cinq
volets. Le premier relevant du chef ménage concerne les
caractéristiques générales du ménage, sa
composition et l'identification des RUP. Le second volet, concerne les
caractéristiques socio- économiques du RUP, âge, sexe,
appartenance à une organisation de gestion, perception de la gestion de
la RBP, participation à cette gestion, activités menées,
interdits en ce qui concerne le bois énergie etc. Le troisième
volet nous informe sur le revenu tiré des activités du RUP
notamment du bois énergie, les quantités de cette ressource
prélevées, consommées, vendues, les prix de cession, les
lieux et fréquences de collecte, les déterminants du choix des
espèces etc. Le quatrième volet, quant à lui, nous informe
sur l'utilisation qui est faite du revenu du RUP et la part qui provient de
l'exploitation du bois énergie. Le cinquième volet par contre
concerne les chefs cuisine. Ce sont elles qui nous renseignent sur les
changements dans
l'allocation du temps aux tâches ménagères
suite à l'éloignement des points de collecte de bois
énergie, les types d'énergie utilisés et leur mode de
gestion, etc.
Les données concernant le système de
commercialisation ont été recueillies auprès des
producteurs de BE au niveau ménage. Les grossistes détaillants et
les consommateurs tant au niveau ménage que sur les marchés nous
ont permis de compléter ces informations.
3-3-2- Outils de collecte
Divers outils ont été utilisés, à
diverses étapes dans le cadre de cette étude, pour la collecte
des données.
Au niveau des monographies, ce sont essentiellement les
outils, techniques et principes de la Méthode
Accélérée de Recherches Participatives (MARP) qui ont
été utilisés. Des entretiens de groupe sur la base
d'interviews semi-structurées et structurées nous ont permis de
mieux connaître le milieu d'étude dans son
agro-écosystème. Les cartes aux dires des acteurs, les transects,
les classements par paire entre autres nous ont permis respectivement de
localiser les ressources exploitées par les ménages, de
géoréférencer les sites de prélèvements de
bois énergie, d'identifier les espèces exploitées et de
faire ressortir celles qui sont préférées, celles qui sont
les plus exploitées, celles qui deviennent rares et les causes de cette
raréfaction. Les noms locaux des plantes ont été saisis
lors de plusieurs excursions sur les lieux de collecte (situés pour la
plupart dans le parc) avec des informateurs autochtones (constitués
essentiellement de femmes). Les questions au cours des focus group et des
enquêtes des cuisines se rapportaient aux modes et à la
fréquence d'utilisation des espèces respectives, aux
préférences des utilisateurs en ce qui concerne leurs choix, aux
techniques et temps de collecte, à leur appréciation de la
disponibilité de ces espèces etc.
Pour l'entretien structuré, des questionnaires
correspondant aux différentes catégories d'acteurs
identifiés ont été élaborés et
administrés avec l'aide de six enquêteurs dont deux avaient le
niveau de Terminale et les quatre autres, le niveau universitaire
(troisième année d'agronomie)1.
L'observation participante a été utilisée
pour mieux nous imprégner de la réalité sociale. Elle se
décompose en deux cas de figure : observation (le chercheur est
observateur) et interaction (le chercheur est coacteur) (Mary, 1998 cité
par N'Sia, 1999). L'exploitation des données existantes, des citations
révélatrices et la triangulation nous ont aussi permis de
comparer les tendances de notre étude à d'autres.
1 L'Annexe 1
présente le questionnaire utilisé pour les monographies
et la phase d'enquête fine.
Les données sur le revenu ont été
collectées par la méthode de rappel. Ces données ont
été collectées sur la campagne agricole 2006-2007. Par
ailleurs pour la collecte des données biologiques, nous nous sommes
servis du matériel suivant constitué d'un GPS GARMIN 12, d'une
balance, et d'un appareil photo. L'identification des espèces, quant
à elle, a été faite sur le terrain à partir de la
clé de détermination d'Arbonnier. Les espèces critiques
ont été herborisées et vérifiées à
l'herbier national du Bénin.
3-4- La phase de traitement et d'analyse des
données
C'est l'étape post-terrain. Elle a consisté
à dépouiller les fiches d'enquête, à traiter et
à analyser les données pour s'achever par la rédaction du
rapport de thèse. Les données ont été codées
et saisies à l'aide du logiciel EXCEL 2007. L'analyse a
été faite à l'aide des logiciels EXCEL 2007 et SPSS
(Statistical Package for Social Sciences) version 10. Le traitement de texte
est réalisé avec le logiciel WORD 2007. En ce qui concerne les
régressions économétriques, c'est le logiciel STATA SE 9
qui a été utilisé pour estimer le modèle. Pour le
traitement des données issues du géo-référencement,
nous avons eu recours au logiciel ARCVIEW GIS 3.3.
Il apparaît donc que pour le traitement et l'analyse des
données recueillies, des outils et méthodes spécifiques
ont été utilisés en fonction des hypothèses
à tester. Examinons de plus près ces outils et
méthodes.
3-4-1- Test de l'hypothèse 1
La première hypothèse de notre étude vise
à évaluer l'impact de l'exploitation du bois énergie sur
les moyens d'existence des ménages riverains de la RBP. L'Approche par
les Moyens d'Existence Durables (AMED) identifie plusieurs postes de moyens
d'existence qui se doivent d'être les résultats des
stratégies développées par les acteurs, ici les
ménages riverains de la RBP. Ces postes ont pour nom : plus de revenus,
un bien-être accru, une meilleure sécurité alimentaire, une
vulnérabilité réduite et une utilisation plus durable des
ressources naturelles. Comme retenu dans le cadre analytique l'impact du bois
énergie sur les moyens d'existence durables sera évalué
sur les capitaux (financier, physique, humain, social et naturel) à
travers le revenu, le bien-être et les ressources naturelles. Ce qui nous
emmène à trois (03) sous-hypothèses.
3-4-1-1- Test de la première
sous-hypothèse
Cette sous-hypothèse stipule que l'exploitation du bois
énergie améliore le revenu des ménages. Pour la tester, le
revenu issu de l'exploitation du bois énergie a été
évalué de même
que sa contribution au revenu agricole du ménage. Le
revenu agricole est la différence entre la production et les charges
liées à cette production. On distingue deux types de revenu : le
revenu net et le revenu brut. Le premier type est la différence entre la
valeur ajoutée et la rente foncière, les taxes, les
intérêts, les impôts et les salaires des travailleurs
extérieurs. Selon Adégbidi (1994), le Revenu Agricole net (RAN) =
Valeur ajoutée (VA) -- Rente Foncière (RF) -- Taxes et
impôts (T)- intérêts des emprunts (I) --
Salaire des travailleurs extérieurs (W).
Avec valeur ajoutée (VA) = Produit brut (PB) --
(consommations intermédiaires (CI) +
amortissement (Am)). Ce revenu prend en compte
l'autoconsommation, l'accumulation en nature et le revenu monétaire.
Le revenu agricole brut, ou la marge brute agricole, par
contre est la différence entre la production brute et les charges
réelles payées pour cette production. Les charges comprennent les
coûts des intrants à savoir les semences, les différents
engrais, les insecticides et le coût de la main d'oeuvre
(défrichage, labour, semis, fumure, pulvérisation, récolte
et transport). Il est calculé pour une seule campagne. C'est cette forme
de revenu qui est utilisée dans la présente étude.
La raison du choix de ce type de revenu est liée au
fait que c'est un indice économique qui permet d'apprécier
l'efficacité de l'activité de l'exploitant agricole dans
plusieurs domaines En effet lorsqu'on cherche, comme dans cette étude,
à comparer des spéculations ou groupes de spéculation
entre elles, cet indice paraît le plus approprié.
Ainsi le revenu issu du bois énergie sera
comparé au revenu issu des autres activités au niveau du
ménage. Le modèle unitaire du consensus familial de Samuelson
nous permet à ce niveau de considérer le revenu du ménage
comme la somme du revenu de tous les Responsables d'Unité de Production
au niveau de ce ménage.
3-4-1-2- Test de la seconde
sous-hypothèse
Le second poste des résultats au niveau des moyens
d'existence est le bien-être des ménages. À ce sujet c'est
la contribution de l'exploitation du bois énergie au bien-être
matériel, humain et social qui a été évalué.
Ici le test nous a permis de savoir si le revenu issu de l'exploitation du bois
énergie a un impact positif sur les dépenses de consommation du
ménage au niveau des indicateurs de ces trois (03) catégories de
bien-être. Il a donc été évalué la
contribution du revenu issu de l'exploitation du bois énergie aux
dépenses de :
Scolarisation, santé, habillement, nutrition et
combustibles, en ce qui concerne le
bien-être humain ;
Equipements de production, de transformation, intrants et main
d'oeuvre agricole, fonds de roulement, pour le bien-être matériel
et ;
Dons, cérémonies et tontines en ce qui concerne le
bien-être social.
Ainsi c'est la statistique descriptive qui a été
essentiellement utilisée à ce niveau. Mentionnons qu'une approche
descriptive a permis de décrire certains aspects, non mesurables
quantitativement, comme la création et l'entretien des réseaux
d'entraide suite à l'exploitation du bois énergie.
3-4-1-3- Test de la troisième
sous-hypothèse
La troisième sous-hypothèse concerne l'impact de
l'exploitation du bois énergie sur le capital naturel. Cette
exploitation, si elle a un impact sur le revenu et le bien-être des
ménages, permet-elle la durabilité de la forêt ? Pour le
test de cette sous-hypothèse, nous avons évalué le niveau
d'exploitation de la ressource ligneuse et l'avons comparé au capital
existant. Le rapport du taux effectif d'exploitation (Qt)
et du capital forestier disponible (Wt)
nous donne une idée du temps horizon d'épuisement de la
ressource disponible T. On a : Qt/Wt =
1/T.
3-4-2- Test de l'hypothèse 2
La seconde hypothèse concerne le respect des lieux de
collecte du bois énergie conformément à la
législation en vigueur. Pour la tester nous avons utilisé comme
approche d'analyse le GPS mapping. Cette approche a permis de faire les
analyses spatiales. Elle a consisté à projeter sur la même
carte les données issues du géo-référencement des
lieux de collecte et des limites de la Zone d'Occupation Contrôlée
(ZOC) et de la Zone d'Exploitation des Ressources (ZER). L'analyse nous a
permis de localiser les lieux de collecte du bois énergie et
d'évaluer si les ménages vont ou non au-delà des limites
réglementaires pour la collecte du combustible ligneux.
3-4-3- Test des hypothèses 3
Les hypothèses concernant le troisième objectif
s'intéressent à la rentabilité du système de
commercialisation et à la distribution du prix payé par le
consommateur final entre les différents acteurs. Pour ce faire, la
méthode d'analyse utilisée est, dans un premier temps l'analyse
des marges pour l'hypothèse 3-1 concernant la rentabilité du
système de commercialisation.
Le principe est de calculer les différentes marges des
acteurs, de même que les charges des fonctions. On distingue les marges
brutes, les marges de commercialisation ou marges commerciales, et les marges
nettes.
Les marges brutes (MB) sont obtenues en
déduisant du prix de vente (PV), le prix d'achat
(PA) du produit. Soit : MB = PA -- PV
Les marges commerciales (MC) sont obtenues en retranchant des
marges brutes les coûts variables des fonctions accomplies par les
intermédiaires. Soit MC = MB -- Coûts variables
totaux.
Les marges nettes (MN) quant à elles sont
obtenues en soustrayant des marges de commercialisation les coûts fixes.
On a : MN = MC -- Coûts fixes.
Dans cette analyse, les coûts fixes (coût des
instruments de mesure, des bassines) ne sont pas pris en compte. L'analyse se
limitera aux marges commerciales. Les valeurs des coûts fixes
étant faibles, on peut assimiler la marge commerciale à la marge
nette.
Les coûts liés aux charges de commercialisation
par unité de mesure sont calculés par le rapport des
dépenses liées à chaque fonction ou service à la
quantité du produit vendue ou couverte par la/le dit(e) fonction ou
service. Le système de commercialisation sera dit rentable lorsque la
marge commerciale est positive.
Dans un deuxième temps, pour l'hypothèse 3-2, la
distribution du prix payé par le consommateur final entre les
différents acteurs est donnée par le rapport du prix reçu
par cet acteur sur le prix payé par le consommateur (prix de vente
final).
L'hypothèse testée ici est :
Ho : Les parts du prix du
H1 : Les parts du prix du
consommateur perçues par chaque VS
consommateur perçues par chaque
acteur du circuit de commercialisation acteur du circuit de
commercialisation
sont égales sont différentes
L'analyse portant sur une relation bivariée entre une
variable non métrique (acteur) et une variable métrique (la part
du prix du consommateur perçue), le test approprié pour juger de
l'équité de cette distribution est le test t de Student. Le prix
payé par le consommateur final sera dit équitablement
réparti entre les différents acteurs si les parts reçues
par chaque acteur sont significativement égales (on accepte Ho). Au cas
contraire la répartition sera dite inéquitable (on rejette
Ho).
3-4-4- Test des hypothèses 4
3-4-4,1-Test de l'hypothèse
4-1
L'hypothèse 4-1 vise à déterminer les
facteurs socio-économiques, culturels qui pourraient expliquer la
dépendance des ménages vis-à-vis du bois énergie.
Il s'agit de trouver les déterminants de la dépendance. Au sens
du Petit Robert, le terme déterminant renvoie à ce qui peut
amener, inciter, pousser à poser volontairement un acte. Dans l'optique
de déterminer ces facteurs qui poussent les ménages à
exploiter ou non le bois énergie, les outils d'analyse les plus
appropriés sont ceux de la régression. Il se pose un
problème de choix de modèle de régression. En effet,
n'importe quel modèle de régression ne peut être
utilisé pour n'importe quelle régression (Maddala, 1983 ;
Gourieroux, 1989; Pindyck et Rubinfeld, 1991; Doucouré, 2001). C'est
d'abord la nature continue et/ou discontinue des variables qui
déterminent le choix du modèle de régression.
> Choix du modèle
Selon Maddala (1983), Gourieroux (1989) et Doucouré
(2001), les modèles usuels de régression (moindres carrés
ordinaires, régression linéaire, doubles log etc.) sont
indiqués lorsqu'il s'agit de variables continues. Dans le cas des
variables discontinues, ces modèles de régression ne peuvent
être utilisés. En effet, l'approximation linéaire est peu
adaptée au problème car les nuages de points sont difficilement
approchables par une seule courbe pouvant donner l'équation de
régression. Il a donc fallu élaborer des modèles de
régression à variables qualitatives. Il s'agit du Probit, du
Logit, du Tobit etc.
Nous avons eu recours au revenu relatif (le rapport du revenu
issu de l'exploitation du bois énergie sur le revenu total) pour mesurer
le degré de dépendance vis-à-vis du bois énergie.
Cette variable dépendante, étant un rapport compris dans
l'intervalle [0, 1], est limitée. L'estimation par les méthodes
des moindres carrées ordinaires (MCO) n'est pas applicable dans ce cas.
Car, pour cette analyse des déterminants de la dépendance des
ménages du bois énergie, il est important de tenir compte de la
nature censurée de la variable dépendante. En effet ici, la
variable à expliquer est continue, mais n'est observable que sur un
certain intervalle. Ce type de modélisation fait appel à la fois
aux concepts développés dans le cadre de la régression
linéaire puisque la variable est continue mais également à
ceux utilisés dans les modèles à variables qualitatives,
la variable n'étant observable que sur un intervalle. Nous avons donc eu
recours à un modèle économétrique à variable
dépendante limitée, à savoir le modèle Tobit
censuré (TOBIN, 1958). L'estimation du modèle Tobit est
basée sur la notion de maximum de vraisemblance et
l'analyse des résultats de ce modèle porte essentiellement sur
:
· La qualité du modèle
La qualité du modèle est attribuée par
le seuil de significativité de la valeur du khi- deux ou le ratio de
vraisemblance (LR) ou encore par le log du maximum de vraisemblance. A un seuil
donné (1%, 5% ou 10%), le modèle est globalement significatif
lorsque la valeur du LR est supérieure à celle du khi-deux au
même degré de liberté. Le modèle est bon lorsque la
probabilité du LR est inférieure à un des seuils ou bien
lorsque la valeur du khi- deux donnée par le modèle est
inférieure à celle de la table de khi-deux à un des seuils
ci- dessus cités.
· Le pouvoir de prédiction du
modèle
Le pouvoir de prédiction du modèle est
donné par le pseudo-R, équivalent au R ajusté pour les
modèles de régression linéaires. Il donne la concordance
entre les probabilités calculées et les fréquences des
réponses observées.
· Les signes et leur signification
Les signes des coefficients sont importants. Ils indiquent si
la variation associée influence la probabilité à la hausse
ou à la baisse. Autrement dit, ces signes indiquent dans quel sens la
variation de la variable explicative influence la variation de la variable
expliquée. A chaque signe des coefficients est associée une
significativité qui revêt une grande importance. Elle est
donnée par une probabilité qui indique dans quel intervalle de
confiance on peut compter sur le signe. Cet intervalle peut être de 90%,
95% ou de 99% selon que la probabilité associée au signe est
respectivement inférieure à 10%, 5% ou 1%.
> Forme Générale du
modèle
De façon générale, on peut
considérer que la dépendance des ménages vis-à-vis
du bois énergie dépend des caractéristiques du chef
ménage et de celles de son ménage (l'âge du chef
ménage, son sexe, son niveau de prospérité, son niveau
d'instruction, la taille du ménage, le revenu du ménage net du
revenu issu de l'exploitation du bois énergie, l'appartenance à
une organisation de gestion de la RBP).
Le modèle théorique peut s'écrire :
Y= f (Age, Sexe, Nivinst, Nivprosp, Taille, Membgest,
RevhorsBE, Repas) ;
Y : la variable dépendante correspond
à la dépendance par rapport au bois énergie ;
Age : l'âge du chef ménage. La
force physique se détériorant avec l'âge, plus le chef
ménage est âgé, moins il exploitera le BE car
l'exploitation du BE nécessite beaucoup d'efforts physiques. On pourrait
donc s'attendre à ce que les chefs ménage âgés
dépendent moins du BE que les jeunes ;
Sexe : le sexe du chef ménage. Cette variable peut
influencer la dépendance vis-à-vis du BE. En effet, en Afrique,
la tâche de la collecte de bois de feu revient aux femmes et aux enfants.
On s'attend à ce que les chefs ménage femmes exploitent plus le
bois énergie que les hommes vu qu'elles ont plus recours à cette
ressource pour les besoins domestiques mais aussi pour le revenu que cela leur
procure ;
Nivprosp : variable mesurant le niveau de
prospérité. Le bois énergie est une ressource gratuite,
contrairement aux autres combustibles qui ne le sont pas. L'hypothèse
ici est que ce sont les ménages pauvres, disposant de peu de revenu, qui
exploitent le plus cette ressource. Ce sont eux donc qui dépendront le
plus de cette ressource ;
Nivinst : variable mesurant les niveaux
d'instruction. Les individus instruits sont supposés être mieux
informés sur les conséquences de la dégradation de
l'environnement suite à l'exploitation du BE. De plus ils connaissent
l'intérêt de préserver la RBP. On peut donc s'attendre
à ce qu'ils exploitent moins le BE et par ricochet qu'ils en
dépendent moins ;
RevhoBE: il s'agit du revenu du ménage
non compris le revenu issu de l'exploitation du bois énergie. On
s'attend à ce que plus le ménage a un revenu hors bois
énergie faible, plus il dépend du revenu issu du BE pour pouvoir
assurer ses dépenses de consommation ;
Taille : la taille du ménage. Les
besoins en énergie domestique sont influencés par la taille du
ménage. Elle peut donc avoir un impact sur la dépendance
vis-à-vis du BE car plus le ménage est grand, plus la
quantité de repas est importante et plus il faut utiliser de
combustible. Ainsi la taille du ménage sera positivement
corrélée avec la dépendance par rapport au BE ;
Membgest: appartenance à une
organisation de gestion. L'hypothèse sous-jacente est que les
ménages dont le chef est membre d'une organisation de gestion auront
plus de facilité à exploiter le bois énergie que ceux dont
les chefs n'en sont pas membres ;
Repas : cette variable désigne le
nombre de repas manqués. Cette variable a été retenue
parce que nous nous attendons à ce que plus le nombre de repas
manqué n'est élevé, (donc plus le ménage est
pauvre), plus le ménage dépendra du bois énergie.
Les données collectées, leur nature, leur code,
leurs modalités et leurs signes probables sont résumés
dans le Tableau II.
Tableau II : Noms, types, codes,
modalités et signes attendus des coefficients des variables explicatives
du modèle Tobit
Nom de la variable
|
Type
|
Code
|
Modalités
Signe
|
attendu
|
Variable expliquée :
|
Dépendance par rapport au bois énergie
|
Numérique
|
Depend
|
|
|
Variables explicatives
|
Age du chef ménage
|
Continue
|
Age
|
|
-
|
Sexe du chef ménage
|
Nominale
|
Sexe
|
0 si femme et 1 si homme
|
-
|
Niveau de prospérité du chef ménage
|
Ordinal
|
Nivprosp
|
1 si très riche ; 2 si riche ; 3 si
prospérité moyenne ;
4 si pauvre et
5 si très pauvre
|
+
|
Niveau d'instruction du chef ménage
|
Ordinal
|
Nivinst
|
0 si pas instruit ;
1 si primaire ;
2 si secondaire ;
3 si supérieur ;
4 si universitaire et
5 si alphabétisé
|
-
|
Revenu du ménage net du revenu issu du bois
énergie
|
Numérique
|
Revhobe
|
|
-
|
Taille du ménage
|
Numérique
|
Taille
|
|
+
|
Appartenance à une organisation de gestion
|
Binaire
|
Membgest
|
0 si NON et 1 si OUI
|
+
|
Nombre de repas sauté
|
Numérique
|
Repas
|
|
+
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
3-4-4,2- Test de l'hypothèse
4-2
L'hypothèse à tester ici est
Ho : Le niveau de participation
des H1 : Le niveau de
participation
ménages aux actions de gestion telles que VS
des ménages aux actions de gestion telles
faites par le CENAGREF ne dépend pas que faites par le
CENAGREF dépend de
de leur niveau de prospérité leur niveau de
prospérité
Les deux variables en jeu sont des variables ordinales : le
niveau de participation avec trois modalités (forte participation,
participation moyenne, faible participation) et le niveau
de prospérité avec cinq modalités (comme
présentées dans le Tableau II-). L'outil
d'analyse appropriée lorsqu'on s'intéresse à une relation
bivariée entre deux variables ordinales est le test
d'indépendance de Chi-deux (X2) de Pearson. La
lecture de la valeur de X2 nous permettra de rejeter
l'hypothèse Ho si cette valeur est significative ou de
l'accepter si la valeur ne l'est pas.
Le Tableau III- qui suit nous donne une vue
synoptique des outils d'analyse en fonction des hypothèses à
tester.
Tableau III : Outils d'analyse en fonction des
hypothèses à tester
Objectifs
|
Hypothèses
|
Variables concernées
|
Modalités des variables
|
Outils d'analyse
|
01 : Evaluer et analyser l'importance de
l'exploitation du bois énergie sur les moyens d'existence
des ménages riverains de la RBP
|
H1 : L'exploitation du bois énergie
améliore de façon substantielle les moyens d'existence des
ménages
|
H1_1 : L'exploitation du bois énergie
améliore le revenu des ménages
|
- Revenu issu du BE
|
-Numérique
|
-Statistique descriptive
|
H14 : L'exploitation du bois énergie
améliore le bien-être des ménages
|
Contribution du BE aux dépenses de :
*Bien-être humain : Dépenses de santé, de
scolarisation, d'habillement, nutrition et combustibles
*Bien-être matériel : Dépenses en
équipement de production, de transformation, intrants et main d'oeuvre
agricole, fonds de roulement
*Bien-être social : Dépenses de
cérémonies, dons et tontines
|
-Numérique
|
-Statistique descriptive
|
H1_3 : L'exploitation du bois énergie
n'affecte pas le capital naturel de la RBP
|
-Quantité de BE exploitée -Potentiel de BE
existant
|
-Numérique -Numérique
|
-Statistique descriptive
|
02 : Comprendre et analyser les effets de la
législation sur l'accès des populations au BE.
|
H2- : Les populations riveraines de la
RBP exploitent le bois énergie au-delà de la
Zone d'Exploitation des Ressources.
|
-Coordonnées géo-référencées
des lieux de collecte
|
-Numérique
|
-GPS Mapping
|
03 : Comprendre l'organisation et le
fonctionnement du système de commercialisation du BE
|
H3_1: La commercialisation du bois
énergie est rentable
|
-Marges brutes unitaires -Marges de commercialisation
|
-Numérique
|
Analyse des marges
|
H3_2 : Le prix payé par le consommateur
fmal du bois énergie est équitablement réparti entre les
différents acteurs
|
-Part du prix payé par le consommateur fmal reçu
par acteur
-Acteurs du circuit de commercialisation
|
-Numérique -Nominale
|
Test t de Student
|
04 ; Identifier les
déterminants de la gestion durable du bois
énergie
|
1-14-1- : Les caractéristiques
socio-économiques du chef ménage et son appartenance aux
groupements de gestion expliquent la dépendance du ménage
vis-à-vis du bois énergie
|
-Variable expliquée : dépendance
-Variables explicatives : Caractéristiques socio-
économiques du chef ménage et du ménage
|
-Numérique
|
-Analyse de régression par le modèle Tobit
|
114_2_ : Le niveau de participation des
ménages aux actions de gestions dépend de leur niveau de
prospérité
|
-Niveau de participation -Niveau de prospérité
|
-Ordinal -Ordinal
|
Test Chi-deux (X2) de Pearson
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
3-5- Les limites de la recherche : problèmes
rencontrés et fiabilité des données collectées
La principale limite de cette étude se trouve dans la
méthode de collecte des données sur le revenu des ménages
qui s'est basée sur la méthode de rappel. Notre
méthodologie de recherche dépendait donc étroitement de la
capacité des répondants à se rappeler le passé.
Bien que cette méthode ait des insuffisances, nous avons
été satisfaits de cette approche en raison des
considérations suivantes. D'abord, plusieurs méthodes de
triangulation nous permettaient de vérifier la plausibilité des
réponses. Ensuite conscient que les questions, faisant appel à la
mémoire des répondants, ne peuvent pas toujours avoir de
réponses, nous avons introduit la modalité : « le
répondant ne connaît pas ». Cette modalité a
été utilisée dans les cas où le répondant
disait qu'il ne connaissait pas la réponse ou dans le cas où
l'enquêteur se rendait compte que le répondant n'était pas
sûr et de ce fait a imaginé la réponse. Aussi il aurait
été préférable de disposer des données de
panel. Ceci aurait permis de tenir compte de la variabilité
inter-temporelle des différentes campagnes.
Par ailleurs, la non-maîtrise d'aucune des langues
parlées par nos interlocuteurs nous a obligé à faire
recours à des interprètes. Ces derniers ont été
choisis dans chaque village d'étude. Ils avaient une bonne connaissance
de leur milieu, un bon niveau en français et la volonté de
contribuer à notre formation et de voir leur situation
s'améliorer. Aussi notre connaissance du milieu d'étude et des
gens (nous y avons fait une enquête l'année
précédente) a facilité notre intégration.
Enfin la crainte des enquêtés des agents
forestiers les a emmenés à donner de fausses réponses
à certaines questions notamment celles concernant les techniques et
lieux de collecte de bois énergie et les prélèvements
frauduleux dans la RBP. Mais les nombreux recoupements permettent le plus
souvent d'approcher la vérité.
Malgré toutes ces précautions, il est important de
reconnaître la limite en général des données
collectées.
Deuxième _partie :
Résultats, Analyses et Discussions
CHAPITRE 4 : GENERALITES SUR LA ZONE D'ETUDE ET
CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES DES MENAGES ETUDIES
4-1- Présentation du milieu
d'étude
4-1-1- Milieu naturel
4,1-1-1- Situation
géographique
La Réserve de Biosphère de la Pendjari (RBP) est
située à l'extrême pointe nord-ouest de la
République du Bénin (Figure 2 et Figure
3). Ses limites géographiques sont comprises entre 10°30
et 11°30 latitudes Nord et entre 0°50 et 2°00 longitude Est. A
l'Est, la réserve fait frontière avec celle du W, et au Nord avec
le Burkina-Faso. Cette limite Nord est représentée par le fleuve
de la Pendjari qui donne son nom à la réserve et lui assure une
faune riche et variée. L'une des aires protégées les mieux
gardées et les plus riches de l'Afrique de l'Ouest (Bousquet, 1992), la
Réserve de Biosphère de la Pendjari est située à
cheval sur les communes de Matéri, Tanguiéta et Kérou,
elle couvre une superficie de 477.802 ha (CENAGREF, 2005) dont :
ü Le Parc National de la Pendjari proprement dit,
intégralement protégé, d'une superficie de 266 040 ha ;
ü La Zone Cynégétique de la Pendjari (ZCP) de
170.080 ha dont 3.460 ha pour la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC)
;
ü La Zone Cynégétique de Konkombri (ZCK)
(41.682 ha) incluse dans la zone cynégétique de l'Atacora
(125.682 ha) ;
ü La Zone de Transition essentiellement composée de
tous les terroirs qui jouxtent le complexe de la Pendjari.
en
co
u'à
0: 1: 2: 3:
Légende 1-1 Complexe pendjari.
Le BENIN en Afrique
NIGER
BURKINA FASO
Poiga
NIGERIA
TOGO
I
H 14'1 O 1(111
Iftnarper ANCESCILI ISE.1.CERIALX:, · .saa cm
dm .1.1.3,11u, 51C ·
· Umm Mu UN,
G 37 Flkesé
11
Carte de situation du Parc National de la Pendjari
DI° 2I ·
3I°
Figure 2 : Localisation de la Réserve de
la Pendjari au Bénin
Source : CENAGREF (2005)
Zones de Protection de la Réserve de
Biosphère de la PendjariN
/imite de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari
aires centrales
Daga
Satiandiga
Sakouéhou
Pouri
Kandou
Nagasséga
Dassari
TANGUIÉTA
aire tampon écotouristique
Batia
Sangou
Tanongou
Pessagou chanwassaga
0 10 20 km
ktiagou
aire tampon pour la
protection des zones centrales
aire touristiques et de chasse sportive
aires de protection voisines
T. K. Buteschardt
Source: Carte de l'Afrique de l'Ouest ARLI, NATITING011; M 1
200.000i PAG du DPNP 2003
zone d'occupation controlée
zone dèxploitation des ressources villages
routes, pistes
rivières, mares
Tiélé
Tambogolé
Source : CENAGREF (2007)
Figure 3: Carte de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari
4-1-1-2- Relief et hydrographie
La réserve se présente sous la forme d'une
vaste pénéplaine au relief très plat d'altitude variant
entre 150 et 200 m. La Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC),
où est concentrée l'étude, est marquée par le
massif montagneux de l'Atacora qui est orienté sud- ouest, nord-est et
ayant une altitude de 400 m à 500 m. Une seconde chaîne plus
réduite parallèle à la première se situe au sein du
parc à une altitude de 170 m à 400 m (Delvingt et al, 1990).
La rivière Pendjari d'où découle le nom
du Parc, constitue le seul cours d'eau important qui contrôle le
réseau hydrographique de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari. D'une longueur totale de 300 km dont 200 km dans le Parc, la Pendjari
a un débit important en saison des pluies, faible à nul en fin de
saison sèche (Delvingt et al, op.cit.). Elle prend sa source dans
l'Atacora et arrose le Parc par ses affluents que sont : Magou, Yatama,
Tandjali, Podiéta, Bonkata et Pourou (U.R.E.E.Q ; 2002). Dans la RBP,
hormis la rivière Pendjari, on
retrouve plus de 103 mares qui constituent les points
d'abreuvages des animaux (Agbossou et Okounde, 2001).
4-1-1-3- Climat et sol
Le climat de la RBP se situe à la limite des climats
soudaniens et soudanoguinéens à saisons fortement
contrastées (Sinsin 1993a).
On y rencontre :
ü une saison sèche allant de mars à mi-mai
et une période fraîche allant d'octobre à février.
C'est la période de l'harmattan : vent sec et froid venant du Nord,
chargé de sable et de poussières, asséchant rapidement les
points d'eau (mares et cours d'eau) et réduisant considérablement
la visibilité ;
ü une saison pluvieuse allant de mi-mai à
mi-octobre.
La température moyenne mensuelle varie de 19 à
34°C selon les localités et les mois. Les températures les
plus élevées sont enregistrées dans les mois de mars,
avril, mai où les maxima peuvent atteindre 40° à l'ombre.
Les basses températures sont quant à elles notées de
décembre en janvier.
La pluviométrie moyenne annuelle est de 1100 mm.
L'évapotranspiration potentielle (ETP) est supérieure à
1500 mm par an témoignant d'un déficit hydrique saisonnier.
L'humidité relative a des valeurs moyennes mensuelles variant entre 25
et 85 %.
On peut y distinguer divers types de sol (Agbossou et
Okounde, 2000a et 2000b). Ceux rencontrés dans la Zone d'Occupation
Contrôlée (ZOC) sont des sols pauvres en général et
constituent l'essentiel des sols de cultures. Ils sont peu profonds et peu
fertiles fortement colonisés par le striga.
