CHAPITRE II- LE
PROJET DE GESTION
Ici, il s'agira essentiellement de proposer
des solutions qui s'articulent autour de la réorganisation du circuit du
malade (SECTION I) et du réaménagement de
certains aspects de la contractualisation ( SECTION II).
SECTION 1 - LA REORGANISATION DU CIRCUIT DU MALADE
La réorganisation du circuit du
malade vise d'une part à améliorer le recouvrement des
coûts des actes et à favoriser la collecte d'informations
sanitaires pertinentes qui permettront un suivi-évaluation plus efficace
des contrats d'objectifs et de moyens. Il portera essentiellement sur
l'entrée et la sortie du malade.
A- Le bureau des entrées
La réorganisation du bureau
des entrées doit s'appuyer sur une mise en lumière claire des
missions de l'hôpital national Donka. Il convient de rappeler qu'en tant
que Centre Hospitalo-Universitaire, notre structure est investie d'une mission
de centre de référence tertiaire. C'est ainsi que tout devrait
commencer par le filtrage des patients qui se présentent à
l'hôpital de sorte que seul les patients référés
seront autorisés à accéder aux services médicaux
à l'exception des urgences chirurgicales ou la plupart des cas qui se
présentent à l'hôpital, ne peuvent être pris en
charge que par celui-ci.
Pour la mise en oeuvre de cette
solution nous retiendrons la démarche suivante : dorénavant
le bureau des entrées devrait assurer des permanences de nuits et des
permanences de jours non ouvrables. Rappelons que jusqu'à ce jour le
bureau des entrées se ferme dès 14 heures. Ce qui a pour
inconvénient de favoriser les payements occultes qui grèvent les
recettes des consultations et des actes médicaux. Cette solution pour sa
mise en oeuvre efficace nécessitera un personnel supplémentaire.
Il s'agira notamment d'adjoindre des agents médicaux au personnel du
bureau des entrées pour faciliter l'orientation des malades dans les
différents services pour la prise en charge de leurs pathologies.
L'orientation adéquate des malades est d'autant plus importante que
cela peut éviter aux malades les doubles payements.
Du fait de l'augmentation de la charge de
travail du personnel du bureau des entrées consécutive à
cette réorganisation, il serait nécessaire de recruter deux
nouveaux agents dans le court terme. Il faudra surtout insister, dans la
formation du personnel du bureau des entrées, sur le fait que seuls les
patients porteurs d'un titre de référence d'une autre structure
sanitaire de la ville de Conakry ou des Centres Hospitaliers Régionaux
du pays seront autorisés à être pris en charge. Aussi, afin
d'éviter que certains patients échappent à cette nouvelle
rigueur, la Direction devra procéder à la suppression pure et
simple des guichets implantés à l'entrée des services.
Cette réorganisation
présente des avantages au triple point de vue du recouvrement des
coûts, de la gestion des effectifs et de la gestion de l'information
médicale.
Sur le plan du recouvrement des
coûts, on assistera à une réduction sensible des pertes de
recette dues aux problèmes de malversation et de payements occultes.
Sur le plan de la gestion de l'information
médicale, les données seront plus pertinentes en ce qui concerne
le volume réel des activités et le niveau de recette des
différents services. Ce qui aura pour conséquence
immédiate de mieux déterminer la charge de travail des agents
des différents services et donc permettra une répartition
optimale du personnel médical et soignant. Il permettra également
une allocation plus rationnelle des ressources à chaque service sur la
base du véritable volume d'activité. En effet, nos recherches
nous ont permis de comprendre que dans plusieurs services, le volume
d `activité est très élevé du fait des pris en
charge de cas pathologiques pouvant être pris en charge par les
structures sanitaires du niveau inférieur. C'est le cas notamment de la
maternité et du service de chirurgie maxillo-faciale.
Dans le premier cas cité, les
accouchements simples effectués représentent plus des deux
tiers du volume d'activité de ce service. Un accouchement simple
n'étant pas un cas référé, il ne rentre pas dans le
cadre de la mission de l'hôpital Donka. Ces parturientes peuvent
directement se présenter dans les centres médicaux communaux de
la ville de Conakry. Du fait que les services cherchent à maximiser
leurs recettes, ceux-ci ne refusent donc pas ces patients même quand leur
prise en charge ne relève pas de leur mission. Ce qui vient donc
renforcer la proposition selon laquelle il faut renforcer le tri et les
orientations dès le bureau des entrées et des urgences. Rappelons
que lorsqu'un hôpital prend en charge des cas qui excèdent les
limites de sa mission il sera plus facilement confronté à une
insuffisance de ressource financière et humaine. En effet les
subventions accordées par l'Etat tiennent compte du fait que la plus
part des cas pathologiques sont prises en charge par les structures sanitaires
de base.
Dans le deuxième cas, les
extractions simples de dents représentent près de la
moitié du volume d'activité de ce service. Tout comme dans le
premier cas, les centres médicaux communaux de la ville de Conakry
disposent de services de stomatologie qui ont essentiellement pour mission
d'effectuer les extractions simples de dents. Ceux-ci peuvent efficacement
prendre en charges ces patients sans qu'ils n'aient besoin de se
présenter à l'hôpital Donka.
Cette réorganisation du bureau des
entrées telle que nous la concevons dans le projet de gestion aura pour
conséquence de réduire les recettes. Mais en revanche, elle
permettra à l'hôpital DONKA de se focaliser sur sa mission et
ainsi donc il pourra utiliser de manière optimale les ressources
allouées par les pouvoirs publics. Le coût de cette
réorganisation portera essentiellement les salaires des deux agents
supplémentaires qui seront recrutés par l'hôpital comme
contractuels. Des informations reçues auprès de la Direction des
affaires administratives nous indiquent que chaque agent contractuel devra
percevoir une somme de 200 000 francs guinéens par mois. Cette solution
peut être mise en oeuvre dans le court terme dès la signature et
l'adoption du projet d'établissement par les autorités
compétentes.
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