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Contribution du Bois Energie aux moyens d'existence durables des ménages riverains de la Réserve de Biosphère de la Pendjari


par Abdelaziz LAWANI
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey-Calavi
Traductions: Original: fr Source:

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5-1-2- Facteurs déterminant le choix des espèces

Les femmes ont une idée bien précise des espèces collectées. Les facteurs qui déterminent le choix des espèces sont d'ordre économique, institutionnel et sociologique.

Au plan sociologique, le choix de ces essences combustibles est influencé par les traditions. Au total 53 espèces provenant de 20 familles sont exploitées comme bois énergie'. Parmi les familles les plus exploitées, les combrétacées viennent en tête, avec 9 espèces, suivies des mimosacées (8 espèces) et des césalpiniacées (6 espèces). Aussi une certaine sélection est-t-elle opérée par les différents groupes ethniques en fonction de leurs préférences et de leurs traditions, mais aussi en fonction des disponibilités en bois mort. Le Tableau IX, présente l'ordre de préférence des espèces par village Le Tableau X quant à lui nous donne une idée de l'ordre de préférence dans la zone d'étude, tandis que le Tableau XI, test de concordance W de Kendall, nous permet de vérifier la concordance entre les rangs des classements des espèces les plus préférées.

1 L'Annexe 3 dorme la liste des espèces recensées dans le milieu d'étude, celles exploitées comme bois énergie ainsi que les autres utilisations qui en sont faites

Tableau IX- Classement préférentiel des espèces utilisées comme bois de feu par village d'étude

Espèces

Ordre de préférence à :

Bouniessou

Porga

Dassari

Batia

Tanongou

Pessagou

Tchanwassaga

Nanebou

Acacia spp

1

1

1

2

4

2

2

6

Anogeissus leiocarpus

2

2

3

1

2

1

1

1

Azadirachta indica

3

8

4

4

1

4

4

5

Bridelia scleroneura

4

4

7

3

3

8

8

2

Burkea africana

5

17

6

-

-

-

-

-

Combretum spp

6

14

14

-

-

-

-

-

Crossopteryx febrifuga

7

-

 

-

-

-

-

-

Daniella olivieri

8

22

15

8

6

7

7

9

Detarium microcarpum

9

-

 

5

-

-

-

7

Dichrostachys cinerea

10

11

17

11

9

14

14

 

Diospyros mespiliformis

11

-

 

-

5

6

6

12

Dombeya quinqueseta

12

-

 

-

8

5

5

8

Feretia appodanthera

13

9

13

7

-

13

13

 

Ficus spp

14

6

10

9

-

-

-

-

Gardenia aqualla

15

10

12

 

-

-

-

-

Hexabollus monopetalus

16

20

21

 

-

-

-

-

Khaya senengalensis

17

7

8

 

-

-

-

-

Lannea microcarpa

18

12

11

6

7

9

9

13

Maytenus senengalensis

19

3

5

-

-

-

-

-

Mitragyna inermis

20

-

 

-

-

-

-

-

Parkia biglobosa

21

15

20

-

 

15

15

18

Pericopsis laxiflora

22

24

9

-

-

-

-

-

Piliostigma thonningii

23

18

22

-

-

-

-

-

Prosopis africana

24

-

 

-

-

-

-

-

Pseudocedrela kotschyi

25

5

2

-

-

3

3

4

Pteleopsis suberosa

26

21

23

-

-

-

-

10

Pterocarpus erinaceus

27

16

24

-

-

10

10

14

Sarcocephalus laxiflorus

28

25

19

-

-

-

-

-

Sclerocarya birrea

29

19

16

10

-

-

-

-

Securidaca longepedunculata

30

13

18

-

-

-

-

-

Stereospermum kunthianum

-

-

-

-

-

-

-

19

Strychnos spinosa

-

23

-

-

-

-

-

-

Tamarindus indica

-

-

-

-

-

11

11

11

Terminalia spp

-

-

-

-

-

-

-

16

Trichidia emetica

-

-

-

-

-

-

-

17

Vitellaria paradoxa

-

26

-

-

-

12

12

15

Vitez doniana

-

 