4-1-1-4- Végétation et
faune
La végétation est fortement diversifiée. A
chacune des types de végétations correspond une faune
spécifique et diversifiée (Heymans 1989) :
Dans les jachères, qui sont les formations les plus
proches des habitations, les espèces dominantes sont le
néré (Parkia biglobosa), le karité
(Vitellaria paradoxa) et le baobab (Adansonia digitata) et
d'autres laissées pour leurs parties consommables, leur ombre,
leur caractère sacré ou leur utilisation comme bois
énergie. En effet le bois de chauffe est un sous- produit de
l'agriculture extensive sur brûlis pratiquée dans cette
région. Les exploitants ne vont pas toujours couper directement le
bois destiné à la commercialisation dans la forêt,
mais le récoltent au cours du défrichement des jachères
forestières. Elles sont fréquentées par des 50
animaux déprédateurs des cultures à savoir
principalement les primates, les phacochères (Phacochoerus
aethiopicus) et les oiseaux.
Dans les savanes arbustives les genres dominants sont les
Terminalia, Combretum et Acacia (Sinsin et al. 2000) et les espèces
ligneuses les plus rencontrées sont Combretum glutinosum,
Crossopteryx febrifuga, Acacia seyal, Acacia senegal, Acacia gourmaensis ...
(MAB/UNESCO 1990). Les animaux rencontrés sont les babouins
(Papio doguera), le lion (Panthera leo), le bubale
(Alcelaphus buselaphus major), l'hippotrague (Hippotragus
equinus), l'ourebi (Ourebia ourebi) (Delvingt et al. 1989).
Au niveau des savanes herbeuses qui caractérisent les
zones d'inondation, l'espèce ligneuse caractéristique est
Mitragyna inermis. Elles abritent des espèces animales telles
que le phacochère, le cob de Buffon (Adenota kob), le redunca
(Redunca redunca), le cob defassa (Kobus defassa).
Pour les savanes arborées, la strate arborescente est
dominée par les espèces telles que Acacia sieberiana,
Pseudocedrela kotschyi, Terminalia macroptera, Detarium microcarpum, Burkea
africana, Afzelia africana et Vitellaria paradoxa. Ces savanes sont le
gîte d'animaux tels que le céphalophe de Grimm (Sylvicapra
grimmia), l'ourebi, l'hippotrague, la civette (Viverra civetta),
le porc-épic (Hystrix cristata), le bubale, le lion.
Quant aux savanes boisées et les forêts claires,
elles sont à dominance d'Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpus
ou Daniellia oliveri. On y rencontre des animaux
fréquentant les milieux fermés en particulier l'ourebi, le
céphalophe de Grimm, le céphalophe à flancs roux
(Cephalophus rufilatus).
Les galeries, elles, abritent des espèces telles que
Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopium, Ficus capensis, Khaya
senegalensis, Parinari congoensis, Syzygium guineense,... On y rencontre
entre autres des hippopotames (Hippopotamus amphibius), des guibs
harnachés (Tragelaphus scriptus) ainsi que des mangoustes
(Herpestes ichneumon).
4-1-2- Milieu humain
L'ensemble des villages riverains de la RBP est
regroupé en 21 villages administratifs. L'estimation des populations
faite sur la base des données des deux derniers Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH2 et RGPH3) se
présente comme suit pour l'année 2007 :
Tableau IV- Evolution de la population dans la
zone d'étude
Axes
|
Villages
|
Population en 1992
|
Population en 2002
|
Population estimée pour
2007
|
Tanguiéta-
|
Batia
|
816
|
1447
|
1678
|
Batia
|
Tanongou
|
801
|
1876
|
2175
|
|
Tchanwassaga
|
610
|
1472
|
1707
|
|
Nanébou
|
838
|
1144
|
1327
|
Tanguiéta-
|
Bouniessou
|
1237
|
1321
|
1531
|
Porga
|
Dassari
|
3119
|
5299
|
6142
|
|
Porga
|
830
|
1491
|
1728
|
Total des deux axes
|
|
12.208
|
16407
|
19020
|
|
Source : Estimations à partir
des données du RGPH2 et du RGPH3
Avec un taux d'accroissement annuel de 3% par an, cette
population a presque doublé entre 1992 et 2007 dans les villages en
passant de 12.208 habitants (Kiansi, 1997) à 19.020 habitants sur les
deux axes. La croissance de cette population pose un énorme
problème d'approvisionnement en bois-énergie car les besoins en
énergie ont aussi doublé.
La population localisée dans les terroirs riverains de
la RBP est répartie en 13 ethnies environ qui se rencontrent autour de
la RBP. Les ethnies les plus représentées sur l'axe
Tanguiéta-Batia sont les Gulmanceba ou Gourmantché (Batia,
Tanongou), les Takamba (Pessagou et tchanwassaga), les boulba (Nanébou
et Bouniessou) tandis qu'on note une certaine homogénéité
linguistique sur l'axe Tanguiéta-Porga représentée par les
Bialbe (Berba). Les peuls quant à eux se rencontrent pratiquement dans
tous les villages.
On retrouve plusieurs types d'habitats. Le type de
concessions le plus fréquent est le tata de forme circulaire qui sont en
général regroupées. Mais on observe aussi quelques formes
de dispersion caractérisées par la présence de nombreux
hameaux et fermes. Ces dernières, contrairement au premier type,
permettent d'exploiter la diversité spécifique des espèces
de bois énergie et réduisent la pression sur elles. En effet les
concessions étant groupées, la tendance générale
est l'exploitation continue des espèces les plus
appréciées.
Photo 1 : Stock de bois de feu devant une
Photo 2 : Empilement de bois de feu sur pilotis à
concession de Tanongou (Cliché :LAWANI, 2007)
Bouniessou (Cliché : LAWANI, 2007)
4-1-3- Infrastructures socio-communautaires
Sur le plan infrastructurel, les villages disposent d'une
gamme d'ouvrages appréciables et ceci dans plusieurs domaines Les
villages situés sur l'axe Tanguiéta-Porga
bénéficient d'une bonne couverture d'infrastructures
routières. En effet la présence de la route inter-états
Bénin-Burkina-Faso y facilite les flux de marchandises et de personnes.
L'entretien courant de la piste Tanguiéta-Batia par le CENAGREF est d'un
grand intérêt pour les populations de cet axe.
Dans la zone d'étude on dénombre 3
marchés de divers rangs dont seulement 1 quotidien celui de
Tanguiéta sert de point de transit des produits agricoles vers d'autres
départements ou même hors du Bénin. Les marchés de
Tanongou et de Dassari sont des marchés locaux de collecte primaire
à dimension villageoise.
Dans le domaine de l'éducation, on compte plusieurs
écoles primaires et collèges. Le programme de construction des
écoles financé par la BID est également en cours dans la
zone d'étude.
Dans le domaine de la santé, les populations
bénéficient de plusieurs formations sanitaires qui se confrontent
quotidiennement aux problèmes de la non fréquentation. Les
raisons évoquées sont l'éloignement de ces centres, et la
pauvreté car les ménages n'ont souvent pas l'argent pour payer
les frais sanitaires.
4-1-4- Organisation de la communauté
Les communautés de la zone d'étude sont des
sociétés acéphales car la structuration en chefferie n'est
plus perceptible à cause des règles de modernité qui l'ont
banalisée (Kiansi, 1997). Ces communautés vivent souvent dans des
fermes isolées. Mais on retrouve dans chaque village, un chef village
qui y représente l'autorité administrative.
On y note aussi des formes d'organisations
socio-économiques représentées par des groupements de
producteurs et des groupements de femmes, mais aussi des formes de
coopération et de solidarité (groupes d'entraide). On note
également des organisations pour la cogestion de la Réserve de
Biosphère de la Pendjari. Il s'agit des Associations Villageoises de
Gestion des Réserves de Faune (AVIGREF) et des Réserves
Villageoises de Chasse Autogérée (REVICA).
Les AVIGREF sont des instances qui représentent les
populations à la base et qui sont impliquées dans la cogestion de
la RBP à côté du CENAGREF. La cogestion s'identifie
à la gestion participative et implique le partage de la
responsabilité de la gestion de l'aire protégée entre
structures ou offices ayant qualité et les populations locales. Les
AVIGREF sont regroupées en union : l'U-AVIGREF. Elles ont pour
rôle de :
ü sensibiliser les populations sur la
nécessité de préserver la faune et son habitat ;
ü informer les populations riveraines sur la
réglementation de la protection de la RBP ;
ü aider le CENAGREF à assurer les activités
de contrôle ;
ü promouvoir le développement des communautés
riveraines à partir de l'exploitation des ressources naturelles.
Les REVICA ont été créées pour
prendre en compte les traditions cynégétiques des populations
riveraines. En effet la chasse fait partie de leurs coutumes et c'est elle qui
leur fournissait des quantités non négligeables de
protéines animales. Pour toujours permettre aux populations d'avoir
accès à cette protéine sans pour autant porter atteinte
à la faune, les REVICA ont pour objectifs d'organiser la « chasse
villageoise »1 dans la ZOC et dans les terroirs riverains en
dehors des aires protégées. Mais il faut remarquer que les REVICA
en sont encore à leur phase expérimentale. A leur actif nous
pouvons noter l'offre de leurs prestations aux expatriés pour la chasse
aux petits gibiers dans la ZOC et les terroirs riverains. Ceci permet de
maximiser les retombées économiques et financières de la
population riveraine car ce sont les REVICA qui à ce niveau
gèrent les permis de chasse. Mais il est opportun d'insister sur la
formation des membres des REVICA qui servent souvent de pisteurs et de
rabatteurs et sur le respect des normes en ce qui concerne les espèces
pouvant faire objet de cette chasse.
1 .
Différente de la grande chasse pratiquée dans la
zone cynégétique.
4-2- Caractéristiques démographiques et
socio-économiques des ménages étudiés
4-2-1- Typologie des ménages selon leur niveau de
prospérité
Le niveau et l'ampleur de la pauvreté sont variables
selon les caractéristiques démographiques et
socio-économiques des ménages. En vue d'appréhender le
niveau de vie des individus, nous nous sommes référé
à une détermination participative des niveaux de bien-être
: le classement des ménages selon leur niveau de
prospérité'. Ce classement nous a permis de grouper les
ménages dans le milieu d'étude des plus pauvres au moins pauvres.
Les résultats issus de ce classement sont consignés dans le
Tableau V.
Tableau V : Résultats du classement selon
le niveau de prospérité des ménages
étudiés
|
|
|
Niveau de prospérité
|
|
|
Très riches
|
Riches
|
Prosp
Prospérité moyenne
|
Pauvres
|
Très
pauvres
|
Effectif
|
19
|
23
|
20
|
14
|
44
|
Pourcentage
|
15,83
|
19,17
|
16,67
|
11,67
|
36,67
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
De l'analyse de ce tableau, il ressort que la majorité
des ménages enquêtés est très pauvres (36,67% des
ménages enquêtés). Lorsqu'on se réfère aux
critères de classification retenus par les personnes ressources, on note
que les différences des niveaux de prospérité
observées sont liées à plusieurs facteurs. Au nombre de
ces facteurs discriminants entre les ménages, nous avons le revenu total
annuel, le revenu tiré de la culture cotonnière ainsi que celui
tiré de l'élevage, le nombre d'actifs agricoles, la superficie de
terre cultivée par le ménage, le niveau d'instruction du chef
ménage et le nombre de repas manqués par le ménage durant
l'année. Dans l'objectif de vérifier
l'homogénéité des classes obtenues par la méthode
du niveau de prospérité, nous avons procédé
à une répartition en 5 classes en tenant compte des variables
retenues par les personnes ressources. La variable revenu issu du bois
énergie a été introduite dans le modèle. Cette
variable trouve son importance à travers les objectifs de cette
recherche. Le Tableau VI présente la répartition
des ménages en 5 classes suivant ces facteurs.
1 L'Annexe 2
présente les résultats du classement des ménages
selon leur niveau de prospérité.
Tableau VI: Résultats de la typologie des
ménages enquêtés selon les variables discriminantes
retenues par les personnes ressources
Variables
Classes
1 2 3 4 5
4 Primaire 9 1.245.600
163.200 480.000 81.000 0 Très riche
4 Primaire
6 988.157,14
67.429
275.000 64.871 0 Riches
4 Pas instruit
5 864.705,00
51.735
187.000 65.437 0
Prospérité moyenne
3 Pas instruit 3 601.439,36
23.495
76.000 82.453 41 Pauvres
3 Pas instruit 2 401.441,94
12.410
30.000 95.148 95
Très pauvres
Nombre d'actifs agricoles Niveau d'instruction Superficie
cultivée (Ha) Revenu total (FCFA/an) Revenu issu de l'élevage
(FCFA/an)
Revenu issu de la culture du coton
Revenu issu du BE (FCFA/an)
Nombre de repas manqués
Niveau de prospérité
15 (14%) 19 (17%) 20 (18%) 16(15%)
39(36%)
Total
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB : ( ) = pourcentage. La convergence est
atteinte après 8 itérations sur 109 ménages. Cette
typologie met en évidence 5 classes.
> Une classe de ménages avec en moyenne 4 actifs
agricoles, dont le chef ménage est instruit (niveau primaire). Ce
ménage dispose de grandes superficies de terres cultivées (9 ha
en moyenne). Avec un revenu total moyen très élevé, les
ménages de ce groupe sont de grands éleveurs et pratiquent
surtout le coton comme culture de rente qui leur procure d'ailleurs des revenus
très élevé. De plus ils exploitent le BE, ne manquent pas
de repas au cours de l'année et sont en moyenne très riches
> La deuxième classe a les mêmes
caractéristiques que la première seulement qu'à leur
niveau, ils cultivent moins de terres agricoles. Leurs revenus, bien
qu'élevés, sont inférieurs à ceux de la classe 1.
Ils exploitent moins le BE et sont des riches (concernant leur niveau de
prospérité)
> En ce qui concerne la 3ème classe,
à part le nombre d'actifs qu'ils ont en commun avec les deux
premières classes, leurs chefs ménage ne sont pas instruits,
cultivent aussi moins de terres agricoles, leurs revenus sont plus bas. Mais
ils exploitent plus le BE que les ménages de la classe 2, mais moins que
ceux de la classe 1. Ils ne sautent pas non plus de repas et leur niveau de
prospérité est moyen.
> La classe 4, elle par contre dispose aussi de moins
d'actifs agricoles que les précédents, moins de superficie
cultivée et moins de revenus, mais exploite plus le BE que les autres
classes. Aussi les chefs ménage de ce groupe ne sont-ils pas instruits,
sont des pauvres (en ce qui concerne leur niveau de prospérité)
et manquent beaucoup de repas durant l'année ;
> Enfin la classe 5. Ici tous les indicateurs sont bas :
ils ont peu d'actifs, cultivent moins de terre. Ils ont les revenus les plus
bas, mais ce sont de grands exploitants de BE. Aussi sont-ce eux qui manquent
le plus de repas durant l'année. Ils ne sont pas instruits et sont des
ménages très pauvres.
A la lumière de ces résultats, il apparaît
que lorsqu'on passe de la classe 5 à la classe 1, les indicateurs du
niveau de prospérité s'améliorent. Ces résultats
viennent confirmer la classification des ménages selon le niveau de
prospérité. On peut donc retenir que la classification selon le
niveau de prospérité donne des classes homogènes car ces
classes correspondent aux classes homogènes obtenues par la
classification à partir des nuées dynamiques. Cela nous autorise
à utiliser la classification selon le niveau de prospérité
comme base de référence pour nos analyses.
4-2-2- Caractéristiques démographiques :
taille, âge et sexe des ménages étudiés
Le Tableau VII résume la description
statistique des unités d'enquête. Ce tableau montre que la
taille des ménages varie de 3 à 16 membres avec en moyenne 8
(#177;3) membres par ménage. De l'analyse de ce tableau, il ressort
que la taille du ménage est plus élevée chez les
très pauvres (9#177;4 membres) alors que ce sont les riches qui comptent
les ménages les moins peuplés (7#177;2 membres).
D'après les résultats de la deuxième édition de
l'Etude sur les Conditions de Vies des ménages Ruraux (ECVR 2), la
tendance est entièrement la même au niveau du
département de l'Atacora et sur le plan national où la taille la
plus élevée se retrouve auprès des ménages
pauvres. L'âge des chefs ménage varie entre 26 ans et 65
ans avec en moyenne 42,83 (#177;10,38) ans. Sur l'ensemble des 120
ménages enquêtés dans la zone d'étude, 107 sont
dirigés par les hommes soit une proportion de 89,2% contre 13
ménages dirigés par les femmes, soit 10,8% de l'ensemble. Il
ne saurait en être autrement dans une société rurale
traditionnelle où la femme ne devient chef ménage qu'en cas du
décès de son époux et si elle est d'un âge
avancé. La nécessité d'augmenter les revenus obligent
certains jeunes hommes de la localité à migrer vers d'autres
régions en abandonnant parfois femmes et 57
enfants d'où les foyers dirigés par les femmes
Dans le groupe des ménages dirigés par les femmes, 12 sont
très pauvres et représentent 92,31 % de cet ensemble contre 7,69
% de pauvres.
Tableau VII- Taille des ménages,
âge et sexe des chefs ménage selon leur niveau de
prospérité
Variables et modalités
|
Niveau de prospérité
|
|
Très riches
|
Riches
|
Prospérité moyenne
|
Pauvres
|
Très pauvres
|
Total
|
Taille
|
Moyenne
|
7,95
|
7,17
|
8,45
|
8,14
|
8,84
|
8,05
|
Ecart-type
|
3,60
|
2,38
|
2,13
|
2,21
|
3,25
|
2,98
|
Minimum
|
4
|
3
|
6
|
4
|
4
|
3
|
Maximum
|
15
|
12
|
13
|
12
|
16
|
16
|
Age
|
Moyenne
|
39,31
|
39,47
|
44,95
|
45,28
|
44,36
|
42,83
|
Ecart-type
|
8,95
|
8,73
|
11,45
|
10,38
|
10,80
|
10,37
|
Minimum
|
26
|
27
|
30
|
30
|
26
|
26
|
Maximum
|
57
|
60
|
64
|
60
|
65
|
65
|
Sexe
|
Femmes
|
Effectif
|
-
|
-
|
-
|
1
|
12
|
13
|
Pourcentage
|
-
|
-
|
-
|
7,69
|
92,30
|
10,8
|
Hommes
|
Effectif
|
19
|
23
|
20
|
13
|
32
|
107
|
Pourcentage
|
17,75
|
21,49
|
18,69
|
12,14
|
29,90
|
89,2
|
Total échantillon
|
Effectif
|
19
|
23
|
20
|
14
|
44
|
120
|
Pourcentage
|
15,83
|
19,16
|
16,67
|
11,67
|
36,67
|
100
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre 2007
4-2-3- Caractéristiques socio-économiques des
ménages Etudiés
Le niveau d'instruction des chefs ménage est un facteur
susceptible d'affecter leur prise de conscience par rapport à la
nécessité de préserver la Réserve de
Biosphère. Le Tableau VIII présente le niveau
d'instruction des ménages selon leur niveau de
prospérité.
Tableau VIII: Niveau d'instruction des chefs
ménage, selon leur niveau de prospérité.
Variable
|
Modalités
|
Paramè- tres
|
Niveau de prospérité
|
Total
|
Très riches
|
Riches
|
Prospérité moyenne
|
Pauvres
|
Très pauvres
|
Niveau d'instruction
|
Pas instruit
|
Effectif
|
9 (7,5)
|
8 (6,67)
|
18 (15)
|
10 (8,33)
|
38 (31,67)
|
83 (69,17)
|
Primaire
|
Effectif
|
8 (6,67)
|
11 (9,17)
|
2 (1,67)
|
4 (3,33)
|
6 (5)
|
31 (25,83)
|
Secondaire
|
Effectif
|
2 (1,67)
|
4 (3,33)
|
-
|
-
|
-
|
6 (5)
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007 NB : ( ) = pourcentage
De l'analyse du tableau, il ressort qu'aucun chef des
ménages enquêtés n'a le niveau du supérieur dans la
zone d'étude, 83 sur 120 sont sans instruction soit 69,17 % de
l'ensemble des ménages enquêtés. Ceci traduit non seulement
les réalités du milieu rural, mais met aussi l'accent sur
l'analphabétisme de tout temps signalé par les études
réalisées sur les populations rurales. On note également
que le nombre de chef ménage instruit décroit lorsqu'on passe du
niveau primaire au niveau secondaire. Ce phénomène est partout
observé là où les enfants sont inscrits à
l'école, mais finissent par abandonner en raison de l'augmentation sans
cesse du coût des études. Par ailleurs, en observant la situation
des chefs ménage qui ont fait leurs études secondaires, on se
rend compte que la proportion déjà faible devient encore plus
réduite lorsqu'on passe des très riches aux très pauvres :
de 2% à 0 %.
Ces statistiques traduisent la non disponibilité des
infrastructures scolaires à laquelle s'étaient confrontés
les milieux ruraux dans les années 1960 ; à peine une
école primaire par municipalité et toutes les
sous-préfectures n'étaient pas dotées de collège.
Ainsi, l'augmentation des frais de scolarité et la
nécessité de quitter le village pour se rapprocher du
collège en se confrontant au paiement du loyer expliquent aussi la chute
des proportions après les études primaires. On peut alors estimer
qu'il serait plus difficile à des personnes non
instruites de dépasser certaines conceptions et/ou normes
traditionnelles pour adopter des pratiques modernes d'utilisation et de gestion
de la Réserve de Biosphère.
4-2-4- Activités économiques
Les populations de la zone d'étude tirent leurs revenus
des activités telles que l'agriculture, l'exploitation des ressources
naturelles, l'élevage, le commerce et la transformation des produits
agricoles, et accessoirement d'autres sources de revenu comme le transfert
d'autres membres, les prestations réalisées pour le compte
d'autrui, le manoeuvrage pour autrui...etc. Ces revenus sont monétaires
ou non monétaires (autoconsommation, transferts reçus en nature).
La Figure 4 illustre la contribution de chaque domaine
d'activité au revenu total du ménage.
60%
Ressources naturelles
9%
n Autres sources
-
i000de revenu
Elevage
· Transformation agroalimentaire
n Agriculture
Figure 4 : Structure du revenu des
ménages enquêtés.
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
4-2-4-1- L'agriculture
L'agriculture demeure la principale source de revenu au niveau
des ménages étudiés. Soixante pour cent (60%) du revenu
des ménages sont issus de l'activité agricole. Les pratiques
agricoles demeurent traditionnelles et près de 87% des superficies
cultivées le sont à la houe. Malgré l'introduction de la
culture attelée, la majorité n'y a pas accès faute de
moyens financiers. Le système de culture est extensif. Les principales
cultures vivrières sont le sorgho, le maïs, le mil, l'igname et le
riz. La principale culture de rente est le coton. Le maraîchage est
également pratiqué dans certains villages. Elle concerne les
spéculations comme la tomate, le piment, les légumes feuilles, la
carotte, le chou, l'oignon etc. L'Annexe 5 présente la contribution de
chaque spéculation au revenu agricole des ménages
étudiés.
La terre est l'un des facteurs les plus indispensables pour la
pratique des activités agricoles. Généralement dans chaque
village, la terre est gérée par un chef de terre qui appartient
au clan des premiers occupants qui sont les propriétaires. Mais
lorsqu'une personne désire un lopin de terre, il l'obtient sur simple
demande sans aucune contrepartie. Divers modes d'accès à la terre
sont observés. Le mode d'accès le plus rencontré au cours
de nos enquêtes est l'héritage (81,67%). Mais on y a noté
également le métayage (1,67%), l'emprunt gratuit (3,33%) et le
don (13,33%).
La superficie cultivée en moyenne par ménage est
de 4,07 4,19) ha pour en moyenne 8,054,98) bouches à nourrir. Pour
valoriser leur terre, la main d'oeuvre utilisée est composée des
membres actifs du ménage. Dans les champs, les travaux pénibles
sont réservés aux hommes (labour, défrichement, sarclage,
buttage) tandis que les femmes ont en charge les tâches moins
pénibles (semis, récolte). L'entraide et la main d'oeuvre
salariée sont également sollicitées par les ménages
surtout pour les travaux concernant le coton.
Mais l'agriculture est soumise à un certain nombre de
contraintes parmi lesquelles :
ü l'insuffisance des terres cultivables notamment sur
l'axe Tanguiéta-Batia où les populations sont coincées
entre la chaîne de l'Atacora et la RBP, ce qui réduit la
durée de la jachère et provoque la surexploitation des terres
;
ü la pauvreté des sols ;
ü la sensibilité des sols à l'érosion
provoquée par la coupe des arbres pour les besoins
énergétiques, les feux de brousse ;
ü les pluies irrégulières et insuffisantes
;
ü la déprédation des cultures par la faune
principalement les oiseaux, les singes et les phacochères,
ü l'envahissement des champs par les adventices comme le
striga etc.
Tous ces facteurs concourent à l'aggravation de la
pauvreté et à la prise d'assaut des terres riches situées
au-delà de la ZOC par les paysans. Ce phénomène est
surtout accentué dans les terroirs de Bouniessou et de Porga où
les populations se plaignent quotidiennement du manque de terre.
L'intégration agriculture--élevage surtout
notée chez les peuls qui se traduit par l'utilisation des
déjections animales pour fumer leurs champs et l'alimentation des
animaux avec les résidus de récolte au début de la saison
sèche pourrait constituer un début de solution à la baisse
de fertilité.
4-2-4-2- L'exploitation des ressources
naturelles
Les revenus issus de la vente et de l'autoconsommation des
Produits Forestiers Autres que le Bois sont très importants pour les
ménages. Ils contribuent à raison de 19% au revenu des
ménages étudiés. Les ressources les plus exploitées
par les femmes sont les noix de karité, le bois de chauffe, les graines
de néré, les légumes et les plantes médicinales.
Celles qui sont les plus exploitées par les hommes sont le gibier, le
poisson, les pailles de clôture et le bois de toiture. Les ménages
riverains de la RBP utilisent les PFAB pour satisfaire certains de leurs
besoins journaliers ou saisonniers. Mais l'exploitation des PFAB ne doit pas se
faire au-delà de la ZOC sans autorisation.
4-2-4 3. L'élevage
Dans les terroirs riverains, l'élevage occupe une place
de choix. Quatre-vingt sept (87%) des ménages enquêtés le
pratiquent. Les espèces animales élevées regroupent les
petits ruminants (ovins, caprins), les porcins, la volaille (poules, canards,
pintades) et les bovins. Les bovins sont un symbole de richesse, une forme
d'épargne. Les animaux sont souvent élevés par leur
propriétaire. Mais il arrive que l'animal élevé soit le
fruit d'un contrat de confiage. Ce type concerne surtout les bovins dont
l'élevage est souvent confié aux peuhls sédentaires. Ces
derniers sont chargés de leur multiplication et sont en retour
rémunérés en nature (lait et sous-produits), produits
issus de la récolte, ou en espèces.
Le système d'élevage est de type extensif, ce
qui favorise l'émergence de certaines épizooties telles que la
peste porcine, la peste aviaire, le charbon bactéridien, la
pasteurellose bovine, la peste des petits ruminants (PPR) etc. De ce fait les
principales contraintes liées à l'élevage sont les
pathologies diverses, le vol etc. Ces contraintes associées à la
réticence des ménages à vendre leur cheptel si ce n'est en
situation de crises sont les principales raisons de sa faible contribution au
revenu du ménage (5%).
4-2-4-4- Les transformations
agroalimentaires
Elle contribue à hauteur de 7% au revenu des
ménages. Les acteurs sont en majorité des femmes qui transforment
et vendent les boissons locales à base de mil et/ou de sorgho.
L'importance de cette activité s'explique en grande partie par le
coût modique de cette boisson. La transformation du néré et
du karité également occupe une place de choix dans leurs
activités. Dans ce secteur on retrouve également les
restauratrices, les boulangers traditionnels etc.
4-2-4-, Les autres activités
D'autres activités occupent également les
ménages. Il s'agit du commerce, du transport au moyen de motos, et des
activités salariées réservées à une
catégorie de la population. Par ailleurs la zone d'étude
connaît un développement sans précédent des
activités touristiques. Ceci est sans doute dû, aussi bien
à la proximité de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari qui abrite une faune abondante et diversifiée qu'à
l'existence le long de la chaîne de nombreux sites attractifs tels que
les cascades de Tanongou, la source aux éléphants etc. Ces atouts
touristiques ont favorisé aussi le développement de
l'artisanat
4-2-3- Des ménages qui évoluent dans des
contextes de Vulnérabilité différents
Il apparaît, au vue de ces résultats, que les
ménages, les plus pauvres surtouts, évoluent dans un
environnement incertain qui peut remettre en question à tout moment leur
situation. Ces ménages vivent dans un environnement où leurs
activités sont soumises à diverses contraintes. Mais
malgré l'omniprésence de ces contraintes, les ménages
disposent de capacités de résistance qui leur sont propres et qui
varient en passant d'un ménage à l'autre. En effet la typologie
selon le niveau de prospérité nous a montré que les
ménages sont différemment dotés en capitaux selon leur
niveau de prospérité. Aux extrêmes nous avons les
ménages très riches et ceux très pauvres. Les premiers ont
plus d'actifs agricoles que les seconds. Le nombre d'actifs agricoles est
déterminant car de cette main d'oeuvre dépend le revenu agricole.
L'accès à la main d'oeuvre non familiale demande un revenu
monétaire ou la possession des boeufs de trait. Ce dont ne disposent pas
tous les ménages surtout les très pauvres. Les chefs
ménage de ces derniers sont sans instruction alors que les chefs
ménage des premiers ont en moyenne le niveau primaire. La scolarisation
permettant aux gens d'avoir d'autres possibilités de revenus outre ceux
agricoles, ce facteur influence le niveau de prospérité des
ménages. Le manque de terres agricoles des très pauvres
comparativement aux très riches se fait surtout sentir au niveau des
ménages ne disposant pas d'engrais pour fertiliser leur anciennes
parcelles et par les ménages n'ayant pas les moyens de production pour
exploiter plus de terres. Aussi l'accès aux terres fertiles, pour les
activités agricoles, constitue un facteur limitant dans la zone
d'étude, avec les itinéraires techniques actuellement
pratiqués. Par ailleurs, les ménages très riches tirent
plus de revenus de leur élevage que les ménages très
pauvres. L'élevage des bovins influant fortement sur le niveau de revenu
issu de l'élevage, nous déduisons que les ménages
très riches possèdent plus de boeufs que les
ménages très pauvres. Ces derniers n'en
possèdent pas car leur revenu moyen issu de l'élevage est de
30.000FCFA, le prix du boeuf étant de l'ordre de 100.000FCFA, il est peu
probable de retrouver des paires de boeufs chez les très pauvres, ils ne
possèdent donc pas de chaîne de culture attelée.
Aussi les ménages très pauvres sautent-ils plus
de repas dans l'année que les ménages très riches. Sachant
qu'un individu mal nourri est plus enclin à contracter des maladies nous
pouvons déduire que les ménages très pauvres ont plus de
chances de voir leur situation se dégrader. Le revenu issu de la culture
de coton est plus important lorsqu'on passe des ménages très
riches aux ménages très pauvres. Le coton étant la
principale culture de rente, il permet aux ménages en plus du revenu
monétaire d'obtenir l'engrais ce qui améliore la
productivité de la terre.
Au total, tous les ménages sont vulnérables. Ces
ménages développent des stratégies pour sortir de ce
contexte de vulnérabilité. Mais étant inégalement
dotés en capitaux, leurs stratégies ne sont pas les mêmes
ou n'ont pas les mêmes effets. Pour les ménages très
pauvres, ne possédant pas de culture attelée, l'accès
à de grandes superficies pourrait constituer une stratégie pour
se protéger contre les contraintes liées à l'agriculture.
Mais les possibilités d'augmentation des terres sont limitées par
la présence de la RBP et, de plus, ces ménages disposent de peu
d'actifs agricoles pour exploiter de grandes superficies. Ils pourraient faire
appel à la main d'oeuvre agricole, mais n'ont pas de revenu pour
rémunérer les ouvriers. L'une des dernières solutions qui
s'offrent à eux est l'utilisation de l'engrais pour fertiliser le sol et
augmenter la productivité de la terre. Pour avoir de l'engrais il faut
cultiver le coton. Or cette culture de rente est pénible et suit un
itinéraire technique exigent en main d'oeuvre qui doit être
disponible au moment opportun. La main d'oeuvre faisant défaut à
ces ménages, ils se retrouvent dos au mur. Par contre les ménages
très riches possédant la culture attelée et ayant beaucoup
d'actifs agricoles réalisent des recettes importantes par la production
des cultures de rente. Ils peuvent augmenter leur superficie de terre
cultivable, enrichir leurs terres et faire appel à la main d'oeuvre
salariée.
Il apparaît à la lumière de cette analyse
que l'univers des possibilités qui s'offre aux ménages
très pauvres pour sortir ou diminuer leur vulnérabilité
est restreint. L'une des stratégies développées par ces
ménages est l'exploitation du bois énergie. Comment cette
exploitation est-elle organisée ? Qui en sont les différents
acteurs ? Et quels sont les objectifs poursuivis par eux ? Le chapitre 5
répond à ces interrogations.
CHAPITRE 5 : ORGANISATION DE L'EXPLOITATION DU BOIS
ENERGIE
Le diagnostique général des terroirs riverains
de la RBP révèle qu'ils disposent de ressources
naturelles dont l'une des plus importantes est la ressource ligneuse. Cette
ressource est importante pour les ménages car son exploitation constitue
une stratégie de survie pour eux. En effet ils l'utilisent non seulement
pour leurs besoins domestiques mais le commercialisent aussi. Le présent
chapitre présente l'organisation de l'exploitation du bois
énergie. Il décrit son système de production (collecte du
bois de feu et fabrication du charbon de bois), son système de
commercialisation, et la distribution du revenu qui en sort entre les
différents acteurs du circuit de commercialisation. Son objectif est de
comprendre les objectifs de production et/ou de commercialisation des acteurs
afm de contribuer à une meilleure connaissance et organisation de la
filière bois énergie.
5-1- Organisation de la collecte de bois de feu
5-1-1- Processus d'approvisionnement des ménages
et du marché
Le bois de feu est la principale source d'énergie
domestique dans les ménages : 98,5% des ménages
enquêtés l'utilisent comme source exclusive d'énergie pour
faire la cuisine. Il intervient pour la cuisson des aliments pour se
réchauffer pendant les périodes froides et même pour
l'éclairage. On le retrouve également dans certains usages peu
conventionnels. Notamment sa fumée sert à éloigner les
moustiques et les pucerons, et sa cendre est utilisée comme potasse et
pour conserver certains produits de récolte comme le
niébé. A côté du bois de feu d'autres formes
d'énergie sont aussi utilisées : le pétrole, le butane,
les résidus des petites industries de bois. Mais ce sont les couches
sociales aisées, situées dans la ville de Tanguiéta, qui
utilisent ces dernières sources.
Pour les communautés rurales des villages riverains de
la réserve, le bois est considéré comme un
élément du patrimoine, au même titre que le bétail.
En effet non seulement doit-on avoir suffisamment de bois à la maison
pour cuisiner mais aussi le revenu tiré de sa vente constitue un filet
de sécurité aux ménages en cas de crises
financières passagères. Ainsi dans 62% des cas l'âge du
stock de bois est supérieur à une année et les raisons qui
poussent les ménages à constituer des stocks sont le principe de
précaution (100% des chefs cuisine enquêtés) et le principe
de spéculation (37%).
L'activité de collecte est essentiellement le travail
des femmes Ce sont elles qu'on retrouve également dans la
commercialisation de ce produit. Mais à cause des revenus que
cette exploitation génère, certains hommes (1%
des producteurs de BE) s'y adonnent. Le bois est récolté dans les
jachères forestières, dans les champs, les parcs agro-forestiers.
Mais avec l'augmentation des besoins (domestiques et commerciaux), les
ressources en bois au niveau des jachères deviennent insuffisantes car
la durée des jachères a considérablement diminué
devant l'extension des zones mises en cultures en relation avec la pression
démographique croissante (les jachères dépassant rarement
5 ans). Cette situation a abouti à la recherche de nouvelles zones de
collecte plus au nord, principalement dans la RBP et parfois
même au-delà de la ZER1. Les montagnes, qui sont
supposées être des lieux de refuge de ces espèces, sont
aussi prises d'assaut.
Le bois de feu se présente sous diverses formes allant
du bois mort aux résidus de récolte. Le bois mort, provenant des
arbres ou des arbustes naturellement morts ou détruits lors des travaux
champêtres surtout lors du défrichage, est la forme de bois
principalement utilisée par les ménages. Ajouté au bois
vert séché ils sont aussi commercialisés. Les brindilles
sont aussi utilisées mais peu commercialisées. Quant aux
résidus de récolte, ils comprennent les tiges de sorgho et de
mil. Ils sont utilisés pour les usages domestiques surtout durant la
période de saison des pluies où la nature luxuriante de la
végétation en cette période, rend difficile aux
colleteuses la pénétration des formations
végétales. De plus, à cette époque de
l'année, elles doivent s'adonner aux travaux champêtres qui ne
laissent pas beaucoup de temps pour la collecte du bois énergie.
Photo 3: Tiges de sorgho prêtes utilisées comme
combustible.
(Cliché : LAWANI, 2007)
|
à être
|
Photo 4: Utilisation des rafles de maïs pour la cuisson
des graines de karité dans un foyer amélioré, fruit d'une
innovation locale.
(Cliché : LAWANI, 2007)
|
1 Voir 6-4-1- Menace sur la conservation de la
biodiversité de la RBP
Les techniques de collecte varient en fonction des saisons de
l'année et s'apparentent à la cueillette reposant sur des
techniques extensives : ramassage de bois mort. Pendant les pluies, c'est le
stock accumulé durant la saison sèche qui est utilisé avec
les résidus des récoltes. Durant la saison sèche, les
pratiques les plus fréquentes sont le ramassage du bois mort,
l'ébranchage du bois sec, l'abattage-coupe de troncs secs et parfois
l'ébranchage et l'abattage-coupe des troncs verts ainsi que
l'utilisation du feu pour abattre les grands arbres.
Photo 5 : Utilisation du feu pour abattre un
arbre mort (Cliché : LAWANI, 2007)
Ces dernières pratiques, bien qu'interdites, ont
été recensées à Bouniessou, Nanebou, Pessagou et
à Tchanwassaga. Ces régions coïncident avec les lieux
où le bois est surtout commercialisé. Les outils utilisés
varient de la machette à la hache.
5-1-2- Facteurs déterminant le choix des
espèces
Les femmes ont une idée bien précise des
espèces collectées. Les facteurs qui déterminent le choix
des espèces sont d'ordre économique, institutionnel et
sociologique.
Au plan sociologique, le choix de ces essences combustibles
est influencé par les traditions. Au total 53 espèces provenant
de 20 familles sont exploitées comme bois énergie'. Parmi les
familles les plus exploitées, les combrétacées viennent en
tête, avec 9 espèces, suivies des mimosacées (8
espèces) et des césalpiniacées (6 espèces). Aussi
une certaine sélection est-t-elle opérée par les
différents groupes ethniques en fonction de leurs
préférences et de leurs traditions, mais aussi en fonction des
disponibilités en bois mort. Le Tableau IX,
présente l'ordre de préférence des espèces
par village Le Tableau X quant à lui nous donne une
idée de l'ordre de préférence dans la zone d'étude,
tandis que le Tableau XI, test de concordance W de Kendall,
nous permet de vérifier la concordance entre les rangs des classements
des espèces les plus préférées.
1 L'Annexe 3 dorme
la liste des espèces recensées dans le milieu d'étude,
celles exploitées comme bois énergie ainsi que les autres
utilisations qui en sont faites
Tableau IX- Classement
préférentiel des espèces utilisées comme bois de
feu par village d'étude
Espèces
|
Ordre de préférence à :
|
Bouniessou
|
Porga
|
Dassari
|
Batia
|
Tanongou
|
Pessagou
|
Tchanwassaga
|
Nanebou
|
Acacia spp
|
1
|
1
|
1
|
2
|
4
|
2
|
2
|
6
|
Anogeissus leiocarpus
|
2
|
2
|
3
|
1
|
2
|
1
|
1
|
1
|
Azadirachta indica
|
3
|
8
|
4
|
4
|
1
|
4
|
4
|
5
|
Bridelia scleroneura
|
4
|
4
|
7
|
3
|
3
|
8
|
8
|
2
|
Burkea africana
|
5
|
17
|
6
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Combretum spp
|
6
|
14
|
14
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Crossopteryx febrifuga
|
7
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Daniella olivieri
|
8
|
22
|
15
|
8
|
6
|
7
|
7
|
9
|
Detarium microcarpum
|
9
|
-
|
|
5
|
-
|
-
|
-
|
7
|
Dichrostachys cinerea
|
10
|
11
|
17
|
11
|
9
|
14
|
14
|
|
Diospyros mespiliformis
|
11
|
-
|
|
-
|
5
|
6
|
6
|
12
|
Dombeya quinqueseta
|
12
|
-
|
|
-
|
8
|
5
|
5
|
8
|
Feretia appodanthera
|
13
|
9
|
13
|
7
|
-
|
13
|
13
|
|
Ficus spp
|
14
|
6
|
10
|
9
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Gardenia aqualla
|
15
|
10
|
12
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Hexabollus monopetalus
|
16
|
20
|
21
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Khaya senengalensis
|
17
|
7
|
8
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Lannea microcarpa
|
18
|
12
|
11
|
6
|
7
|
9
|
9
|
13
|
Maytenus senengalensis
|
19
|
3
|
5
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Mitragyna inermis
|
20
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Parkia biglobosa
|
21
|
15
|
20
|
-
|
|
15
|
15
|
18
|
Pericopsis laxiflora
|
22
|
24
|
9
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Piliostigma thonningii
|
23
|
18
|
22
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Prosopis africana
|
24
|
-
|
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Pseudocedrela kotschyi
|
25
|
5
|
2
|
-
|
-
|
3
|
3
|
4
|
Pteleopsis suberosa
|
26
|
21
|
23
|
-
|
-
|
-
|
-
|
10
|
Pterocarpus erinaceus
|
27
|
16
|
24
|
-
|
-
|
10
|
10
|
14
|
Sarcocephalus laxiflorus
|
28
|
25
|
19
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Sclerocarya birrea
|
29
|
19
|
16
|
10
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Securidaca longepedunculata
|
30
|
13
|
18
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Stereospermum kunthianum
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
19
|
Strychnos spinosa
|
-
|
23
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Tamarindus indica
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
11
|
11
|
11
|
Terminalia spp
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
16
|
Trichidia emetica
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
17
|
Vitellaria paradoxa
|
-
|
26
|
-
|
-
|
-
|
12
|
12
|
15
|
Vitez doniana
|
-
|
|
-
|
12
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Tableau X : Classement des espèces les
plus préférées comme combustible dans la zone
d'étude selon leur rang moyen donné par le test de W Kendall
Espèces Rang
moyen
Anogeissus leiocarpus 1,37
Pterocarpus erinaceus 1,66
Crossopteryx febrifuga 3,67
Gardenia aqualla 6
Maytenus senengalensis 6
Combretum spp. 6,33
Strichnos spinosa 6,33
Detarium microcarpum 6,67
Vitellaria paradoxa 9,33
Terminalia spp. 10
Parkia biglobosa 10,33
Acacia sieberiana 11
Lannea microcarpum 12,33
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Tableau XI : Test de concordance W de Kendall
entre les rangs de classement des espèces les plus
préférées comme combustible ligneux dans la zone
d'étude
W de Kendall
|
0,79487179
|
Khi-deux
|
28,6153846
|
Ddl
|
12
|
Signification asymptotique* * *
|
0,00449202
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB : ddl Degré de liberté
* * * différence significative au seuil de 1%
Lorsqu'on s'intéresse aux espèces
préférées dans le milieu d'étude, il ressort que
Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus et Crossoptetyx febrifuga,
sont les principales espèces préférées par les
populations riveraines de la réserve sur les deux axes. Ceci confirme
les résultats de Gaoué (2000) qui a noté le même
ordre de préférence dans le milieu d'étude. Les
espèces préférées sont également les plus
utilisées. Mais certaines espèces sont en voie de disparition
dans la ZOC et les ménages ont de plus en plus de mal à les
trouver. Il s'agit de Pterocarpus erinaceus, Anogeissus leiocarpus,
hexalobus monopetalus.. D'autres espèces sont rejetées pour
plusieurs raisons. Le caractère sacré de Afzelia africana,
Diospyros mespiliformis, Ficus cordata, Gardenia aqualla, la mauvaise
odeur pouvant donner les maux de tête et la folie de Stereospermum
Kunthianum, Ziziphus abyssinica, Acacia macrostachya et Bombax costatum,
la mauvaise qualité du bois qui s'allume mal et ne donne pas du bon
feu de Calotropis procera, Bombax costatum expliquent la non
utilisation de ces espèces. D'autres enfin sont sacralisées car
seraient hantées par des démons ou des génies malveillants
comme Acacia albida, Azadirachta indica (plantes de
cimetières), utilitaires par leurs fruits (Parkia biglobosa,
Vitellaria paradoxa, Diospyros mespiliformis, Strychnos spinosa, Lannea
microcarpa, Tamarindus indica, Sclerocarya birrea, etc.) ou simplement
interdites par la tradition (Adansonia digitata, Vitex doniana, Ceiba
pentandra, Dichrostachys cinerea).
Ces traditions et croyances sont fortement ancrées dans
les habitudes des femmes au moment de la collecte et malheur à qui ne
les respecte pas. Elle sera répudiée ou subira les
conséquences de sa désobéissance. Dans certaines
communautés, à Batia principalement, du fait que le bois est
considéré comme un élément du capital au même
titre que le bétail, la limite de la zone de coupe est repoussée
jusqu'au-delà de la ZER, à la recherche d'essences plus
résistantes, en vue d'une plus longue conservation.
Au niveau institutionnel, la réglementation influence
la configuration de la zone de coupe et la nature du bois collecté.
Ainsi il est interdit de couper le bois vert ou de dépasser la ZOC
à la recherche de quelques ressources sans autorisation préalable
du CENAGREF via les AVIGREF. Aussi la loi prévoit-elle une sanction
à l'encontre de toute personne qui serait surprise au-delà de
cette limite Mais cela dépend du civisme des populations riveraines, de
l'urgence du moment que constitue la collecte de ces produits (le bois dans
notre cas) pour elles autant que des moyens de contrôle dont disposent
les AVIGERF.
Au niveau économique enfin, c'est l'optique du revenu que
ce produit leur fournira qui détermine le comportement des producteurs
de BE.
5-2- Du bois de feu à la production de charbon de
bois
Le bois de feu représentait l'unique source
d'énergie dans cette région avant l'utilisation du charbon de
bois. Aujourd'hui, il demeure encore la principale source d'énergie,
devant le charbon, les produits pétroliers, l'électricité
et le gaz. Mais l'utilisation du charbon est aussi fréquente dans la
ville de Tanguiéta. Le charbon est utilisé
généralement par les couches sociales aisées soit
exclusivement avec le bois, soit en combinaison avec les énergies
conventionnelles (gaz, électricité, etc.). Le charbon est aussi
destiné aux usages domestiques (cuisine, chauffage) et, accessoirement,
à certains usages extra-domestiques où le bois est
remplacé par le charbon de bois : restauration informelle, boulangerie
artisanale, forges artisanales, brasseries traditionnelles, etc. Le charbon est
utilisé à cause des nombreux avantages qu'il présente : il
est "plus propre", il fait moins de fumée, il gaspille moins
d'énergie, il donne un bon goût aux aliments cuits, il est plus
économique (un ménage de 5 personnes consomme un sac de charbon
par mois pour 1500FCFA ou 1 fagot tous les 3 jours soit 2000FCFA/mois). Le
charbon est durable, il ne se décompose pas, et son stockage est plus
facile alors que le bois de feu est attaqué par les micro-organismes.
Dans les campagnes, le bois de feu reste plus utilisé car les ressources
sont disponibles et bien que ce soit dans ces campagnes que le charbon est
fabriqué, il n'est pas utilisé par les paysans car pour eux le
coût d'acquisition des fourneaux est trop élevé et le bois
est une source gratuite d'énergie qui n'a pas besoin de subir une
transformation avant d'être utilisée contrairement au charbon. A
Tanguiéta l'usage du charbon, bien qu'en progression, reste cependant
limité Aujourd'hui encore 82% des ménages enquêtés
utilisent exclusivement le bois de feu, 15% les deux tandis que 3% utilisent
seulement le charbon.
Le procédé de carbonisation était
apparemment inconnu dans la zone avant l'accroissement de la consommation
urbaine en bois de feu et l'arrivée des étrangers venus des
autres régions surtout du Sud-Bénin et qui exprimaient une forte
demande en ce produit. La recherche de solutions à l'approvisionnement
urbain aurait poussé en premier les villages Waaba proches de
Tanguiéta à se lancer dans cette activité. Les versions
divergent quant à la période d'utilisation du charbon dans le
milieu. Pour certains ce serait au début des années 1996 que la
fabrication auraient commencé dans certains villages situés sur
la route inter- états. Pour d'autres, la fabrication est beaucoup plus
récente. Elle daterait des années 2000. Mais tous s'accordent sur
le fait que le procédé de carbonisation serait venu du
côté de Natitingou par l'intermédiaire des Wao ou des Fons.
Les mouvements de population auraient permis la diffusion du savoir-faire.
La production du charbon est assurée par un nombre
limité d'exploitants pour qui cette activité est
généralement secondaire. Dans un souci de produire un charbon de
qualité, les arbres sont sélectionnés selon la
dureté de leur bois, comme Pterocarpus erinaceus, Prosopis africana,
Vitellaria paradoxa, Anogeissus leiocarpus. Le procédé le
plus couramment utilisé est la meule de terre. Les tas de bois secs
parfois verts à carboniser sont disposés sur le sol ou dans une
fosse de forme rectangulaire ou circulaire et recouverts de feuilles et de
pailles. Les couches de gros bois sont intercalées de couches de petits
bois secs pouvant brûler rapidement. Au centre un cône de
combustion est réalisé à partir de petits bois secs
empilés. Le tout est recouvert de terre. Des évents sont
aménagés pour contrôler la carbonisation qui se
déroule en trois phases : déshydratation, carbonisation,
refroidissement. La surveillance est constante afin d'empêcher l'air de
pénétrer. Mais il faut remarquer que le rendement des meules de
terre est supérieur que le procédé qui consiste à
disposer les bois directement sur le sol. La recherche d'autres
procédés plus rentables et leur vulgarisation permettraient
surement de réduire les quantités prélevées aux
dépens de la RBP et d'augmenter le profit des producteurs de charbon.
Ce charbon est mis dans les sacs ou des bassines pour être
exposés au bord des routes pour la vente ou transporté au
marché.
5-3- Organisation de la commercialisation du bois
énergie
Il apparaît que les ménages riverains de la RBP
exploitent le bois énergie tant pour les usages au sein du ménage
que pour le marché. Le système de commercialisation du bois
énergie recouvre tous les aspects de la redistribution des produits. Il
comprend les flux de produits, la gamme des agents et les différents
services fournis pour assurer le transfert.
5-3-1- Les flux physiques du bois
énergie
Les caractéristiques physiques et organisationnelles du
marché influent sur la nature des transactions, sur le comportement des
acteurs et sur la politique des prix à l'intérieur dudit
marché.
5-3-1-1- Circuits de commercialisation, les acteurs
et leurs fonctions
Le circuit de commercialisation d'un produit donné est
l'ensemble des étapes qu'il franchit pour passer du producteur au
consommateur. C'est donc le trajet qu'il suit pour passer
du producteur au consommateur final. Il est
représenté ici par les différents intermédiaires et
les diverses zones d'approvisionnement en bois énergie. Le bois
énergie est commercialisé sous deux formes : le bois de feu et le
charbon de bois. Mais les circuits de commercialisation sont identiques pour
ses deux formes. L'étude nous a permis de distinguer deux circuits de
commercialisation : le circuit direct et le circuit court.
--
I Circuit
Direct
|
Producteurs de Bois Energie
|
Consommation niveau ménage {collecteurs de BE)
|
Vente au marché OU vente bord-route
|
Information sur la disponibilité du BE
|
Collecteur-Grossistes-Détaillants
Achat bord-route ou sur les marchés de Tannongou
de Magou collecte
Ménages urbains
Transport-Stockage
Consommateurs
Tenancières de cabaret
Vente à Tanguiéta {distribution}
Microindustries {forge, boulangerie traditionnelle, etc.
Restauratrices
Figure 5 : Circuits de commercialisation du bois
énergie : Acteurs et fonctions
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Le circuit direct est caractérisé par
l'inexistence d'intermédiaires entre le producteur de bois
énergie (collecteur de bois de feu dans la RBP et
producteur de charbon de bois) et le consommateur. Ce circuit assez simple
concerne aussi bien le bois de feu que le charbon de bois et les zones de
provenance de ces produits sont pour la plupart proches du marché de
Tanguiéta. Le circuit court, quant à lui, est
caractérisé par la présence de peu d'intermédiaires
: les collecteurs-grossistes-détaillants.
Ainsi, trois acteurs apparaissent comme intervenant dans le
système de commercialisation du bois énergie de par les fonctions
qu'ils exercent : les producteurs de BE, les
collecteurs-grossistes-détaillants et les consommateurs. Les producteurs
de BE sont les premiers pourvoyeurs des différents circuits en bois
énergie, ceux par qui commence la chaîne de commercialisation. Ils
sont tous des agriculteurs et pour la plupart des femmes (99%). Pour tous les
producteurs de BE rencontrés, ils ont débuté cette
activité à cause de l'argent que ça
leur procure. Trente pour cent (30%) parce que les
récoltes ont été mauvaise l'année où elles
ont débuté cette activité, 10% à la recherche
d'argent pour régler des problèmes sanitaires, 5% pour trouver
l'argent afin d'assurer la restauration des travailleurs après
l'entraide pour les travaux champêtres. Leur âge varie de 12
à 49 ans et tourne autour de la moyenne de 26 ans. Des producteurs de BE
rencontrés, les plus anciens ont hérité l'activité
de leurs parents, ce qui laisse présager que la commercialisation du
bois énergie remonte à plus loin que l'affirmaient les deux
versions mentionnées plus haut, ou du moins crédibilise beaucoup
plus la deuxième version que la première. Les producteurs de BE
assurent le transport du produit depuis son habitat naturel jusqu'au point de
vente et ce transport se fait à pied, en charrette à traction
asine ou à bicyclette. Les producteurs de BE rencontrés sur le
marché de Tanguiéta proviennent de diverses localités :
Tchanwassaga, Bounta, Kotiacou, Coroucore, mamoussa, Séponga,
Tchatingou, Tayacou, Nanébou, etc. Nous les qualifions de «
producteurs de BEdétaillants ».
Photo 6 : Transport du bois de feu sur le
Photo 7 : groupe de femmes acheminant marché de
Tanguiéta en pousse-pousse le bois sur le marché à pied
(Cliché : LAWANI, 2007) (Cliché : LAWANI, 2007)
Mais à cause de la longue distance qui les
sépare de Tanguiéta, les producteurs de BE de Pessagou et de
Tanongou préfèrent livrer leurs produits aux bords des voies ou
sur le marché de Tanongou pour l'axe tanguiéta-Batia, et au bord
de la voie bitumée inter-états pour l'axe
Tanguiéta-Porga.
Photo 8 : Vente de bois de feu à un
collecteur-grossiste-détaillant au bord de la voie à
Tchanwassaga. (Cliché : LAWANI, 2007)
Les collecteurs-grossistes-détaillants sont les
acheteurs qui sillonnent plusieurs localités à la recherche du
bois énergie pour assurer l'approvisionnement de leurs clients. La
collecte est faite sur l'axe Tanguiéta-Batia au niveau des villages de
Nanébou, Tchanwassaga, Pessagou pour le bois de feu, et en ce qui
concerne le charbon, en plus des lieux précités, ils
s'approvisionnent sur le marché de Tanongou et sur le marché de
Magou. La voie TanguiétaTanongou constitue donc un endroit
d'approvisionnement pour les collecteurs-grossistesdétaillants et un
poste de vente pour les producteurs de BE. Ils ont en moyenne 3 années
d'expérience et 75% d'entre eux sont des femmes Leur âge moyen
oscille autour de 47 ans. Ils sont analphabètes à 50%, le reste
ayant à peine le niveau du cours primaire. Pour ce type d'acteur du
système de commercialisation, l'épargne personnelle reste la
principale source de fmancement de leur activité et le commerce est leur
principale activité. Le commerce du bois énergie n'occupe qu'une
place subsidiaire : ce sont principalement des commerçants de produits
vivriers (50% des cas) et de produits divers (50% des cas). Ce sont
exclusivement des allochtones : Dendi, Yoruba, Fons, vivant à
Tanguiéta qui s'adonnent à cette activité. Comme leur nom
l'indique, ils assument à eux seuls les fonctions de collecte, de
transport, de stockage et de distribution du bois énergie. Ils vendent
leur produit soit à domicile ou dans des magasins ou boutiques.
Photo 9 : Achat de charbon de bois sur le
Photo 10 : Camion chargé de bois de marché de
Tanongou par un collecteur- feu après le ravitaillement sur l'axe
grossiste-détaillant. (Cliché : LAWANI, 2007)
Tanguiéta-Tanongou (Cliché : LAWANI,
2007)
L'objectif final des acteurs ci-dessus présentés
est de fournir le bois énergie à ceux qui désirent le
consommer : les ménages, les restaurateurs, les tenanciers de cabaret,
l'hôpital St Pierre de Tanguiéta, les forgerons etc. Les
consommateurs sont en aval du circuit de commercialisation. Il est
nécessaire de connaître leur goût, préférence
et réaction face aux produits pour savoir ce qu'il faut leur proposer et
les modalités de vente. Par exemple, les forgerons ont une
préférence pour le charbon provenant du Prosopis africana
les tenancières des cabarets de tchoucoutou quant à elles
préfèrent outre le bois de Prosopis africana, celui de
Pterocarpus erinaceus, Anogeissus leiocarpus. Quant aux autres
consommateurs, ils sont indifférents à la qualité. Ils
font confiance aux choix des producteurs de BE. Mais ils ne sont pas
prêts à prendre des espèces qui ne donnent pas du bon feu
ou qui donnent trop de fumée. Pour eux l'utilisation du bois comme
source d'énergie impose un raisonnement en termes de prix relatif par
rapport aux substituts possibles.
5-3-1-2- Homogénéité des produits,
Caractéristiques, institution et réglementation des
marchés
L'unité de mesure est le fagot pour le bois de feu et
le sac ou la bassine pour le charbon. Si le sac et la bassine sont standards,
le fagot quant à lui est une unité très subjective car il
est évalué au jugé. Le fagot est une unité de
volume apparente et très hétérogène, ne tenant
compte ni de l'état du bois (vert ou sec), ni de sa forme (vides entre
les bûches), ni de sa taille (brindilles de ramassage ou bûches).
Il est possible de standardiser quelque peu cette unité soit en
établissant une correspondance avec le stère de bois, soit en
prenant le poids moyen par fagot résultant de pesées
effectuées sur les marché ou dans les villages'. Cependant
1 L'Annexe 4 présente le prix moyen du bois et
du charbon par village enquêté.
cette dernière alternative donne des catégories
très peu homogènes à cause des grandes différences
de poids notées pour des produis dont les qualités observables ne
permettent pas de faire des différenciations.
Le marché du bois énergie est un marché
primaire de type oligopolistique (plusieurs acheteurs face à quelques
vendeurs). C'est un marché assez changeant, sur lequel le nombre
d'acteurs varie beaucoup d'un jour à l'autre. L'entrée sur ces
marchés n'est subordonnée à aucune obligation outre le
paiement des taxes sur les marchés de Tanguiéta et de Tanongou.
La grande masse des vendeurs est constituée d'occasionnels («
vendeurs à objectif »), pour qui le bois ne devient objet de
commerce qu'à l'occasion de besoins ponctuels d'argent. Mais l'examen du
sous-système de collecte du bois énergie permet de se rendre
compte que dans un tel sous-système, le nombre de vendeurs (producteurs
de BE) dépasse largement le nombre d'acheteurs : il s'agit de cas
particuliers d'oligopsones. Le nombre restreint d'intermédiaires (un
seul : les collecteurs-grossistes-détaillants) lors de l'achat et de la
vente de ces produits leur confère un pouvoir important dans la
formation des prix.
Dans les marchés (marchés vus au sens physique),
les commerçants de bois énergie (producteurs de BE des
localités voisines) sont regroupés sur une place fixe. Ce sont
eux qui assurent l'arbitrage du produit dans l'espace. Ils viennent livrer
leurs produits à une périodicité fixe (tous les dimanches
sur le marché de Tanongou et tous les lundis sur le marché de
Tanguiéta). Par contre le besoin urgent d'argent pousse d'autres
à venir vendre tous les jours, sur le marché de Tanguiéta
qui est toujours animé. Ils y viennent à pied, à
vélos (les hommes) ou à charrette. Comme coût de
commercialisation, ils ne supportent que les taxes qui sont de 25FCFA sur le
marché de Tanguiéta et de 50 FCFA sur le marché de
Tanongou mais seulement pour les commerçants de charbon car les
commerçants de bois de feu ne tirant pas de revenus conséquents
de leur activité, ils sont exonérés de taxes.
Parallèlement les collecteurs-grossistes-détaillants qui
pratiquent également le commerce de bois énergie à
Tanguiéta supportent les coûts relatifs au transport du bois des
lieux de collecte à Tanguiéta, les coûts relatifs au
stockage et les diverses taxes (droit de place, taxes de la mairie).
5-3-2- Les flux économiques du bois
énergie
Il est important, pour comprendre l'importance
économique et sociale des systèmes d'approvisionnement commercial
en combustibles ligneux et la distribution de la valeur ajoutée dans ces
systèmes, d'analyser le flux économique de ce produit. Ce flux
est influencé
par les différentes stratégies qu'adoptent
individuellement ou collectivement les différentes catégories
d'acteurs pour s'adapter aux vicissitudes des marchés et pour atteindre
leur objectif qu'est l'obtention de profits. La nature et le sens de ces flux
est important pour envisager des mesures fiscales, des politiques sociales,
etc.
Comme stratégies utilisées, on peut citer : la
politique des prix, la stratégie institutionnelle et la planification
des approvisionnements.
En effet, au niveau des marchés « bord-routes
» et du marché de Tanongou, les producteurs de BE écoulent
généralement en bloc leurs produits aux
collecteurs-grossistesdétaillants ou à certains consommateurs.
Sur ces marchés, l'ensemble des producteurs de BE s'entend à ne
pas vendre le bois énergie à un prix inférieur au prix
consensuel. Il est en moyenne de 250F pour le fagot de bois de feu
(1/10ème de stère en saison des pluies et
1/12ème de stère en saison sèche) et de 1500F
pour le sac de charbon. Les prix unitaires du bois énergie ne varient
pas sur ces marchés. Seul un petit complément, de taille
variable, est accordé à l'acheteur en fonction des
quantités achetées et des liens sociaux existant entre les deux
partenaires : acheteur et vendeur. Tout ceci laisse penser que nous sommes en
présence des marchés où règne un oligopsone
(relatif) et même en période de pénurie d'autant plus que
tout ce qui est apporté au marché ou exposé aux bords des
voies n'est pas vendu. Mais il faut préciser que sur le marché de
Tanguiéta, il s'agit d'une situation oligopolistique. Bien qu'il
s'agisse de plusieurs acheteurs face à quelques vendeurs, ces derniers
n'arrivent pas à influer sur le prix du bois énergie, qui varie
entre 200FCFA et 250FCFA (le 1/12ème de stère). Le
besoin urgent d'argent pousse parfois les vendeurs à brader leur
produit.
Encadré 1 : Témoignage dune femme
de Bouniessou sur sa stratégie de vente
Quand le soir nous ne sommes pas arrivées à
trouver un preneur pour notre bois, nous préférons le
céder à vils prix plutôt que de le ramener à la
maison pour retourner le vendre le lendemain à un prix dérisoire.
Nous aurions au moins économisé l'effort physique et gagner
quelques sous pour acheter les condiments.
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Ces producteurs de BE assurent l'arbitrage des produits dans
l'espace. Les collecteursgrossistes-détaillants quant à eux le
livrent au même prix, mais le fagot est le 1/14ème du
stère en saison sèche et le 1/16ème du
stère en saison pluvieuse. Ils profitent de la vente au détail
pour augmenter leurs profits. Il n'y a pas de système de crédit
entre elles et les producteurs de BE, pas plus qu'il n'existe de relations
intimes entre le détenteur du produit et l'acheteur dans
le système de commercialisation du BE. Tous les acteurs
ont la liberté d'acheter ou de vendre le produit à n'importe qui
sur le marché.
Les frais de commercialisation supportés par les
intermédiaires du système commercial sont essentiellement
relatifs aux coûts de manutention, de transport, et des taxes. Dans le
circuit court, concernant le bois de feu, ces frais sont
particulièrement élevés pour les
collecteurs-grossistes-détaillants (en moyenne 642,4FCFA/stère).
Cette situation est due aux frais de transport qui représentent 69% des
frais totaux de commercialisation et aux frais de manutention qui eux
représentent 18% des frais totaux. Les frais de commercialisation chez
les producteurs de BE, dans le circuit direct, sont relatifs uniquement aux
taxes sur les marchés. Ces frais sont en moyenne de
141,8FCFA/stère. Leurs déplacements se faisant à pied et
chargeant eux-mêmes leur marchandise, ils ne supportent aucun frais de
transport ni de manutention. La situation est identique lorsqu'on
s'intéresse au charbon de bois. Mais les femmes se plaignent de ces
longues distances parcourues. Aussi certaines proposent-elles des solutions
alternatives. Au nombre de ces solutions, nous pouvons retenir l'organisation
de la collecte à des périodicités fixes par les
collecteurs-grossistes-détaillants, ou la création par la mairie
de places de vente à l'image du marché de Tanguiéta
où aucune taxe ne serait prélevée. Sur ces places, elles
pourront entreposer leurs marchandises et ne pas subir l'abus des acheteurs. Le
Tableau XII qui suit présente les différents
indicateurs du circuit de commercialisation.