-

12

-

-

-

-

Source : Enquêtes terrain juillet-octobre 2007

Tableau X : Classement des espèces les plus préférées comme combustible dans la zone d'étude selon leur rang moyen donné par le test de W Kendall

Espèces Rang moyen

Anogeissus leiocarpus 1,37

Pterocarpus erinaceus 1,66

Crossopteryx febrifuga 3,67

Gardenia aqualla 6

Maytenus senengalensis 6

Combretum spp. 6,33

Strichnos spinosa 6,33

Detarium microcarpum 6,67

Vitellaria paradoxa 9,33

Terminalia spp. 10

Parkia biglobosa 10,33

Acacia sieberiana 11

Lannea microcarpum 12,33

Source : Enquêtes terrain juillet-octobre 2007

Tableau XI : Test de concordance W de Kendall entre les rangs de classement des espèces les plus préférées comme combustible ligneux dans la zone d'étude

W de Kendall

0,79487179

Khi-deux

28,6153846

Ddl

12

Signification asymptotique* * *

0,00449202

Source : Enquêtes terrain juillet-octobre 2007

NB : ddl Degré de liberté

* * * différence significative au seuil de 1%

Lorsqu'on s'intéresse aux espèces préférées dans le milieu d'étude, il ressort que Anogeissus leiocarpus, Pterocarpus erinaceus et Crossoptetyx febrifuga, sont les principales espèces préférées par les populations riveraines de la réserve sur les deux axes. Ceci confirme les résultats de Gaoué (2000) qui a noté le même ordre de préférence dans le milieu d'étude. Les espèces préférées sont également les plus utilisées. Mais certaines espèces sont en voie de disparition dans la ZOC et les ménages ont de plus en plus de mal à les trouver. Il s'agit de Pterocarpus erinaceus, Anogeissus leiocarpus, hexalobus monopetalus.. D'autres espèces sont rejetées pour plusieurs raisons. Le caractère sacré de Afzelia africana, Diospyros mespiliformis, Ficus cordata, Gardenia aqualla, la mauvaise odeur pouvant donner les maux de tête et la folie de Stereospermum Kunthianum, Ziziphus abyssinica, Acacia macrostachya et Bombax costatum, la mauvaise qualité du bois qui s'allume mal et ne donne pas du bon feu de Calotropis procera, Bombax costatum expliquent la non utilisation de ces espèces. D'autres enfin sont sacralisées car seraient hantées par des démons ou des génies malveillants comme Acacia albida, Azadirachta indica (plantes de cimetières), utilitaires par leurs fruits (Parkia biglobosa, Vitellaria paradoxa, Diospyros mespiliformis, Strychnos spinosa, Lannea microcarpa, Tamarindus indica, Sclerocarya birrea, etc.) ou simplement interdites par la tradition (Adansonia digitata, Vitex doniana, Ceiba pentandra, Dichrostachys cinerea).

Ces traditions et croyances sont fortement ancrées dans les habitudes des femmes au moment de la collecte et malheur à qui ne les respecte pas. Elle sera répudiée ou subira les conséquences de sa désobéissance. Dans certaines communautés, à Batia principalement, du fait que le bois est considéré comme un élément du capital au même titre que le bétail, la limite de la zone de coupe est repoussée jusqu'au-delà de la ZER, à la recherche d'essences plus résistantes, en vue d'une plus longue conservation.

Au niveau institutionnel, la réglementation influence la configuration de la zone de coupe et la nature du bois collecté. Ainsi il est interdit de couper le bois vert ou de dépasser la ZOC à la recherche de quelques ressources sans autorisation préalable du CENAGREF via les AVIGREF. Aussi la loi prévoit-elle une sanction à l'encontre de toute personne qui serait surprise au-delà de cette limite Mais cela dépend du civisme des populations riveraines, de l'urgence du moment que constitue la collecte de ces produits (le bois dans notre cas) pour elles autant que des moyens de contrôle dont disposent les AVIGERF.

Au niveau économique enfin, c'est l'optique du revenu que ce produit leur fournira qui détermine le comportement des producteurs de BE.

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