Il ressort de ce tableau que la marge de commercialisation est
en moyenne positive aussi bien pour le bois de feu que pour le charbon de bois
pour les deux acteurs. Les valeurs les plus élevées sont obtenues
dans le circuit direct chez les producteurs de BE. Pour cette catégorie
d'acteurs, elle s'élève à 1978,2FCFA/stères chez
les producteurs de BE contre 1639,4 FCFA/stère chez les
collecteurs-grossistes-détaillants pour le bois de feu. En ce qui
concerne le charbon de bois, elle est de 1181,2 FCFA/sac pour les producteurs
de BE et de 492,5 FCFA/sac pour les collecteurs-grossistes-détaillants.
Le niveau élevé des marges des producteurs de BE est lié
au fait que cette catégorie d'acteurs supporte, comme mentionné
plus haut, peu de frais de commercialisation contrairement aux
collecteurs-grossistesdétaillants. Aussi le bois est-il
prélevé gratuitement sur le capital naturel sans paiement
d'aucune redevance.
La proportion du prix de vente de chacun des acteurs dans le prix
final payé par le consommateur sur les différents circuits est
présentée dans le Tableau XIII.
Tableau XII - Marges et Charges de
commercialisation des producteurs de BE et des
collecteurs-grossistes-détaillantes
|
Type de bois énergie
|
Bois de feu
|
Charbon de bois
|
Producteurs de BE (CD)
|
Collecteurs-grossistes-détaillants (CC)
|
Producteurs de BE (CD)
|
Collecteurs-grossistes-détaillants (CC)
|
PA
|
PV
|
MB
|
Charges
|
MC
|
PA
|
PV
|
MB
|
Charges
|
MC
|
PA
|
PV
|
MB
|
Charges
|
MC
|
PA
|
PV
|
MB
|
Charges
|
MC
|
Moyenne
|
-
|
2252,9
|
2252,9
|
141,8
|
1978,2
|
2750
|
5931,9
|
3181,9
|
642,4
|
1639,4
|
-
|
1200
|
1200
|
18,4
|
1181,8
|
1312,5
|
1961,2
|
648,75
|
156,25
|
492,50
|
Ecart-type
|
-
|
832,1
|
832,1
|
145,1
|
710,6
|
267,3
|
947,9
|
767,0
|
15,4
|
677,5
|
-
|
37,1
|
37,1
|
18,1
|
40,6
|
135,6
|
287,8
|
192,38
|
94,25
|
240,72
|
Minimum
|
-
|
0
|
0
|
0
|
-300
|
2500
|
4500
|
2000
|
619
|
1133,3
|
-
|
1100
|
1100
|
0
|
1050
|
1200
|
1600
|
4000
|
50
|
75
|
Maximum
|
-
|
4400
|
4400
|
300
|
4100
|
3000
|
7200
|
4200
|
666,6
|
2855,5
|
-
|
1400
|
1400
|
50
|
1375
|
1500
|
2500
|
1000
|
325
|
900
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
PA = Prix d'achat PV = Prix de vente MB = Marge Brute MC = Marge
Commerciale CD = Circuit Direct CC = Circuit Court NB : les
valeurs sont exprimées en FCFA/stère pour le bois de feu et en
FCFA/sac pour le charbon
Tableau XIII- Part (en %) du prix au
consommateur perçu par chaque acteur selon le circuit
considéré
Circuits
|
|
Bois de feu
|
Charbon de bois
|
|
Producteur de BE
|
Collecteurs-grossistes-détaillants
|
Producteur de BE Collecteurs-grossistes-détaillants
|
Circuit direct
|
100%
|
|
100%
|
Circuit court
|
47%
|
53%
|
67% 33%
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
L'observation de ce tableau montre que le circuit direct est
plus rentable aux producteurs- détaillants de BE où ils
perçoivent la totalité du prix payé par le consommateur.
Il ne saurait en être autrement puisqu'il n'y a pas
d'intermédiaires sur ce circuit. De plus, ce tableau montre que, sur le
circuit court, la plus grosse part du prix payé par le consommateur
revient aux collecteursgrossistes-détaillants en ce qui concerne le bois
de feu alors que ce sont les producteurs de BE qui détiennent la plus
grosse part pour le charbon de bois.
On peut conclure sur la base de ces résultats que de
façon globale, les producteurs de BE perçoivent la majeure partie
des prix payés par les consommateurs fmaux. En effet, excepté le
circuit court pour le bois de feu, plus de la moitié du prix de vente
final revient aux producteurs de BE. Et même dans ce circuit court la
différence entre la part perçue part chaque acteur n'est pas trop
grand (47% pour les producteurs de BE contre 53% pour les
collecteurs-grossistesdétaillants). Ceci est confirmé par le test
de comparaison de moyenne Tableau XIV
Tableau XIV- Résultats du test t de
Student pour la comparaison de moyenne entre la part
du prix payé par le consommateur reçu par chaque
acteur du circuit court.
Type de bois
|
|
|
|
|
Niveau de
|
énergie
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
t
|
ddl
|
signification
|
Bois de feu
|
-0,06
|
0,10
|
-1,66
|
7
|
0,141 (ns)
|
Charbon de bois
|
-0,35
|
0,11
|
-8,86
|
7
|
0,000 ****
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB : ddl : degré de liberté ;
(ns) = non significatif, **** = significatif au seuil de
0,1%
De l'analyse de ce tableau, il ressort que l'hypothèse
Ho : Les parts du prix payé par le consommateur
reçues par chaque acteur sont égales est rejetée pour le
bois de feu et acceptée pour le charbon de bois. Car le test fait
ressortir l'existence de différence significative entre les parts du
prix du consommateur perçu par les producteurs de BE et les
collecteurs-grossistesdétaillants en ce qui concerne le charbon de bois
au seuil de 0,1%. Mais cette différence n'est pas significative pour le
bois de feu.
Ainsi donc, il apparaît qu'à travers le
système de commercialisation du bois énergie les producteurs de
BE améliorent le niveau de leur revenu. On peut également retenir
que l'existence d'intermédiaires dans le circuit diminue le revenu des
producteurs du BE.
5-4- Conclusion partielle
La pression démographique croissante et le
développement de la ville de Tanguiéta ont entrainé
l'évolution du système de production du bois énergie. Mais
les techniques de collecte du bois de feu de même que le processus de
fabrication du charbon ne garantissent pas la durabilité de
l'exploitation du bois énergie. Par ailleurs outre l'augmentation de la
consommation domestique, sont apparues des spécialisations
régionales de production de bois et de charbon suivant respectivement
les axes Tanguiéta-Batia et Tanguiéta-Porga. Le commerce du bois
de feu et de son dérivé le charbon de bois est un secteur en
pleine évolution. Le système commercial est essentiellement
animé par les femmes productrices de BE. L'étude des
marchés a montré que ceux-ci sont accessibles en toute
période de l'année et on note l'absence d'interdits sociaux
empêchant les commerçantes d'avoir accès aux
marchés, ce qui est un atout favorable au développement d'un
marché de bois énergie comme certaines le proposent. Mais les
taxes perçues sur les marchés de Tanongou et de Tanguiéta
sur le bois énergie ne sont pas de nature à encourager les
producteurs de BE. L'analyse des marges de commercialisation nous a permis de
constater que la commercialisation du bois énergie est globalement
rentable (les marges étant supérieures aux charges de
commercialisation) même si le profit tiré de ce commerce varie
aussi selon les acteurs. On note un profit acceptable pour les
collecteurs-grossistes-détaillants et un surprofit au niveau des
producteurs de BE qui ne supportent que peu de charges. Mais ces chargent sont
évitées au prix de lourds sacrifices : de longues distances
(variant de 4 km pour les producteurs de BE de Bouniessou à 25 km pour
ceux de Tchanwassaga) à pied. De plus, le prix payé par
consommateur final est équitablement réparti entre les
différents acteurs en ce qui concerne le bois de feu mais cette
répartition est inéquitable pour le charbon de bois.
Au total, on peut retenir que la filière du bois
énergie reste essentiellement une filière non structurée.
Les activités abandonnées aux femmes et aux enfants sont en fait
celles qui permettent le ravitaillement les ménages citadins. En
réalité les activités d'exploitation, de transport et de
distribution de bois énergie constituent de véritables
activités pourvoyeuses des revenus et de main d'oeuvre pour elles. Une
réorganisation de cette filière permettra de renforcer le revenu
de bons nombres de personnes et même pourra constituer une source de
revenu pour la municipalité par le prélèvement de taxes
judicieuses.
CHAPITRE 6 : CONTRIBUTION DU BOIS ENERGIE AUX MOYENS
D'EXISTENCE
Dans le souci de sortir de la pauvreté ou de
réduire leur vulnérabilité, plusieurs stratégies
sont développées par les ménages riverains de la RBP.
L'exploitation du bois énergie fait partie de ces stratégies. Le
présent chapitre examine la contribution totale du bois énergie
aux moyens d'existence des ménages. Il présente
premièrement sa contribution au revenu du ménage et à leur
bien-être en quantifiant la part des dépenses des ménages,
la proportion des intrants, l'affectation de la main-d'oeuvre, les revenus et
les coûts attribuables aux activités concernant le bois
énergie. Deuxièmement il présente l'impact de
l'exploitation du bois énergie sur l'allocation du temps productif au
sein du ménage et les conséquences de cette exploitation sur le
capital naturel.
6-1- Contribution du bois énergie au revenu des
ménages
L'exploitation des PFAB est une activité
économique particulièrement importante dans la vie des
ménages riverains de la RBP. Elle contribue à 21,7% du revenu
total du ménage. Plusieurs PFAB sont exploités par la population
riveraine de la RBP. Il s'agit du Néré, du
Karité, de la paille, des perches, du miel, des plantes
médicinales, des légumes sauvages, des produits halieutiques, des
animaux de la faune, des fruits et du bois énergie. . La Figure
6 présente la structure du revenu que les ménages tirent
de la RBP.
Artisanat
0%
Paille 4%
Karité
NC%sp,
ielPerche
0%
bon
Légume sauvage 4%
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
Figure 6 : Structure du revenu issu de
l'exploitation des ressources naturelles
De cette figure, il ressort que si l'on classe les PFAB selon
le niveau de revenu généré annuellement par ménage,
le bois énergie se retrouve en haut de l'échelle Près de
56% du revenu total issu de l'exploitation de la RBP provient du bois
énergie. Elle contribue par le bois de feu à 53% de ce revenu et
par le charbon à 3%. Viennent ensuite l'exploitation du
néré (16%) et du karité (12%). Les contributions des
autres activités ne sont pas non plus négligeables. La
pêche, la paille, la perche contribuent chacun à 4% au revenu du
ménage issu des ressources naturelles. La contribution des autres
produits est subsidiaire.
L'exploitation du bois énergie, pour les ménages
enquêtés, est donc une activité importante au même
titre que les autres activités. En effet avec un revenu annuel moyen de
69795,83 FCFA, le bois énergie procure plus de revenus que le sorgho, le
mil, le manioc et l'arachide qui fournissent annuellement en moyenne aux
ménages respectivement 52.185 FCFA, 42.375 FCFA, 43.285FCFA et
45.860FCFA. Le revenu annuel généré par le bois
énergie correspond au double de celui du riz et de l'élevage. A
lui seul, le bois énergie contribue plus au revenu du ménage que
le soja (10.438 FCFA/an), le niébé (17.724 FCFA/an) et le
voandzou (14.555 FCFA/an) réunisl.
Mais le revenu issu de l'exploitation du BE n'est pas le
même pour tous les ménages. Le Tableau XV
détaille la composition du revenu issu de l'exploitation du
bois énergie selon le niveau de prospérité des
ménages.
Tableau XV : Composition du revenu tiré
de l'exploitation du bois énergie selon le niveau de
prospérité des ménages enquêtés
Niveau de prospérité
|
Effectif
|
Moyenne
|
Revenu Issu du bois énergie Ecart-type Minium
Maximum
|
Très riche
|
18 (15%)
|
61.394,44
|
22.078,91
|
6.000
|
94.500
|
Riche
|
23 (20%)
|
63.286,96
|
30.191,18
|
3.000
|
144.000
|
Prosperité moyenne
|
20 (17%)
|
75.460,00
|
34.911,80
|
30.000
|
152.250
|
Pauvre
|
14 (12%)
|
83.935,71
|
39.133,65
|
35.000
|
164.000
|
Très pauvre
|
42 (36%)
|
70.240,48
|
32.705,63
|
43.500
|
183.000
|
Total
|
117
|
70.043,59
|
32.290,39
|
3.000
|
183.000
|
1 L'Annexe 5 présente le
revenu issu des spéculations agricoles et l'Annexe 6
nous montre que ces différences de revenu sont statistiquement
significatives.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
De l'analyse du tableau il ressort que l'exploitation du bois
énergie occupe presque tous les ménages enquêtés
(117 ménages sur 120). Ce tableau révèle aussi que ce sont
les ménages très pauvres qui sont les plus nombreux à
exploiter le bois énergie (36% des ménages
enquêtés). Mais avec un revenu moyen annuel de 83935,71 FCFA ce
sont les ménages pauvres qui tirent le plus de revenu de cette
exploitation (Figure 7).
Très riche Riche Prospérité moyenne Pauvre
Très pauvre
Figure 7 : Evolution du revenu moyen annuel
tiré de l'exploitation du BE selon le niveau de prospérité
des ménages enquêtés.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
Cette figure montre que le revenu moyen annuel augmente de
61.394,44FCFA à 83.935,71 FCFA lorsqu'on passe des très riches au
pauvres pour ensuite diminue à 70.240,48 FCFA pour les très
pauvres Ainsi donc il apparaît que tous les ménages ne tirent pas
les mêmes revenus de l'exploitation du bois énergie. Il existe
donc une différence entre le revenu que les ménages tirent de
cette exploitation selon leur niveau de prospérité. En vue
d'apprécier si les différences de revenu issu du bois
énergie entre les ménages selon leur niveau de
prospérité sont significatives, l'analyse de variance à un
facteur a été effectuée.
Tableau XVI : Comparaison du revenu issu du bois
énergie entre les ménages riverains de la RBP
selon leur niveau de prospérité
Somme des carrés ddl
|
Moyenne des carrés
|
F Signification
|
Inter-
5686790827,573 4 1421697706,893 1,381 0,245 (ns)
groupes
Infra-
115262876864,734 112 1029132829,149
groupes
Total 120949667692,308 116
NB : ddl = degré de liberté ; (ns) = non
significatif
Ce tableau révèle que la différence entre
les revenus que les ménages tirent du bois
énergie selon leur niveau de prospérité
n'est pas significative.
Mais l'inexistence de différence entre le revenu que
les ménages tirent du BE ne signifie pas que l'importance du BE dans la
vie des ménages est identique car ces ménages ne vivent pas
mêmement la pauvreté. Pour apprécier l'importance du revenu
issu de l'exploitation du bois énergie dans la vie des ménages
selon leur niveau de pauvreté il faut évaluer l'évolution
de ce revenu en fonction de l'évolution des revenus tirés des
autres activités.
· BE Elevage
· Transformantion agroalimentaire
Figure 8 : Evolution du revenu agricole moyen
annuel selon le niveau de prospérité des ménages
enquêtés
Source : Enquêtes terrains juillet-
octobre 2007
|
Figure 9 : Evolution des revenus issus du BE,
l'élevage et les transformations agroalimentaires du ménage selon
son niveau de prospérité
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
|
De la Figure 8 nous pouvons noter que le
revenu moyen agricole des ménages baisse lorsqu'on passe des
ménages très riches aux ménages pauvres et ce revenu
augmente des pauvres aux très pauvres mais tout en restant
inférieur au revenu des ménages très riches, riches et
moyennement prospères. Contrairement, la Figure 9 donne
une tendance opposée pour le revenu issu de l'exploitation du BE. Ce
revenu augmente en passant des ménages très riches aux
ménages pauvres et diminue en passant des pauvres aux très
pauvres. Donc moins les ménages tirent de revenus de l'agriculture, plus
ils exploitent le bois énergie. Parallèlement les revenus issus
de l'élevage et de la transformation agroalimentaire baissent en passant
des ménages très riches aux ménages très pauvres.
Tout ceci confirme le rôle important que le BE joue dans la vie des
ménages. Il apparaît donc que les ménages exploitent le
bois énergie pour compenser la baisse de revenus dans les autres
activités.
Ce revenu semble jouer un rôle stratégique dans
la vie des ménages. Quel est donc ce rôle stratégique ?
Quels sont les pôles de dépenses qui poussent les ménages
à exploiter le bois énergie ? Les paragraphes qui suivent
examinent ces questions sous l'angle de la contribution du bois énergie
au bien-être des ménages.
6-2- Contribution de l'exploitation du bois énergie
au bien-être des ménages
Dans les lignes précédentes, nous avons
montré l'importance du revenu issu de l'exploitation du BE dans le
revenu total des ménages étudiés. Les résultats
à ce niveau révèlent que les activités agricoles ne
permettent pas de subvenir complètement aux besoins des ménages.
C'est ce qui justifie d'une part leur dépendance par rapport au bois
énergie. A présent, il s'agira de vérifier si ce revenu
participe à améliorer leur bien-être. Plus
précisément il a été évalué l'impact
de ce revenu sur le bien-être humain. Il a
été vérifié si le revenu issu de l'exploitation du
bois énergie permet aux producteurs de mieux dépenser dans la
scolarisation, la santé, l'habillement, la nutrition et les
dépenses en combustible du ménage. Ensuite l'impact de ce revenu
sur le bien-être matériel est mesuré par la contribution de
ce revenu à l'acquisition des matériels et équipements de
production et de transformation et à l'achat des intrants. Enfin
concernant le bien-être social, c'est la contribution aux dépenses
de cérémonies et dons qui est mesurée. Les
résultats sont mentionnés dans le tableau
XVII.
Tableau XVII- Contribution du bois
énergie au bien-être des ménages enquêtés
Part moyen de la contribution du revenu issu du bois
énergie aux dépenses de (en %)
|
Bien-être humain
|
Bien-être matériel
|
Bien-être
social
|
Scolari sation
|
Santé
|
Habille- ments
|
Nutrition
|
Pétro- le
|
Equipe- ments de producti- on
|
Equipe- ments de transfor- mation
|
Intrants
et main d oeuvre
|
Fonds de roulement
|
Dons
|
Céré- monies
|
Moulin
|
Condi- ments
|
Vivr es
|
11,21
|
4,8
|
13,57
|
20,5
|
15
|
3,6
|
9,9
|
49,07
|
2,05
|
2
|
9%
|
15
|
18,64
|
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007
Les résultats montrent que la contribution du bois
énergie au bien-être des ménages est réelle. Le
revenu qu'il procure contribue tant au bien-être humain, matériel
que social.
On notera que, sur le tableau, la somme des pourcentages est
supérieure à 100 %. Ceci est dû au fait que le tableau
donne la part du revenu issu du bois énergie dans chaque type de
dépense et non la part du revenu issu du bois énergie
consacrée à chaque type de dépense.
6-2-1- Contribution du bois énergie au
bien-être humain
Le revenu issu du bois énergie est réinvesti
dans le ménage pour l'acquisition de divers biens et services. Il
contribue à raison de 11,21% aux dépenses de scolarisation,
à 4,8% aux dépenses de santé et de 13,57% aux
dépenses d'habillement. Il participe aussi à
raison de 20,5% aux dépenses de moulin, à 15% aux dépenses
de condiments, à 3,6% aux dépenses de vivres et permet même
de se procurer du pétrole : 9,9% des dépenses. Toutes ces
dépenses contribuent au bien-être humain du ménage. Cette
contribution diffère selon le niveau de prospérité des
ménages (Figure 10).
lil Très riche
m Riche
Prosperité moyenne lil Pauvre
hr Très pauvre
3000 2500 2000 1500 1000 500
ec,
e ·e
c ·
(5)
'ÇC)\e' · -.4 ·
v ·- ·
Figure 10 : Contribution du bois énergie
aux dépenses liées au bien-être humain des ménages
enquêtés.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
De l'analyse de cette figure on note que ce sont les
dépenses d'habillement et de moulin qui mobilisent le plus le revenu
dérivé de l'exploitation du bois énergie. Au niveau de
chaque poste de dépense, ce sont les ménages pauvres et
très pauvres qui utilisent le plus ce revenu pour améliorer leur
bien-être humain. Ce sont eux qui dépendent donc le plus de ce
revenu.
Encadré 2 : Témoignage d'une
commerçante de Bouniessou (Tanguiéta) sur la contribution du bois
de feu au bien-être de son ménage
«Le bois de feu c'est mon mari. Je viens en vendre
presque tous les jours sur ce marché car c'est ma seule source de
revenu. Lorsque le bois de feu est vendu l'argent est utilisé pour
acheter les condiments pour la cuisine avant de rentrer au village. C'est cet
argent qui me permet aussi d'écraser le maïs au moulin et de payer
l'argent de cotisation. Ma fille que voici aussi en vend car c'est la
rentrée bientôt et il faut qu'elle m'aide à trouver
l'argent pour lui acheter ses fournitures (....). Ainsi elle ne souffrira pas
comme moi à aider du matin au soir son mari au champ et à
être obligée de vendre le bois de feu pour nourrir ses enfants.
Elle pourra avoir un bon travail et un bon mari car aujourd'hui les hommes
n'aiment plus épouser les femmes illettrées comme nous ».
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
6-2-2- Contribution du bois énergie au
bien-être matériel
Lorsque nous nous intéressons au bien-être
matériel (Figure 11), on constate qu'ici aussi la
contribution du BE aux dépenses liées au bien-être
matériel est plus importante chez les ménages pauvres et
très pauvres. Ce revenu participe pour beaucoup à l'obtention des
intrants pour d'autres activités qui contribuent aux moyens d'existence
: l'achat de semences, l'embauche de main-d'oeuvre pour l'agriculture ou la
création d'un fonds de roulement pour les activités commerciales
et l'achat d'équipements de transformation (ustensiles, marmitons) et de
productions (houes et coupe-coupe par exemple).
Très riche Riche Prosperité Pauvre Très
pauvre
moyenne
n Equipement
q Intrants MO
§ Fonds de
roulement
1500 1000 500
Figure 11 : Contribution du bois énergie
aux dépenses liées au bien-être Matériel des
ménages Enquêtés.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
Sachant que dans les sociétés traditionalistes
africaines ce sont les femmes qui s'occupent de la cuisine et qui prennent
souvent en charge les dépenses de scolarisation et de santé des
enfants si ces dépenses ne sont pas trop élevées, pendant
que les hommes investissent plus dans les biens matériels, on devine
aisément à travers ces résultats que ce sont les femmes
qui exploitent le plus le bois énergie.
6-2-3- Contribution du bois énergie au
bien-être social
Enfin le revenu issu de l'exploitation du BE contribue aussi
au bien-être social des ménages par sa part importante dans les
dépenses de dons (15%) et de cérémonie (18,64%). Ici aussi
ce sont les pauvres qui dépendent le plus de ce revenu pour ce poste de
dépense (Figure 12). Toutefois, les ressources sociales
comme les réseaux et les associations d'entraide de producteurs de BE et
de commercialisation sont d'une importance majeure pour les ménages.
Soixante et un pour cent environ d'entre elles déclarent appartenir
à un groupe d'entraide pour la collecte du bois énergie. A
l'instar des travaux champêtres elles s'invitent à tour de
rôle pour le ramassage du bois que celle qui a invité avait pris
le soin de couper et de laisser sécher. Les dons et les dépenses
aux cérémonies leur permettent de ne pas se sentir
humiliées si elles n'y participaient pas Ainsi le bois énergie,
par ces postes de dépenses, renforce leur sentiment d'appartenance
à un cercle d'amis sur qui ils pourront compter en cas de
difficultés de la vie.
Très riche Riche Prosperité moyenne Pauvre
Très pauvre
Figure 12 : Contribution du bois énergie
aux dépenses liées au bien-être social des ménages
enquêtés.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
S'il est vrai que le bois énergie contribue au revenu
des ménages et à leur bien-être, il est aussi vrai que
cette exploitation affecte également leur vie quotidienne et leur
environnement. Quels sont ces effets ? Comment se manifestent-ils ? Quelles
sont leurs évolutions possibles ?
6-3- Impact de l'exploitation du bois énergie sur
l'allocation du temps productif
La fréquence de collecte de bois et les
quantités collectées varient dans le temps. Une collectrice
pénètre en moyenne par semaine 3 fois dans la forêt pendant
la saison des pluies et 4 fois pendant la saison sèche pour
récolter le bois de feu. Le temps consacré à cette
activité varie de deux à quatre heures par jour pendant la saison
sèche et de une à trois heures par jour pendant la saison des
pluies. Au total un collecteur rentre en moyenne 3 fois par semaine dans la
forêt pour la collecte du bois pendant en moyenne 3,15 heures à
chaque fois. Il consacre donc en moyenne 37,8 heures par mois
pour la collecte du bois de feu. C'est le produit forestier qui occupe le plus
les ménages. En effet à part le néré et le
karité qui pendant les mois d'avril à juin consomment en moyenne
24 heures par mois, la collecte de la paille, de la perche des plantes
médicinales accaparent une infirme partie du temps des ménages et
ne sont que des activités circonstancielles. Le temps de collecte du
bois est largement supérieur au temps consacré à la
collecte il y a de cela 10 ans : 30 minutes seulement étaient
consacrées à cette activité par jour. La différence
observée s'explique par l'éloignement des points de collecte
suite à la pression
démographique et la demande urbaine croissante. Ce qui
présage déjà de l'impact négatif de l'exploitation
du bois énergie sur le capital naturel. Mais le temps de plus en plus
long consacré à la collecte du bois réduit le temps
disponible pour effectuer les autres tâches du
ménager.
Une analyse diachronique de l'allocation du temps de travail
révèle qu'il y a une différence significative
observée au niveau du temps consacré aux diverses tâches
des ménages enquêtés entre aujourd'hui et il y a de cela 10
ans2. On note en général que le temps du ménage
consacré à la collecte du bois énergie a
évolué. Pour cette activité, la chef cuisine consacre
9,47% (#177;2,72) de son temps productif contre 4,97% (#177;1,43) il y a de
cela 10 ans. Cette augmentation de son temps de travail se fait au
détriment des autres activités. Les activités qui on
été amputées sont les travaux champêtres, la
cuisine, le temps de loisir et le temps consacré aux activités
génératrices de revenu. Cette situation pourrait affecter la
sécurité alimentaire du ménage car les femmes, à la
recherche du bois énergie, disposent de peu de temps pour consacrer aux
travaux champêtres et aux autres activités
génératrices de revenu.
Photo 11 : La collecte du bois, une autre
corvée pour les femmes
Cliché : ( LAWANI, 2007)
6-4- Impact de l'exploitation du bois énergie sur le
capital naturel
Aussi importante qu'elle soit pour ses utilisateurs, la
ressource ligneuse utilisée comme bois énergie est de plus en
plus menacée par des populations dont le nombre croît et qui ont
de plus en plus besoin du bois pour subvenir à leurs divers besoins. Ces
menaces sur le capital
1 L'Annexe 7
présente l'allocation du temps au sein du ménage entre
deux périodes : il y a de cela 10 ans et aujourd'hui
2 L'Annexe 8 présente les
résultats du test t de Student de comparaison du temps alloué aux
différentes tâches du ménage entre les deux
périodes
naturel sont de divers ordres. Elles concernent tant la
diversité biologique que la disponibilité du bois.
6-4-1- Menace sur la conservation de la
biodiversité de la RBP
La quasi-totalité du bois énergie
exploitée par les ménages riverains de la RBP provient des
peuplements naturels (jachères et forêts) de la RBP. Les
préférences des chefs cuisine quant à l'espèce
à exploiter s'orientent la plupart du temps vers les espèces
disponibles. Donc les espèces qui sont les plus abondantes sont plus
utilisées que les espèces qui sont rares. Mais cette situation
n'est pas généralisée dans la zone d'étude car le
marché a d'autres exigences : du bois ou du charbon qui brûle
bien.
Les populations riveraines de la RBP ne connaissent souvent
pas les limites de leur terroir lorsqu'il s'agit de la collecte du bois
énergie. Les lieux de collecte varient des friches dans la Zone
d'Occupation Contrôlée (ZOC) aux formations boisées
situées au-delà de la Zone d'Exploitation des Ressources (ZER).
Quarante cinq pour cent (45%) des chefs cuisine enquêtées avouent
collecter le bois dans la ZOC, 19% dans la ZER, tandis que 27% affirment
collecter le bois dans la ZOC et la ZER et 5% au-delà de la ZER. La
collecte du bois dans les jachères au niveau de la ZOC est libre,
gratuite mais limitée seulement au propriétaire terrien et
à ses proches. Par contre dans la ZER, bien que la collecte soit
gratuite et illimitée elle est soumise à l'obtention d'une
autorisation préalable : 24% des enquêtés sont
passés outre cette interdiction. Mais leur pourcentage est
sûrement plus élevé car au cours des enquêtes la
majorité était réticentes à nous répondre et
craignait des poursuites si elle acceptait aller au-delà de la ZOC :
elle nous confondait avec des agents forestiers en mission habillés en
civil. Des 24% qui vont collecter le bois au-delà de la ZOC, 48%
appartiennent à des ménages pauvres et 35% à des
ménages très pauvres Ainsi donc, ce sont les ménages
pauvres et très pauvres qui enfreignent beaucoup plus la loi. Les
résultats du géo-référencement des lieux de
collecte du bois énergie sont présentés par la
Figure 13.
Echelle
0 3 6 Km
1:450000
ZONE D'EXPLOITATION DU 1501S ENERGIE DANS LA RESERVE DE
BIOSPHERE DE LA PENDJARI
Source. Données terrain. juillet - octobre 1007
Zone de collecte de bols de leu et ou de fabrication de
charbon
VIllag es
Route Principale Pistes
Zone d'Exploitation des Ressources (ZER)
Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC)
aire tour tique et de chasse sportive
êrnbog olé
anébou
Sépounga
Porga
·
atia
Kolégou
Nagasséga
Dassari anougou
Wantehoun ssagou
hanvvassaga
Sangou
TANG TA
Figure 13 : Zone d'exploitation du bois
énergie dans la RBP.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
ourniéssou
Il ressort de l'analyse de cette figure que les lieux de
collecte de bois vont bien au-delà de la ZOC et de la ZER dans plusieurs
cas. Cette tendance est généralisée au niveau de tous les
villages situés sur l'axe Tanguiéta-Batia. On note
également que la chaîne de montagne située à l'est
de la voie principale est aussi prise d'assaut par les populations pour la
recherche du bois énergie. Une menace pèse donc sur la
diversité biologique car les régions montagneuses étant
des zones de refuge pour une végétation souvent proche de
l'état naturel (White 1983), les espèces n'y sont plus en
sécurité. Et la réserve elle-même qui est
supposée préserver les espèces des effets anthropiques
semble ne plus jouer son rôle. Ce qui fait que certaines espèces
presque en extinction dans les terroirs riverains sont difficiles à
trouver même dans la réserve. Ces espèces
mentionnées par les populations locales ont pour nom Pterocarpus
erinaceus, hexalobus monopetalus pour ne citer que celles-là.
Les risques sur la RBP sont renforcés lorsqu'on
s'intéresse aux techniques d'exploitation. En effet l'utilisation du
feu, la coupe du bois vert, la hauteur de coupe et les organes coupés
sont
autant de facteurs qui affectent la viabilité de ces
peuplements naturels et par conséquent avoir un impact négatif
sur la biodiversité. Les raisons qui expliquent le non respect des
limites pour la collecte du bois énergie résident dans la
conception de la notion de terroir par les populations locales.
Le terroir peut être défini comme l'espace rural
géré par une communauté qui affirme y exercer des droits
d'exploitation et d'occupation dans un cadre socio-économique et
culturel défmi. Il n'est donc pas un concept de géographie
physique. Il est avant tout économique, sociologique, écologique
et « juridique ». Pour les populations riveraines de la RBP, le
CENAGREF et d'autres structures avant lui, dont le PGRN, les ont
dépossédé de leurs terres. Ils affirment avoir droit
à bien plus qu'il ne leur est laissé dans le parc. Ils continuent
d'exploiter leurs ressources comme si de rien n'était tout en faisant
attention à ne pas se faire prendre par les actions de surveillance. La
complicité affichée des membres des AVIGREF dont les femmes
mêmes vont au-delà de la ZER est le signe du droit implicite
qu'ils réclament : la nécessité d'exploiter bien plus les
ressources naturelles que ce qu'on leur donne aujourd'hui. Le terroir des
populations riveraines de la RBP est donc en relation avec les ressources
naturelles disponibles (sol, eau, végétation, bois
énergie...).
Si à Bouniessou, Nanébou, Tchanwassanga,
Pessagou et Tanongou, c'est le principe de commercialisation qui sous-tend la
violation des limites, à Batia par contre, c'est le principe de
précaution. La recherche d'espèces plus résistantes pousse
les femmes à délaisser le bois de peu d'importance situé
près du village pour d'autres plus résistants situés
à plus de 7 km dans le parc.
Si cette population n'adapte pas ses attentes et ses
préférences à la structure de la végétation
naturelle existante, la question de la biodiversité va se poser en
d'autres termes. En effet les préférences des populations les
poussent à exploiter des espèces qui pourtant se font rares
(Pterocarpus erinaceus par exemple). Aussi la plupart des sujets
collectés sont-ils des sujets mâtures. Or l'entrée en
maturité des sujets correspond à leur entrée en
reproduction. Si nous nous référons à Cunningham (2001)
pour qui l'une des actions anthropiques ayant le plus grand effet est la
destruction et la suppression des individus reproducteurs au sein des
populations, nous pouvons considérer l'exploitation du bois
énergie telle qu'elle est pratiquée, comme une sérieuse
menace pour la conservation de la biodiversité. Le bois mort est aussi
vital pour l'activité des microorganismes, de la pédofaune (les
termites par exemple) et pour fertiliser le sol.
6-4-2- Menace sur la disponibilité de la ressource
ligneuse
6-4-2-1- Consommation du bois énergie par
village
La consommation de bois est fortement tributaire du nombre de
bouche à nourrir et du revenu généré par cette
activité. En effet c'est la taille des ménages qui
détermine la quantité de repas à cuire, et donc la
quantité de bois nécessaire pour la cuisson. La Figure 14
présente la quantité de bois exploitée par an par
personne dans le milieu d'étude.
|
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Figure 14 : Quantité de bois
énergie exploitée par personne par an dans les villages
enquêtés.
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
De l'analyse de cette figure il ressort que c'est dans le
village de Tchanwassaga que l'exploitation de bois énergie est la plus
intense. Elle y est de 3,8 stères par personne par an. Cette
exploitation couvre aussi bien les besoins de consommation domestique que les
quantités commercialisées. Viennent ensuite les villages de
Bouniessou (3,31 stères/personne), Pessagou (3,22
stères/personne), et Nanébou (3,03 stères/personne). Ce
sont les villages de Batia et de Porga qui affichent les taux d'exploitation
les plus bas qui sont respectivement de 1,5 et 2,4 stères par personne.
La différence observée est liée à l'effet de la
distance par rapport au marché. En effet les villages de Bouniessou,
Tchanwassaga, nanébou et Pessagou sont proches du marché de
Tanguiéta où se trouvent les principaux consommateurs. Alors que
les villages de Batia et de Porga sont les derniers avant l'entrée du
Parc de la pendjari. Ils sont éloignés (plus de 50 km) du
marché de Tanguiéta. Mais contrairement à Batia, Porga a
l'avantage de bénéficier de la route inter-états où
quelques exploitants y exposent des fagots de bois de feu ou des sacs de
charbon.
Ceci confirme l'idée selon laquelle le marché
aurait une influence négative sur les ressources forestières en
incitant les ménages à l'exploiter à des fins
commerciales.
Au total, la consommation en bois de feu est en moyenne de
1,53 stères/personne/an soit 1,47kg/personne/jour. Cette valeur est
acceptable même si elle est supérieure à la moyenne
nationale qui est de 1,2kg/persorme/an dans le milieu rural selon Tchiwanou
(2003) et la Direction de l'Environnement (1997). Mais elle est
inférieure à la moyenne nationale de 1,8kg/persorme/an de Dossou
(1992) et de 1,71kg/jour/personne de Moussa Toure (2007) qui a travaillé
dans la même zone. Les différences observées entre ce
dernier et la présente étude peuvent être liées
à diverses raisons. Dans un premier temps, la présente
étude a été réalisée sur les deux axes
contrairement à l'étude de Moussa Toure qui s'est
concentré sur l'axe TanguiétaBatia. Or c'est sur cet axe que le
bois est le plus exploité. Ce qui veut dire que sur cet axe les
quantités exploitées par personne seront renchéries dans
l'étude de Moussa Toure. De plus cette valeur est plus proche des
moyennes nationnales de Tchiwanou (Tchiwanou, op. cit.) et de la Direction de
l'Environnement (Direction de l'Environnement, op. cit.). D'autre part, la
distinction qui a été faite ici entre la quantité
consommée par le ménage pour les besoins de consommation du
ménage et les quantités qui sont vendues ou celles qui sont
utilisées pour les transformations agroalimentaires destinées
essentiellement à la vente (le tchoucoutou notamment) et la prise en
compte effective de tous les RUP pourrait influencer les résultats. En
effet les activités comme la fabrication de la moutarde à partir
du néré, la fabrication du beurre de karité et la
préparation du tchoucoutou sont extrêmement exigeantes en bois de
feu. Elles consomment respectivement en moyenne 1,2stères, 1,01
stères et 4,21 stères par exploitant par an soit 420kg, 353,5kg
et 1473,5kg par exploitant dans les ménages riverains de la RBP. Il
ressort de ceci que c'est la préparation de la bière locale, le
tchoucoutou préparée à base de mil ou de sorgho, qui
nécessite d'énormes quantités de bois. Cette consommation
est encore plus importante lorsqu'on s'intéresse aux tenancières
de cabarets installés en ville (Tanguiéta) qui ont fait de la
vente de cette boisson leur principale activité. A leur niveau la
consommation est en moyenne de 18 stères par an. Vu l'engouement qu'ont
les populations locales à consommer cette boisson locale, moins
chère comparativement aux boissons importées nous sommes en droit
de nous demander si ce commerce à long terme est durable car cette
transformation agroalimentaire nécessite une importante quantité
de bois qui n'est disponible qu'au niveau des terroirs riverains où le
bois est prélevé dans la RBP.
6-4-2-2- Les terroirs riverains sont-ils loin de la
déforestation P
Les pratiques actuelles constituent de sérieuses
menaces pour la RBP si les quantités exploitées
dépassent les ressources disponibles. La figure nous donne une
idée de la quantité de bois exploitée par les
ménages riverains de la RBP.
Figure 15 : Quantité de bois
énergie exploitée par an par village de la zone d'étude
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
Lorsqu'on considère la quantité totale du bois
énergie exploitée par village par an, le village de Dassari est
en tête avec 16767,67 stères et Batia en dernière position
avec 2517 stères. Ici c'est l'effet de la taille de la population sur la
ressource ligneuse utilisée comme combustible qui est mis en exergue. En
effet c'est Dassari qui est, parmi les 8 villages d'étude, le plus
peuplé et c'est ce qui justifie sa consommation élevée. On
note que les ménages des villages riverains ayant une certaine influence
sur la RBP exploitent en moyenne 29.100,6 stères par an
soit 10.185.210 Kg par an.
Le volume de bois disponible dans la ZOC est de 457.906,81
stères (Moussa Toure, op. cit.). Le temps horizon d'épuisement de
la ressource donné par le rapport disponible/exploité est
estimé à 15 ans. Donc au bout de 15 ans les ménages
commenceront à connaître la crise de bois énergie. Moussa
Toure (Moussa Toure, op. cit.) estime quant à lui que c'est au bout de
10 ans que les ménages riverains de la RBP sur l'axe
Tanguiéta-Batia connaîtront la crise d'énergie. La
différence entre les deux résultats est liée à la
prise en compte ici uniquement des villages ayant
une influence sur la réserve pour l'estimation des
quantités exploitées et non seulement des villages riverains. La
situation devrait donc être plus critique si tous ces villages
exploitaient directement le bois de la ZOC. Mais ils ont aussi à leur
niveau des ressources qu'ils exploitent comme bois énergie. Mais dans
ces deux études, nous n'avons pas tenu compte de la
régénération naturelle. Si elle était prise en
compte, le temps horizon d'épuisement devrait être plus long. Ce
qui importe ici ce sont les corrélations qui se dessinent. Les deux
études montrent que la situation du bois énergie va empirer bien
plus tôt qu'on ne le pense si rien n'y fit. Il urge donc de trouver des
solutions pour anticiper sur la pression qui se fera sur la RBP au bout de ces
15 ans ou 10 ans car n'ayant plus de bois, les ménages vont se rabattre
sur la réserve qui sera prise d'assaut de toutes parts. Les actions de
surveillance auront plus de mal à être efficaces face à ce
nombre important. La commercialisation du bois énergie va s'intensifier
car beaucoup prendront conscience du revenu qu'il peut générer.
La situation sera plus difficile pour les pauvres car ce sont eux qui
dépendent le plus de cette ressource qu'ils ne pourront plus exploiter.
Il est probable que des cercles de désertification semblables à
ceux constatés dans d'autres régions s'y développent. Car
le couvert arborescent sera considérablement réduit, les terres
seront rapidement affligées d'une série d'autres maux. Elles
deviendront de plus en plus vulnérables à l'érosion, qui
peut être due aux vents ou aux fortes pluies saisonnières.
Après l'érosion vient la désertification. Les sols
érodés à un endroit iront se déposer là
où ils ne sont pas désirés, cela pouvant entraîner
de graves problèmes d'envasement et d'inondation.
Les femmes ont aussi pris conscience des effets de leurs
actions sur le capital naturel. En effet à la question « que
pensez-vous de l'état actuel de la dégradation de la forêt
qui se trouve dans la RBP suite à l'exploitation du BE », 7% des
chefs cuisine enquêtés trouvent que la RBP est
dégradée et que son état est inquiétant. Au
même moment 60,5% trouvent que la RBP est peu dégradé et
que son état n'est pas inquiétant et 32,5% trouvent que la RBP
n'est pas dégradé. Des solutions proposées par les chefs
de cuisine qui trouvent que l'état de la RBP est dégradé,
on peut retenir le renforcement des actions de surveillance, l'application des
sanctions pour décourager les pratiques clandestines, le reboisement des
terres qui sont proches des villages pour empêcher les femmes d'aller
au-delà de la ZOC etc.
Un autre facteur qui explique ces quantités
élevées de bois énergie consommées est la nature
des équipements utilisés. Les équipements sont
rudimentaires dans l'ensemble. Les fosses pour la fabrication du charbon ne
donnent pas de bons rendements. Pour les usages domestiques,
57,8% des ménages utilisent le foyer traditionnel
à trois pierres et 20,7% ont opté pour le foyer traditionnel
fermé. On note que malgré que 20,7% des chefs cuisine des
ménages enquêtés aient reçu une formation dans la
fabrication des foyers améliorés, la plus-part ne l'ont pas
adopté : moins de 5,2% utilisent le foyer amélioré. Les
raisons avancées sont liées aux caractéristiques de ces
foyers améliorés. Certains affirment que les foyers
améliorés sont peu adaptés à leurs conditions
(30,4%), d'autres ne notent pas de différence entre le rendement
calorifique des foyers améliorés et des foyers traditionnels
fermés (17,4%). Enfin la majorité (52,2%) se réfère
à sa rentabilité sociale : coût de fabrication (en termes
de temps de fabrication) et durée de vie probable.
Pour les femmes, les foyers traditionnels (Photo 12)
fermés ont beaucoup plus d'avantages comparativement aux foyers
améliorés. Bien que les deux soient fabriqués en
matériaux traditionnels (l'argile) disponibles et faciles à
trouver, pour les foyers traditionnels on peut noter que :
Ø Le procédé de fabrication est connu de
tous, transmis de génération en génération et est
incrusté dans leurs habitudes : il n'est pas nécessaire d'aller
suivre une formation spécifique pour le construire.
Ø La chambre de combustion est en communication avec
un muret de taille et de forme variables qui peut servir à d'autres
usages. En effet on peut aménager, pour les murets circulaires, du
côté opposé à la chambre de combustion une enceinte
pour les animaux d'élevage notamment la volaille. La chaleur,
dégagée au moment de la cuisine et celle entretenue par les
braises, permet de maintenir les animaux au chaud une bonne partie de la nuit.
De plus cette chaleur aide la volaille à mieux couver ses oeufs,
augmentant le taux d'éclosion. Il peut être également
aménagé dans ces murets circulaires des poches pouvant servir de
garde-manger. Ces poches permettent aussi de conserver au chaud les repas. Les
murets hauts permettent de soustraire les repas aux attaques des animaux
domestiques et de sécher les cultures.
Ø Le refus des bouleversements qu'entraîne
l'introduction des foyers améliorés (suppression de la source
d'éclairage fournie par le feu libre, insertion du temps de construction
et d'entretien dans la division du travail domestique) pousse les femmes
à ne pas l'adopter.
On note également d'autres innovations technologiques
développées par les populations pour économiser le bois.
Au nombre de ces innovations on peut compter la fabrication d'un type de foyer
spécifique pour la torréfaction des graines de karité
(Photo 13).
|
|
Cliché : Abdelaziz LAWANI
Photo 12 : Adaptation du foyer
amélioré et du foyer traditionnel à muret
|
Cliché : Abdelaziz LAWANI
Photo 13 : Foyer traditionnel spécifique
pour la torréfaction des noix de karité
|
6-5-Conclusion partielle
De tout ce qui précède, il ressort que le bois
énergie participe fortement aux moyens d'existence des ménages
riverains de la RBP. Il contribue non seulement à leur
revenu, mais aussi à leur bien-être Ainsi donc le revenu
tiré de l'exploitation du bois énergie est réinvesti dans
le ménage en capital agricole ou permet de résister aux chocs
(sanitaire, mauvaises récoltes etc.). Ce revenu est aussi
réinvesti dans la scolarisation des enfants ou sert au moment des
cérémonies et dots.La plupart des ruraux considèrent le
bois énergie comme ce que les économistes appellent un «bien
gratuit», c'est-à-dire un bien qui coûte juste le travail
pour le transporter de la forêt à la maison. Mais cette ressource
gratuite, connaît la tragédie de tous les biens communs. La
tendance actuelle de la disparition du bois disponible dans la ZOC et de la
collecte au-delà de la ZER en est la preuve. Elle sert à
démontrer que si l'on veut que la contribution du bois énergie
aux moyens d'existence des populations riveraines de la RBP
soit durable, et si l'on veut que les consommateurs continuent de
disposer du BE à un prix raisonnable et pas trop loin du lieu
d'utilisation, il faut penser l'utilisation du bois énergie autrement.
Une exploitation durable de cette ressource serait le gage d'une contribution
durable aux moyens d'existence. La solution des chefs cuisine pourrait servir
de boussole : Exploiter les arbres oui ! Mais il faut commencer à penser
à les planter et les aménager, avant de distribuer et de vendre
le bois ainsi obtenu.
CHAPITRE 7 : DETERMINANTS DE L'EXPLOITATION DURABLE DU
BOIS ENERGIE
Les chapitres précédents ont montré
comment l'ensemble des utilisations du bois pour satisfaire les besoins en
combustible ligneux constitue aujourd'hui une menace pour la conservation de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari. Pour arrêter ou
limiter un tant soit peu cette menace, la connaissance des causes profondes de
ce phénomène s'impose.
Il faudrait d'abord connaître et comprendre les facteurs
qui poussent les ménages à exploiter le bois énergie.
Qu'est-ce-qui fait que certains en dépendent plus que d'autres. Cela
permettra d'anticiper l'impact des mesures futures sur chaque catégorie.
Car si tous les ménages influent sur la ressource ligneuse
utilisée comme bois énergie, les premières victimes de la
diminution du capital naturel sont les pauvres, eux qui en dépendent le
plus. Il faudrait dans un deuxième temps évaluer
l'efficacité des organisations de gestion que constituent les AVIGREF.
Elles sont supposées relayer les actions du CENAGREF à la base et
leur action est déterminante dans la préservation de la RBP. Enfm
il faudrait analyser quelles sont les pratiques et savoirs locaux qui
contribuent à la préservation des espèces de bois
utilisées comme combustible.
Le présent chapitre examine les déterminants de
la dépendance des ménages vis-à-vis du bois
énergie. Il nous présente les facteurs qui pourraient permettre
une meilleure efficacité des actions des AVIGREF en vue d'une meilleure
protection de la RBP, pour enfm examiner comment par les savoir
endogènes les populations locales arrivent à réguler
l'utilisation du bois énergie et la préservent pour d'autres
usages et pour les générations futures.
7-1- Déterminants de la dépendance des
ménages par rapport au bois énergie
Les analyses qui précèdent suggèrent que
l'importance du bois énergie pour les ménages riverains de la RBP
réside dans le fait qu'il constitue une source complémentaire de
revenu et que la majorité des ménages satisfont leurs besoins
domestiques quotidiens en combustible, à partir du bois énergie.
Mais outre ces deux raisons, plusieurs conditions socio-économiques dont
les caractéristiques socio-économiques, démographiques et
culturelles du ménage peuvent pousser les ménages à
exploiter le bois énergie. Pour comprendre les raisons qui pourraient
expliquer la
dépendance des ménages vis-à-vis du bois
énergie, nous avons eu recours à une analyse de
régression.
7-1-1- Présentation des résultats de la
régression par le modèle Tobit
Les résultats de la régression sont
présentés dans le Tableau XVIII
Tableau XVIII : Déterminants de la
dépendance des ménages riverains de la RBP
vis-à-vis du bois énergie
Variables
|
Signe espéré
|
Coefficient
|
Erreur standard
|
t
|
|
|
|
|
|
Ln Age
|
|
0.280755 (ns) .0241685
|
1.16
|
Sexe
|
|
-0.0003269 (ns) .0199945
|
-0.02
|
Nivinst
|
-
|
-0.0281572** .010751
|
-2.62
|
Nivprosp
|
+
|
0.0145814** .0055289
|
2.64
|
Ln Taille
|
+
|
0.033756** .016762
|
2.01
|
Membgest
|
+
|
0.0157818 (ns) .012559
|
1.26
|
Ln RevhorsBE
|
-
|
-0.0973289*** .0191715
|
-5.08
|
Ln Repas
|
+
|
0.0000495 (ns) .0001272
|
0.39
|
Constante
|
|
1.179691*** .0037583
|
4.45
|
Log likelihood = 166.32668
|
Nombre d'observation
|
= 119
|
|
LR chi2(8)
|
= 101.14
|
|
Prob>chi2****
|
= 0.0000
|
|
Pseudo R2
|
= -0.4368
|
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007
*** *** *** **** et ns = respectivement significatif au seuil de
10%, de 5%, de 1% de 0,1%
9 9 9 9
et non significatif.
Qualité du modèle
Les tests du rapport de vraisemblance (LR) montrent que le
modèle est globalement significatif au seuil de 0,1%.
Pouvoir de prédiction du
modèle
Il ressort de l'analyse du tableau que dans
l'ensemble le modèle a un pouvoir de prédiction de 43, 68% Ainsi
43,68% des variations de la dépendance des ménage par rapport au
bois énergie sont expliquées par les variations des variables
explicatives. La valeur de ce coefficient est acceptable car il permet
d'apprécier la relation entre les facteurs socio- économiques du
ménage et leur dépendance vis-à-vis du bois
énergie.
Variables déterminantes
A la lecture des valeurs de t de Student, il ressort que sur
les huit variables explicatives introduites dans le modèle, quatre sont
significatifs. Il s'agit du niveau d'instruction du chef
ménage, de son niveau de prospérité, de la taille du
ménage et du revenu du ménage net du revenu issu du bois
énergie.
7-1-2- Analyse et discussion des résultats
Des résultats du modèle Tobit nous pouvons
retenir que plus les chefs ménage sont instruits moins ils
dépendent du bois énergie, que ce sont les plus pauvres qui
dépendent le plus du bois énergie et que la taille du
ménage explique sa dépendance par rapport au bois énergie.
Au même moment des revenus hors bois énergie faibles poussent les
ménages à plus dépendre du bois énergie.
Le niveau d'instruction
Le signe négatif du coefficient du niveau d'instruction
suggère que quand l'on passe d'un chef ménage non instruit
à un chef ménage plus instruit, la dépendance des
ménages régresse. Comme l'indique le Tableau XIX,
peu de chefs ménage instruits ayant le niveau secondaire (5,1%
des ménages enquêtés) exploitent le bois énergie. La
majorité des ménages exploitants sont sans instruction
(70,1%).
Tableau XIX : Effectif des exploitants du bois
énergie selon leur niveau d'instruction
|
|
Niveau d'instruction des ménages
|
Pas instruit
|
Niveau primaire
|
Niveau secondaire
|
Effectif des exploitants
|
82
|
29
|
6
|
Pourcentage correspondant
|
70,1%
|
24,8
|
5,1
|
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
L'instruction permettant aux gens d'avoir d'autres
possibilités de revenu, il est évident que les ménages
dont le chef a un niveau d'instruction plus élevé
dépendront moins du bois énergie car ils auront d'autres
possibilités de revenu. Seuls les besoins domestiques seront essentiels
pour ces ménages.
La taille des ménages
On constate que la taille des ménages augmente dans le
même sens que la dépendance du ménage. Ceci s'explique par
le fait que plus on est nombreux dans le ménage, plus il faut de
combustible pour préparer la quantité de repas nécessaire
à tout ce monde. Et si le ménage était pauvre le besoin de
revenus pousserait ces ménages à plus exploiter le bois
énergie.
Le niveau de prospérité et le revenu du
ménage hors bois énergie
Les résultats du modèle Tobit confirment les
analyses faites dans le paragraphe 6-1 concernant la contribution du BE au
revenu des ménages. En effet les signes positifs du niveau de
prospérité et négatifs du revenu du ménage hors
bois énergie révèlent que plus les ménages sont
pauvres, plus ils sont incapables de générer suffisamment de
revenus à partir de l'agriculture, de l'élevage ou d'autres
sources de revenus (revenu hors BE faible) plus ils dépendent du revenu
issu du bois énergie. Ce type de PFAB se révèle vital pour
les pauvres. Les propos d'une productrice de Bouniessou qui suivent illustrent
quelque peu cette dépendance des pauvres
Encadré 3 : Témoignage d'une
productrice de BE de Bouniessou sur sa dépendance vis-à-
vis du bois énergie
«Le bois de feu est un produit dont la collecte est libre
et gratuite pour peu qu'on ne dépasse pas la permettralel et
qu'on n'aille pas dans les friches des autres. Son exploitation ne
nécessite pas d'investissements préalables. C'est le bois que
j'utilise dans mon foyer pour mes besoins domestiques. Aussi est-ce ce produit
qui me donne le plus de revenus. Il y a le riz bien sûr, mais en saison
sèche ce n'est que de la vente du bois que je trouve un peu d'argent.
Nous les femmes ici nous sommes les mêmes : toutes
pauvres. Qu'aurions-nous fait s'il n'y avait pas le bois ? A peine
trouvons-nous de l'argent pour acheter le pétrole nécessaire
à nous éclairer ; il n'est donc pas possible que nous cuisinions
avec ce type de combustible ou avec un autre s'il n'est pas gratuit. Le
pétrole c'est pour les femmes de la ville, le bois c'est fait pour nous.
Aussi est-ce avec l'argent issu de la vente du bois de feu que nous sommes
indépendantes fmancièrement de nos maris. Sinon il faudrait
chaque jour leur demander 25 francs pour le sel, 50 francs pour les condiments,
300 francs pour le moulin ou tel franc pour telle chose : ils fmiraient par
se fatiguer de nous et nous renvoyer ».
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
1
La permettrale désigne le nom donné par les paysans
de Bouniéssou à la limite de la ZOC qu'il ne leur est pas
permis de dépasser pour aucune raison sans une
autorisation préalable du CENAGREF.
Pour réduire donc la dépendance des
ménages vis-à-vis du bois énergie, il faudrait donc
améliorer leur niveau revenu. La promotion des activités
génératrices de revenu est donc une solution parmi d'autres.
7-2- Accès des populations riveraines au bois
énergie et conservation de la biodiversité : les AVIGREF
sont-elles la solution ?
Dans le souci de permettre aux populations de jouir des fruits
de la RBP, les AVIGREF ont été créées. Elles
constituent un cadre où les populations pourraient participer aux
actions de gestion. Cela permettrait de rendre plus efficaces les actions de
conservation de la RBP par le CENAGREF et de prendre en compte la dimension
humaine dans les actions de conservation. En effet, la complexité des
relations entre la dégradation des ressources forestières et la
pauvreté impose de réconcilier la préservation de ces
ressources et le développement économique des populations
concernées par leur utilisation. C'est donc dans cette perspective que
l'implication des populations riveraines dans la gestion participative des
ressources forestières est de plus en plus promue par le CENAGREF. Aussi
ces actions de conservation ont-elles de plus grandes chances de réussir
si les populations riveraines se les approprient et y sont activement
impliquées. Mais l'environnement dans lequel évoluent ces
populations influe beaucoup sur leur comportement. Cet environnement a une
histoire qui doit être également prise en compte.
7-2-1- Cadre légal et institutionnel
7-2-1-1- Evolution du cadre légal et
institutionnel
Jusqu'à un passé récent, la RBP
était intégralement « préservée » contre
les actions dites destructrices des populations riveraines. Pendant que les
coutumes ont toujours reconnu aux populations locales le droit d'exploiter les
ressources de leur environnement, le cadre juridique étatique les
empêchait de jouir de ce droit. Le rôle confié aux services
des eaux et forêts était de créer des aires de loisir et de
récréation pour les fonctionnaires coloniaux et protéger
le patrimoine forestier pour le tourisme (Kiansi, 2005). Ces raisons ont
justifié pendant longtemps des actions de répressions envers les
populations qui se sont vues expropriées. Le domaine actuel de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari a été
classé parc national en 1961. Les populations se sont ainsi vues
déplacées des domaines sur lesquels elles avaient des droits de
culture, de chasse,
de pêche, de collecte de bois énergie etc.
Pendant longtemps les agents forestiers ont réprimé les
populations riveraines et une atmosphère conflictuelle a longtemps
régné entre les deux parties. Mais les approches
répressives ainsi que la réglementation par l'Etat de
l'utilisation des ressources ont montré leurs limites Ainsi les
résultats décevants obtenus dans la préservation de la RBP
a emmené le PGRN à changer de stratégie. En effet, les
forestiers exerçaient une gestion à but économique des
ressources de la réserve pour leur profit, en recourant souvent à
des méthodes policières. Les préoccupations des paysans,
qui sont bien entendu intéressés au bois, mais aussi aux autres
PFAB et surtout à la forêt comme réserve de terres
cultivables, n'étaient guère prises en compte. Situation
d'injustice majeure qui poussait les paysans au pillage des ressources
forestières, voire à la révolte ouverte contre le service
forestier. Les nouvelles politiques forestières mises en place ces
dernières années, notamment avec le PGRN à partir de 1993,
attachaient beaucoup d'importance, parmi d'autres éléments,
à la notion de partenariat, gage de durabilité, qui implique la
participation de tous les acteurs à la planification de la gestion de la
RBP. Mais il faut remarquer que ces changements ont eu lieu sous la pression de
milieux extérieurs à la foresterie, les organismes internationaux
jouant à ce propos un rôle non négligeable. C'est ainsi que
le programme sur l'homme et la biodiversité (MAB) lancé en 1971
par l'UNESCO a permis en 1986 de classer le parc national de la Pendjari,
Réserve de Biosphère (Photo 14). La
Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le
Développement (CNUED), tenue à Rio en 1992, a
entraîné la prise en compte, dans les principes du programme MAB,
de la conservation de la biodiversité et des ressources biologiques avec
leur utilisation.
Photo 14: Inscription du parc national de la
Pendjari comme Réserve de Biosphère
Cliché : Abdelaziz LAWANI
Pour être retenue comme Réserve de Biosphère
par l'UNESCO, l'aire protégée doit contenir trois zones
(CENAGREF, 2005)1 :
ü une ou plusieurs aire(s) centrale(s) : une zone
de protection intégrale où les activités humaines sont
restreintes à la recherche et à la surveillance ;
ü une zone tampon où certaines
activités de gestion, en particulier le tourisme, sont possibles ;
ü une aire de transition ou zone de
développement où une utilisation durable des ressources
naturelles est possible.
7-2-1-2- Cadre légal et institutionnel
actuel
La Réserve de Biosphère de la Pendjari est
gérée aujourd'hui par plusieurs acteurs (CENAGREF, 2005) :
ü la Direction des Forêts et Ressources Naturelles
(DFRN) est l'administration du Ministère de l'Environnement et de la
Protection de la Nature (MEPN) chargée des ressources forestières
nationales ;
ü le Centre National de Gestion des Réserves de
Faune (CENAGREF) créé par le décret 9673 du 2 avril 1996
qui a hérité des actifs du PGRN est chargé de conserver et
de gérer les aires protégées dont la RBP ;
ü quelques structures impliquées dans la gestion
des ressources naturelles : l'Agence Béninoise pour l'Environnement
(ABE), le Centre Béninois pour le Développement Durable (CBDD),
l'Agence Régionnale pour le développement du tourisme de
l'Atacora (ARDET).
Le cadre légal actuel prévoit les conditions de
« participation » des populations riveraines à la gestion de
la RBP. Il se veut un cadre législatif et institutionnel qui pourrait
permettre une collaboration effective et pacifiée entre les populations
riveraines et les structures en charge de la RBP. En effet le décret
d'application de la loi portant régime de la faune et de ses habitats en
république du Bénin prévoit en son article 23 que
«Les plans d'aménagement des aires protégées sont
élaborés ou approuvés par l'administration chargée
de la faune, en collaboration avec les services concernés au niveau
national et avec la participation des populations riveraines ».
1 Voir Figure3 : Carte de la
Réserve de Biosphère de la Pendjari
L'article 26 a prévu que « Les populations
riveraines organisées en structures appropriées sont
associées à l'exécution des plans d'aménagement des
aires protégées ». Concernant le bois énergie,
l'article 15 du code forestier de 1935 autorise expressément le
ramassage des bois morts. L'article 24 de la loi portant régime de la
faune en république du Bénin stipule que la zone tampon est
destinée à la réalisation d'activités ou
d'aménagements socio-économiques.
Dans le but de rendre cette participation effective, et
suivant les articles 23 et 26 sur cités, le CENAGREF a suscité la
création des AVIGREF. Ce sont des associations villageoises
constituées des populations riveraines de la RBP.
7-2-2- Mode d'organisation des AVIGREF et politique de
gestion du Bois Energie
7-2-2-1- Mode d'organisation
Les Associations Villageoises de Gestion des Réserves
de Faune (AVIGREF) sont des organisations des villages riverains de la RBP.
Créées à partir de la capitalisation des actions des
anciennes Associations Villageoises de chasse instituées par le PGRN,
elles ont pour but de (CENAGREF, op. cit.) :
ü sensibiliser les populations riveraines sur la
nécessité de préserver la faune et son habitat ;
ü informer les riverains sur la réglementation de la
protection de la nature et de l'exercice de la chasse ;
ü aider les services compétents à assurer la
surveillance de la Zone cynégétique de la Pendjari ;
ü veiller au respect de la réglementation en
matière de chasse et de protection de la nature ;
ü promouvoir une gestion durable de la faune qui soit
profitable aux communautés ;
ü participer à la gestion durable de la ZOC et de la
Zone Tampon ;
ü participer au développement économique du
village et de la zone riveraine.
L'adhésion est libre, volontaire et est ouverte
à toute personne résidant dans les villages riverains contre un
montant d'adhésion unique de 1000FCFA et une contribution annuelle de
500FCFA. Les AVIGREF sont regroupées en bureaux sur chaque axe
(Tanguiéta-Batia, Tanguiéta-Porga) et ces bureaux en union :
l'U-AVIGREF. Cette union est chargée d'assurer la coordination entre les
différents bureaux des axes, de faire circuler l'information au sein des
AVIGREF, de fmancer les activités génératrices de revenu
et la réalisation des infrastructures
socio-économiques. Elle trouve ses ressources
financières dans les recettes de chasse (30% des recettes
générées par la chasse sportive lui sont
reversées), les cotisations et frais d'adhésion, la vente de la
viande de chasse et les ristournes des auxiliaires villageois.
7-2-2-2- Politique de gestion du bois énergie
Dans le souci de permettre aux populations riveraines d'avoir
accès au bois énergie et aux autres ressources naturelles de la
RBP, il a été prévu deux zones : la Zone d'Exploitation
des Ressources (ZER) et la Zone d'Occupation Contrôlée (ZOC).
Dans la ZER les activités de pêche
traditionnelle, d'apiculture, de cueillette (Bois de feu, néré,
karité, plantes médicinales, légumes sauvages) sont
autorisées. L'accès à ces ressources par les riverains est
subordonné à l'obtention d'une autorisation de l'AVIGREF
après que ce dernier a soumis la demande au CENAGREF et a eu son accord.
Le CENAGREF après avoir jugé de la pertinence de la demande et
s'être convaincu de son impact non négatif sur la réserve
autorise l'activité. Au jour de collecte, le demandeur suivi d'un membre
de l'AVIGREF et d'un agent du CENAGREF, va effectuer son activité. La
présence de l'agent permet d'éviter que le demandeur profitant de
l'autorisation n'exploite d'autres ressources. Vu la lourdeur du processus et
connaissant la lenteur qui caractérise nos administrations, il est
prévu que si au bout d'une semaine le demandeur n'avait pas
l'autorisation ou l'interdiction du CENAGREF, il pourrait
pénétrer dans la ZER pour exploiter la ressource qu'il visait.
S'il était surpris par les actions de surveillance, la date de la
demande lui servirait de justification.
Les exploitants du bois énergie ne sont toujours pas
informés du processus (37% des chefs cuisine des ménages
enquêtés) et lorsqu'ils le sont, ils le trouvent trop
contraignant. Encadré 4 : Plaintes d'une collectrice de
Séponga
Pour aller chercher du bois à vendre le lendemain au
marché, devrait-on faire une demande une semaine à l'avance et
attendre la disponibilité des agents du CENAGREF ? et pourquoi ? pour
seulement 250FCFA. Y a-t-il suffisamment d'agents pour nous suivre toutes ?
Source : Enquêtes terrains
juillet-octobre 2007
Dans la ZOC, les activités de collecte sont libres,
gratuites et illimitées. Bien que plusieurs ménages exploitent le
bois énergie dans la RBP, aucune demande jusqu'à ce jour n'a
été faite. Les AVIGREF se disent ne pas être
disposées non plus à le leur donner. Pour elles, il y aurait
suffisamment de bois dans la ZOC pour satisfaire les besoins en combustible des
ménages.
La seconde raison qu'elles évoquent est le genre des
exploitants. Ce sont essentiellement des femmes et des enfants et pour eux
l'activité de collecte n'est pas préjudiciable à la RBP. A
la question « quel est le sort réservé aux femmes
lorsqu'elles sont surprises dans la ZER sans permission ? », elles
répondent qu'il serait inutile d'emprisonner une femme pour du bois.
Elles ne cherchent pas autre chose. Mais s'il s'était agi d'un homme, un
autre sort lui serait réservé.
Pour elles enfm, les femmes participent peu aux actions des
AVIGREF. Elles ne sont donc pas informées de tout ce qui s'y passe et ne
devraient pas être blâmées à cause de leur ignorance.
La gestion des AVIGREF se doit d'être une gestion plus humaine à
l'opposé de ce que faisaient les agents forestiers. Elle doit être
plus tolérante.
Plus tolérante oui mais combien de tolérance est
permise ? La non participation aux actions des AVIGREF peut-elle être une
raison pour violer les règles de gestion ?
7-2-3- Pauvreté et participation des ménages
aux actions de gestion de la RBP
Dans le but d'apprécier la relation entre le niveau de
prospérité des ménages étudiés et leur
participation aux actions de gestion telles que faites par le CENAGREF, le tes
X2 a été réalisé. Le
Tableau XX présente le niveau de participation des
ménages enquêtés en fonction de leur niveau de
prospérité et les résultats du test de
X2
Tableau XX : Niveau de participation des chefs
ménage enquêtés en fonction de leur niveau de
prospérité
Niveau de participation
|
Niveau de prospérité
|
Total
|
|
Très riche
|
Riche
|
Prospérité moyenne
|
Pauvre
|
Très pauvre
|
|
% au niveau de l'échantillon
(120 ménages)
|
Faible
|
4,17
|
7,5
|
6,67
|
5,83
|
24,17
|
48,33
|
|
0,83
|
3,33
|
4,17
|
3,33
|
5
|
16,67
|
|
10,83
|
8,33
|
5,83
|
2,5
|
7,5
|
35
|
Fréquence dans
le sous- échantillon Niveau de
prospérité
|
Faible
|
26,32
|
39,13
|
40
|
50
|
65,90
|
|
|
5,26
|
17,3913
|
25
|
28,57
|
13,63
|
|
|
68,42
|
43,47
|
35
|
21,42
|
20,45
|
|
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
|
Khi-deux de Pearson Valeur =19,105 ddl= 8 Niveau de
signification = 0,014**
|
|
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre 2007
Le test du X2 de Pearson est significatif
au seuil de signification de 5%. Ce qui nous permet de rejeter
l'hypothèse Ho (le niveau de participation des
ménages ne dépend pas du niveau de prospérité) et
de conclure que le niveau de participation des ménages aux actions de
gestion telles que faites par le CENAGREF dépend du niveau de
prospérité du ménage. Mais ce test ne nous donne pas le
sens de cette dépendance. Pour apprécier l'importance du niveau
de participation selon le niveau de prospérité, il faut
considérer la distribution de la fréquence du niveau de
participation dans chaque sous-échantillon de niveau de
prospérité tel que présenté dans le Tableau
XX. La Figure 16 qui suit illustre la tendance
traduite par ce tableau
80 -7 IO Faible
participation
60 --F./
40 -7 Moyenne
participation
20
Riche Prospérité moyenne Pauvre Très
pauvre
la Forte participation
o
Très riche
Figure 16 : Fréquence du niveau de
participation selon le niveau de prospérité
Cette figure montre que lorsqu'on passe du groupe des
très riches aux très pauvres, le pourcentage de ceux qui ont une
forte participation diminue alors que le pourcentage de ceux qui ont une faible
participation augmente. Lorsqu'on sait qu'une forte participation correspond au
fait d'être membre de l'AVIGREF et d'être prêt à
participer aux actions de gestion telles que faites par le CENAGREF, on peut
donc conclure que les très riches participent beaucoup plus que les
très pauvres. De même sachant que la faible participation
correspond au fait de n'être ni membre de l'AVIGREF, ni prêt
à participer aux actions de gestion telles que faites par le CENAGREF,
on peut conclure que plus les ménages sont pauvres, moins ils
participent. Au total le niveau de participation à la gestion de la RBP
s'améliore avec le niveau de prospérité des
ménages. Ainsi donc pour voir les pauvres participer aux actions de
gestion, il faudrait améliorer leur niveau de prospérité
en encourageant les activités génératrice de revenu par
exemple.
De l'analyse du Tableau XX, il ressort que,
concernant le taux de participation en général, la
majorité des chefs ménage (48,33%) affichent une faible
participation pour les actions de
conservation de la RBP. Les raisons qui expliquent cet
état de chose sont leur niveau d'information par rapport à
l'AVIGREF et les frais d'adhésion et souscriptions annuelles. Parmi les
ménages non membres, certains n'ont jamais entendu parler de l'AVIGREF
(20%). Des 80% qui en ont entendu parler, beaucoup en ont une mauvaise
compréhension ou une incompréhension imprécise (75%) et
très peu en ont une bonne compréhension. Mais presqu'eux tous
(78,8%) s'accordent à reconnaître que l'AVIGREF est efficace dans
la conservation de la RBP. D'autres raisons expliquent leur faible disposition
à la gestion telle que faite par le CENAGREF. Il s'agit de la
nuisibilité des animaux de la faune (73% des ménages qui
affichent une faible participation l'ont mentionné) et la limitation des
possibilités d'exploitation des ressources forestières (82%). Les
dégâts causés par les animaux sont considérables. La
déprédation des cultures par les herbivores et la
prédation du bétail par les grands carnivores sont
fréquentes dans la zone d'étude. Les populations se retrouvent
impuissantes devant les dommages occasionnés par les animaux. En effet
ils n'ont pas le droit de tuer ces animaux ni même de porter atteinte
à leur intégrité physique pour les dissuader. Cette
situation a engendré la modification des habitudes culturales qui
doivent désormais s'adapter à la nouvelle donne : la cohabitation
avec la faune. On a même vu certaines cultures disparaître dans
certaines régions. A Porga par exemple on ne cultive plus l'igname car
les éléphants seraient attirés par cette culture et ils
viendraient toujours ravager les champs d'igname. Ceci a eu pour
conséquence évidente l'érosion culturelle au niveau des
jeunes générations. Par exemple un jeune de 20 ans de Porga ne
connait pas l'itinéraire technique de l'igname. La loi prévoit
l'indemnisation des producteurs en cas de dégâts causés par
la faune. Mais rares sont les cas où les populations ont
été indemnisées. La situation se complique donc pour des
populations déjà pauvres qui ne peuvent plus tirer profit de
leurs activités agricoles parce que dévastées par des
animaux venant d'une réserve dont ils ne jouissent pas totalement. Ils
ne peuvent se défendre contre les agressions de ces animaux : la
législation l'interdit. Tout ceci emmène les populations à
être peu disposées à participer aux actions de gestion. Par
ailleurs, le système institutionnalisé de surveillance des aires
protégées par des agents est parfois la cause directe de
divisions et de conflits importants au sein des villages. Une atmosphère
de confiance règne entre les populations, et de plus, les membres des
AVIGREF chargés du contrôle craignent pour leur vie. Ils ne
risquent pas de pénétrer dans la RBP seuls à cause des
braconniers qui pourraient en profiter pour les abattre. Cet environnement peu
sécurisé pousse certains à penser à
démissionner.
Au total les raisons qui concourent à la faible
participation des populations sont :
ü L'insuffisance de formation/sensibilisation des
populations sur la gestion durable des ressources forestières ;
ü L'analphabétisme quasi total des membres des
AVIGREF (15%) face à des textes complexes en langue
étrangère (français) ;
ü La non indemnisation des paysans suite aux
dégâts des animaux déprédateurs ;
ü La pauvreté qui contraint les gens à
exercer des activités de subsistance peu respectueuses de la
pérennité des ressources forestières.
Par ailleurs, une proportion non négligeable (35%) est
disposée à participer aux actions de conservation. Cette forte
proportion est liée au fait que beaucoup de chefs ménage sont
membres (45,8%) des AVIGREF. Les raisons qui les poussent à
adhérer sont diverses : besoin d'occupation (0,8%), augmentation de leur
revenu (24,2%), bénéficier d'aide extérieure (5,8%),
l'engagement pour la protection de la nature (5,8%) et pour d'autres raisons
(9,2%). Ces chefs ménage membres de l'AVIGREF considèrent que les
intérêts que peut offrir une telle association à ses
membres sont économique (36,7%), social (3,3%). Elle permet aussi de
protéger l'environnement pour une utilisation durable pour ses membres
(5%).
Enfm peu de chefs de ménages affichent une moyenne
participation (16,67%). Ce chiffre traduit le fait que si les chefs de
ménages sont membres des AVIGREF ils sont prêts à
participer aux actions de gestion telles que faites par le CENAGREF, et s'ils
ne sont pas membres ils ne sont pas prêts non plus à participer
à cette gestion telle que faite par le CENAGREF. Donc l'appartenance aux
AVIGREF les pousse à adhérer aux idéaux du CENAGREF Ainsi
l'adhésion des beaucoup de chefs de ménages aux AVIGREF,
améliorera le taux de participation aux actions de gestion telles que
faites par le CENAGREF. Supprimer les barrières d'adhésion aux
AVIGREF pourrait être un début de solution.
De tout ceci il apparaît que la question de la
participation dépendra du bénéfice que les populations
tireront de cette gestion. La participation, vue sous cet angle, peut
constituer un moyen d'améliorer la qualité et l'efficacité
de la gestion de la RBP dans la mesure où elle favorise
l'adhésion des populations et encourage ainsi leur soutien et leur
contribution à celle-ci. Par ailleurs, cette participation permettra
également de faire appel et de se servir des connaissances et des
capacités locales dans la gestion de la RBP. Mais la question
essentielle qui reste posée est comment faire participer (ou
bénéficier) réellement tout le monde ? Comment
concevoir, au-delà de l'élection des
représentants des AVIGREF, une participation directe des populations
à la base aux processus de gestion de la RBP. Le bois énergie
semble être la solution qui répond à ce double objectif :
70% des Producteurs de bois énergie se disent prêts à
planter des arbres qu'ils pourront utiliser plus tard comme bois de feu. Aussi
nous avons montré que les populations riveraines de la RBP, et surtout
les plus pauvres, en dépendaient pour leur besoins en combustible mais
aussi pour le revenu qu'elles en tirent. Tous les ménages tirent donc
profit du bois énergie Ainsi donc la création de parcs
communautaires et l'organisation de marchés de bois énergie
réglementés par les AVIGREF pourraient être une solution
à la dégradation de l'environnement consécutive à
l'exploitation du bois énergie, et à la participation des
populations aux actions de gestion. En effet, leur dépendance
vis-à-vis du bois énergie les obligera à
s'intéresser quelque peu aux modifications dans leur environnement
concernant cette ressource et, de plus, le revenu potentiel qu'ils vont en
tirer sera un argument supplémentaire pour renforcer leur participation.
Plus de revenus à travers l'exploitation du bois énergie les
incitera à adopter des attitudes plus conservatrices pouvant permettre
la durabilité de la ressource ligneuse. Le cadre favorable à la
mise en oeuvre d'un tel programme devra être discuté par tous les
acteurs impliqués. Les rôles devront être clairement
définis.
7-3- Contribution des savoirs endogènes à
l'exploitation durable du bois énergie
Un mythe à détruire est que les pauvres n'ont
pas les connaissances techniques nécessaires pour l'aménagement
des ressources. Aujourd'hui, on prend de plus en plus conscience, ici comme
ailleurs, que les groupes les plus pauvres disposent d'un bagage énorme
de connaissances techniques que l'on appelle communément savoir
indigène ou local.
Dans la Réserve de Biosphère de la Pendjari,
outre la législation moderne, les activités de collecte de bois
énergie sont réglementées par la tradition. L'existence de
lieux sacrés interdits d'accès aux non initiés dans chaque
village permet la sauvegarde de quelques ilots forestiers. Aussi une multitude
de totems, au niveau des clans de chaque ethnie, protège-elle certaines
espèces pour diverses raisons. Le Tableau XXI résume ces
espèces et les raisons de leur interdiction.
Tableau XXI : Espèces interdites comme
bois énergie et raison de leur interdiction dans les villages
d'étude
Noms scientifiques
|
Raisons de leur interdiction
|
Acacia albida
|
-Espèce maléfique à cause des démons
qui l'habiteraient
|
Acacia macrostachya
|
-L'inhalation de sa fumée donnerait la folie
|
Adansonia digitata
|
-Espèce utile pour ses nombreuses vertus
médicinales et pour son utilisation dans l'alimentation humaine
|
Afzelia africana
|
-Totem (abriterait les fétiches et les sorciers)
|
Anona senengalensis
|
- L'inhalation de sa fumée donnerait la folie, le
rhume, les maux de tête. - Utilisée comme plante
médicinale
|
Azadirachta indica
|
-Espèce maléfique à cause des démons
qui l'habiteraient
|
Bombax costatum
|
-L'inhalation de sa fumée donnerait la folie
-Espèce maléfique à cause des démons
qui l'habiteraient
|
Cassia siebieriana
|
-Les feuilles servent à bénir les morts
|
Ceiba pentandra
|
-Les feuilles sont utilisées pour faire la sauce -Son
utilisation donnerait la stérilité
|
Cochlospermum planchonii
|
-Ses racines sont utilisées dans la cuisine
-Guérirait l'ictère
|
Dichrostachys cinerea
|
-Une femme qui n'a pas fini d'accoucher ne doit pas l'utiliser
car ça la rendrait stérile
|
Diospyros mespiliformis
|
-Fruit
-Totem car utilisée pour attirer la foudre
|
Ficus cordata
|
-Totem
|
Gardenia aqualla
|
-Totem car utilisée pour attirer la foudre
-Protègerait le nouveau-né des génies malins
|
Lannea microcarpa
|
-Fruit
|
Parkia biglobosa
|
-Fruit
|
Prosopis africana
|
-Attirerait les serpents
-Totem car utilisée pour attirer la foudre
|
Sclerocarya birrea
|
-Fruit
|
Stereospemum kunthianum
|
-Sa fumée donnerait la folie, les maux de tête
-Plante médicinale
|
Strichnos spinosa
|
-Fruit
|
Tamarindus indica
|
-Fruit
|
Vitellaria paradoxa
|
-Fruit
|
Vitex doniana
|
-Quand on l'utilise comme bois de feu on serait attaqué
par la lèpre avant la vieillesse
|
Ziziphus abysinica
|
-L'inhalation de sa fumée donnerait la folie
|
Source : Enquêtes terrains juillet-octobre
2007
Le respect de ces interdits varie d'un milieu à l'autre
en fonction des conditions locales et des forces du marché. A Bouniessou
par exemple, les femmes récoltent certaines espèces interdites,
ne l'utilisent pas dans leur ménage, mais les commercialisent. Par
contre à Pessagou le respect des interdits concernant Afzelia
africana et Gardenia aqualla est scrupuleux dans tous les
ménages autochtones. La raison se trouve dans l'histoire de la
création du village.
Encadré 5 : Fétiches et interdits
des espèces Afzelia africana et guardenia aqualla dans
le village de Pessagou
Les autochtones descendraient tous d'un ancêtre commun
Ce dernier fuyant les vendeurs d'esclaves aurait utilisé un
fétiche appelé « Torécha » qui l'aurait
protégé depuis kontintingou (un village qui serait situé
vers le Burkina-Faso) jusqu'à l'emmener derrière la montagne
où il se réfugia avec sa famille. Quand l'esclavage fut aboli et
qu'il se sentit plus en sécurité il descendit de la montagne et
s'installa au pied de cette montagne à l'emplacement actuel du village.
Le fétiche apparaîtrait souvent sous les espèces de Afzelia
africana et Gardenia aqualla. Alors il les prit comme
interdits. Ses descendants ont hérité de son fétiche et
par conséquent de ses interdits et toute personne qui utiliserait ces
espèces comme BE serait sévèrement punie. D'abord le
fétiche manifesterait son mécontentement par une piqûre de
scorpion et une série de malheurs s'abattrait sur elle. Par ailleurs si
malgré tout cela elle continuait à l'utiliser, alors le malheur
s'abattrait sur tout le village : mauvaises récoltes, famines,
épidémies etc. ainsi tout le village est tenu de respecter cette
coutume. Chaque nouvelle épouse au moment du mariage est informée
de ces interdits. Si elle les enfreignait par mégarde, elle serait
sérieusement réprimandée.
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
7-4- Conclusion partielle
De ce chapitre, il ressort que ce sont les ménages les
plus pauvres, peu instruits, de taille élevée et ne
dégageant pas de revenus conséquents des autres activités
génératrices de revenu qui dépendent plus du bois
énergie. De plus ce sont ces ménages pauvres qui ne participent
pas aux activités de gestion telles que faites par le CENAGREF. Le
revenu tiré du BE se révèle un élément qui
pourra améliorer la participation de ces ménages pauvres aux
actions de gestion de la RBP. Enfm les coutumes et connaissances
endogènes protègent les espèces à travers les
interdits. Ces coutumes sont sacralisées à travers des totems et
représentent des données endogènes qui, si elles sont bien
utilisées, permettront d'assurer la durabilité de certaines
espèces. Aussi sommes- nous en droit de nous demander quelle est la
contribution réelle de ces croyances et traditions à la
conservation de la biodiversité face à la raréfaction du
bois et de sa commercialisation, et au contact avec la ville qui pourrait
entraîner un début d'abandon de ces traditions et croyances ?
Troisième partie : Conclusion, Suggestions
et
Implications de l'étude pour les recherches
futures
CHAPITRE 8 : CONCLUSION, SUGGESTIONS ET IMPLICATIONS DE
L'ETUDE POUR LES RECHERCHES FUTURES
8-1- Conclusion
Au terme de cette étude, on peut constater que
l'augmentation des besoins domestiques en combustible ligneux, suite à
l'augmentation de la population, entraîne une surexploitation des
ressources naturelles de la RBP. Il est exploité environ 29.100,6
stères par an soit 10.185.210 Kg par an et si rien n'y fit, les
populations vont connaître d'ici à 15 ans une crise
d'énergie. Cette surexploitation se traduit par l'utilisation du bois
situé non seulement dans la ZOC, dans les friches et les
jachères, mais aussi des formations ligneuses situées dans la ZER
On note aussi l'intensification des techniques de cueillette dont l'utilisation
du feu, la coupe du bois vert, et des techniques de cuisson utilisant souvent
des outils peu appropriés et mobilisant de fortes quantités de
bois : les foyers traditionnels à trois pierres. Cette surexploitation
des ressources de la RBP génère des problèmes de
dégradation de la biodiversité (faible disponibilité de
certaines espèces dont Pterocarpus erinaceus, destruction des
sujets mâtures prêts pour la multiplication etc.). Les populations
riveraines vivent déjà les conséquences de leurs
pratiques. Elles sont obligées d'aller de plus en plus loin pour trouver
du bois de bonne qualité. Cet éloignement des points de collecte
leur laisse peu de temps pour s'occuper des autres activités au sein du
ménage et aussi des activités génératrices de
revenu. De plus, les techniques de collecte et les besoins de plus en plus
importants de la population vont accélérer le processus de
désertification avec son cortège de conséquences aussi
bien sur la nature que sur les hommes, en aggravant notamment la
pauvreté des groupes les plus vulnérables.
Par ailleurs, la RBP a besoin d'être
protégée car elle présente de nombreux atouts en rapport
avec sa grande diversité biologique et son impact sur l'équilibre
socio-économique des ménages à travers le bois
énergie. En effet outre son importance directe comme combustible, le
bois énergie contribue à l'économie des populations
riveraines de la RBP par sa capacité à procurer des revenus
importants surtout pour les pauvres. Ce sont eux qui en dépendent le
plus. Tous, riches et pauvres, dans les terroirs riverains de la RBP,
dépendent du bois énergie pour leur bien-être. Ce constat
n'est avéré toutefois que sur le long terme. À court
terme, les pauvres sont
plus tributaires de ce bois énergie car disposant de
peu de ressources pour faire face aux difficultés passagères. Le
bois leur procure plus de revenus que la plupart de leurs cultures
vivrières dont le sorgho, le mil, le manioc etc. Cette étude fait
ressortir une implication importante : les ménages pauvres (à bas
revenu) dépendent plus du bois énergie que les ménages
riches (à revenu élevé). Il y a donc un véritable
effort à faire auprès des ménages à bas revenu pour
une plus grande promotion des sources d'énergies alternatives et/ou pour
augmenter la contribution du bois énergie à leur revenu ou encore
promouvoir d'autres activités génératrices de revenu car
le revenu des ménages est un facteur qui explique la dépendance
des ménages vis-à- vis du bois énergie. La création
d'un marché de bois telle que préconisée par les
populations rurales pourrait être envisagée. Outre le revenu et le
niveau de prospérité, les facteurs comme le niveau d'instruction,
et la taille des ménages expliquent la dépendance des
ménages vis-à-vis du bois énergie. Ainsi plus le chef
ménage est instruit, moins il dépend du bois énergie. Par
contre, plus le ménage compte de bouches à nourrir, plus il
dépend du bois énergie.
Le bois énergie joue un rôle stratégique
dans la vie des ménages. Il participe pour beaucoup à leur
bien-être. En effet, une partie importante des dépenses de
consommation des ménages provient du bois énergie. Il contribue
à leur bien-être matériel, humain et social.
Par ailleurs, le bois énergie peut jouer un rôle
fédérateur des actions du CENAGREF, des AVIGREF et des
populations à la base en renforçant la participation de ces
dernières aux actions de gestion telles que pratiquées par le
CENAGREF. En effet l'organisation de l'exploitation du bois-énergie
constitue une approche de gestion des ressources naturelles vraisemblablement
plus efficace que les approches répressives. Elle requiert, il est vrai,
la participation des populations riveraines de la RBP et se démarque de
l'expropriation des ressources naturelles. Mais la participation de ces
populations est garantie par cette exploitation même.
Au total, s'il est vrai que la collecte du bois de chauffage
et la commercialisation de son dérivé, le charbon de bois, ont
réduit de façon significative le stock de cette source
d'énergie gratuite et autrefois abondante, il est aussi vrai que ce bois
énergie apporte un soutien capital à la production agricole,
constitue lui-même un combustible, et est source de revenu pour les
pauvres. En d'autres termes, le bois de feu et le charbon sont importants pour
beaucoup de personnes qui en dépendent pour leur vie. Toute utilisation
qui ne permet pas la durabilité des ressources forestières
compromet la capacité des pauvres à l'exploiter. Face à
tout ceci, des mesures rapides doivent être prises pour freiner le
phénomène de la déforestation consécutive à
l'exploitation du
bois énergie. Ces mesures doivent, au mieux tenir compte
de la contribution du bois énergie aux moyens d'existence des pauvres,
sinon la renforcer.
8-2- Suggestions
Au regard des différents résultats et
conclusions auxquels nous avons abouti, nous suggérons, pour renforcer
la contribution du bois énergie aux moyens d'existence durables sans
porter atteinte au capital naturel, la création de parcs communautaires
et l'organisation de la filière bois énergie. Pour atteindre ce
double objectif il faudrait une série d'actions qui vont de la
production jusqu'à la consommation du bois énergie en passant par
sa commercialisation.
Ø Au niveau de la production
Il faudrait penser à la
création de parcs communautaires par le reboisement des terres
déforestées. Les espèces à prioriser devront
être les espèces préférées par la population
locale (population de chaque village) et les espèces en voie de
disparition comme Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus. Ces
espèces ne doivent pas non plus être interdites par les coutumes
ou les traditions des populations locales. Mais les autres espèces aussi
(non préférées et interdites) devront être
considérées pour ne pas changer l'équilibre
spécifique de la formation forestière préjudiciable la
diversité biologique tant animale que végétale. Il
faudra aussi assurer la formation des populations aux techniques de
multiplication des espèces ciblées. La vente des jeunes plants
pourra constituer pour elles une source de revenus. Les populations devront
être associées aussi au reboisement. Il faudrait
restaurer les zones dégradées et regarnir les zones nues.
Ø Au niveau de l'exploitation
L'exploitation de ces parcs devra se faire suivant un taux
d'exploitation bien défini en fonction de la génération
des formations et des besoins par village pour éviter la surexploitation
de la ressource. Les techniques de collecte et de coupe devront permettre aussi
la viabilité des peuplements. Dans le cas de la fabrication de charbon
de bois, il faudra utiliser des meules qui augmentent le rendement de
l'opération.
Ø Au niveau de la commercialisation
Il faudrait mettre sur pied des marchés
de bois énergie sur chaque axe. A défaut de marché
physique, il faudrait organiser un système de collecte du BE.
L'existence d'oligopsone au niveau
du sous-système est déjà un gage de la
défmition de prix de vente qui ne défavorise pas les producteurs
de BE. Il faudrait aussi susciter et renforcer les capacités des AVIGREF
de manière qu'elles soient en mesure d'aller vers des
coopératives capables d'assurer la promotion de la filière bois
énergie, la négociation de contrats avec certains groupes de
grossistes, et même éventuellement assurer le transport et la
distribution du bois vers les villes. L'organisation d'une filière
légale participera aussi au développement local par le
prélèvement des taxes. Mais il faudrait fixer cette taxe
après analyse des effets de la taxation du BE sur la marge qui reste
à chaque acteur pour ne pas accroître la
vulnérabilité des pauvres.
Au niveau institutionnel
Si l'ensemble de ces mesures étaient appliquées
de manière soutenue, elle rendrait la filière du BE telle que
pratiquée moins profitable pour ses acteurs, tout en favorisant la
maîtrise du marché par les nouveaux acteurs. Mais la
conséquence immédiate est l'augmentation de la
vulnérabilité des groupes les plus pauvres car ce sont eux qui
participent peu aux actions de gestion (donc ne seront pas associés) et
qui dépendent le plus de cette activité. Alors pour éviter
cet état de chose, il faudrait créer des activités
génératrices de revenu pour réduire leur
vulnérabilité, diminuer les frais d'adhésion à
l'AVIGREF et les souscriptions annuelles, cibler et impliquer ces groupes
pauvres, en l'occurrence les femmes qui sont les principaux acteurs de cette
filière. Il faudrait aussi renforcer la capacité
des AVIGREF à gérer l'activité suivant les normes de
gestion telles qu'établies par la législation forestière
ou de nouvelles règles qu'ils pourraient conjointement définir
avec le CENAGREF dans le cadre d'une exploitation plus durable du bois
énergie. L'observation de cette capacité révèle un
besoin en éducation environnementale continue, une sensibilisation sur
les principes coopératifs, et les enjeux liés à
l'appartenance à une organisation forte, bien structurée. Il
faudrait aussi renforcer les différentes institutions et règles
traditionnelles qui concourent à la gestion durable du bois
énergie par le regarnissement par exemple des îlots forestiers
interdits.
Au niveau de la consommation
Il faudrait d'abord promouvoir différentes formes de
mise en marché du bois énergie compatibles avec les goûts
consommateurs, ensuite vulgariser l'utilisation des foyers
améliorés pour diminuer la pression sur la ressource ligneuse et
enfin adapter les innovations aux préoccupations et aux conditions des
utilisateurs : des foyers améliorés en fonction de
l'utilisation
qui en sera faite et des considérations
socioculturelles. Il faudrait aussi promouvoir des sources d'énergie
alternatives en les subventionnant pour certaines catégories de la
population : les ménages pauvres en zones rurales et riveraines des
ressources forestières par exemple. Il faudrait aussi que les
institutions de recherche mettent à la disposition des décideurs
des statistiques actualisées sur l'évolution de la ressource
ligneuse utilisée comme bois énergie.
8-3- Implications de l'étude pour les recherches
futures
Les résultats de cette étude confirment la place
importante du bois énergie dans les moyens d'existence des
ménages riverains de la RBP. Mais la question qui se pose après
une telle étude est de savoir si les conclusions qu'elle a permises de
tirer peuvent s'appliquer ailleurs. Il serait donc opportun de mener la
même étude dans d'autres zones pour comparer les tendances.
Ensuite, il a été identifié plusieurs normes et traditions
qui concourent ou empêchent l'utilisation de certaines espèces
comme bois énergie. Il serait intéressant d'évaluer quel
est l'impact des ces normes et traditions sur la conservation de la
biodiversité dans ces terroirs riverains la Réserve de
Biosphère de la Pendjari. Enfm l'intérêt porté au
système de commercialisation du bois énergie dans cette
étude est restée localisé dans les terroirs riverains.
Analyser le système de commercialisation du bois énergie à
un niveau plus élargi paraît idoine. Elle permettrait de voir
quelles seraient les retombées pour un marché rural de bois
énergie dans ces terroirs riverains de la RBP.
Il s'avère donc nécessaire, pour la
durabilité de la contribution de ce PFAB à améliorer la
vie des ménages et pour permettre la conservation de la RBP, de
développer une approche intégrée et participative de tous
les acteurs concernés et d'essayer de répondre aux attentes des
populations locales en satisfaisant leurs besoins prioritaires. Il est
indispensable de concilier les besoins des populations des villages riverains
de la RBP et les impératifs de protection de l'environnement. Les
suggestions sus énumérées pourraient servir de boussole
aux différents acteurs à divers niveaux.
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Annexe 1 : Guides d'entretien et questionnaires
d'enquête le" Partie : Travaux exploratoires au niveau village
1.1. Monographie villageoise : avec des focus groupes
(durée : 2 jours)
Objectif : Les entretiens permettront de mieux connaître le
village, les caractéristiques communes, les principales activités
génératrices de revenu, les conditions de production, les
organisations existant ...etc
a- Description du village
· nom du village, Arrondissement, Commune, taille de la
population au dernier recensement,
· historique du village
· description du village (sup, type de
végétation, types de sols, nature de l'habitat.. ;etc)
· population (ethnies, migrations, .. ;etc)
b- activités productives
· activités selon leur importance (temps et revenu)
pour les hommes et les femmes
· unités de mesures avec équivalents en kg,
prix et fluctuations (périodes de disponibilités et de
pénurie)
· description des principales activités
productrices (ces entretiens seront de préférence menés
avec quelques « spécialistes » de l'activité
enquêtée pour avoir le plus de précision possible. Ces
entretiens porteront sur : l'itinéraire technique pratiqué et les
différents coûts et bénéfices tirés de
l'activité)
c- renseignement sur les ressources naturelles
· organisation de la collecte des ressources naturelles
· régulation (endogène et moderne)
· existence de structures locales ou
étrangères, endogènes ou d'initiation externe
· fonctionnement des structures
· diagramme de VENN
d- bois de feu et charbon de bois
· que représente pour vous le bois energie (source
d'énergie, de revenu, .. ;etc)
· organisation de la collecte
· organisation de la vente
· circuits de commercialisation (du bois de feu et du
charbon)
· sources : principales origines et/zones de production
(position géographique, types de ressources utilisées, volumes ou
quantités transportées (il y a dix ans, aujourd'hui et les
projections futures dans dix ans pourquoi les différences s'il y en a)
cette question sera suivie à la fin de l'entretien d'un géo
référencement des sites. Pesées de quelques fagots
· Caractéristiques des producteurs de BE, (et ou
producteurs de bois ou de charbon), grossistes et distributeurs
· Voies et moyens de transport
· Usagers au bout de la chaîne
· Principales espèces recherchées par chaque
catégorie et raisons de cette préférence
· Interdits en ce qui concerne le BE et raisons de ces
interdits
· Espèces qui sont devenues rares- Pourquoi ?
· Contraintes rencontrées
· Approches de solution
· Différentes sources d'énergie
· Calendrier dans le village des disponibilités
des sources d'énergie et calendrier des prix
Source d'énergie (bois de feu, charbon, pétrole,
autre préciser)
|
Niveau relatif de stock'
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Unité de mesure utilisée
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Poids ou contenance de l'unité de mesure
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Prix/unité
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Prix (au kg ou au litre)
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Mois
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Juillet 06
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Aout
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Sept
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Oct
|
Nov
|
Dec
|
Jv
|
Fev
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juiellet 07
|
-Contraintes liées à chaque secteur
d'activité, stratégies adoptées et approches de solution
envisageable
2ème Partie : Enquête
ménage
1-Fiche ménage (à adresser au Chef
Ménage)
a. Informations générales
Commune Village Hameau ou lieu dit Nom du chef
ménage Nom courant usité dans la localité Age
Sexe
Ethnie
Numéro du ménage
|
b- Les actifs et aides familiaux
N
°
|
Nom et prénom
|
Sexe (Sx M=1 ,
F=2)
|
age
|
Statut famili ale
(Par)
|
Niveau d'instruct ion3
(Inst)
|
Résident (Resid 1=résident
présent
2= résident absent)
|
Responsable d'Unité de production N°
(RUP
|
Chef cuisineN° (CC)
|
Mange dans cuisine N°
|
1
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2
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3
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Disponibilités : Hachurer les blocs selon la
période et la disponibilité : 4 bloc Disponibilité forte;
2 bloc disponibilité moyenne; 1
faible disponibilité ; aucun bloc disponibilité
nulle dans le village etc. Puis évaluer le prix mois par mois en
commençant par le prix actuel, le prix le plus haut, le plus bas etc.
2 Lien de parenté avec le Chef ménage :
1= chef ménage, 2= épouse 3= enfant 4= fièle ou soeur, 5=
père ou mère ou oncle ou tante, 6= autre parent
(préciser)
3 I> pas instruit, 1= primaire, 2--secondaire,
3--supérieur, 4= niveau universitaire, 5--alphabétisé
b.
Nombre d'actifs agricoles
Taille du ménage
2- Fiche du Responsable d'Unité de
Production
a. Profil du RUP Numéro du
ménage
Nom de l'enquêté
Nom courant usité dans la localité
Age
Sexe
Numéro d'identification du RUP
Classement selon niveau de prospérité
Caractéristiques du RUP, annartenance aux i rou
ements de i estion et participation à la i estion de la RBP
Ethnie
(1=gourmantché, 2=Waaba, 3=Bourba, 4= Berba, 5--autres)
|
|
Origine (0= autochtone, 1= allochtone)
|
|
Niveau d'instruction (Inst)
(0= pas instruit, 1= primaire, 2--secondaire,
3--supérieur, @ niveau universitaire, 5--alphabétisé)
|
|
Activité principale
(1--agriculteur, 2--commerçant, 3--fonctionnaire,
4=autres(àpréciser)
|
|
Situation matrimoniale
( 1 célibataire, 2--marié(e), 3'veuf(ve),
4--divorcé(e))
|
|
Statut dans le ménage'
|
|
Membre ou non de l'AVIGREF (ou REVICA)
(o= Non, 1= Oui)
|
|
Si Oui, Poste occupée
|
|
Raisons d'adhésion au groupement3
|
|
Quel sont les intérêts que peut offrir ce groupement
à
ses membres (1--économique :amélioration du revenu,
bénéficier d'aide extérieure, 2--social :
solidarité, entraide, connaissance, 3--rôle de protection de la
forêt, @autres)
|
|
Que pensez-vous de sa contribution à la conservation de la
RBP
(0--pas efficace, 1--peu efficace, 2--efficace, 3--très
efficace)
|
|
Que pensez-vous de sa contribution à la
réduction de la déforestation consécutive à
l'exploitation du bois de feu et du charbon
(pas efficace, 1-peu efficace, 2-efficace, 3-très
efficace)
|
|
Si Non, Avez-vous jamais entendu parler des AVIGREF (Non,
1=04
|
|
Selon vous qu'est-ce que c'est
(1--bonne compréhension, 2--compréhension
imprécise, 3--ignorance ou mauvaise compréhension)
|
|
Que pensez-vous de sa contribution à la conservation de la
RBP
(0--pas efficace, 1--peu efficace, 2--efficace, 3--très
efficace)
|
|
Que pensez-vous de sa contribution à la réductin de
la déforestation consécutive à l'exploitation du bois
de
|
|
1=chef ménage, 2--RUP et aide familiale, 3--aide familial
seulement, 4--aide domestique, 5--élève ou en formation,
6--autres
2 1--membre du CA, 2--adhérent non
membre du CA, 3--sympathisant, 4--autre
3 1= besoin d'occupation,
2--augmentation du revenu, 3--bénéficier d'aide, @l'envie de
travailler en commun, 5--de rester avec ses amis ou ses parents, 6--engagement
pour la protection de la forêt, 7--autres
feu et du charbon (pas efficace, 1=peu efficace, 2= efficace,
3=très efficace)
|
|
Etes vous prêt à participer à la gestion de
la RBP telle que pratiquée par le CENAGREF ? (Non, 1=Oui,)
|
|
Si Oui pourquoi ? (1=amélioration de leur revenu,
2=Protection de l'environnement, 3= Préservation de la ressource pour
les générations futures, 4=1&2, 5=1&3, 6=2&3, 7=
Autres)
|
|
Sinon pourquoi ? (1= nuisibilité des animaux sauvages,
2=limitation des possibilités d'exploitation des ressources
forestières, 3= limitation des terres cultivables, 4=1&2, 5=1&3,
6= 3&4, 7=autres)
|
|
Que devrait-on faire ? (proposez 3 mesures de politiques
réalistes)
|
|
Degré de satisfaction par rapport à
l'accessibilité au bois de feu (est ce que les actions de surveillance
vous empêchent d'avoir accès au bois de feu)
(1= très satisfaits : actions pas nuisibles, 2= actions
nuisibles)
|
|
c. Espèces interdites et coutumes
-quelles sont les espèces que vous ou votre clan ne
pouvez exploiter comme bois de chauffage ou charbon de bois à cause de
vos coutumes ou pour autres raisons?
N° Nom vulgaire Nom scientifique justifications
|
|
d. Recensement des activités productives du
RUP
Catégories d'activités
|
|
Classement par rapport au Revenu
|
Productions végétales
|
|
|
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|
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|
|
|
Productions animales
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|
Transformations agroalimentaires
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Exploitation ligneux
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Bois de feu
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|
Charbon de bois
|
|
autres
|
|
Chasse
|
|
|
Pêche
|
|
|
Commercialisation karité
|
|
|
Commercialisation néré
|
|
|
Autres formes d'exploitation des ressources naturelles
|
|
|
|
|
|
|
Commerce
|
|
|
|
|
|
|
Prestations pour autrui avec équipement
|
|
|
Manoeuvrage pour autrui
|
|
|
Artisanat
|
|
|
Activités salariés
|
|
|
Autres
|
|
|
d. Activités agricoles
d.l. Recensement des champs et des harcelles sous gestion
du RUP durant la camnatrne 2006-07
N° champ
|
Localisation ou nom du champ
|
Nature du
site'
|
Superficie (ha)
|
Cultures de la parcelle
|
Superficie
|
Mode de
faire valoir2
|
Distance par rapport à la limite de la ZOC3
(en Km et en Heures)
|
Préservation(1) ou non
(2)d'espèce destinée au bois de feu ou au
charbon
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1--Bas-fonds, 2--champs exondé
2 1--héritage partagé,
2héritage non partagé, 3--achat, 4= « don » cession
à durée indéterminée et sans restriction d'usage,
transmissible aux descendants, 5=« don » cession à
durée indéterminée et sans restriction d'usage, non
transmissible aux descendant, --emprunt gratuit à durée
déterminée, 7--métayage, 9=emprunt gratuit à
durée indéterminée avec restriction d'usage, et
d'investissement et plantation, 11>autres
3 1=<11cm, 2= 3km <distance >1km,
3-->31cm
d. 2. Valeur des productions agricoles
Culture(s)'
|
|
Superficie emblavée
|
|
Nature du produit principal récolté
|
|
Production 1 récoltée (kg)
|
|
Pertes au stockage
|
|
Production utile
|
|
Rémunération en nature de manoeuvre
|
|
Quantité autoconsommée
|
|
Quantité donnée
|
|
Quantité conservée comme semence
|
|
Quantité utilisée pour les animaux
|
|
Prix moyen
|
|
Valeur autoconsommation
|
|
Valeur dons
|
|
Valeur des semences
|
|
Valeur alimentation animale
|
|
Vente 1 : période
|
|
Quantité
|
|
Prix moyen
|
|
Vente 2 : période
|
|
Quantité
|
|
Prix moyen
|
|
Valeur totale production 1
|
|
Valeur de la production 2 récoltée
|
|
Utilisation principale de cette production
|
|
Produit brut
|
|
Valeur totale des ventes
|
|
d. 2. Charges variables des productions
agricoles
Culture
Superficie emblavée
Nature et quantités des semences et plants
Valeur totale
Dont valeur des plants et semences achetés
Engrais
Quantité
Valeur totale
Produits phytosanitaires
Nature et quantités
Valeur totale
Prestations de manoeuvres
Travaux concernés
Valeur totale des rémunérations en
espèces
Estimation de la valeur monétaire des
rémunérations en nature
Prestations de transport et mise en marché
01= Maïs, 02= Sorgho, 03= petit Mil, 04= Arachide, 05=
Voandzou, 06= Igname, 07= Manioc, 08= Niébé, 09= Produits
maraîchers, 10= Coton,
11--Riz, 12--Soja
NB : Si vous constatez que l'enqueté n'est pas sûr
d'une réponse mettez 0 : l'enqueté ne connait pas.
Nature et quantité Autres charges
Valeur totale
Charges totales
|
e. Valeur des activités d'exploitation des
ressources naturelles et charges dont quantité et prix du bois
utilisé
Activité(s)'
|
-- --
|
Ressource exploitée
|
|
Localisation de cette ressource (1= friches dans la ZOC, 2= dans
la ZER, 3= au-delà de la ZER,
4--autres)
|
|
Produit final récolté ou AGR à partir de ce
produit
|
|
Produit intermédiaire
|
|
Qui régule l'accès à cette ressource pour
cet usage
1--chef de culte ou chef de terre, 2= chef de village,
3--comité de gestion de PAVIGREF, @association locale ,
5--propriétaire terrien, 6=Etat via les services forestiers,
7--personne, 8--autre (préciser)
|
|
Conditions d'accès
1=libre gratuit et illimité, 2--libre gratuit et
illimité mais seulement pour l'autoconsommation, 3--soumise à une
demande d'autorisation gratuite, @soumise au paiement d'une redevance ou d'un
droit, 5--soumis à l'obtention d'un permis, 6--limité au
propriétaire terrien et ses proches, 7--interdit mais
l'enquêté est passé outre, 8--régulé d'une
autre façon (préciser)
|
|
Produits
|
Période 1 de à
|
|
Nbre de jours période 1
|
|
Fréquence activité période 1
|
|
Récolte période lvaleur totale récolte
période 1
|
|
|
|
Période 2 de...à...
|
|
Nbre de jours période 2
|
|
Fréquence activité période 2
|
|
Récolte période lvaleur totale récolte
période 2
|
|
|
|
Période 3 de...à...
|
|
Nbre de jours période 3
|
|
Fréquence activité période 3
|
|
Récolte période lvaleur totale récolte
période 3
|
|
Fréquence moyenne activité par semaine
|
|
Fréquence moyenne activité par mois
|
|
Valeur totale du produit récolté durant la
campagne
|
|
Valeur totale du produit fmi durant la campagne
|
|
Valeur des pertes
|
|
Valeur du produit autoconsommé
|
|
Valeur du produit donné
|
|
Valeur du produit vendu
|
|
Rapport vendu/total
|
|
Charges
|
Intrants
|
|
-Quantité de bois utilisé (multiplier la qté
totale utilisée par le rapport)
|
|
-Prix correspondant
|
|
|
|
|
|
Total intrants
|
|
Main d'oeuvre salariée
|
|
1 1= Néré, 2= Karité, 3= Bois de feu, 4=
Charbon, 5--Pailles, 6= Perches, 7= Miel, 8= Plantes médicinales, 9=
Légumes sauvages, 10= pêche, 11= Chasse, 12= Fruits 13= Artisanat,
14= Autres
Transport Autres
Total charges variables durant la campagne
Dépenses
|
f. produits et charges issues de la
transformation
Activité(s)
|
|
Produit final
|
|
Matières premières
|
|
Produits
|
Période 1 de à
|
|
Nbre de jours période 1
|
|
Fréquence activité période 1
|
|
Valeur transformation période 1
|
|
|
|
Période 2 de...à...
|
|
Nbre de jours période 2
|
|
Fréquence activité période 2
|
|
Valeur transformation période 2
|
|
|
|
Période 3 de...à...
|
|
Nbre de jours période 3
|
|
Fréquence activité période 3
|
|
Valeur trnasformation période 3
|
|
|
|
Valeur totale du produit fmi durant la campagne
|
|
Valeur des pertes
|
|
Valeur du produit autoconsommé
|
|
Valeur du produit donné
|
|
Valeur du produit vendu
|
|
Rapport vendu/totale
|
|
Charges
|
Charges variables
|
|
Matières premières
|
|
-achetées
|
|
-provenant des champs du RUP
|
|
-autre
|
|
-Quantité de bois utilisé
|
|
-Prix du bois utilisé
|
|
|
|
|
|
|
|
Intrants (total)
|
|
Main d'oeuvre salariée
|
|
Transport
|
|
Autres
|
|
|
|
Total charges durant la campagne
|
|
Dépenses
|
|
g. Elevage
Espèce concernée
|
Catégorie d'animal
|
|
|
|
|
|
|
|
Effectif aujourd'hui
|
|
|
|
|
|
|
|
Evènement entre l'annee dernière et aujourd'hui
|
Naissances
|
|
|
|
|
|
|
|
Décès
|
|
|
|
|
|
|
|
Vols
|
|
|
|
|
|
|
|
Achats
|
|
|
|
|
|
|
|
Ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
Autoconsommés
|
|
|
|
|
|
|
|
Effectif l'année dernière
|
|
|
|
|
|
|
|
Variation de stock
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur unitaire
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur de la variation de stock
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur des achats
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur des ventes
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur du stock aujourd'hui
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres produits (laits, oeufs, etc)
|
|
|
|
|
|
|
|
Quantités autres produits
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur des ventes autres produits
|
|
|
|
|
|
|
|
Valeur de l'autoconsommation autres produits
|
|
|
|
|
|
|
|
Charges et dépenses
|
Intrants issus des stocks de l'exploitation
|
|
Intrants achetés (pierres à lécher,
compléments alimentaires, etc)
|
|
Produits vétérinaires (vaccins, traitements
préventifs, etc)
|
|
Prestations vétérinaires
|
|
Petit matériel d'élevage (cordes, sceaux,
matériel pour enclos)
|
|
Autres charges
|
|
Charges d'élevage entre l'année dernière et
aujourd'hui
|
|
Total Dépenses
|
|
Commentaires de l'éleveur
|
h. Autres sources et transferts de revenu du RUP et ses
charges exceptionnelles
|
Unités
|
Coût unitaire
|
Dont revenu en espèces
|
Dont revenu en nature
|
Valeur totale
|
Revenus additionnels de la campagne 2006-07
|
Revenus des prestations réalisées pour le compte
d'autrui
|
|
|
|
|
|
Location de culture attelée
|
|
|
|
|
|
Location d'équipement de transformation ou meunerie
|
|
|
|
|
|
Autres prestations
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Salaires réguliers
|
|
|
|
|
|
Manoeuvrage pour autrui
|
|
|
|
|
|
Rentes tirées des terres prêtées,
louées ou métayées
|
|
|
|
|
|
Rentes tirées d'autres ressources naturelles dont la
jouissance est laissée à autrui
|
|
|
|
|
|
Loyers et rentes de location de bâtiments
|
|
|
|
|
|
Intérêts sur prêt à autrui
|
|
|
|
|
|
Transferts d'un ou des migrants de la famille
|
|
|
|
|
|
Dons de parents ou amis
|
|
|
|
|
|
Gains exceptionnels
|
|
|
|
|
|
Autres revenus
|
|
|
|
|
|
Charges fixes et dépenses exceptionnelles liées aux
activités productives
|
Charges et prestations par autrui
|
|
|
|
|
|
Location de culture attelée
|
|
|
|
|
|
Location d'équipement de transformation ou meneurie
|
|
|
|
|
|
Autres
|
|
|
|
|
|
Rémunération des saisonniers
|
|
|
|
|
|
Rentes versées pour utiliser des terres
|
|
|
|
|
|
Rentes versées pour exploiter d'autres ressources
naturelles
|
|
|
|
|
|
Location de bâtiments à usage productif
|
|
|
|
|
|
Paiement d'intérêt sur emprunt
|
|
|
|
|
|
Achat de matériel d'équipements
|
|
|
|
|
|
Autres charges
i. Utilisation du revenu du RUP pour des dépenses
de consommation et part provenant du revenu issu du BE
Autres dépenses courantes et exceptionnelles pour le RUP
et ses dépendants pour la campagne
|
Unités
|
Coût unitaire
|
Dont payés en espèce
|
Dont versés en nature
|
Valeur totale
|
Contribution du BE
|
Dépenses d'habillement
|
|
|
|
|
|
|
Argent moulin
|
|
|
|
|
|
|
Vivres
|
|
|
|
|
|
|
Intrants (Main d'oeuvre, semences,)
|
|
|
|
|
|
|
Condiment
|
|
|
|
|
|
|
Bois de feu
|
|
|
|
|
|
|
Charbon
|
|
|
|
|
|
|
Pétrole
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses de santé
|
|
|
|
|
|
|
Equipement de production
|
|
|
|
|
|
|
Equipements de transformation
|
|
|
|
|
|
|
Transferts, paiement de pension, frais de formation et
d'alimentation à des dépendants
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses de construction et logement
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses de voyage et déplacements
|
|
|
|
|
|
|
Dépenses de cérémonie et dots
|
|
|
|
|
|
|
Dons réguliers faits à des parents et amis non
membres du ménage
|
|
|
|
|
|
|
Tontines
|
|
|
|
|
|
|
Charges exceptionnelles
|
|
|
|
|
|
|
Epargne
|
|
|
|
|
|
|
Fonds de roulement des AGR
|
|
|
|
|
|
|
Autres charges
|
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
3. Fiche cuisine/source d'énergie
a. N° cuisine
b. Nom de chef de cuisine
c. Recensement des collecteurs de source
d'énergie et temps passé pour cette activité
Nom et prénom
|
Périodel de collecte :
de à
|
Période2 de collecte
|
Période3 de collecte
|
Temps total/campagne
|
Qté totale
|
Nbre de
jours
|
Temps consacré à la
collecte/jr
|
Quté collecté/jr
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Qté
totale collectée périodel
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Nbre de
jours
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Temps consacré à la
collecte/jr
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Quté colecté/jr
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Qté
totale collectée période2
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Nbre de
jours
|
Temps consacré à la
collecte/jr
|
Quté colecté/jr
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Qté
totale collectée période
1
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Faites-vous partie de groupes d'entraide pour la collecte du BF
ou pour la fabrication du charbon ? (0=Non, 1=Oui)
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Total
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-Temps en moyenne consacré à la collecte par jour
-Il y a 10 ans
-Commentaires
d. Allocation du temps de travail
Activités
|
Il y a dix (10) ans
|
Aujourd'hui
|
|
% du temps consacré à cette
activité pendant la saison des pluies
|
% du temps consacré à cette
activité pendant la saison des pluies
|
Moyenne
|
% du temps consacré à cette activité
pendant la saison des pluies
|
% du temps consacré à cette activité pendant
la saison sèche
|
Moyenne
|
Travaux champêtres
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Cuisine
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Collecte de bois de feu
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Transformations agroalimentaires
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Collecte d'eau
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Loisirs
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Maladies
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Activités génératrices de revenu
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Autres activités
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e. Gestion du bois des sources d'énergie dans la
cuisine
Nombre de personnes qui mangent dans cette cuisine
|
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Quel combustible employez-vous pour cuisiner
(1=bois, 2=charbon, 3= pétrole, 4=bois et charbon, 5=bois
et pétrole, 6= charbon et pétrole, 7= les trois, 8=autres
à préciser )
|
|
Avec quoi cuisiniez-vous il' y a dix ans
(1=bois, 2=charbon, 3= pétrole, 4=bois et charbon, 5=bois
et pétrole, 6= charbon et pétrole, 7= les trois, 8=autres
à préciser )
|
|
Avec quoi cuisinerz-vous dans dix ans
(1--bois, 2--charbon, 3= pétrole, 4--bois et charbon,
5--bois et pétrole, 6= charbon et pétrole, 7= les trois,
8--autres à préciser )
|
|
Type de foyer utilisé
(1= Traditionnel à trois pierres, 2= Traditionnel
fermé, 3--amélioré, 4--Autres)
|
|
Avez- vous reçu une formation pour la fabrication des
foyers améliorés ? (0--Non, 1--Oui)
|
|
Si Oui Pourquoi avez-vous abandonné, si abandon
(1= Foyers améliorés peu adaptés à
nos conditions, 2= pas de différence entre les foyers
amélioré et traditionnel, 3= Temps de fabrication trop long, 4=
Autres)
|
|
Périodes de d'abondance du bois de feu
|
|
Périodes de pénurie du bois de feu
|
|
Que faites-vous durant la période de pénurie ?
(1= achat de bois de feu, 2= Emprunt de bois de feu, 3=
Réduction du nombre de repas, 4= Réduction de la quantité
de repas, 5--Utilisation du stock constitué durant la période
d'abondance)
|
|
Si réduction du nombre de repas, quel est le nombre de
repas par jour en période d'abondance et en période de
pénurie.
|
-périabon -péripénu
|
Nombre de repas sautés (à remplir plus tard)
|
|
Quel âge a votre stock de bois de feu
|
|
Pourquoi constituez-vous des stocks de bois de feu
(1= Principe de précaution, 2= Principe de
commercialisation, 3= Principe de spéculation, 4--Autres)
|
|
Avez-vous des difficultés à vous procurer du bois ?
(0--Non, 1--oui)
|
|
Si oui lesquels
1= Peine physique liée à l'accessibilité aux
espèces désirées à cause de facteurs physiques et
naturels (reliefs, végétation..), 2= Accessibilité aux
espèces désirées limitée à cause de
l'interdiction de dépasser la ZOC, 3= Accessibilité aux
espèces désirées limitée à cause de
l'interdiction de dépasser la ZER. 4--Revenu limité
|
Quelles solutions avez-vous trouvé
1= Passer outre l'interdiction de dépasser la ZOC, 2=
Passer outre l'interdiction de dépasser la ZER, 3= autres à
préciser
|
Que devrait-on faire
|
Avez-vous des difficultés à vous procurer du
charbon? (0--Non, 1--oui)
|
|
Si oui lesquels
1= Peine physique liée à l'accessibilité aux
espèces désirées à cause de facteurs physiques et
naturels (reliefs, végétation..), 2= Accessibilité aux
espèces désirées limitée à cause de
l'interdiction de dépasser la ZOC, 3= Accessibilité aux
espèces désirées limitée à cause de
l'interdiction de dépasser la ZER. 4--Revenu limité,
5--Coût d'acquisition des crepottes élevé,
|
Quelles solutions avez-vous trouvé
1= Passer outre l'interdiction de dépasser la ZOC, 2=
Passer outre l'interdiction de dépasser la ZER, 3= Utiliser le bois de
feu, 4--autres à préciser
|
Que devrait-on faire
|
Avez-vous des difficultés à vous procurer du
pétrole ? (0--Non, 1--oui)
|
|
Si oui lesquels
1= Revenu limité, 2= non disponibilité du
pétrole, 3= Autres à préciser
|
Quelles solutions avez-vous trouvé
1= utilisation du bois de feu, 2= utilisation du charbon, 3= les
deux, 4= autres à préciser
|
Que devrait-on faire
|
Comment récoltez-vous votre bois ?
(1--ramassage, 2=ebranchage-bois sec, 3=
ébranchage-boisvert, 4--abattage-coupe de troncs sescs,
5--abattage-coupe de troncs verts 6--autres à préciser)
|
|
Perception de la dégradation de la forêt
consécutive à l'exploitation du BE : que pensez- vous de
l'état actuel de la forêt ?
(1--Dégradé et inquiétant, 2--Peu
dégradé, 3--Non dégradé)
|
|
Combien de jours utilisez-vous le bois de feu par semaine
|
|
Combien de jours utilisez-vous le charbon par semaine
|
|
Combien de jours utilisez-vous le pétrole par semaine
|
|
Combien de jours utilisez-vous une autre source (à
préciser) par semaine
|
|
f. Préférences et usages
- quelles sont les espèces que vous exploitez pour le
bois de chauffage ?sont- ce des espèces préférées
?1
-
Nom vulgaire
Nom scientifique
Espèces préférée?
Espèce utilisée ?
N°
quelles sont les espèces que vous exploitez pour le
charbon ? sont- ce des espèces préférées ?
N°
Nom vulgaire
Nom scientifique
Espèces préférée?
Espèce utilisée ?
1 Commencer par les cinq premières
espèces
1. Questionnaire A destiné aux collecteurs de bois
de feu et producteurs de charbons Fiche d'Enquête N°.....
Date de l'Enquête Nom de l'enquêteur
(pour la dernière opération de vente
effectuée)
I-/ Caractéristiques
Générales
1- Nom de l'Enquêté
2- Commune Arrondissement Village code
3- Age 4- Sexe (0--F, 1=M) 5-Ethnie' 6- Situation
matrimoniale2
7- Niveau d'instruction3 8-Activité
principale4 9- Nature de l'exploitation de la ressource
ligneuses
9- Quand avez-vous commencé à vendre le bois de
feu ? , le charbon ? Pourquoi ?6
10- Quelle est la place de l'exploitation du BE dans vos
activités (marquez une croix devant)
ère ème ème
1 place 2 place 3 place
11- Faites-vous partir d'une association de producteurs
(0--Non, 1= Oui)
Si oui laquelle ?
12- Votre association intervient-elle dans le marché ?
(Non, 1= Oui) Si oui, Comment ?
13- Quelle espèces exploitez-vous (vendez-vous) comme
- Bois de feu ?
N° Nom vulgaire Nom scientifique
|
|
- Charbon ?
N° Nom vulgaire Nom scientifique
|
14- quels sont les prix auxquels vous vendez le bois et le
charbon ?
Types d'exploitation du BE
|
Prix
|
|
Période d'abondance (préciser)
|
Bois de feu
|
|
|
Charbon de bois
|
|
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|
15- Comment le prix est-il fixé'?
|
16-
|
17-
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Bois de feu
|
|
Charbon de bois
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
I (1=gourmantché, 2=Waaba, 3=Bourba, 4= Berba,
5=autres)
2 ( 1=célibataire, 2=marié(e),
3=veuf(ve), 4=divorcé(e))
3 (0= pas instruit, 1= primaire, 2=secondaire,
3=supérieur, 4= niveau universitaire, 5=alphabétisé)
4 (1 agriculteur, 2=commerçant,
3=fonctionnaire, 4=autres(àpréciser)
5 1=bois de feu, 2=charbon de bois, 3= les deux,
4=autres (préciser
6 1= Résister aux chocs (sanitaires, mauvaise
récolte, 2= à la recherche d'argent pour réinvestir dans
l'agriculture (achat de semences, pour payer la MO, pour faire l'invitation
etc) 3= Autres à préciser
7 (1=marchandage, 2=prix standard, 3=autre)
21- Quels sont les facteurs qui influencent le prix
1?
- Bois de feu Charbon de bois
22- Comment êtes-vous informés de la situation des
Prix2 ?
- Bois de feu Charbon de bois
II-/ Relation avec les clients
1- Où avez-vous l'habitude de vendre3 ?
- bois de feu -Charbon de bois
2- Si c'est au marché, quels sont alors les
marchés que vous fréquentez ?
- pour le bois de feu ?
- Pour le charbon
3- Comment acheminez-vous le BE sur le marché ?
- Pour le BF ? Pour le charbon ?
1=à pied, 2--en charrette, 3= à moto, 4= en
voiture, 5--autre
3- Qui sont vos clients4 ?
- Pour le BF -Pour le charbon ?
4-D'où viennent vos clients?5
5- Mode de règlement6
6- Quels types de mesure avez-vous l'habitude d'utiliser pour
vendre à vos clients ?
- pour le bois' - pour le charbon8 ?
7- Etablissez-vous des contrats avec vos clients ? (0--Non, 1=
Oui) Si oui, lesquels ?
8- Cela ne pose- t- il pas de problèmes ? (0--Non, 1= Oui)
Si oui, lesquels ?
9-comment les résolvez vous ?
10- Variez-vous les clients ? ? (0--Non, 1= Oui)
Pourquoi ?
11- Avez-vous de relation quelconque avec vos clients ?
1--Parenté, 2--Même religion, 3--Même
association, 3--Même ethnie, 4--Amis, 5--Autres
12- Comment êtes-vous payé ?
1= Au comptant, 2= à crédit, 3--Avant la collecte
4--autres (à préciser)
III-/ Autres Informations
1- Que fait l'état pour vous ?
2- Quels sont les problèmes auxquels vous êtes
confrontés ?
3- Pensez-vous que l'esploitation du BE peut être
pérenne ? (0--Non, 1= Oui)
4- Que pensent les autres (non exploitants du BE) de votre
activité ?
5- vous entendez-vous avec les membres des AVIGREF ?
(n'avez-vous pas es conflits avec eux ?)
6- Si oui Comment réglez vous ces conflits ?
7- Selon vous qui sont les plus grands
consommateurs9
- Du BF ? -- Du charbon ?
VIII-/ Utilisation du revenu (voir fiche utilisation du
revenu du RUP)
VIV-I Approche de solution pour réduire la
pression sur la RBP :
Etes-vous prêt planter des arbres que vous utiliserez plus
tard comme BE ? (0--Non, 1-0U1)
1 1 achat en gros, 2aptitude de marchandage, 3=besoin
urgent d'argent, 4autres
2 1 auprès d'autres producteurs, 2=sur les
marchés, 3= auprès du gestionnaire du point de vente, 4=
Autres
3 1u bord des routes, 2= au marché, 3=les deux,
4= en déambulant, 5=autres à préciser
4 1=collecteurs, 2=grossistes, 3=détaillants,
4=consommateurs, 5=autres
5 1=villages environnants, 2=villes (tanguiéta)
3=localités du département, 4=des grandes villes du Bénin
(cotonou, bohicon, etc), 5=de l'étranger (Togo ou burkina)
6 1=en nature, 2= en espèce, 3=les deux,
4=autres
7 1= le fagot, 2= le Kg, 3=autres
8 1= le sac, 2= la Bassine, 3= le Kg, 4= autres
9 1=Les ménages, 2=les restaurants, 3=Autres (à
préciser)
2. Questionnaire B destiné aux commerçants
du Bois Energie
Fiche d'Enquête N° Date de l'Enquête Nom de
l'enquêteur
I-/ Généralité et identification du
marché
1. Marché (MARCHE)
|
Inscrivez le nom
|
2. Périodicité du marché
|
1= tous les jours, 2= chaque semaine (précisez le jour),
3= autres (à préciser)
|
|
7. Accessibilité du marché
|
1= Voie bitumée, 2= Route carrossable, 3= Route non
carrossable, 4= Pistes, 5= autres (précisez).
|
8. Etat de la voie d'accès
|
1= bon état, 2= bon état mais non praticable par
temps de pluies, 3= mauvais état, 4= autres (précisez).
|
9. Nombre de commerçants de BE dans le marché
-Pour le BF
-Pour le charbon
|
Inscrivez le nombre
|
10. Position des commerçants du BE dans le marché
-Pour le BF
Pour le charbon
|
1= regroupés (indiquez l'emplacement par rapport à
un repère à préciser), 2= dispersés, 3= Autres
(précisez).
|
11. Existe-t-il une place réservée aux
commerçants de -BF
-Charbon
|
0= non, 1= oui
|
12. Existe-t-il un responsable de la place -Pour le BF
-Pour le charbon
|
0= non, 1= oui (si oui décrivez son rôle au verso
de cette feuille et indiquez ce qu'il perçoit par unité de mesure
(à préciser).)
|
|
II-/ Identification du commer ant
1. Nom du commerçant
|
Inscrivez le nom
|
2. Sexe
|
0= féminin, 1= masculin
|
3. Age
|
Inscrivez l'âge en année
|
4. Niveau d'instruction
|
(0= pas instruit, 1= primaire, 2=secondaire, 3=supérieur,
4= niveau universitaire, 5=alphabétisé)
|
5. Situation matrimoniale
|
(1--célibataire, 2--marié(e), 3=veuf(ve),
4--divorcé(e))
|
|
7. Ethnie
|
(1=gourmantché, 2=Waaba, 3=Bourba, 4= Berba,
5--autres)
|
8. Nature du commerce -Pour le BF
-Pour le Charbon
|
1= collecteur, 2= grossiste, 3= négociant, 4=
détaillant, 5= autres (précisez).
|
9. Nombre d'années d'expérience dans le commerce
du
-Pour le BF
-Pour le Charbon
|
Inscrivez le nombre d'année
|
10. Le commerce du BE est-il votre principale activité
?
|
0= non, 1= oui
|
|
13. Principale activité en dehors du commerce
|
1= Agriculture, 2= élevage, 3= transformation, 4= Autres
(précisez).
|
14. Comment êtes-vous arrivés au commerce du BE
|
1= héritage, 2= conseil d'un ami, 3= initiative
personnelle, 4= autres (précisez)
|
|
III-/ Equipement
Dormez-nous la liste des équipements que vous utilisez
dans la vente du BE de même pour la fabrication du charbon.
Equipements
|
Nbre directement utilisé dans la commercialisation du
BE
|
Nature (1)
|
Prix unitaire (fcfa)
|
Durée de vie (an)
|
Part sur 10 consacrée au BE
|
1. Bassine
|
2. Sac
|
3. Paniers
|
4. Pousse-pousse
|
5. Coupe coupe
|
6. Hache
|
7.
|
8.
|
|
9.
10.
IV-/ Approvisionnement
1. Sur quels marchés achetez-vous habituellement votre BE
?1
- Pour le BF
- Pour le charbon
2- Quel espèce achetez-vous?
-Bois de feu
N° Nom vulgaire Nom scientifique
- Charbon
N° Nom vulgaire Nom scientifique
|
3. Quel est le niveau de prix (à l'achat) par
unité de mesure ?
Pour le BF
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
|
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pour le Charbon
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
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|
|
4. Comment fixez-vous les prix à l'achat ?
|
1--marchandage, 2--prix standard, 3--autre)
|
6. Comment vous- informez vous du niveau des prix?
|
1--auprès d'autres vendeurs, 2--sur les marchés, 3=
Autres
|
10. Pour les achats, comment procédez-vous 7
|
1= je fais mes achats moi-même, 2= j'utilise des
intermédiaires, 3= autres (préciser)
|
12. Au cas où vous utilisez des
intermédiaires-agents
|
Combien sont-ils?
|
|
|
13. Achetez-vous à crédit chez vos fournisseurs
?
|
0= non, 1= oui, 2= autre (préciser)
|
|
9. Payez-vous des taxes sur le marché à la vente
?
|
0= non, 1= oui (si oui préciser les montants et les
quantités vendues).
|
|
|
14. Coût de transport
10. Qui sont vos principaux clients ? (Hiérarchisez).
1 1--Les ménages, 2--les restaurants, 3--Autres (à
préciser)
11. Quels sont vos lieux d'écoulement habituels, pour le
bois ? (Hiérarchisez)
1--au bord des routes, 2= au marché, 3--les deux, 4= en
déambulant, 5--autres à préciser
12. Quel est le niveau de prix (à la vente en 2003-2004)
par unité de mesure à la vente ?
Pour le BF
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
|
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|
|
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Pour le Charbon
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
|
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|
|
|
|
13. Comment fixez-vous les prix à la vente ?
(FIXEPRIV)
|
1--marchandage, 2--prix standard, 3--autre)
|
15. Vendez-vous à crédit ? (CREVE)
|
0= non, 1= oui
|
16. Si oui, à quel type de client accordez-vous le
crédit ?
|
1= ami, 2= parent, 3= client régulier, 4= autres
(précisez)
|
17. Si non pourquoi ?
|
18. Comment fixez-vous le prix auquel vous vendez le bois de
feu ?
|
1--marchandage, 2--prix standard, 3--autre)
|
|
VI-1U Utilisation du revenu (voir fiche
utilisation du revenu du RUP)
VIII-/ Contraintes et Suggestions
1. Quelles sont les difficultés auxquelles vous
êtes confrontées ?
2. Suggérez trois mesures concrètes de politiques
pour stimuler, améliorer la commercialisation du BE
a
b
c
3. Questionnaire C destiné aux consommateurs du
BE
Fiche d'Enquête N° Date de l'Enquête Nom de
l'enquêteur
I-/ Caractéristiques
Générales
1- Commune 2- Arrondissement 3-Village
4- Nom de l'Enquêté
5- Age 6- Sexe (0--F, 1=M) 7- Ethnie'
8- Niveau d'instruction2 9- Profession
10- Niveau de revenu annuel de l'enquêté
11- Niveau de revenu annuel du ménage
12- Nombre de cuisine à la maison
13- Nombre de personnes par cuisine
Cuisine N° Nombre de personnes qui y mangent
I-/ Consommation
1- Quelles sont les sources d'énergie que vous
utilisez3 9
2- Pour quelles tâches utilisez vous chaque source
d'énergie ?
3- Combien consacrez vous par mois pour chaque source
d'énergie
4- comment vous procurez-vous le BE que vous
utilisez4
-Pour le BF --Pour le charbon
5- Quel est le prix à l'achat
Pour le BF
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Pour le Charbon
|
Espèces
|
Période de rareté
|
Période de rareté
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
Unité de mesure
|
Equi en Kg
|
Prix
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
I (1=gourmantché, 2=Waaba, 3=Bourba, 4= Berba,
5=autres)
2 (0= pas instruit, 1= primaire, 2=secondaire,
3=supérieur, 4= niveau universitaire, 5=alphabétisé)
3 1=BF, 2=Charbon, 3=Butane, 4= autres, 5=1&2,
6=1&3, 7=2&3
4 1 achat, 2=récolte par moyens propres, 3=les
deux, 4autres
I-/ Avis personnel sur l'usage du BE et sur leur
approvisionnement
y a-t-il quelque chose qui ne vous aise pas dans l'usage du BE
(0--Non, 1--Oui) ?
- Pour le BF --Pour le charbon
2- Si Oui quoi ?
- Pour le BF
- Pour le charbon
3- Suggérez trois mesures concrètes de politiques
pour y remédier
a
b
c
Annexe 2- Résultats de la typologie des
ménages étudiés selon le niveau de
prospérité par village d'étude.
Niveaux de prospérité
|
Villages d'étude
|
|
Batia
|
Tanongou
|
Tchanwassaga
|
Nanébou
|
Très riches
|
"Apiada" -- "les riches
-Ils ont de l'argent et s'il y a des déficits vivriers ils
en achètent
-Elevage (mouton, cabri, volaille)- Maison bien construite et
tôlée- Culture de coton- Chaîne de culture attelée-
Motos
|
"Opiero" = les plus heureux -Troupeaux de boeufs
-Beaucoup de vivres
-Culture de coton-Fertilisent leur champ avec l'engrais -Leurs
enfants vont à l'école -Ont les terres les plus riches -
Instruits- Beaucoup ont leur maison en tôle
|
"Tayambi" -- "vrais cultivateurs"
-Grandes superficies de terres
- Utilisent l'engrais car font le coton- Beaucoup d'argent
- Beaucoup de vivres
- Elevage (Boeufs, moutons cabris)
-Maisons tôlées- engins de déplacement- Pas
de famine
|
"Kpato" -- "celui qui a la richesse"
-Moyens de déplacements - Culture attelée-Moulin
- Elevage- Maison en tôle - Beaucoup d'argent
-Culture du coton
- Tout le monde les aime -Prêtent facilement aux gens
|
Riches
|
"Yaaba Lingan" -- "ceux qui cherchent toujours" -Ont de
l'argent- Elevage -Culture de coton-
-Quand ils ont un petit problème ils s'en sortent
|
"Anian damba" -- "ceux qui se débrouillent"
-Culture de coton-Enfants à l'école- Instruits-
Diversifient leurs activités (tourisme,
guide, commerce, etc.)
|
"Tokotchéni " -- " il aime bien le travail "
-Beaucoup d'argent- Vivres -Grandes superficies de terres
agricoles- Maisons tôlées -Elevage (Mouton, cabris, porcs)
|
"Wouriba" -- " le riche" -Elevage- Maison en tôle
-Prêtent aussi leur argent -N'ont pas de problème dans leur
famille
-N'aiment pas prêter
|
Prospérité moyenne
|
"Yaaba ya yaama m'pa" -- "ils sont peu sociables"
-Ils n'ont pas beaucoup d'argent -- Ont des vivres qui leur
suffit- Ils n'aiment pas partager- Elevage (Volaille, porcs)
|
"Ya min tou " -- "ça va mieux chez eux"
-Ils se débrouillent aussi- Pas tous instruits- culture
du
coton- Leur activité cornait de déclin-Certains ont
des déficits vivriers
|
"Tontiba" -- "ils font de leur mieux"
-ils travaillent peu de terres ne trouvent pas mais ne
désespèrent --Arrivent toujours à s'en sortir
- Elevage (volaille)
|
"Botitiba" -- "ils sont peu riches"
-Peuvent connaître la famine -Peu de terres- Elevage de
petite taille -- Ils ont des gens à l'extérieur qui les aident
-N'ont pas beaucoup d'argent
|
Pauvres
|
"Yopia keur o nou
djouagou" -- "ils n'en ont pas beaucoup mais essaient de
s'en sortir"
-Peu de terres- Peu d'actifs - Beaucoup d'enfants
-Peu d'argent- Vulnérables (ont des difficultés
à sortir des
|
"Alora" -- "les
malheureux"
-Vivent aux dépens d'autres -N'ont pas d'autres
possibilités à part l'agriculture -Terres
très pauvres- peuvent avoir des déficits vivriers-Pas
instruits
|
"biyoroba" -- "Ceux qui
s 'occupent bien"
-Ils n'ont pas beaucoup d'argent -Ils sont pauvres
-Pour s'en sortir leurs femmes vendent du bois, karité,
néré
- Main d'oeuvre agricole
-Pas scolarisés
|
"Paasu" -- " les pauvres" -Vivent aux dépens
des autres -Peu de terres agricoles - Ont toujours des déficits vivriers
- Les maladies ravagent leur animaux
|
|
problèmes et périodes de déficit vivrier)
|
|
|
|
Très pauvres
|
"yaaba n'Id boungui liba"
|
"Lore pkali pkali" =" Les
|
"Paasu" -- "Ceux qui n'ont
|
"Paasantassu" -- "les plus
|
|
--"ceux qui ne peuvent rien"
|
pauvres"
|
rien"
|
pauvres"
|
|
-N'ont pas de capitaux (terre, animal, argent)-Sont
très
|
-Peu de revenu- Déficits vivriers-Pas instruits
|
-Peu de terres agricoles
-Pas d'animaux- pas instruits
|
-Ils n'ont rien : pas d'enfants, ni force, ni capital
|
|
vulnérables (demandent toujours des vivres)
|
- Dépendent des autres
|
-Main d'oeuvre agricole- Ne mangent pas toujours à leur
faim
|
-Ont toujours des déficits
|
|
-Pas instruits
|
|
|
|
Niveaux de prospérité
|
Villages d'étude
|
Bouniessou
|
Dassari
|
Porga
|
Très riches
|
"Poukoutouba" -- "les gens qui sont riches"
-Propres champs- Elevage (boeufs, moutons, cabris)- Loue la
main-d'oeuvre -Argent-Maison bien construite, tôlée, -Culture de
coton- Possession de moulin -Instruits- Autres sources de revenus
|
" Paoum " --"ceux qui coiffent le
village"
-moyens financiers
-Rigueur dans le travail
-Ont les moyens (charrue, des boeufs de trait...) ont de l'argent
en caisse, peuvent débloquer de l'argent en cas de problème ou
pour engager des manoeuvres. ils ne connaissent pas de soudure, on leur passe
de l'argent sans craindre.
|
"Pimpaoum" -- " les plus gros"
-Ils sont très respectés-Ils ne souffrent pas de
pénurie alimentaire- Ils ont beaucoup de femmes et d'enfants- C'est des
foules qui travaillent dans leur champ- ils ont beaucoup de greniers- Elevage
(boeufs, moutons
|
Riches
|
"Bakatiborou" -- "les gens qui sont en train
d'être riches"
-Propre champs, élevage (moutons cabris, poules,
pintades)
-Autres sources de revenus- Maison bien construite
-Culture du coton
-Femmes indépendantes car vendent du tchoucoutou
|
"Akoèbè oto péé " -- "C'est
ceux-là qui sont à l'aise "
-mangent à leur faim,
-s'ils ont besoin de quelque chose, ils arrivent à
l'obtenir, ils ne se gênent pas
|
"N'djem nê toob" -- "ceux qui sont riches par
effort"
-Ils en ont mais moins que le 1er groupe -Elevage
(moutons, cabris, volaille, porcs)
-Ils ont beaucoup d'enfants qui travaillent dans leur champ
-Ont de l'argent à la CLCAM
|
Prospérité moyenne
|
"Batchéti pissioum" =" ils sont à la recherche
de la richesse"
-Propres champs- Elevage (porcs,
|
"Akoèbè opo atoamoun "-- "Ceux-là ils
sont assis peinards "
-ne souffrent pas, s'habillent, ne savent
|
"N'sièbobo" =" ils ne sont ni en haut ni en
bas"
-Ils en ont mais pas beaucoupElevage
|
|
volailles)
-Culture du riz -- certains sont instruits
|
pas ce que les gens font pour les sortir des problèmes.
-Ils travaillent, mais leur travail ne suffirait pas à
régler leur problème. Ils sont encore dépendants
|
(volaille)- ils vivent des moments difficiles mais arrivent
à s'en sortir-
|
Pauvres
|
"Yinto nankanyinyin pissioum toaré" -- "ils ne se sont
pas encore lassés de
|
"Oka niin"-- " A voir leur habillement, on sent qu 'ils n'ont
rien"
|
"Yorosibo" = ils sont des pauvres -Pas de gros moyens
(terres, boeufs de
|
|
chercher"
|
-Leur maison ne sont pas des maisons de
|
trait)- Déficit alimentaire- ils sont très
|
|
-Propre champs -- Elevage (volaille) - Pas instruits -- Culture
du riz
- Maison n'est pas bien construite
|
classe (maison de classe = maison tôlée).
|
vulnérables (beaucoup de maladies et mobilisent
difficilement de l'argent en cas de maladie ou de problème)
|
Très pauvres
|
"Pissia denka" = dans la recherche ils
|
"akoé okoa niin " -- "Ce sont des
|
"Poormarbo" -- " le dernier des
|
|
sont les derniers"
|
personnes qui sont très pauvres "
|
pauvres "
|
|
-Prêt de champs pour cultiver-
|
-pauvreté est plus accentuée
|
-Arrivent difficilement à manger
|
|
- Servent de main d'oeuvre agricole
|
- n'ont personne pour les aider dans leur
|
-Servent souvent de main d'oeuvre
|
|
- Vivent dans l'espérance de s'en sortir
|
misère (pas de parents, enfants, frères...etc.)
|
-Vulnérables- demandent toujours de vivres
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Annexe 3 : Répertoire des espèces
recensées dans le milieu d'étude : espèces
utilisées comme Bois Energie, et leurs autres utilisations
Famille
|
Noms scientifiques
|
Noms vernaculaires
|
Autres utilisations
|
en Bialbe
|
en Bourba
|
en Waaba
|
en Gourmantché
|
|
Mimosacées
|
*Acacia gourmaensis
|
Konkouabke
|
Koukobisoundé
|
Konkombili
|
Li kongoabili
|
|
*Acacia macrostachya
|
|
Wolanobitchiento
|
Tétadofa
|
Ku tchadipandjanga
|
|
*Acacia senengal
|
|
Kuwètchindé
|
Wantika
|
Ku konboanu
|
|
*Acacia sieberiana
|
Kpitouengue ou kpitouenin
|
Kopukosoubo
|
Wamwamporika
|
Li konmoanu
|
|
Bombacées
|
Adansonia digitata
|
Téébe
|
Tobo
|
Tooribou
|
Bu toobu
|
Asthme, contrepoison,
cicatrisant, paludisme, maux de dents...
|
Césalpiniacées
|
**Afzelia africana
|
Kouorghé
|
Koala
|
Kparikaabou
|
Bu nakpanbu
|
Maux de ventre, contrepoison, usages magico-réligieux
|
Combrétacées
|
**Anogeissus leocarpus
|
Tchiyère ou kiyark
|
Sèya
|
Séyinka
|
Bu siébu
|
Morsure de serpent, paludisme, stérilité,
espèce hantée
|
Annonacées
|
*Anona senengalensis
|
Woonroun
|
momentoubo
|
Katakambou
|
Ku namuunsapkétibu
|
Piqûres de scorpion, morsure de serpent,
stérilité
|
Méliacées
|
*Azadirachta indica
|
Lapotitousk
|
Piétiébo
|
Titakafa
|
Bu titontonbu
|
Insecticide, paludisme, dermatose
|
Bombacées
|
Bombax costatum
|
Foank
|
Bouarobo
|
Focobou
|
Boufouobou
|
Asthme, contrepoison,
cicatrisant, paludisme, maux de dents...
|
Euphorbiacées
|
*Bridelia scleroneura
|
Yampoo
|
Gbomingan
|
|
|
|
Césalpiniacées
|
**Burkea africana
|
Pingii ou kouabtchabiital
|
Kombsooné
|
Béribou
|
Li pkanguili
|
Contrepoison, paludisme, sacré
|
Césalpiniacées
|
Cassia siebieriana
|
Tilaab
|
Koèsunganta
|
Bouboutorè
|
Ku sangbanpuagu
|
Plante à usage magico réligieux, paludisme,
|
Bombacées
|
Ceiba pentandra
|
Hooung
|
Kounfo
|
Kougoufa
|
Bu puginbu
|
Arbre sacré, sérilité
|
|
Cochlospermum planchonii
|
Tchintchongue2
|
Kakaliwo
|
Boussorombou
|
Li sayiani
|
|
1 Le totem du clan kouantchab
2 Les femmes l'utilisent pour colorer nla sauce
Combrétacées
|
*Combretum colinum
|
Tantabke
|
Quimpira
|
Kouroumtèrdé
|
I fabumpiéni
|
Stimulant, diarrhées
|
Combrétacées
|
*Combretumfragens
|
Tantabke
|
Tintaba
|
Kouroubitiré
|
Ki tantabijaga yaaga ya faadi n'tabi
|
Morsures de serpent
|
Combrétacées
|
*Combretum glutinosum
|
Tantabke
|
Tintaba
|
kouroundé
|
U kaan ja moanu ou Yandayiani ou Bu najumbou
|
Vermifuge, stimulant sexuel
|
Combrétacées
|
Combretum lecardii
|
Tantabke
|
Tintaba
|
Kourounporé
|
|
|
Combrétacées
|
Combretum spp.
|
Tantabke
|
Tintaba
|
Kouroundé
|
Tatanbili
|
|
Rubiacées
|
**Crossopteryx febrifidga
|
Lapéko
|
Timisinré
|
Samintiré
|
Bu waarimbu
|
Remontant, folie, stérilité, dermatose
|
Araliacées
|
*Cussonia barteri
|
|
|
|
Li kpabili
|
Usage magico réligieux
|
Césalpiniacées
|
*Daniela olivieri
|
|
|
Yaabu
|
bouyouambou
|
Encens, dermatose, stérilité
|
Césalpiniacées
|
*Detarium microcarpum
|
Konkouake
|
Konkouaka
|
Kokubou
|
Bu napkakbu
|
Hémorroïde diarrhées, épilepsie ,
|
Mimosacées
|
*Dichrostachys cinerea
|
Tchitchoo
|
Koayangou
|
Tchotoubou
|
Li jagouoli
|
Morsures de serpents, lèpre
|
Ebénacées
|
*Diospyros mespiliformis
|
Yessik
|
Gnissibo
|
Kaanibou ou kaabou
|
Bu gaabu
|
|
Sterculiacées
|
Dombeya quinqueseta
|
Lafoundaah
|
Lalatonwa
|
Poukoupouka
|
Ku konpulugu
|
Morsure de serpent, consommation dangereuse pour les animaux
|
Mimosacées
|
*Entada abyssinica
|
|
|
Tchèrintchinssè bou
|
|
Interdit car sert à attirer la pluie, et la foudre
|
Mimosacées
|
Fairdherbia albida
|
Kuitchang
|
Wantanbo
|
|
kanboundisiagounl
|
Alimentation du bétail en saison sèche,
diarhée
|
Rubiacées
|
Feretia apodanthera
|
Woniorou pouorgue2
|
Touroukouégnan
|
Tantchétèka
|
Ki walabilenga
|
Morsure de serpent,
|
Moracées
|
Ficus cordata
|
|
Pointo
|
Pitibayenguèrè
|
|
Arbre fétiche
|
*Ficus platyphylla
|
Piarhoum
|
Kambo
|
Kambou
|
|
Arbre fétiche, antipoison
|
*Ficus spp.
|
Kaang
|
Kambo
|
Kambou
|
|
Arbres fétiches
|
*Ficus ingens
|
Lamoun
|
Sanlé
|
|
|
Arbre fétiche
|
*Ficus vallis-choudae
|
Kaang
|
|
Kanyakissiibou
|
|
Arbre fétiche, Fièvre, aide
|
|
|
|
|
|
|
l'enfant à être résistant
|
Flacourtiacées
|
Flacourtia indica
|
Sanguiéssa
|
Pessinangan
|
Nakiminimbou
|
|
|
Euphorbiacées
|
Fluegea virosa
|
Doandouonoul
|
Tountoungnan
|
Tchèkirifa
|
I cilimi
|
Remontants, stérilité
|
Rubiacées
|
Gardenia aqualla
|
Kooh (tchonré)
|
Tchonwré
|
Bébiré
|
aymammutala
|
Arbre fétiche,
|
Tiliacées
|
Grewia flavescens
|
Sarihoun
|
Satongo
|
Sarikibou
|
Ku yuammoangu
|
Utilisé dans la fabrication du tchoucoutou
|
Tiliacées
|
Grewia lasiodiscus
|
Sarpohoun
|
Sadinpièro
|
Sargoubou
|
Ku yuanpiengu
|
Annonacées
|
*Hexalobus monopetalus
|
Ticousou
|
|
Tadambakada
|
Otipialo
|
Espèce très rare, dermatose
|
Méliacées
|
*Khaya senengalensis
|
Wéébou
|
Kocoubo
|
Kouribou
|
Bu koguibou
|
Paludisme, utilisé contre les éruptions
cutanées
|
Anacardiacées
|
*Lanea acida
|
Douengue
|
Wantchaoré
|
Wantapentchem bou
|
Ki ymancabijaga
|
|
*Lannea microcarpa
|
Sabock
|
Tchibo
|
Tchimbou
|
Ku ymancabiniigu
|
|
Fabacées
|
*Lonchocarpus cyanescens
|
|
Youdinpiara
|
Dikitinitiibou
|
Li nalinlinpiéni
|
Dermatose, lèpre
|
Ochnacées
|
*Lophira lanceolata
|
Tandague 2
|
|
Nadafa
|
Ki sanjaga
|
|
Célastracées
|
*Maytenus senegalensis
|
Latchirikediè
|
Yèyaoré
|
Sèssèdè
|
Li jagmali
|
Morsure de serpent
|
Rubiacées
|
*Mitragyna inermis
|
Kourouyéhoun
|
Yériwo
|
Yirambou
|
Bu yelinbu
|
Fièvre, guérit la folie
|
Mimosacées
|
*Parkia biglobosa
|
Nworhk
|
Nouobo
|
Dobou
|
Bu dubu
|
Stérilité, fièvre
|
Fabacées
|
**Péricopsis laxiflora
|
Tissouosu
|
|
Kantare
|
Ki kpamoanga3
|
Morsure de serpents
|
Césalpiniacées
|
*Piliostigma thonningii
|
Namahoun
|
Baoungou
|
Bakambou
|
Ku nabangu
|
Emballage alimentaire, morsure de serpent
|
Mimosacées
|
**Prosopis africana
|
Kuamin ou Kombialinouin
|
kombili
|
Tchinrêtchinsèb ou
|
Ku lonkoagu
|
Remontant, épilepsie, son
charbon est très recherché par les forgerons
|
Méliacées
|
*Pseudocedrela kotschyi
|
4
Layile
|
Totoendré
|
Tontondé
|
Li sasiéli
|
|
Combrétacées
|
*Pteleopsis suberosa
|
Kouéyike
|
Kon'ta1
|
Kontika
|
Ku gbelu
|
Cicatrisant, épilepsie
|
1 Sert aussi à faire les fauteuils
2 C'est le faux karité. Ça donne des
huiles de très bonne qualité. Les branches mortes sont aussi
utilisées comme bois de feu
3 Signifie arbre rouge ou burkea rouge.
4 A Porga c'est seulement pour un clan que c'est
interdit
Fabacées
|
**Pterocarpus erinaceus
|
Nouark
|
Ninyan
|
Soonga
|
Bu natombu
|
Espèce rare, stérilité, guérit la
folie,
|
Rubiacées
|
*Sarcocephalus latifolus
|
Koumpohoun
|
Koncoanwo2
|
Kowombou
|
bu naniibu
|
Maux de ventre, stérilité, paludisme
|
Anacardiacées
|
*Sclerocarya birrea
|
Namouaka
|
Mohobou
|
Lamokobou
|
Bu namagibu
|
Toux, céphalées
|
Polygalacées
|
*Securidaca longepedunculata
|
Pourk
|
Piura
|
Bouporika
|
Ku popolu
|
Morsure de serpent, maux de ventre, céphalées
|
Bignoniacées
|
*Stereospemum kunthianum
|
Pissipaang ou yessiyah ou yessiyoh
|
Youdinsounrou
|
Nougantchirika
|
Li nalinlinboanni
|
Foudre, pluie, maux de tête, toux
|
Loganiacées
|
**Strychnos spinosa
|
Boborke
|
Bobola
|
Pokambotiika
|
Ki kpenkpenlenga
|
Morsure de serpent, toux,
|
Césalpiniacées
|
*Tamarindus indica
|
Pisk
|
Pissah
|
Pussika
|
Bu pugibu
|
Ictère, paludisme
|
Combrétacées
|
*Terminalia avicennoïdes
|
Kouoripoué
|
|
Kooniibou
|
Ki sikoajaga
|
Plantes aux propriétés antibactériennes,
paludisme, toux
|
*Terminalia laxiflora
|
kouorilarga3
|
|
Koodaabou
|
|
*Terminalia macroptera
|
Kouori niyii
|
Kouonsandé4
|
Koobou
|
Kousikouandjigou
|
*Terminalia spp
|
Kouori
|
Kouoré
|
Koobou
|
Li sikouali
|
Méliacées
|
*Trichilia emetica
|
Houantang
|
|
|
Li pingili
|
Maux de tête, toux, paludisme
|
Sapotacées
|
* Vitellaria paradoxa
|
Taang
|
Kuitambo
|
Taambou
|
Bu saambu
|
Hémorroïde, stérilité
|
Verbénacées
|
*Vitez doniana
|
Hanrock
|
Hanta
|
Yinribou
|
Bu yaambu
|
Remontant, stérilité
|
Olacacées
|
*Ximenia americana
|
Mirinkè
|
Milinga
|
Ménimbou
|
Bu midimbu
|
|
Rhamnacées
|
Ziziphus abysinica
|
Koumkouarouhoun
|
Ouroutchankouaou
|
Kobitoyentaka
|
Ku kongoalingu
|
|
Légendes : * = utilisé comme bois de feu
** = utilisé comme bois de feu et pour la fabrication du
charbon de bois
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre 2007
1 Les Wao l'utilisent lors de la circoncision
2 Guérit les maux de ventre
3 Le terminalia mâle (larga=garçon)
4 Terminalia des bas fonds
Annexe 4 : Prix du Bois Energie dans le milieu
d'étude
|
|
Bois de feu
|
Charbon de bois
|
Villages et marchés
|
Prix moyen du fagot (FCFA)
|
Poids moyen
du fagot (Kg)
|
Equivalent fagots du stère
|
Prix moyen du stère (Fcfa)
|
Prix moyen
de la bassine (FCFA)
|
Prix moyen du sac' (FCFA)
|
Période d'abondance
|
Période de pénurie
|
Période d'abondance
|
Période de pénurie
|
|
|
Batia
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
-
|
-
|
Tanongou
|
150
|
37
|
10
|
12
|
1500
|
1800
|
400
|
1500
|
Pessagou
|
250
|
35
|
10
|
12
|
2500
|
3000
|
400
|
1500
|
Tchanwassaga
|
250
|
35
|
10
|
12
|
2500
|
3000
|
-
|
-
|
Nanébou
|
250
|
35
|
10
|
12
|
2500
|
3000
|
400
|
1500
|
Bouniessou
|
250
|
30
|
12
|
16
|
3000
|
4000
|
400
|
1500
|
Dassari
|
200
|
35
|
10
|
12
|
2000
|
2400
|
400
|
1500
|
Porga
|
200
|
35
|
10
|
12
|
2000
|
2400
|
400
|
1500
|
Marché de Tanguiéta
|
200
|
30
|
12
|
16
|
2400
|
3200
|
400
|
1500
|
Marché de Magou
|
250
|
30
|
10
|
12
|
2500
|
3000
|
300
|
1200
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
1 .
Le prix du sac compris (le prix du sac est de 300FCFA).
Annexe 5 : Revenus moyen annuel issus des
principales spéculations par ménage enquêté
|
Spéculations
|
Ignam e
|
Mil
|
Sorgh o
|
Coton
|
Manio c
|
maraic hage
|
Riz
|
Maïs
|
Niébé
|
Soja
|
Voan dzou
|
Arachi de
|
Total
|
Moye nne
|
10302
4,69
|
423
75
|
52185,
4701
|
12956
5,625
|
43285,
7143
|
52435,
7143
|
39340,
3846
|
10947
5,439
|
17724,
5902
|
10438,
4615
|
1455 5
|
45860,
7143
|
4060
57,5
|
Mini mum
|
39000
|
700 0
|
8550
|
-35000
|
1000
|
9000
|
5000
|
25000
|
7000
|
1700
|
4500
|
5500
|
7900 0
|
Maxi mum
|
170.0 00
|
185.
000
|
15500 0
|
48000 0
|
79000
|
11600 0
|
23000 0
|
32000 0
|
62000
|
22000
|
8000 0
|
25500 0
|
1077
800
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
Annexe 6 - Test t de Student de
comparaison de moyenne entre le revenu issu de l'exploitation du BE et les
revenus de Mil, Sorgho, Manioc, Arachide et l'ensemble formé par le
Soja, le Niébé, et le voandzou réunis
Revenus considérés
|
Différences appariées
|
t
|
ddl
|
Niveau de signification
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Mil & BE
|
-30650,00
|
53348,10
|
-3,634
|
39
|
,001***
|
Sorgho & BE
|
-17604,39
|
45844,38
|
-4,100113
|
|
,000****
|
Manioc & BE
|
-29357,14
|
35544,24
|
-2,185
|
6
|
,072*
|
Arachide & BE
|
-24483,85
|
55613,99
|
-4,314
|
95
|
,000****
|
(Soja, Niébé et Voandzou) & BE
|
32800
|
12301,21
|
4,618
|
2
|
,044**
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB : *,**,***,**** = significatifs au seuil respectivement de
10%, 5%, 1%, 0,1%
Annexe 7 : Allocation du temps de travail de la
chef cuisine aux divers tâche du ménage
|
Il y a 10 ans
|
Aujourd'hui
|
|
Tv
|
Cui
|
Co 11
|
Tr
|
Co
|
Lo i
|
Ma 1
|
AG R
|
Au tr
|
Tv
|
Cui
|
Co 11
|
Tr
|
Co
|
Lo i
|
Ma 1
|
AG R
|
Au tr
|
Moy enne
|
41,
917
|
17, 283
|
4,9
70
|
5,4
92
|
2,6
19
|
5,5
44
|
3,8
95
|
12,
679
|
5,5
97
|
39,
783
|
15,
522
|
9,4
70
|
5,2
68
|
3,7
01
|
3,9
10
|
4,0
07
|
11,
940
|
6,3
95
|
|
9
|
6
|
1
|
5
|
4
|
8
|
5
|
1
|
0
|
6
|
4
|
1
|
7
|
5
|
4
|
5
|
3
|
5
|
Ecar
|
4,8
|
2,7
|
1,4
|
1,3
|
1,2
|
,93
|
,76
|
2,5
|
2,1
|
5,4
|
2,7
|
2,7
|
1,2
|
,89
|
1,0
|
1,0
|
2,5
|
3,8
|
t-
|
108
|
601
|
29
|
19
|
43
|
88
|
84
|
446
|
73
|
267
|
604
|
24
|
92
|
30
|
65
|
36
|
803
|
68
|
type
|
|
|
8
|
3
|
3
|
|
|
|
4
|
|
|
7
|
9
|
|
3
|
9
|
|
2
|
Mini
|
10,
|
15,
|
3,0
|
4,0
|
2,0
|
5,0
|
2,0
|
7,0
|
3,0
|
10,
|
10,
|
5,0
|
5,0
|
2,0
|
2,0
|
2,0
|
9,0
|
3,0
|
mu m
|
00
|
00
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
00
|
00
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Max imu m
|
45,
00
|
22,
00
|
10,
00
|
10,
00
|
10,
00
|
8,0 0
|
5,0 0
|
20,
00
|
12,
00
|
45,
00
|
30,
00
|
15,
00
|
15,
00
|
5,0 0
|
5,0 0
|
5,0 0
|
25,
00
|
13,
00
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB:
Tv=Travaux Cui=Cuisine Coli = Tr= Co= Loi= Mal= AGR= Autr =
champêtres Collecte Transformations Collecte Loisirs
Maladies Activités Autres
de bois agroalimentaires d'eau génératrices
activités
de feu de revenu
Annexe 8 : Test t de Student pour la
comparaison de l'allocation du temps de travail entre aujourd'hui et 10 ans
Tâches
|
Différences appariées
|
t
|
ddl
|
Signification
|
Moyenne
|
Ecart- type
|
Erreur standard moyenne
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Travaux champêtres
|
2,1343****4,6724
|
|
,4036
|
1,3360
|
2,9327
|
5,288
|
133
|
,000
|
Cuisine
|
1,7612****2,7779
|
|
,2400
|
1,2865
|
2,2359
|
7,339
|
133
|
,000
|
Collecte de bois de feu
|
4,5****
|
2,9038
|
,2509
|
-4,9962
|
-4,0038
|
- 17,939
|
133
|
,000
|
Transformations agroalimentaires
|
,2239 *
|
1,4748
|
,1274
|
-2,8120E-02
|
,4759
|
1,757
|
133
|
,081
|
Collecte d'eau
|
-1,082****
|
1,4038
|
,1213
|
-1,3220
|
-,8422
|
-8,923
|
133
|
,000
|
Loisirs
|
1,6343****1,0003
|
|
8,641E-02
|
1,4634
|
1,8053
|
18,913133
|
|
,000
|
Maladies
|
-0,1119(ns)
|
1,2056
|
,1042
|
-,3179
|
9,407E-02
|
-1,075
|
133
|
,284
|
Activités génératrices de revenu
|
0,7388****2,3297
|
|
,2013
|
,3407
|
1,1369
|
3,671
|
133
|
,000
|
Autres activités
|
-0,7985*
|
5,0438
|
,4357
|
-1,6603
|
6,333E-02
|
-1,833
|
133
|
,069
|
Source : Enquêtes terrain juillet-octobre
2007
NB : ns, *, **** = respectivement non significatif, significatif
au seuil de 10%, significatif au seuil de 0,1%
|